Cols de Portiola, Stroppia, Vallonnet, Mallemort - Bivouac Barenghi en hiver.

Difficulté :
Difficile
Dénivelé :
1600m
Durée :
2 jours

Deux jours de petite baston en hivernale – Auteurs : et

Accès

  • De Barcelonnette :
    Prendre la D900 direction Col de Larche, col situé sur la frontière Franco-Italienne, se garer dans le village de Larche. Perpendiculairement à la route, on rejoint une piste qui stoppe à un emplacement de parking à 1750m.

Précisions sur la difficulté

La difficulté tient essentiellement aux conditions d’hiver. La neige est parfois difficile à gérer et le cheminement est long. En cas d’incident dans ce vallon désert et glacé, la survie sera engagée. Si le brouillard est de la partie, le bivouac sera difficile à trouver.

Les infos essentielles

  • Carte : IGN TOP25 3538ET Aiguilles de Chambeyron - Cols de Larche et de Vars
  • Dénivelée :
    • Jour 1 : 1200 m pour le col + 300m environ pour rejoindre le bivouac, selon l’itinéraire choisi.
    • Jour 2 : environ 600m de D+ avec trois cols à passer.
  • Horaire : très dépendant des conditions de neige. Nous avons marché 7 heures pour rejoindre Barenghi. J2 : environ 6 heures de marche.
Sensibilisation

Le milieu que vous traversez durant cette randonnée est fragile. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Rapportez vos déchets et ramassez ceux que vous trouverez. Vous soutiendrez ainsi le mouvement KeepTheMountainsClean, une initiative Altituderando !

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Itinéraire

Du parking, on remonte la piste gelée qui suit brièvement le Riou de Rouchouse. Puis, nous prenons à droite pour remonter le vallon et retrouver le torrent que l’on traverse. On bifurque à gauche pour passer devant la cabane de Viraysse (2270m environ). Cabane ouverte. 2 places avec matelas.

On laisse le col de Sautron sur la droite pour se remettre plein nord vers le col de Portiola qui s’atteint dans de belles pentes de neige à 2899m.

En option la tête de Sautron 3165m, qui, selon le topo, se rejoint par sa face nord. Enfin, perso j’ai repéré des vires en face sud qui m’ont l’air plus intéressantes et plus sûres que la face nord déjà barrée dans sa totalité par une plaque début décembre !! A vérifier.

Pour nous c’est trop tard ; il est déjà 13hoo quand nous arrivons au col et le bivouac est encore à 3hoo de marche dans ce décor si vaste qui suit les barres du Massour et du Break. Le versant qui nous attend est figé dans une majestueuse solitude glacée.

Nous basculons donc versant italien, beaucoup plus enneigé, où nous serons parfois à la peine dans des combes de neige profonde, dans des traversés de neige dure, ma foi assez expo car nous avons la flemme de nous saisir de nos piolets (une erreur en y repensant à posteriori).

En privilégiant les crêtes et les pentes en balcons, mais sans pouvoir éviter quelques descentes pour rejoindre des versants moins chargés, il nous faudra 3 heures pour rejoindre Barenghi, un peu à bout de souffle, dans cet air glacé.

Seuls au bivouac, heureusement car c’est exigu, Jean me fait découvrir son invention de réchaud à alcool totalisant 4 grammes, mais qui nécessite au moins 100g de combustible pour un petit repas et un maigre petit déjeuner (et oui Jean, j’ai calculé).

Malgré les températures négatives et une petite congère intérieure, le bivouac est confortable et nous permet de récupérer d’une nuit réparatrice. Je teste un tout petit duvet qui se révèlera agréable et nous sommes prêts à 8hoo pour rejoindre le col de Stroppia et le versant français.

L’accès à Stroppia ne comporte pas autant de difficultés que la veille, c’est aussi beaucoup plus court. Le haut du versant français est presque sans neige, mais complètement gelé. Les crampons sont nécessaires.

Nous évoluons ensuite vers le col du Vallonnet, puis nous descendons sur une zone de marécages gelés et nous devons encore reprendre 200 m de D+ pour rejoindre le col de Mallemort et passer par les batteries de Viraysse.

En observant les cols, et les ouvrages, j’en viens à penser que la frontière italienne était peut-être mieux défendue en 1940 que celle de l’Est... Plus facile aussi, et avec des ennemis, certes courageux mais moins belliqueux... Vieux souvenirs, néanmoins repris par un contexte où nombre d’entre nous pourraient trouver utilité à ouvrir un livre d’histoire aux années 30 et suivantes...

De Mallemort, ne s’ensuit qu’une vaste descente en territoire ensoleillé voir gadoueux, qui mène paisiblement, et durablement à la piste et à la voiture.

Je ne devais pas en avoir assez car à 4hoo le lendemain je suis à nouveau dans ma voiture pour remonter à Larche. Je me suis en effet rendu compte que j’avais oublié ma caméra et une paire de chaussettes de tests au pied de la voiture ...

J’arrive à 6h45 dans la nuit et je vois bien les chaussettes sur le rocher mais pas la cam... Recherche dans la nuit glacée à la frontale... rien !

Je redescends à Meyronnes où j’ai vu un bar ouvert dans la nuit pour un chocolat, puis un café, et j’interpelle les clients du bar à propos de ma caméra. "Et voilà t’y pas" qu’un gars me dit derechef qu’il l’a récupéré et qu’il l’a dans sa bagnole. Ça swingue !, je paye une bouteille au berger salvateur et les consos de toute la compagnie et je reprends dare-dare la route de la vallée de la Durance.

Ma que trip !!!

. Crédits : Tracé GPX ajouté par Peyuko

. Dernière modification : 26 juillet 2023 (Avertissements et Droits d'auteur)

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  • Belle virée !
    Paul, après avoir retrouvé ta cam, as-tu consacré un cierge à la Madonne du coin (il y en a sûrement une qqpart !) ?

    Le 7 décembre 2015 à 11h14
  • Merci Alain.
    Oui une belle virée dans ce décor grandiose.
    Et oui, je consacre le plus possible aux représentations extérieures et à la dimension intérieure du sacré dans ce monde, d’une façon générale. Et là, l’occasion d’en faire un peu plus était belle.

    Le 7 décembre 2015 à 12h22
  • Salu Paul,
    Trés joli texte, on essaie de remettre ça dés qu’il fait beau !
    Pour la camera , tu as vraiment du "pot"
    La bonne mère n’est pas loin ,tu sais ce qu’il te reste a faire !

    Le 7 décembre 2015 à 13h20
  • Pierre-Olivier

    et dire qu’il m’a dejà fait le coup de la caméra laissé à coté de la voiture, un dimanche soir d’hiver, il y a 2 ans !! et pareil, le lendemain, il tombe sur la mémé qui l’avait récupéré !!
    Quel artiste ce Paul !

    Le 7 décembre 2015 à 21h57
  • Super topo, j’en redemande des textes comme ça !

    Pour le coup de la caméra ça me fait penser à une anecdote avec ma mère il y a plus d’une dizaine d’année, après une balade à Freissinières retour à Risoul, en sortant de la voiture nous nous rendons compte que le caméscope a été oublié quelque part dans la rando. Bon mon père et moi repartons dare-dare, une petite heure de route, on refait la rando jusqu’à... retrouver le caméscope qui attendait bien gentiment sur une pierre !

    Le 7 décembre 2015 à 22h54
  • J’ai une anecdote un peu la même et un peu différente.
    Il y de nombreuses année, mon, frère était dans le Berlin de l’Allemagne de l’Est ou RDA.
    Il a oublié un appareil photo sur la table d’une terrasse de café.
    S’en apercevant, il est retourné. L’appareil avait disparu.
    Mais, dans ce pays, tout le monde surveillant tout le monde et tout le monde ayant peur de la tristement célèbre STASI, il avait réussi, de témoignage en témoignage, de crainte en terreur, à remonter la filière jusqu’à l’appartement de la personne indélicate qui lui a rendu l’appareil en le suppliant de ne pas le dénoncer...

    Le 8 décembre 2015 à 00h37
  • Hihi, Alain, c’est rigolo car moi de l’autre côté du rideau de fer, en RFA donc, j’oublie mon appareil photo sur une table de bar. Je m’en rend compte 40 mn plus tard dans la rue et je retourne au bar où l’appareil n’avait pas bougé, les gens autour en pleines discussions. Bon faut dire que c’était un Lubitel 2 (du 6x6 si je me souviens bien) qui ne valait pas cher, mais quand même...

    Le 8 décembre 2015 à 08h31
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