14 chaussures d’alpinisme au banc d’essai

14 chaussures d’alpinisme au banc d’essai

Voici un dossier de test de 14 chaussures d’alpinisme. Certaines sont des rigides-techniques, mais la plupart d’entre elles sont des polyvalentes [...]

1. La Sportiva Népal Top

La Népal Top a été la chaussure d’alpinisme de ces 20 dernières années. Ses performances et sa tenue de pied en ont fait la favorite des alpinistes français. Toujours en rayon, et disponible aujourd’hui, c’est une chaussure solide mais certainement un peu dépassée par les modèles plus récents.

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Champ d’utilisation : Alpinisme classique & alpinisme technique

Technicité : La grande qualité de cette chaussure, comme avec bien d’autres modèles de la marque, est le maintien du pied. La chaussure délivre un sentiment de sécurité assez unique en son genre. C’est avec une tige qui protège les chevilles, et un posé de pied tout en précision que la Népal Top a séduit les alpinistes durant des années. La précision, la fiabilité des posés de pied, la sécurité sur les appuis précaires sont des suites logiques -et vertueuses- de ce magnifique maintien d’une tige haute et des soufflets qui la coiffent. La Népal Top est donc avant tout une chaussure performante dans la verticalité. Précise et rigide dans les différents types d’escalade, en rocher, en mixte, elle donne de la puissance dans les appuis et les poussés de pied. Crampons semi-auto et surtout automatiques.

La Népal Top en voie glacière

Confort : lorsqu’elle est arrivée sur le marché il y a 25 ans, la Népal Top aura pu séduire par un confort plus abouti que ses concurrentes de l’époque. Néanmoins, c’est une chaussure un peu dépassée aujourd’hui dans ce domaine. Son chaussant, et sa rigidité lui confèrent un déroulé de pied plutôt rigide et assez rapidement rugueux pour les extrémités.

Polyvalence : Même si une génération d’alpinistes a pu tout faire avec cette chaussure, la Népal Top est assez clairement positionnée pour le raide et beaucoup mois facile à utiliser pour les parcours marchants. Elle est également concurrencée par des modèles plus souples pour l’escalade en dalle.

Thermicité : le gros défaut de la Népal Top qui commence à transmettre les frigories dès les premières températures négatives. Autant dire que les hivernales ou les cascades de glace sont difficiles à gérer avec ce modèle, à moins de s’équiper de chaussettes très chaudes et de semelles intérieures dimensionnées.

Étanchéité : Bien que relativement correcte, là aussi sa performance est un peu dépassée par les nouveaux modèles associés à une membrane.

Solidité : A toute épreuve !. Comme les chaussures de sa génération, la Népal Top jouit d’une réputation d’indestructibilité. C’est un ensemble solide et dont la longévité ne fait aucun doute. Il faut néanmoins s’attendre à une usure des pare-pierre qui se craquèlent à la longue. La semelle d’origine peut durer quelques années pour un utilisateur "normal". La chaussure est ressemelable.

Poids 2100 g la paire en 42.

2. La Sportiva Trango S Evo


Autre modèle La Sportiva, mais à l’opposé du précédent car voici que le confort et la légèreté sont à l’ordre du jour depuis quelques années. La Trango S EVO est avant tout une chaussure légère mais elle a aussi d’autres qualités.

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Champ d’utilisation : Trek & alpinisme estival. Particlulièrement indiquée pour les courses de rocher.

Technicité : Un réel talent pour l’escalade rocheuse, où sa précision, en adhérence, en feront une chaussure difficilement égalable pour le rocher en bonnes conditions. Pour gagner en précision, on peut la choisir assez courte (prendre une demi pointure de plus que sa taille de ville). Pour le mixte, les pentes de neige, on pâtira un peu de sa légèreté, de son maintien de cheville et de sa thermicité limitée.

Confort : La Trango S Evo est une chaussure qui allie le confort à la légèreté. Certaines femmes difficiles à chausser y trouveront une solution.

Polyvalence : Très clairement positionnée comme chaussure de trek / alpinisme estival. Limitée par sa légèreté et sa faible thermicité.

Thermicité : Faible. Les températures en dessous de -5°C seront ressenties et à l’approche des -10°C un homme "normal" commencera à se geler les arpions. On peut tout de même l’utiliser en rando hivernale (nous l’avons fait), mais l’alpinisme hivernal est lui fortement déconseillé.

Étanchéité : La deuxième édition de ce modèle s’est dotée d’une membrane GTX, c’est une gage de sécurité supplémentaire, mais pas absolu, les descentes en neige chaude sont souvent au delà se ses capacités à garder les pieds totalement au sec.

Solidité : Cela reste une chaussure légère, sensible au terrain difficile et la semelle (excellente sur le rocher) s’use assez vite surtout en pointe. Certains utilisateurs s’en plaignent.

Poids en taille 40 1/2 = 1406 gr la paire ;

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3. Garmont Tower plus LX


Nouveau modèle sorti en 2015, la Tower Plus LX se veut plus polyvalente et plus large que les modèles précédents de la gamme Tower. Garmont propose là un modèle polyvalent et confortable.

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Champ d’utilisation : Trek & alpinisme jusqu’à AD.

Technicité : En neige, la Tower plus est assez rigide pour les pentes jusqu’à 50° selon le niveau technique du grimpeur et la qualité de la neige. Ensuite il faudra un peu batailler des mollets. Un peu souple et large devant pour être très performante en rocher mais sa semelle l’aide à assurer convenablement dans le pas trop dur ...

Confort : C’est le meilleur atout de la nouvelle Tower plus LX avec un maintient de talon de premier ordre associé à une prise de cheville bien présente mais tout en souplesse. Son déroulé de pied est très agréable pour une chaussure d’alpinisme, et relève de la souplesse générale. Celle-ci repose notamment sur une articulation en néoprène au niveau des malléoles.

Polyvalence : La Tower plus LX est une chaussure polyvalente, adaptée aux treks d’altitude, à la haute route, tout en ayant les qualités techniques pour l’alpinisme jusqu’à AD. Rando hivernale possible.

Thermicité : Les premiers tests de cet été 2015 montrent une performance comparable à ce que je ressens avec les bons éléments de cette gamme de chaussure : une thermicité suffisante pour l’altitude [mini -10 et -15 avec une semelle intérieure isolante et de bonnes chaussettes], une compatibilité aux randonnées hivernales.

Étanchéité : On notera la présence d’une membrane GTX sur un cuir de 2.2mm, c’est un système qui fait ses preuves. Les tests n’ont décelés aucun défaut sur ce point, mais c’est une donnée qu’il convient de mesurer dans la durée.

Solidité : l’ensemble ne donne pas d’inquiétude, mais à vérifier, là aussi dans la durée. Notamment sur la pointe de la chaussure, une zone qui n’est pas spécialement protégée par la guêtre, les lacets passent dans des boucles en cuir, et non dans des crochets métalliques.

Poids sur ma balance : 1730g la paire en 44,5 avec semelles. Cela fait environ 860g la chaussure en taille 10.

4. Asolo AFS 8000

Au camp 2 du Marble Peak

Une vieille référence toujours d’actualité, les AFS 8000 sont des chaussures composées d’une coque en Pebax et d’un chausson amovible. Une chaussure que l’on voit à la fois sur des sommets de plus de 6000 m ainsi que sur les plus beaux parcours des Alpes.

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Champ d’utilisation : Alpinisme 4 saisons ; Expéditions andines et himalayennes jusqu’à 6500/7000m grand maxi sous les tropiques (pas de Denali) et si possible avec surbottes.

Technicité : Le chausson a toujours un peu de jeu dans la coque, mais le maintien du pied reste bon : elle ne déçoit pas en pentes raides et en pointes avant. Ce n’est pas la rigidité des Népal Top, mais ça passe aussi et on n’a pas froid dedans.. En tous cas rien à voir avec les chaussures de grand froid comme les Millet Everest où l’on cherche ses crampons. C’est une chaussure que l’on peut utiliser pour la cascade de glace. Cramponnable en auto.

Confort : Le chausson rend la chaussure confortable et peut être utilisé sans les coques sous une tente.

Polyvalence : On peut tout à fait envisager des courses d’alpinisme estival avec, surtout en neige. C’est son poids qui sera difficile à accepter en conditions clémentes.

Thermicité : J’ai utilisé les AFS 8000 en expé par -25° et je me suis gelé les pieds... vraisemblablement pour les avoir trop serrées sur un parcours d’arête sommitale. Tout ça pour dire que la thermicité de ce modèle ne dispense pas d’utiliser des semelles isolantes, en sus du chausson, ainsi que des surbottes. L’avantage des modèles à chaussons amovibles est de pouvoir dormir avec dans le sac de couchage, ce qui évite de mettre ses petons dans des chaussures gelées le matin et de ne pouvoir les réchauffer de la journée en altitude.

Polyvalence : Plutôt indiquées au dessus de 3000m et en neige pour l’été, partout en hiver. Utilisable en ski d’approche sur des fixations classiques. Bien pour les expéditions limitées à 6500/7000m au dessus du camp de base.

Étanchéité : sans défaut (coque plastique). Par contre attention à la condensation dans ce type de chaussures en PU. On aura avantage à utiliser des chaussettes absorbantes à utilisation alternée.

Solidité : très solides, mais les UV détériorent à la longue les coques en plastique.

Poids sur ma balance : 2500g la paire en 44, c’est plutôt lourd, mais on s’y habitue. Prix 285€ (2015).

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5. La Sportiva Népal Trek

La Népal Trek sur l’arête des bosses à 4700m

Encore un vieux monstre sacré en fin de carrière (remplacée par la Karakorum) mais qui mérite sa place ici, car toujours commercialisée. La Népal Trek a l’intérêt de représenter une chaussure capable de tout faire, des chemins de Provence au Mont Blanc et avec brio, même si elle est affublée d’un vrai défaut.

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Champ d’utilisation : de la randonnée de moyenne montagne aux courses alpines d’altitude.

Technicité : Assez performante pour l’alpinisme jusqu’à AD.
Cramponnable en semi-auto.

Confort : Superbe avec une tenue de pied exceptionnelle.

Polyvalence : avec un déroulé de pied confortable et une rigidité suffisante pour l’alpinisme modéré, c’est la chaussure à tout faire.

Thermicité : intéressante, elle permet d’envisager des sorties hivernales avec semelles adaptées et de l’altitude (testée au mont Blanc sans vrai problème avec 50km/h de vent).

Étanchéité : Aïe ! Aïe ! gros défaut d’étanchéité en neige chaude et même dans les passages de ruisseaux. C’est le gros point faible de cette chaussure si réussie par ailleurs.

Solidité : la tige est solide. La semelle se tient finalement assez bien à l’épreuve du temps.

Poids sur ma balance : 1900g la paire en 44

6. Scarpa Triolet GTX


Et voilà enfin un test de chaussure Scarpa. Pour être en phase avec la majorité des modèles présentés ici, nous avons testé la polyvalente Triolet GTX. Le modèle 2016 succédant à la Triolet Pro, garde les mêmes caractéristiques : chaussant large, confort et polyvalence avec une technicité intéressante.

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Champ d’utilisation : Haute route & alpinisme (plutôt estival).

Technicité : Pour une polyvalente, il y a une rigidité très intéressante pour les pentes raides que ce soit en neige avec des crampons ou en rocher où elle est très à l’aise. La précision du posé de pied avec une courbure asymétrique, et la qualité de la semelle sont des points forts de ce modèle, déjà largement éprouvé dans la version Triolet Pro.

Confort :Ce qui est très appréciable c’est que la rigidité relative de la Triolet GTX ne vient pas diminuer le confort général de la chaussure et notamment dans les parcours d’approche. Le cuir participe au confort de cette belle chaussure.

Polyvalence : Très polyvalente pour les activités de montagne. En hiver on peut l’utiliser avec un bon équipement (semelle et chaussettes) si l’on est pas trop frileux. Pour la cascade de glace ce sera juste.

Thermicité : moyenne, mais satisfaisante pour l’alpinisme estival.

Étanchéité : La membrane GTX n’a pas été mise en défaut lors de nos essais. Nous avons eu des entrées de neige chaude par la guêtre dans une longue descente en profonde, mais la chaussure en elle même a bien réussi le test.

Solidité : Peu de données encore pour ce modèle récent qui n’a fait l’objet que d’une saison de tests. Pour le moment les données sont plutôt encourageantes. RAS.

Poids en taille 42 = 1660 gr la paire (données fabricant, en taille 46 sur ma balance : 1900g ;

7. Kayland Apex Guide


l’Apex Guide est une variante plus thermique de la Dual imaginée à l’origine pour les guides. Actuellement en fin de parcours on la trouve à des prix très intéressants. Sa remplaçante est la Apex GTX.

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Champ d’utilisation : Trek engagé et alpinisme jusqu’à D voir plus... Sommets de 6000m possibles. Résiste à du -20°C sans surbottes.

Technicité : Un peu plus rigide que les chaussures d’alpi facile mais avec un bon déroulé de pied et une bonne précision, ce qui permet d’être à l’aise dans les pentes raides. Très précise et bonne semelle pour l’escalade rocheuse. Cramponnable en semi-auto.

Confort : Très bon. Le chaussant est adapté à un pied fin mais avec assez d’espace devant pour ne pas être comprimé.

Polyvalence : Très bonne également puisque la Kayland est à la fois une chaussure technique qui conserve un déroulé de pied agréable pour les treks d’altitude. Le tout avec une thermicité nettement au dessus du lot commun.

Thermicité : avec semelles thermiques d’origine les -20°C ne me font pas peur dans l’action, mais la différence avec des chaussures à chausson amovible sera sensible au matin, lorsqu’on les enfilera gelées. C’est une chaussure adaptée aux courses froides d’altitude ou de massif alpin septentrional. Pour l’estival, remplacer la semelle thermique d’origine par une semelle de propreté standard.

Étanchéité : J’ai testé le modèle GTX, sans aucun problème , même en neige chaude. Il existe un autre modèle avec Event que je ne connais pas.

Solidité : Lors de la deuxième saison de tests, le pare-pierre de la chaussure gauche s’est décollé de 4 cm sur sa face interne. J’ai recollé facilement à la seamgrip. Les parties en cuir grises confirment qu’elles sont facilement griffées mais rien de très grave.

Poids : 1860 g la paire sur ma balance en 44. Prix : 250€, actuellement nombreuses promos

8. La sportiva Trango Alp


La Trango Alp passerait facilement pour une chaussure "rustique". Mais c’est ce que nous aimons chez elle : une chaussure robuste, bonne à tout faire, toujours légère et confortable, et bien adaptée aux grands espaces.

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Champ d’utilisation : Trek, randonnée glaciaire et alpinisme jusqu’à AD.

Technicité : un bon compromis pour aller jusqu’à l’alpinisme AD. Pentes en pointes avant jusqu’à 45° sans trop batailler. Semelle adaptée au terrain difficile moins adhérente en rocher que celle des S EVO. Cramponnable en semi-auto.

Confort : Très appréciable. Le chaussant est adapté à un pied fin mais avec assez d’espace devant pour ne pas être comprimé. La semelle intérieure sera avantageusement changée.

Polyvalence : Chaussure à tout faire jusqu’à AD. Un peu limitée en hiver.

Thermicité : La thermicité peut vite être prise en défaut. La Trango Alp reste une chaussure légère et assez peu résistante thermiquement. On peut raisonnablement l’utiliser en hiver et affronter des températures minimales de l’ordre de -10°C. Dans ce cas, il faut s’équiper de chaussettes chaudes.

Étanchéité : Dans l’ensemble, la membrane GTX a été efficace et l’étanchéité des chaussures est bonne. Aucune sensation d’humidité après plusieurs sorties en mauvaise neige ou sous des trombes d’eau ce qui est rassurant. Elles ont cependant été prise en défaut une fois, après une longue descente de neige chaude (style Granita sicilien). Il n’y a pas eu de véritable infiltration mais une humidité générale du chaussant.

Solidité : Pour l’usure générale, au bout de 12 mois d’utilisation, rien de spécial à signaler si ce n’est le remplacement très rapide des semelles intérieures.

Poids : 1600 g la paire en taille 8

Conseils pour le choix de la bonne pointure d’une chaussure de randonnée

9. La sportiva Batura

Les Batura en pente de glace

Chaussure haut de gamme et technique destinée à l’alpinisme en haute montagne, comprenant une guêtre "surbotte" avec GTX.

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Champ d’utilisation : Alpinisme engagé en altitude, cascade de glace, expéditions, trek hivernal.

Technicité : Pour la comparer, elle est nettement plus précise que la Spantik qui a un chausson interne, et a une semelle plus asymétrique. Elle se révèle légère, précise, et avec une rigidité de semelle qui favorise la tenue en ambiance verticale. Cramponnable en automatique.

Confort : La semelle est rigide mais la tige reste bien souple sans aucune zone de frottement. Pas de douleur même sur des sentiers rocailleux. La semelle intérieure sera avantageusement changée.

Polyvalence : La Batura est une chaussure surprenante qui convient pour l’alpinisme engagé, et sera utilisable en raquettes, en trek hivernal. S’adapte sur des fixations classiques de ski d’approche.

Thermicité : très bonne. La construction double couche avec GTX est protectrice mais a tendance à générer de la condensation. Un point à prendre en compte pour ceux qui transpirent beaucoup.

Étanchéité : sans défaut

Solidité : La chaussure est solide et bien protégée par la guêtre. Le premier modèle (2011) a été revu et modifié pour des problèmes de casse de la fermeture éclair.

Poids : 2kg la paire en 41. Une paire de Batura, montante, avec guêtre intégrée reste une chaussure pleine de finesse et de légèreté. Nous n’y avons pas trouvé de sensation de lourdeur, et au contraire.
Prix : 455€ aïe !

10. La Sportiva Karakorum


Et voici la Karakorum, sortie en 2013, et qui reprend les fondamentaux qui ont fait le succès de la marque mais avec un chaussant un peu large devant. J’y vois une héritière de la Népal Trek, mais plus rigide, avec quelques évolutions dans les matériaux et surtout une membrane GTX.

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Champ d’utilisation : Rando, Rando engagée, Treks d’altitude, Alpinisme classique jusqu’à AD/AD+.

Technicité : Pal mal du tout. La rigidité est supérieure à celle de la Népal Trek. On s’en rend compte en escalade où la chaussure apporte de bonnes sensations. J’ai tâté du 5 où la chaussure tient sur des picots et permet de développer en pointe et dans les couloirs de neige dure où même sans crampons, on peut batailler et tenir sans trop d’efforts.

Confort : C’est là que je mesure la réussite de ce modèle : beaucoup de qualités sont rassemblées autour d’un confort sans reproche. Mon pied pourtant un peu fin pour son chaussant, ne s’est jamais plaint des grosses bambées réalisées sur plusieurs jours. Tout de suite confortable dès la première... Avec des chaussettes à bouclettes je n’ai jamais eu un point d’échauffement, pas d’ampoule ni de point de compression. Un déroulé agréable sur terrain plat pour une chaussure de ce calibre. Le bonheur...

Polyvalence : C’est La polyvalente pour les activités de montagne. Avec elle on peut tout faire jusqu’à l’alpinisme déjà sérieux. Sa seule limite sera une thermicité à encourager par un équipement dimensionné (chaussettes et semelles).

Thermicité : Au vu de ses grandes qualités générales, je dirais que c’est peut être son point faible, bien que sa performance thermique soit honorable. J’ai eu un peu froid aux pieds en rando hivernale après une longue traversée en versant ombragé entre 2600 et 2800m. Pour l’alpinisme sérieux, il me semble nécessaire de prendre une semelle thermique.

Solidité : Voici un point critique des chaussures La Sportiva, soulevé par ceux qui en font une utilisation intensive. Après toutes ces bambées, la semelle ne lâche rien. A ce stade des test (environ 25000m D+) je ne vois rien de compromettant au niveau de la semelle, aucune marque d’usure qu’elle qu’elle soit, malgré plusieurs descentes en zones de pierriers très conséquentes. Lors de mes derniers exploits en neige froide et profonde, j’ai arraché un petit cm² de pare pierre sur le devant d’une chaussure, certainement à la faveur d’un frottis rocheux ; recollé à la Seamgrip...

Poids 1730 g la paire en 42 - donnée fabricant.
Sur ma balance, une paire de Karakorum en 44 avec semelles intérieures représentent 1980g, soit presque 100g de plus que la Népal Trek, et 990g la chaussure.

11. Scarpa Ribelle Od


Dans le sillage de la Ribelle Tech, qui à été élue "produit de l’année 2017/2018" au Salon ISPO, la Ribelle Od est lancé par Scarpa en 2018. Incorporant la technologie OutDry, c’est la petite sœur du modèle plus élitiste Ribelle Tech OD, une version plus grand public, destinée à la pratique de l’alpinisme classique estival, de la Via Ferrata ou de trekking techniques.

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Champ d’utilisation : Haute route & alpinisme (plutôt estival).

Technicité : Très polyvalente, avec un excellent déroulé de pied et une rigidité suffisante pour les parties techniques. Bien pour les pentes de neige avec crampons semi-auto. En rocher également la semelle ne fait pas de mauvaises surprises.

Confort : Bien pour les pieds un peu larges, la Ribelle a un super déroulé de pied pour les parcours marchants, et un confort général de haute tenue.

Polyvalence : Très polyvalente pour toutes les activités de montagne. En hiver on peut l’utiliser avec un bon équipement (semelle et chaussettes) si l’on est pas trop frileux. Pour la cascade de glace ce sera juste.

Thermicité : moyenne, mais satisfaisante pour l’alpinisme estival.

Étanchéité : La membrane Outdry a été impeccable los des tests et son intérêt est de limiter l’absorption de l’eau par le revêtement de la chaussure.GTX n’a pas été mise en défaut lors de nos essais.

Solidité : Visiblement bien protégée par un parre pierre très dimensionné, la Ribelle donne confiance. Encore trop récente pour avoir du recul à ce niveau.

Poids en taille 42 = 1300 gr la paire (données fabricant, en taille 43 sur ma balance : 1464g ;

12. La Sportiva Népal Trek Evo


La Nepal Trek Evo est la suite, la remplaçante, d’une chaussure qui a marqué ma vie d’alpiniste et de randonneur : la Népal Trek, qui est maintenant un modèle ancien et dépassé dont vous trouverez le compte rendu sur ce site.

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Champ d’utilisation : Rando, Rando engagée, Treks d’altitude, Alpinisme classique jusqu’à AD+/D.

Technicité : On retrouve le chaussant enveloppant et sécurisant avec une tige haute et une rigidité conséquente. la densité des matériaux et la couche isolante permettent de se sentir à l’aise en pente de neige raide où l’on peut "bastonner" en pointes avant. En escalade, la chaussure est assez précise et encore assez rigide pour les parois de grande ampleur.

Confort : Le confort de cette gamme La Sportiva est rarement égalé, grâce à son maintient du pied, à l’enveloppement de la malléole, c’est du confort et de la sécurité pour les longs parcours éprouvants pour les muscles et les articulations. Le chaussant est médium et ce modèle est livré avec une languette supplémentaire à fixer par velcros pour ajuster le chaussant et gagner en thermicité. Et avec ça le déroulé reste agréable sur terrain plat...

Polyvalence : C’est une vraie polyvalente pour l’altitude, car en basse montagne estivale on aura vite la sensation d’une thermicité décalée. Avec elle on peut tout faire jusqu’à l’alpinisme déjà sérieux, et les altitudes au delà des 4000m avec une semelle thermique et l’idée de les garder à l’abri au bivouac car elles seront difficiles à réchauffer le matin.

Thermicité : Avec 3mm de cuir, une membrane GTX et 6mm d’isolant, c’est une chaussure qui peut aller loin. C’est, avec des matériaux plus modernes, ce que l’on pouvait trouver sur la Népal Trek (hormis GTX). Equipée d’une semelle thermique, je pense que l’on peut l’utiliser jusqu’à des petits 6000 au Népal (pas en Alaska, ni dans les Tien Shan), et à condition de les planquer la nuit.

Solidité : Après une bonne saison de tests la semelle ne montre rien d’inquiétant et la chaussure me semble taillée pour durer longtemps. Malheureusement je redoute que la longévité générale ne soit celle du maillon faible : le collage de la semelle. C’est celui qui a lâché sur mes Népal Trek après 13 ans d’utilisation. La colle a une durée de vie limitée par rapports aux modèles anciens à semelle cousue, et elle lâche sans prévenir, en général sur les deux chaussures à la fois.

Poids 1900 g la paire - données fabricant.
Sur ma balance, une paire de Népal Trek Evo en 42 1/2 avec semelles intérieures représentent 18620g, La languette additionnelle est à 28 grammes

13. La Sportiva Trango Tech


Chez la Sportiva il y a la Népal Trek Evo, et la Trango Tech, deux chaussures de Trek/alpi, qui sont d’une gamme différente. La gamme Trango est moins typées "altitude" que la gamme Népal. Ce sont des modèles plus légers et qui cherchent le meilleur en rapport poids/technicité.

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Champ d’utilisation : Rando, Rando engagée, Treks, Alpinisme classique jusqu’à AD+/D.

Technicité : C’est très technique, avec un très bon maintien et tout en légèreté. L’accroche et les aptitudes en escalade rocheuse sont de premier ordre, malgré une rigidité moyenne.

Confort : Selon les pieds ce peut être un chausson !... certes un peu difficile à enfiler à cause du manchon en néoprène, mais le confort est superbe, d’autant qu’il est allié à la grande légèreté et à la polyvalence.

Polyvalence : C’est une vraie polyvalente, hormis pour la haute altitude où elle sera dépassée. Ce qui n’empêche pas d’être à l’aise en rando hivernale par conditions clémentes. Ses aptitudes pour les terrains escarpés, comme pour les sentiers déroulants en font une chaussure très agréable.

Thermicité : C’est là où il faut faire attention avec cette chaussure légère et peu dimensionnée thermiquement. Avec une bonne semelle intérieure, on peut néanmoins envisager des courses mixtes et des sorties en raquettes. Tout dépend aussi de la capacité du randonneur à résister au froid.

Solidité : Après une très grosse saison de tests une attache lacets en cordelette a cassé. Cela n’empêche pas le laçage de la chaussure mais c’est moins bien. De nombreux passants de lacets sont en tissu, ce sont des zones fragiles qui ne résisteront pas très longtemps à une utilisation poussée des Trango Tech. Dommage pour une chaussure aussi réussie sur les plans du confort et de la technicité. D’une façon générale, ce genre de modèle à moins de 1300 grammes la paire ne tient pas vraiment dans la durée. C’est tout de même dommage d’avoir des lacets qui passent dans des tissus, cela augmente une fragilité générale déjà présente.

Poids 1180 g la paire en 42 - données fabricant.
Sur ma balance, une paire de Trango Tech en 43 1/2 avec semelles intérieures représentent 1280g,

14. Millet Gtrek5


La Gtrek 5 est une chaussure de trek avec un débord arrière pour des crampons semi-automatiques. Elle a donc une rigidité suffisante pour être classée dans les chaussures d’alpinisme, mais cette rigidité provient essentiellement du bloc semelle, la tige restant souple pour un déroulé de pied agréable. C’est une chaussure au chaussant relativement large et qui taille grand.

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Champ d’utilisation : Rando, rando hivernale, Treks, Alpinisme classique jusqu’à PD.

Technicité : C’est trop souple pour être performant en escalade rocheuse et en pente de neige raide. Pour la rando engagée, la prise talon est très bonne et l’amorti conséquent.

Confort : Très bon, surtout pour les pieds déjà un peu forts. Très agréable sur les parcours déroulants et les pentes de neiges en deçà de 35°. Millet a prévu deux semelles intérieures très intéressantes pour un meilleur ajustement du chaussant selon les conditions.

Polyvalence : Une belle polyvalente tant qu’on ne cherche pas la verticalité. C’est une chaussure que l’on pourra utiliser en hiver avec une semelle isolante et pour tous les parcours de trek.

Thermicité : Thermicité correcte, au niveau de sa catégorie, c’est à dire -5 à-10°C. L’utilisation de semelles isolantes pour les sorties hivernales est "chaudement recommandé"’

Solidité : La Gtrek 5 est bien protégée par son pare pierre et la semelle est durable. Elle donne une bonne impression de solidité. Tous les passants de lacet sont en acier ce qui est un gage de longévité à contrario des passages en sangle que l’on voit sur d’autres modèles d’alpi et qui ne résistent pas à long terme.

Poids Sur ma balance, une paire de Gtrek5 en 43 1/2 avec semelles intérieures représentent 1376g,

Récapitulatif - 13 chaussures d’alpinisme au banc d’essai -

par expé , j’entends sous les tropiques et à la belle saison (Himalaya). N’allez pas en Népal Trek à 6000m au Denali 😉