Cime du Vallon (3406m)

Difficulté :
Alpinisme F
Dénivelé :
2330m
Durée :
2 jours

Course d'alpinisme épique sur les hauteurs de la splendide vallée du Valgaudemar, joyau des Écrins, dont la voie normale a énormément évolué ces dernières décennies, et qui constitue dorénavant, en milieu d'été, une course rando-alpine engagée, instable et détritique où la prudence doit être constante et prioritaire. – Auteurs : et

Accès

Dans le département des Hautes-Alpes, de Gap, rejoindre la vallée du Valgaudemar par la N85, passer le col Bayard, la Fare-en-Champsaur et Chauffayer afin de bifurquer quelques kilomètres plus loin, à droite sur la D985a en direction de St-Firmin.
Suivre cette route qui pénètre dans la vallée du Valgaudemar, passer Villar-Loubière et rejoindre la Chapelle-en-Valgaudemar.

Traverser le village et poursuivre en direction du Chalet du Gioberney, mais un peu après la sortie du village, stationner sur le parking en bord de route, orné d’une stèle et situé en face des panneaux du Parc national des Écrins et de ceux indiquant la direction du Refuge de l’Olan.

Précisions sur la difficulté

Lorsque le terrain est sec (milieu ou fin de saison)

Parcours engagé sur un terrain détritique où les remontées de plusieurs verrous glaciaires nécessitent recherche d’itinéraire, petite escalade (II) dans du rocher de moyenne qualité, mais également de la prudence, car le cheminement se situe la plupart du temps au-dessus de barres rocheuses qui plongent à gauche sur un grand cirque.
Escalade en II maximum pour le petit parcours sur l’arête sommitale qui permet d’atteindre le sommet ouest (3406m).

  • Casque obligatoire, et piolet fortement conseillé.

Lorsque le terrain est en neige (début de saison)

Les névés suspendus et le glacier du Vallon dominent les barres rocheuses, mais les pentes peuvent être en neige dure et tendue (40° et plus).
La présence d’une large corniche sur l’arête sommitale permet d’accéder au sommet relativement facilement.

  • Encordement requis avec tout le matériel d’évolution sur glacier.

Les infos essentielles

  • Carte IGN : TOP 25 - 3336 ET "Les Deux Alpes - Olan - Muzelle"
  • Altitude minimale : 1101 m
  • Altitude maximale : 3406 m
  • Distance (A/R) : 16 km
  • Balisage : type GR (variante) rouge et blanc jusqu’au refuge de l’Olan, puis hors sentier, avec traces dans les éboulis et présence de nombreux cairns jusqu’aux abords du glacier du Vallon, puis plus rien.
  • Tracé GPX : Je marche sans GPS, je l’ai donc réalisé à main levée (ou souris levée) puisqu’il est requis pour la réalisation du topo. Du coup, sa fiabilité n’est pas optimale, mais je me suis attelé à respecter au maximum, mon parcours réalisé sur le terrain.
  • Refuge de l’Olan : Cette course d’alpinisme, généralement, se pratique sur deux jours. Il est donc possible de passer la nuit et de manger un bon repas au refuge de l’Olan, ou de bivouaquer dans le secteur proche du refuge. Lien pour la réservation :
Sensibilisation

Le milieu que vous traversez durant cette randonnée est fragile. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Rapportez vos déchets et ramassez ceux que vous trouverez. Vous soutiendrez ainsi le mouvement KeepTheMountainsClean, une initiative Altituderando !

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Itinéraire

Premier jour : (1300m D+)

Suivre la direction du refuge de l’Olan (panneaux) et le très bon sentier balisé (variante du G.R 54) qui monte en lacets assez raides et traverse le torrent de Combe Froide à plusieurs reprises (passerelles).

Rejoindre alors le moderne et cossu refuge de l’Olan situé sur une belle plateforme herbeuse à 2344m d’altitude.

  • Compter entre 3h00 et 4h00 de montée.

Deuxième jour : 1060 D+ et 2330 D-

Partir derrière le refuge de l’Olan en direction du nord-est afin de profiter d’un début de montée herbeux, bien tracé et jalonné par de nombreux cairns.

Le terrain devient rapidement minéral mais une trace dans les éboulis, parfois discrète, permet d’évoluer avec une relative sérénité.

Passer un premier verrou situé à gauche des immenses et impressionnantes parois de la Rouye (3084m) en suivant les nombreux cairns qui le traverse.

  • On doit parfois utiliser un peu les mains dans du rocher pas toujours très fiable.

Poursuivre la montée dans les éboulis avec toujours la même orientation nord-est, en se rapprochant des parois de droite et y en laissant l’impressionnante vire exposée du passage du Bâton.

Passer un deuxième verrou en utilisant encore les mains et en assurant ses prises sur du rocher instable, puis plus haut, emprunter des vires rocheuses à droite pour poursuivre l’ascension.

Laisser à gauche une grande combe encore glacée (glacier du Vallon) au-dessus de laquelle on aperçoit, dorénavant, le sommet Ouest de la cime du Vallon (3406m).

Atteindre une partie gelée, située juste sous l’arête sommitale bien visible, et la traverser prudemment.

  • A cet endroit, le sommet Est de la cime du Vallon (3395m) est accessible
  • Nous n’avons pas mis nos crampons pour cette courte traversée presque plate, et nous n’avons pas ressenti le besoin de nous encorder, car le reste du glacier était bien ouvert.

Atteindre alors, la crête sommitale située entre les deux sommets et l’emprunter vers la gauche.

  • Le cheminement de cette arête nécessite prudence et concentration, mais n’est jamais difficile, en revanche le rocher est encore instable.

Escalader plusieurs ressauts faciles mais exposés (pas de II) (ça plonge franchement à droite, notamment sur le haut glacier du Fond et celui des Sélettes, puis gagner le sommet Ouest de la cime du Vallon (3406m), relativement exigu et orné d’un petit cairn.

  • La vue est immense au nord sur de nombreux sommets emblématiques de la vallée du Vénéon, (Muzelle, Lauranoure, aiguilles des Arias et de l’Olan, L’Etret, Plat de la Selle) mais également sur la Meije et le Râteau au loin.
  • Au sud, la Rouye parait maintenant toute petite et on peut apercevoir le refuge de l’Olan.
  • A l’ouest c’est la légendaire pointe bifide de l’Olan 3564m, qui impressionne et à l’est, les Rouies.
  • Compter 3h30 d’ascension du refuge jusqu’au sommet

Descente : 2330m D-

Elle se fait avec prudence et concentration constante, par exactement le même itinéraire, et une pause au refuge de l’Olan n’est pas superflue.

  • Compter 2h30 pur la descente au refuge de l’Olan de la Cime du Vallon et 2h00 de plus pour la descente du refuge au parking.

Récit d’un des auteurs (Agarock) :

Réalisée sur deux jours, le 6 et 7 août 2022, année de forte sècheresse et de canicule, les conditions de cette course étaient totalement estivales et surtout sèches.

Nous avons dû uniquement traverser un petit reste de glacier, s’apparentant à un névé, juste sous la crête sommitale et sur environ 30 mètres. Pas d’encordement et pas de crampons qui sont restés au fond du sac toute la course.

Très bonne météo, avec un léger voile nuageux qui s’installe sur les cimes au fur et à mesure de l’ascension.


6 et 7 août, ascension sur 2 jours, avec nuit au refuge de l’Olan, de la Cime du Vallon (3406m) avec mon ami Claude.

Ce sommet classé en alpinisme F dont la voie normale a énormément évolué ces dernières décennies avec le réchauffement climatique, reste une course sérieuse, sur un terrain très instable où le moindre faux pas peut causer de gros dégâts sur les corps et même les esprits.

Maintenant, c’est de la rando-alpine engagée dans un immonde éboulis de roches où rien ne tient, mais également, sur le haut de l’ascension, on évolue sur les restes ouverts du glacier, humide et glissant où la vigilance doit être de mise.

En revanche, ce parcours "pue" la haute montagne, car on évolue le long de parois gigantesques et notamment sous la pointe de la Rouye (3084m), impressionnante au départ de la course, et toute petite lorsque l’on touche le cairn sommital de la cime du Vallon à 3406 mètres d’altitude.

Le cheminement sollicite le passage de plusieurs anciens verrous glaciaires qui demandent régulièrement l’utilisation des mains pour de l’escalade en II, mais où le rocher n’est pas bon et où chaque prise d’appui demande tests et vérifications.

L’arrivée sur la crête sommitale est épique, spectaculaire et impressionnante, car en bas ça plonge gravement sur les glaciers des Sélettes, mais également sur le lac glaciaire de la Muande avec en point de mire, l’immense pointe bifide de l’Olan, maître des lieux et seigneur du Valgaudemar, mais également au nord-ouest et au nord, les Rouies, la pointe du Vallon des Etages, la tête de l’Etret, les aiguilles de l’Olan et des Arias, et au loin le Râteau et la Meije.

L’étape au moderne refuge de l’Olan qui nécessite la remontée de 1300 mètres de dénivelé le premier jour, depuis le superbe village de la Chapelle-en-Valgaudemar est un enchantement, car le lieu où il a été posé, se situe sur une plateforme encore herbeuse, à la limite de l’immense éboulis et moraine de l’ancien glacier du Vallon, et permet a beaucoup de randonneurs de faire une pause méritée au cours de leur parcours situé sur la variante du G.R54, car ce dernier traverse l’immense crête sud de l’Olan par une incroyable brèche, aisément identifiable du refuge et nommé justement "Pas de l’Olan".

Une grande course pour Claude et moi, que nous avions dans nos "tablettes" depuis plus de 10 ans, mais l’occasion ne s’était pas présentée, cette fois, ça y est ! elle a enfin été cochée et validée.

. Randonnée réalisée le 7 août 2022

. Dernière modification : 18 septembre 2023 (Avertissements et Droits d'auteur)

Auteurs : ,

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Afficher les commentaires précédents (6).
  • Salut Cyril
    Je te cite : "...dont la voie normale a énormément évolué ces dernières décennies..."
    J’apporte mon témoignage.
    17 août 1980 : montée au refuge
    18 août 6h00 : départ du refuge
    6h10 : pause... pour chausser les crampons que nous quitterons plus jusqu’au sommet
    8h10 : sommet ; la neige était dure, ça cramponnait bien, le rythme était bon

    Le 8 août 2022 à 21h54
  • Grandiose ! Bravo....

    Le 8 août 2022 à 22h12
  • Bravo les gars !

    Le 9 août 2022 à 11h14
  • Gilles Malet

    Quasi la même montée que BA 42, 15 ans plus tard, crampons chaussés à 30 ’ du refuge fin juillet !
    Ps : ... des chamois, non ?

    Le 14 août 2022 à 16h44
  • Bravo, superbe sortie !!
    @ Gilles Malet : non, il s’agit bien de bouquetins.

    Le 14 août 2022 à 18h27
  • Merci à tous ! Ce fût un grand moment pour nous deux, mais qui a nécessité une concentration constante à la montée comme à la descente

    Le 14 août 2022 à 22h51
  • photo 48 : il semblerait bien que l on a affaire a un mix de bouquetins et de chamois (les 4e et 5e en partant de la gauche), ca arrive parfois ! cette course a l air superbe, merci pour l idée j essaye de la faire cet été !

    Le 26 mai 2023 à 15h47
  • A mon avis, ce sont bien des bouquetins.

    Le 26 mai 2023 à 17h43
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