Grande Tête de l’Obiou (2789m) par le Rattier, l’Arête Nord du Bonnet de l’Évêque, le Malpasset puis en boucle par le Vallon de Casse Rouge

Difficulté :
Alpinisme F
Dénivelé :
2200m
Durée :
1 jour

Les esprits aventureux aimeront la route : longue et sinueuse, au plus près des falaises, dans l’ombre des parois, sur des crêtes exiguës et sauvages... Ils apprécieront la silhouette de l’Obiou, seront ébahis par l’immensité de sa présentation. – Auteur :

Accès

De Mens, prendre à droite au centre du village, la direction de St-Baudille-et-Pipet Tréminis, par la D.66 puis la D.216 et 216b jusqu’à Longueville.
Continuer après les Brachons sur piste bétonnée, et se garer après un réservoir à l’altitude de 1142m.
Nota : Il est possible de réduire la dénivelée en partant des alpages de Brachilliane (de la piste au point 1563m si la barrière est ouverte).

Précisions sur la difficulté

Escapade de grande envergure où l’engagement est parfois similaire à une course d’alpinisme. L’itinéraire demande une bonne capacité d’évaluation du terrain.

Le casque et la corde peuvent être utiles.
La cotation "alpinisme" est un garde-fou et les randonneurs les plus aguerris trouveront une belle occasion de s’exprimer.

Les passages techniques :

  • Rattier  : pas de difficulté particulière mais se déroulant sur une crête parfois aérienne. Une belle rampe de lancement ! Voir le topo de Patrice
  • Arête Nord du Bonnet de l’Évêque : ascension sauvage rarement parcourue (redoutable dans le sens de la descente).
    Passage obligatoire (II). Terrain exigeant parfois très raide et exposé.
  • Le Malpasset : accès mythique à la hauteur de sa réputation !
    Approche assez courte vers une crête éminemment aérienne. Passage étroit et délité avec quelques ressauts (II) et un pas de (IIsup) sous le sommet.
    Corde conseillée, surtout dans l’autre sens (équipé pour la descente - un spit).
  • La voie normale de l’Obiou  : sans déprécier ce bel itinéraire, cette descente est la partie la plus facile de la boucle. Voir le topo d’Alain
  • Le Vallon de Casse Rouge : accès par une rampe assez raide. La descente sur le Vallon de Casse Rouge se révèle abrupte et délicate.
    Nota : le tracé sur fond de carte est donné à titre indicatif et doit servir uniquement de repère à la lecture de la carte

Les infos essentielles

  • Carte : TOP25 3337 OT Dévoluy Obiou - Pic de Bure
  • Altitude de départ : 1142m
  • Dénivelée totale cumulée  : environ 2200m
  • Distance du parcours : 19.4km
  • Balisage : jaune jusqu’au col de l’Aiguille - Rouge pour la voie normale de l’Obiou. Cairns pour les zones hors sentiers.
  • Date de sortie : septembre 2014
Sensibilisation

Le milieu que vous traversez durant cette randonnée est fragile. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Rapportez vos déchets et ramassez ceux que vous trouverez. Vous soutiendrez ainsi le mouvement KeepTheMountainsClean, une initiative Altituderando !

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Itinéraire

La longue crête menant au Rattier

L’itinéraire d’accès au Rattier est identique à celui décrit par un arpenteur invétéré du Dévoluy.

Voici le lien avec le beau topo de Valverco (Patrice) : Rattier (2474m) par le Sentier de l’Hirondelle et Rochassac.

L’Arête Nord du Bonnet de l’Évêque

« Deux routes s’offraient à moi, et là j’ai suivi celle où on n’allait pas, et j’ai compris toute la différence . » Robert Frost

Descendre sur le Col du Rattier (2373m) en suivant une crête rocailleuse. C’est d’ici que commence la boucle !

S’élever sur le fil d’une crête que l’on quitte lorsque la progression devient délicate. Traverser en contrebas de l’arête, sur un versant ouest faiblement végétalisé.

  • Les cairns, peu nombreux, sont le plus souvent placés aux endroits stratégiques.

Atteindre une grande brèche qui balafre la façade ouest. En regardant attentivement, on aperçoit un cairn juste en face !

Cette fois ci, c’est sur le versant est que la voie trouve sa continuité. Après une courte descente, on se retrouve devant un mur vertical qu’il faut franchir en s’aidant de prises convaincantes (II).

Poursuivre sur le versant ponant dans une ambiance plus que jamais alpine.

À hauteur d’un campanile qui se détache du relief, on bute sur un bastion rocheux abrupt. Éviter un assaut frontal en escaladant de préférence son flanc droit.

Progresser par une succession de vires et de ressauts (II exposés). La pente en dévers est très raide et le cheminement requiert de la vigilance.

Plus haut, on retrouve le faîte de la crête. Atteindre la petite éminence rocheuse du Bonnet de l’Évêque (2663m).

Magnifique crête recouverte d’un empilement de roches disloquées. J’avais quitté la plénitude de ce sommet en octobre 2013. Je venais de gravir l’éperon sud de la Cavale, remettant à plus tard, et non sans regret, le franchissement du Malpasset.

Du Malpasset à l’Obiou

En se rapprochant du Malpasset, la crête devient de plus en plus étroite. Large de quelques dizaines de centimètres par endroits !

Le terrain est très délité et la prégnance du vide incite à la prudence.

Quelques ressauts (II) à franchir le long d’une arête vertigineuse. Puis le fameux mur se présente. Haut de 3 à 4 mètres (IIsup), pas si difficile mais quelle ambiance !

Sous le sommet, une petite plateforme permet un assurage plus confortable (équipé spit).

  • Déjà très exposé à la montée, dans l’autre sens ce passage serait périlleux sans une corde pour s’assurer. Attention au vent (non protégeable).

Dans la continuité, atteindre le sommet du Malpasset sans problème (2701m). Poursuivre par une courte descente en rejoignant la voie normale de l’Obiou.

Après une ultime grimpette, gagner le sommet de l’Obiou (2789m).

Le trajet retour étant assez long, mon unique pause sera de courte durée.

Descente par la voie normale de l’Obiou

Un autre montagnard, fin connaisseur du Dévoluy, a déjà décrit ce bel itinéraire : Grande Tête de l’Obiou (2789m), par la voie normale de la Vire de la Cravate

Descendre environ 1/3 du trajet retour de la voie normale :

Redescendre par l’itinéraire emprunté depuis la jonction avec la voie normale. Laisser la bosse du Malpasset sur la droite en s’orientant à l’est. Traverser la corniche supérieure, s’ensuit une courte grimpette puis les dalles lisses en cascade.

Atteindre un col vers 2464m. Descendre dans le couloir pierreux et ses fameux gradins.

Vers le Vallon de Casse Rouge

Un peu avant le point coté 2059m, bifurquer à gauche (ouest) en abandonnant la voie normale.

Traverser une combe en direction du Pré Perdu. Une trace ténue bute sur un à-pic rocheux/herbeux. Impressionnant d’en bas, mais finalement assez facile à escalader.

La bosse finit par s’aplanir et le Vallon de Casse Rouge se dévoile. D’en face, du sommet du Rattier, l’à-pic rocheux semblait infranchissable !

Descendre prudemment la paroi escarpée en se guidant sur les cairns.

  • Ne pas s’écarter des cairns car une progression hasardeuse serait dangereuse.

Remonter le Vallon de Casse Rouge par une pente assez douce à son début puis se redressant peu à peu.

  • La combe se situe au pied de l’immense face nord de l’Obiou. Bordée de précipices, sauvage et austère, l’impression visuelle qui se dégage ne laissera personne indifférent.
  • Dans le Vallon de Casse Rouge, j’aperçois de nombreux débris d’avion éparpillés :
    « Un avion de pèlerins canadiens qui revenaient d’un pèlerinage fait à Rome percute l’Obiou - Aucun survivant à ce dramatique accident survenu en 1950. »

Pas de répit :

Boucler ce périple par une pente raide, c’est un tapis roulant pierreux qu’on ne peut grimper à l’économie !

Atteindre le Col du Rattier.

Malgré une dénivelée importante, il faudra ajouter une centaine de mètres au compteur en repassant par le sommet du Rattier.

  • Couper sur son flanc ouest serait une mauvaise idée (pentes fuyantes).

Retour par l’arête du Rattier et l’itinéraire suivi à la montée.

. Dernière modification : 15 août 2023 (Avertissements et Droits d'auteur)

Auteur :

Réagissez !

Afficher les commentaires précédents (12).
  • Du très très lourd et des photos extraordinaires !

    Le 25 septembre 2014 à 14h23
  • Déjà, faut le faire ! Mais en plus avec des photos de cette qualité prises en cours de ’route’ ... chapeau !!!

    Le 25 septembre 2014 à 22h16
  • Merci pour vos commentaires !
    Le Dévoluy est un massif sauvage qui préserve les valeurs chères aux montagnards.
    Bien des itinéraires restent à décrire !
    C’est un de mes plus beaux solos dans ce massif, plus exposé que difficile, éminemment grandiose !

    Le 26 septembre 2014 à 11h59
  • Fantastique superbement décrit merci Michel !

    Le 26 septembre 2014 à 16h36
  • ouais, pas mal, pas mal... non, je plaisante extraordinaire, Michel, le récit comme les photos ! Comme d’ailleurs pour la majorité de tes topos

    Le 26 septembre 2014 à 17h23
  • Merci à vous deux 🙂
    J’ai vu que vous teniez la forme aussi !

    @Patrice : J’ai économisé un peu d’encre grâce à ton topo sur le Rattier !
    C’est en voyant tes photos que j’ai décidé de passer par là !

    @Marc : je vois que tes escapades prennent de l’amplitude ! Bientôt une petite visite dans le Dévoluy… j’espère !

    Le 26 septembre 2014 à 18h06
  • Il vaut mieux être économe en ces temps qui court. Oui je me souviens Michel de cette photo pour toi. Encore bravo pour ce topo.

    Le 27 septembre 2014 à 04h18
  • Salut Michel !
    superbes clichés qui donne vraiment envie d’aller se frotter à ce superbe sommet ! Quelle ambiance lunaire !

    Le 27 septembre 2014 à 10h20
  • Topo qui inspirera certains et fera rêver bien d’autres...

    Le 28 septembre 2014 à 11h44
  • Dis donc tu as "la caisse" Michel...
    Ces empilades calcaires ne sont pas ma tasse de thé, mais j’admire la performance.

    Le 28 septembre 2014 à 19h10
  • Photos exceptionnelles. Prix spécial du jury pour la 3e, les escaliers rocheux du Rattier avec la tache de lumière : du grand art !

    Le 9 novembre 2014 à 18h11
  • Photos superbes ..... Je serai intéressé si tu refais à nouveau cet itinéraire (ou quelqu’un d’autre).

    Le 7 février 2015 à 12h00
  • Le mur a été équipé à sa base.
    Voir à 1:15 sur cette vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=EHgYYTQzepk

    Le 12 novembre 2016 à 23h35
  • Fred Carpe

    Le parcours en arête est magnifique !
    Je l’avais fait en boucle depuis le col de la Sambue mais rajouter la traversée de la Casse rouge pour remonter sur le rattier, ça doit vraiment rajouter une belle touche ! Belle escapade en tout cas !

    Le 2 juin 2019 à 09h44
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