Comment lire une carte IGN de randonnée ?

Comment lire une carte IGN de randonnée ?

Savoir lire une carte de randonnée est essentiel pour tout pratiquant d’une activité montagne qui veut sortir des sentiers battus et préparer son itinéraire. Voici donc quelques explications et exemples qui vont vous permettre de goûter à ces plaisirs.

Introduction

Lorsque l’on réalise un itinéraire, on a besoin de se faire une idée du relief. Il faut savoir faire la distinction entre un sommet et une cuvette ou entre un talweg et une crête.

Il faut aussi savoir estimer le degré d’inclinaison des pentes de façon à adapter la difficulté du parcours mais aussi pour des raisons de sécurité.

L’été le passage dans certains pierriers très raides exposent le randonneur aux chutes de pierres. L’hiver les pentes dépassant les 30°d’inclinaison sont propices aux déclenchements d’avalanches.

Un peu de cartographie, les points essentiels d’une carte IGN :

L’échelle de la carte

Une échelle au 1/25000ème signifie qu’un centimètre sur la carte correspond à une distance de 25000 centimètres sur le terrain, soit 250 mètres.

Le nord de la carte

Le nord de la carte ou nord cartésien est situé dans la direction verticale du quadrillage.

Sur une carte IGN TOP25 ce quadrillage forme des quadrants de 4 cm de coté correspondant d’après ce que l’on vient de voir à une distance de 1km sur le terrain.

À ne pas confondre avec le nord géographique qui est situé dans la direction verticale des lignes noires. L’orientation du nord géographique est également indiquée dans la légende.

En France la différence d’inclinaison entre ces deux nord varie de 1 à 2 degrés suivant l’endroit où l’on se trouve. Ce petit décalage est lié au fait que la terre est ronde mais que la carte est plate.

Voir ce site sur les trois nord : http://www.toujourspret.com/techniques/orientation/topographie/3nords.php

Les couleurs

Les signes et les couleurs sont conventionnels : Le bistre est réservé au courbes de niveau. Cependant sur les glaciers et les neiges éternelles elles sont représentées en bleu.

Plus généralement :

  • Le vert pour la végétation
  • Le jaune pour les alpages, culture
  • Le bleu pour la localisation des points d’eau (ruisseau, lacs, citerne etc..
  • Le noir pour les bâtiments, infrastructures, télésièges, ligne ht etc...

Les courbes de niveau : un élément essentiel !

Une courbe de niveau est une ligne imaginaire formée par l’intersection d’un plan horizontal avec la surface du terrain.
Ces courbes épousent par conséquent dans le plan horizontal parfaitement la forme du terrain.

Comme les points d’une courbe de niveau sont situés dans le même plan horizontal, ceux-ci sont tous à la même altitude.

L’équidistance

Les courbes se trouvent espacées d’une différence d’altitude que l’on appelle « équidistance ».
La valeur de cette équidistance est indiquée dans la légende des cartes. Elle est généralement de 10 m sur une carte IGN TOP25.

Dans des secteurs de très faible relief, il arrive de rencontrer des courbes de niveau en pointillé.
Il faut alors diviser l’équidistance par deux.

Courbes Maîtresses et sens de la pente

Parmi ces courbes, on trouve des courbes Maîtresses en trait plus fort.
Sur les courbes Maîtresses, l’altitude est indiquée en fonction de la pente.

Le haut des chiffres est orienté vers l’amont et le bas vers l’aval.
Cela permet par conséquent de repérer facilement le haut et le bas d’une pente.

Enfin entre deux courbes Maîtresses on retrouve 4 courbes secondaires et 5 intervalles d’équidistance.

Mesurer l’inclinaison d’une pente sur la carte

Plus les courbes sont resserrées et plus le pourcentage de la pente est élevé et vise versa plus les courbes sont écartées et plus le pourcentage de la pente est faible.

Il existe des cartes plastifiées qui permettent facilement de mesurer l’inclinaison des pentes sans faire de calculs.

Sur ces cartes sont représentés différents intervalles avec les valeurs d’inclinaison correspondantes. Ces valeurs sont le plus souvent indiquées en degrés.
Il suffit de faire correspondre le bon intervalle de la carte plastifiée avec celui formé entre deux lignes de niveau pour connaître la valeur de l’inclinaison de la pente.

Si la valeur d’inclinaison est indiquée en pourcentage, on divise la valeur du pourcentage par deux et on a approximativement la valeur en degrés.
(Règle valable pour des inclinaisons allant jusqu’à 40°, au delà de cette valeur la correspondance en pourcentage devient exponentielle).

Pour plus de précision, vous pouvez utiliser ce convertisseur.
http://www.skitour.fr/divers/conversion-pourcentage-degre.php

Ex :
Une pente de 100% forme un angle d’élévation à 45°.
Au delà de 45°on dépasse les 100%.
60°correspondent à 173%.

Mesurer l’altitude d’un point sur la carte

Repérer la courbe maîtresse la plus rapprochée et le nombre de courbes secondaires entre cette courbe maîtresse et le point. Ce nombre est égal aux nombres d’intervalles entiers d’équidistance.
Multiplier ce nombre par la valeur de l’équidistance.

Puis ajouter ou retrancher ce nombre suivant la position du point par rapport à la courbe maîtresse sélectionnée.

La différence d’altitude entre le point A et les deux courbes qui l’encadrent est proportionnelle à la distance qui le sépare de ces courbes.
Si le point A ne tombe pas sur une courbe de niveau il faut ajouter ou retrancher la différence d’altitude au calcul précédent suivant sa position par rapport à la courbe maîtresse la plus rapprochée.

Dans notre exemple, le point A est plus rapproché de la courbe maîtresse 1400m.

Les deux courbes maîtresses présentent une différence d’altitude de 50m.

L’équidistance est donc de 50 divisé par 5 (nombre d’intervalles) de 10m.

On a deux courbes secondaires qui séparent le point A de la courbe
maîtresse1400m.

Pour déterminer l’altitude du point A, il faut ici rajouter à l’altitude de 1400m 2 fois la valeur de l’équidistance, soit 20m et la valeur de la différence d’altitude entre la courbe 3 et le point. Celui-ci étant situé au quart de l’intervalle et la différence d’altitude étant proportionnelle à cette distance on rajoute le quart de l’équidistance soit 2m50.

L’altitude du point A est donc de 1400+20+2,50=1422,50m.

Reconnaître un Talweg et une crête

Un talweg représente la ligne qui joint les points les plus bas d’une vallée. C’est là où l’eau s’écoule et l’endroit où coulent les ruisseaux et torrents.

Un lac est également situé dans un Talweg.

La pointe du V des courbes de niveau est dirigée vers l’amont.

Une crête représente la ligne qui joint les points hauts d’un relief séparant celui-ci en deux versants opposés.

Dans ce cas à l’inverse du talweg, la pointe du V des courbes de niveau est dirigée vers l’aval.

Pour s’en souvenir il suffit d’imaginer l’intersection d’un plan horizontal avec une croupe et d’observer le tout en vue de dessus. On voit très bien la pointe du V orientée vers l’aval.

Un exemple au cours d’une randonnée (topo de la crête de Chouchar).

>>>> Photo de ce talweg en montagne

Distinguer un sommet d’une cuvette

Les sommets sont entourés de courbes de niveau refermées. Le point culminant est marqué le plus souvent par un point noir généralement coté.

Les cuvettes sont également entourées de courbes qui se referment dans le bas de la pente.

Elles sont fréquemment indiquées par une flèche qui figure dans le fond de la cuvette.

Les chiffres des courbes maîtresses dont le haut est orienté vers l’amont en indiquant le sens de la pente permettent aussi de faire la distinction.

Enfin l’hiver sur les pentes soutenues il faut emprunter de préférence les lignes de crête.

Les talwegs, les cuvettes et en général toutes les parties concaves sont sujettes aux avalanches.

Les points cotés

Ces points permettent d’aider à la lecture des courbes de niveau, et donnent des indications sur le relief dans les zones de transition en cas de rupture de pente quand les courbes de niveau sont absentes.

Ils servent aussi à caler l’altimètre en cours de route.

Altimètre et courbes de niveau

Cet instrument permet de voir ce qu’il vous reste à faire si votre objectif est un sommet et si vous connaissez son altitude.

Dans une ascension, il permet aussi de déterminer votre position située à l’intersection de votre itinéraire avec la courbe de niveau correspondant à l’altitude relevée.

Cet appareil très sensible à la pression atmosphérique et pouvant servir de baromètre en cas de variation brutale de la pression et par conséquent de l’altitude doit être dans ces conditions souvent étalonné en cours de parcours.

Pour cela on le cale sur un point coté passant à un endroit facilement repérable ou sur un sommet ou sur un carrefour de sentiers balisés par l’IGN. À l’extrémité du poteau supportant le balisage figure l’altitude.

Les itinéraires de ski de randonnée et les barres rocheuses

Il faut rester très prudent avec les itinéraires de ski de randonnée représentés par des lignes discontinues de couleur bleue marine sur une carte IGN.

La montagne l’hiver n’est pas la même l’été.

Certains de ces itinéraires passent dans des pierriers et dans des éboulis infranchissables l’été avec un fort risque de chutes de pierres.
Il m’arrive d’emprunter parfois ce type d’itinéraire l’été mais je vérifie toujours avant qu’il y a bien un topo et que c’est réalisable.

Enfin il en est de même pour les barres rocheuses qui sont parfaitement bien représentées sur les cartes IGN et qui sont bien souvent inaccessibles en randonnée.