Débuter en ski de randonnée

Débuter en ski de randonnée

Le ski de randonnée est une pratique en plein essor. Un public de plus en plus nombreux se tourne vers cette discipline qui allie effort à la montée et plaisir de la glisse à la descente. Mais attention à ne pas se lancer tête baissée dans cette discipline technique où la connaissance du matériel (ARVA notamment) et des conditions de neige est essentielle pour votre sécurité et votre plaisir. Altituderando vous donne quelques explications pour bien débuter.

Le ski de randonnée, c’est quoi ?

Le ski de randonnée, comme son nom l’indique, c’est de la randonnée à ski (Ah ouaih ?).
Vous montez donc dans la pente, skis aux pieds, avec les talons libres et des « peaux de phoques » sous les skis (pour vous éviter de glisser en arrière), et vous redescendez avec les mêmes skis, peaux de phoques dans le sac à dos, et avec le talon bloqué par la fixation (bref, on rebascule en mode « ski classique »).
Débuter en ski de randonnée nécessite un bon niveau de ski alpin « classique » (minimum piste rouge). La descente en ski de randonnée est souvent technique avec des qualités de neige différentes (neige gelée, croutée, transformée ou poudreuse) et un environnement qui peut augmenter la difficulté de la descente (rochers, forêts, passages très étroits, …).

Le matériel de ski de randonnée

Le matériel de ski de randonnée se compose des éléments suivants :

Les skis de randonnée

Il s’agit de skis qui ressemblent étrangement aux skis de piste classique. La GROSSE différence se situe au niveau du poids. La conception des skis de randonnée se situe autour de ce point central pour la simple raison que vous les avez aux pieds à la montée et qu’un poids important est vite pénalisant pour le pratiquant.

Plus le poids du ski est léger, plus la montée est facile mais vous allez clairement perdre en stabilité à la descente. Pour débuter en ski de randonnée, prenez donc un modèle polyvalent (ni trop léger, ni trop lourd - Le poids d’une paire doit se situer dans les 2,5 kg-3 kg en 175 cm de long ) qui vous permettra de vous faire plaisir à la montée mais également à la descente.
Pour la taille des skis, partez sur 10 centimètres de moins que votre taille (à ajuster en fonction de la largeur des skis – vous pouvez opter pour des skis plus petits s’ils sont plus larges et donc plus « portants » sur la neige).


Les fixations

90% des fixations du marché sont des fixations dites à « inserts ». Ces fixations ont l’avantage d’être beaucoup légères que leur concurrentes (fixations à plaques) et ont pris naturellement le pas dessus.

Les fixations de ski de randonnée ont donc 2 modes :

  • Le mode « montée » : 2 inserts viennent tenir le devant de la chaussure et la laissent bouger de bas en haut et inversement. Le talon est lui libre. Il est possible de pivoter l’arrière de la fixation sur 3 niveaux de cale (en général) afin d’aborder plus facilement le plat et des pentes plus soutenues.
  • Le mode « descente » : L’arrière de la fixation bloque la partie arrière de la chaussure. Vous skiez donc en mode « ski classique ».

Les chaussures

Même remarques que pour les skis. Là encore, les chaussures ressemblent grosso modo aux chaussures de ski de piste, sauf que leur poids est beaucoup moins élevé.
La chaussure a deux positions : une pour la montée (pour offrir un débattement et ne pas avoir la chaussure rigide) et une pour la descente (la chaussure est « bloquée » et donc rigide).

La semelle extérieure, à la différence du ski classique, n’est pas lisse mais a des qualités d’accroche particulièrement appréciable quand vous avez les skis sur le dos notamment au printemps.

Les chaussures de ski de rando sont de plus en plus performantes avec des poids vraiment intéressants (moins d’1 kg la chaussure). Rien à voir avec les chaussures d’il y a une dizaine d’année que l’on traînait comme des boulets.

Les systèmes de fermeture font également leur mutation : fini les crochets sur le bas de la chaussure et place à un système de laçage millimétré. Le système BOA (pour ne pas le nommer) envahit le marché et pour cause, c’est une véritable révolution. C’est très précis, costaud et simple d’utilisation.

Le serrage est ultra précis en englobe parfaitement le pied. Et ça ne bouge pas !
Le système est simple : vous serrez la molette qui ajuste Le lacet en acier gainé de nylon autour du pied grâce à des mini poulies. Cela garantit une répartition uniforme du serrage sans point de pression. Diablement efficace.

La dernière chaussure de Salomon, la MTN SUMMIT PRO, est équipé de ce système BOA assurant une précision et une uniformité du serrage aux petits oignons !
Elle est un excellent compromis pour débuter. Très polyvalente : légère pour la montée (à peine 1,1 kg pour le modèle homme) et une bonne stabilité à la descente.

Le système de fermeture BOA est une vraie révolution : simple, précis, efficace.

Pour trouver chaussures à votre pied, certains magasins réalisent en boutique un scan 3D de vos pieds pour trouver la paire parfaite et vous proposent bien sûr de nombreuses bonnes affaires en fin de saison.


Les peaux de phoques

Les peaux de phoque se composent d’une surface en fibre (mohair ou synthétique) qui sera en contact avec la neige, et d’une surface adhésive en contact avec la semelle du ski. Les peaux de phoques viennent se positionner sous le ski de rando et vous permettent de grimper dans la pente sans glisser en arrière.

Les peaux de phoque sont donc soit en mohair (laine de chèvre fabriquée à partir de la toison de la chèvre angora) matière idéale pour la glisse, soit en synthétique matière idéale pour l’accroche, soit un mixte des deux.

Vous débutez ? Choisissez des peaux mixtes mohair / synthétique : un excellent compromis.

La majorité des peaux sont encollées et viennent donc se fixer à la semelle du ski assurant une parfaite accroche. Ce système qui a très bien fonctionné plusieurs dizaines d’années, commence à se faire concurrencer par un système de peaux sans colle basé sur le principe de la ventouse moléculaire (d’ailleurs le leader du marché pour le moment est la marque Gecko comme ce petit reptile qui se balade sur nos plafonds). Plus cher mais plus simple à l’utilisation.

Pour ceux qui ont des peaux encollées, il est primordiale de vérifier que vos peaux collent toujours avant le début de saison. Une peau de phoque qui se décolle pendant une sortie, c’est la galère assurée ! Certains magasins réalisent le ré-encollage des peaux de phoques, c’est le meilleur moyen d’avoir une peau qui tient la route (et surtout qui tient sur les spatules) !

Attention également de bien stocker vos peaux de phoque dans un endroit frais (notamment pendant l’été) car la colle peut "tourner" et elle aura ensuite tendance à laisser des traces sur les spatules (on en a fait l’amère expérience).


Les couteaux

Les couteaux servent lors de passage en neige gelée. Les peaux de phoque n’ayant plus d’accroche, le « couteaux » viennent se planter dans la neige. L’ustensile sert plutôt en « ski de printemps » ou ski alpinisme. L’usage en mode « débutant » est plutôt rare.

Le matériel de ski de randonnée n’est malheureusement pas donné. Pour vos premières sorties, louez du matériel pour bien tester cette discipline.
Si vous devenez fans (et on n’en doute pas), il y a pléthore de réductions en début ou fin de saison, et certains sites web proposent également des packs ski de rando (skis + fixations) intéressants.


Les bâtons

Optez pour des bâtons télescopiques réglables recouverts si possible sur le haut du bâton d’une matière type mousse pour avoir une bonne prise même quand vous êtes en devers sur la pente (la main en amont devra se saisir du bâton en dessous de la poignée).
On vous conseille le Contour Titanal 2 Foam de Komperdell (le spécialiste du bâton !). Un bâton deux brins très polyvalent dédié pour le ski de rando. Costaud et équipé d’une poignée "Touring", il est parfait que vous soyez débutant ou confirmé.


Le matériel de sécurité (le Détecteur de Victimes d’Avalanches, la pelle et la sonde

Le matériel INDISPENSABLE pour toute sortie. Les 3 sont importants et ne vont pas l’un sans l’autre.
Le DVA vous permet de localiser la victime sous l’avalanche au mètre près ; la sonde, de repérer précisément la victime sous la neige, et la pelle, de dégager la victime.

Au-delà de posséder le matériel, il faut très régulièrement faire des exercices en situation pour le maîtriser parfaitement et avoir les bons réflexes dans une situation de crise.

On vous conseille le dernier modèle ARVA : l’EVO5 ultra compact (11cm de hauteur et 7cm de largeur) - super agréable en rando avec un poids light (170g) et des perfs au top : 50m de largeur de bande de recherche, fonction marquage et gestion des interférences liées aux smartphones. Du très bon.


Le casque

Comme dans la plupart des disciplines à « risques » (vélo, ski, VTT), nous vous conseillons fortement de vous équiper d’un casque pour le ski de rando :

  • indispensable à la montée pour des sorties de type ski-alpinisme. Le casque vous protégera des chutes de pierre ou d’un choc contre la paroi,
  • indispensable en descente quelque soit la difficulté de la sortie. Des rochers peuvent se cacher sous une neige fraîche (les fameux « requins ») et une chute avec un impact sur la tête peut être fatal. Le casque vous protégera également lors du chute sur une neige « béton »,

Choisissez une casque léger et résistant. Si vous pratiquez le ski-alpinisme, favorisez un système de ventilation optimal car le casque sera porté pendant l’effort à la montée.

Dynafit vient de sortir son tout nouveau modèle « casque Dynafit TLT » qui répondra à la majorité des situations. Doté d’une triple certification (ski de randonnée, VTT et escalade), il a l’énorme avantage de vous équiper pour 3 disciplines. Outre sa grande polyvalence, il est à la fois très léger (310 g) et possède une ventilation optimale, Le système d’ajustement (BOA) du casque à votre crâne est également très précis. Bref, un très bon choix pour les touches-à-tout des sports outdoor.


Le textile

Nous n’allons pas rentrer dans le détail des vêtements pour le ski de rando mais juste vous donner 2-3 pistes.

L’idée est de partir sur un système 3 couches pour le haut. A la montée, vous serez rapidement sur 2 ou 1 couche (en début de saison, on part souvent sur un Tshirt respirant avec au dessus une petite veste sans manche). Et oui, l’effort fournit de la chaleur.

A la descente, on met la 3e couche pour enchaîner les virages. La 3e couche vous servira également en cas de gros temps à la montée. Optez pour une veste bien respirante.

Côté pantalon, optez pour un bas plutôt léger, respirant (le stretch ajoute également un plus) avec si possible des renforts sur le bas du pantalon pour éviter les déchirures avec les carres des skis et des aérations latérales (et oui, le pantalon ne sera pas aussi facile à enlever que la veste 😉.

Côté actu des marques, Ortovox vient de sortir un ensemble ski de rando vraiment intéressant : l’ensemble "veste + pantalon" Mesola. Une veste qui a tout le confort d’un softshell (présence à l’intérieur d’une fine laine mérinos agréable à porter) et qui propose une belle protection (à la hauteur d’une hardshell). Les zips (particulièrement grands) sous les bras sont vraiment efficaces pour éviter de transpirer à la montée. Confort et protection donc.
Côté pantalon, là aussi une belle surprise : une coupe plutôt large dont on est pas forcément habitués dans le ski de rando (un petit côté freeride) mais qui donne un look "cool" et qui est vraiment agréable à porter. Là encore, des zips de ventilation latéraux très efficaces. La largeur du pantalon au niveau des chevilles permet de recouvrir les chaussures et de l’ajuster avec un bouton pression. Vous avez également des guêtres intégrées et la présence d’un renfort pour protéger contre les coups de carres. Bref, Ortovox, plus connu par le grand public pour ses DVA fait le job également côté textile.

Où acheter son matériel ?

Vous désirez des prix attractifs et une expertise. N’hésitez pas à commander sur Snowleader ! Vous avez une page dédiée pour les packs skis et pour le matériel de sécurité (Arva, pelles, sondes).

Où et avec qui débuter ?

Débuter en ski de randonnée nécessite un bon niveau de ski alpin hors-piste. En effet, même si vos premières sorties seront d’un dénivelé faible (600 mètres en général pour les premières sorties), la descente se fera sur des qualités de neige changeantes (poudreuse, transformée, gelée ou cartonnée) avec présence d’éléments naturels (rochers, arbuste, forêts) augmentant la difficulté et rendant la descente technique.

Les premières sorties devront être faciles et à dénivelé faible pour que vous maîtrisiez la technique de montée (conversions, changement de hauteur des cales).
Il est également impératif d’être sensibilisé à la nivologie. Des clubs proposent des journées / soirées de sensibilisation (CAF par ex).

Commencer par des sorties encadrées par des connaisseurs du milieu montagnard

De notre côté, on vous encourage très fortement à commencer par des sorties encadrées par des connaisseurs du milieu montagnard :

  • Le Club Alpin Français propose des cycles d’initiation avec souvent prêt du matériel de sécurité (ARVA, pelle et sonde). Les cycles débutent par une journée pour la maîtrise du DVA, et les premières sorties sont faciles (600 – 800 mètres de dénivelé) sur des parcours où le risque d’avalanche est limité.
  • Allibert Trekking, spécialiste du voyage d’aventure, propose de nombreux séjours à ski de randonnée, de l’initiation aux raids, encadrés par des professionnels ; en France, en Europe et dans le monde entier.

Certains stations proposent des événements pour découvrir la discipline soit sur un week-end précis soit d’une manière régulière durant toute la saison hivernale.

Certaines stations proposent des « Espaces ski de rando » (Villards Belledonne Sud (St Colomban les Villards), Vallée de Munster (Gaschney) et col du Corbier Haut Chablais (Le Biot), et d’autres stations proposent des itinéraires ski de rando balisés comme Courchevel, Valmorel ou Villars (Suisse).

Pour débuter en ski de rando ou si vous êtes seuls et que vous désirez tout de même tâter la neige, cela peut être une bonne alternative (et oui, attention, car remonter les pistes de ski alpin est interdit et dangereux > vous montez, les autres descendent… attention les chocs).
Ces stations proposent un cheminement de montée balisé et sécurisé (oui, oui, on retrouve même les couleurs vert, bleu, rouge chères aux stations 😉 en général à côté des pistes par lesquelles les randonneurs redescendent. Ils proposent également différents services : stages d’initiation, formation DVA, etc. Vous débutez en ski de rando ou vous désirez booster votre cardio sur des sorties de 2-3 heures ? Cela peut être un bon compromis pour pratiquer en toute sécurité.

3 erreurs à éviter en ski de rando :

  • L’erreur n°1, c’est de soulever ses skis. Tu vas porter le poids de ta chaussure et de ton ski à chaque pas. Tu vas finir exténué à la fin de ta rando. C’est super important de bien faire glisser les skis. C’est beaucoup moins physique et en plus tu avanceras plus vite.
  • L’erreur n°2 : c’est d’être trop penché en avant et mettre le poids du corps sur le devant du pied. C’est la glissade assurée. Il faut garder le corps droit légèrement penché mais pas trop. Il faut mettre le poids du corps sur ses talons pour une bonne accroche.
  • En ski de rando, ne mets pas tes dragonnes. Si tu es pris dans une coulée, les bâtons vont avoir tendance à t’emmener dans le fond de l’avalanche.

Et ensuite ?

Une fois que vous aurez fait vos premières sorties, l’envie d’aller plus loin, plus haut vous prendra et ce sera le plaisir ultime : descente dans les champs de poudreuse, nuit en refuge avec les potes, treks itinérants. Bref, vous ne regretterez jamais d’avoir dit un jour « demain, c’est la première sortie de ski de rando ! »

Une discipline que vous allez adorer pour découvrir les grands espaces !

NB : débutant ou non, il est essentiel de pratiquer le ski de randonnée avec le matériel de sécurité (DVA, pelle, sonde), de se renseigner sur les conditions météo et nivologiques.