Etape 3 : Une étape soutenue avec deux cols à prêt de 3000 mètres et la belle ascension de la Tête de la Fréma

  • Durée :6heures
  • Distance : 12 kilomètres
  • Dénivelé : 800 mètres
    et -740 m de dénivelé négatif

Le vent a été assez soutenu pendant la nuit, et le temps n'est pas au beau fixe ce matin. Après quelques tergiversations, et après avoir pris la météo auprès de randonneurs venant de Maljasset, nous décidons tout de même de partir pour le refuge de Chambeyron. C'est assurément la plus grosse journée du périple avec des cols à plus de 3000 mètres avec des sacs bien chargés.

Nous repassons donc par le col du Marinet (2787 mètres) sous un ciel bien nuageux, puis nous basculons côté italien avec pour objectif le Col Ciaslaras (3010m). Nous traversons quelques névés persistants même à cette période de l'année (mi-Août). La montée au col est éprouvante, dans un chemin à peine marqué, raide et assez glissant. L'arrivée au col est une libération.

La descente du col est également assez raide, avec une plongée de presque 300 mètres. Une des deux tentes, attachée sous un sac à dos, se détache et glisse quelques dizaines de mètres sur un névé. Plus de peur que de mal, notre abri sera récupéré quelques minutes plus tard.

Nous suivons ensuite le fond de vallée et longeons un petit lac (2694 m) sur la gauche puis le lac dell'Infernetto. Ces quelques centaines de mètres dans une environnement plat nous permettent de nous reposer avant d'attaquer une nouvelle difficulté : le Colle dell Infernetto (2973m) - col de l'Enfer, qui porte bien son nom : une montée harrassante dans un pierrier bien cassant. La chaleur commence à se faire sentir et on se dit que la journée va être longue. Nous arrivons fourbus au col. La pause photo s'impose et on en profite pour recharger les batteries.

S'ensuit une traversée à flan pour rejoindre un lac magnifique : le Lac della Finestra que surplombe une roche trouée qui a dû donner son nom au lac. Nous sortons les quelques provisions prévues. Quelques individus d'un groupe qui s'est arrété juste en face de nous, vraisemblablement pris d'une folie provoquée par l'altitude, enfilent leurs maillots et s'engouffrent dans l'eau limpide mais d'une chaleur toute relative. Thierry vraisemblablement touché par le même syndrome fait de même, et nous fait une traversée du lac tel Johnny Weissmuller de la grande époque. Le temps se gâte et nous replions nos affaires rapidement.

Nous rejoignons ensuite le Bivouac Barenghi, une cabane métallique aux couleurs raffinées, qui héberge cinq personnes, ravis de trouver refuge dans cet endroit atypique. Nous montons ensuite au Col de la Gypière (2948m) balayé par le vent au pied de la Tête de la Frema (3142m) et non loin du Lac des Neuf Couleurs.

"Une superbe journée avec en point d'orgue l'ascension de la Tête de la Fréma !

Nono et Vincouille décident de rester au col pour garder les sacs. Les trois autres, grisés par l'altitude tentent de rejoindre la Tête de la Fréma (3142m) pour 200 mètres de dénivelé particulièrement usant. L'altitude et la fatigue commencent à se faire sentir. Le sommet atteint, c'est parti pour l'inévitable pause photo. Le groupe rencontré précedemment est déjà sur place. La conversation sur la beauté du coin et sur nos parcours respectifs s'engage. Au détour d'une phrase, une des filles me lance : - "tu ne serais pas Vincent par hasard ?"
- Moi : "Bah, oui effectivement"
- Elle : "Je suis Emilie, la soeur de Juliette ! "

Non, c'est pas vrai ! Cela faisait plus de 20 ans que l'on ne s'était pas vu ! Une copine de jeunesse ! Terrible ! Sacrée rencontre au sommet !

On décide donc d'aller trinquer au refuge de Chambeyron à quelques encablures plus bas (30 - 40 minutes environ). Nous longeons le lac des Neuf Couleurs, le lac de l'Etoile, le lac Noir, et le lac Long. On laisse la Croix Bujon à droite pour redescendre sur le refuge de Chambeyron (ancien refuge Jean Coste)

Nous commandons quelques bières vite englouties et passons la soirée entre la préparation de notre soupe quotidienne agrémentée de pâtes chinoises, et quelques jeux bien sympathiques avec nos amis des sommets ! On rejoint les tentes quelques heures après sous une pluie battante. La nuit va être sacrément agitée.