Haute Route des Pyrénées : étape de la Pierre-St-Martin à Gavarnie (1/2)

Difficulté :
Difficile
Dénivelé :
6000m
Durée :
3 jours et plus

Début du récit de l'étape de la Pierre-St-Martin à Gavarnie (Haute Route des Pyrénées) : de l'Abri d'Ansabère au refuge d'Arremoulit. – Auteur :

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Itinéraire

Jours 1 à 4 de l’étape

Abri d’Ansabère (1560 m)

Alors là, tout à coup, le moral remonte en flèche. Levé 6h00 et départ au dessus d’une mer de nuages au dessus de laquelle le soleil se lève avec de magnifiques couleurs rougeoyantes. Le temps se maintient suffisamment au beau pour que je puisse prendre le chemin des lapiaz. Le cadre y est vraiment extraordinaire, un paysage minéral, très découpé et le pic d’Anie qui ne culmine pourtant qu’à une hauteur de 2500 m, seul au milieu de cette immensité fait vraiment grande montagne.

Le temps se maintient suffisamment pour que je puisse en faire l’ascension. A cette heure de la journée, je ne rencontre que peu de monde et dérange quelques isards qui resteront un moment à m’observer depuis la crête. Je suis heureuse parce que malgré le poids de mon sac, je commence à tenir la forme et la montée ne me pose pas de problème. Il y a 3 espagnols au sommet montés par l’autre versant.

La vue est vraiment surprenante et le temps un peu tourmenté rajoute à l’austérité du paysage. Ici tout est minéral, vertical. Je redescends en traversée sur le col de Countendé puis emprunte le pierrier pour descendre dans le vallon d’Anaye. Là, tout à coup on se sent plus à faire une course en haute montagne qu’à faire une gentille rando sur de verts pâturages. Ca change beaucoup de tout ce que j’ai pu rencontrer depuis de début de ma traversée.

Après 1600 m de descente et encore 600 de montée et pas mal de kilomètres, j’arrive à l’abri d’Ansabère. Le cadre y est sympathique, même si les nuages cachent les hautes paroies qui ont rendues ces aiguilles si célèbres. Je passe la soirée avec Bruno, monté un peu après moi et qui entame une rando de une semaine en suivant la HRP ! Enfin un compagnon à qui raconter mes péripéties et avec qui cheminer un temps et partager mes joies et mes galères. Nous partageons la soirée avec le berger et ses enfants, assistons à la traite des brebis (il y a du savoir faire), dégustons son fromage pendant qu’il nous raconte ses expériences. Décidément, j’admire ces hommes, forcément passionnés, qui font un travail dur et qui savent parler de la montagne comme personne d’autre.

L’abri est assez sommaire : juste de quoi coucher au maximum 4 personnes à même le sol mais il a un toit à se mettre au dessus de la tête et de quoi faire du feu en cas de besoin. Il n’est tout de même dommage que dans un lieu si fréquenté des amateurs d’escalade et des randonneurs qu’il n’y ait pas une structure un peu plus spacieuse et confortable.

Bilan : - 1700 m de dénivelé

- 1 sommet = pic d’Anie (2504 m)

refuge d’Arlet

C’était assez inattendu et j’ai béni le ciel d’avoir trouvé un toit à mettre sur ma tête : un violent orage s’est déchaîné cette nuit. C’est d’abord le tonnerre qui nous a réveillés avec Bruno, puis la grêle est tombée. On devinait également les éclairs sur le pourtour de la porte. Ca a duré des heures et je ne pense pas que ma tente aurait résisté.

Au matin, il continue de pleuvoir par averses. Espérant une accalmie, on attend 9h30 pour partir. Puis résolus à supporter les caprices de la météo, nous partons dans la brume tout d’abord hors sentier puis nous retrouvons un chemin qui part du lac. Arrivés au pic du lac de Chourique nous retrouvons une sente espagnole qui descend dans le vallon en contrebas. Là, la pluie ne nous quittera plus pendant près de 2 heures.

Il aura fallu être très vigilant pour trouver le chemin qui remonte au col de Pau. Les chaussures sont vite trempées, petite pause casse-croûte sous le col mais on ne s’éternise pas, il fait très froid. De brèves éclaircies nous permettent tout de même d’apercevoir entre les nuages le paysage beau et sauvage. Puis on chemine sur des chemins français qui longent des crêtes. Ceux-ci sont agréables car balisés (nous sommes rentrés dans le parc national) mais il n’y a aucune vue, la route est longue jusqu’au refuge.

Au vu des conditions, arrivés au refuge d’Arlet, nous décidons la demi-pension. Il n’y a plus de place dans le dortoir mais nous pouvons encore dormir dans le refuge d’hiver loin des ronfleurs. Nous y retrouvons Marianne et sa mère Gislaine, toutes deux grandes sportives et très complices à tel point que nous les avons prises pour des sœurs. Elles sont parties également aujourd’hui pour une semaine sur la HRP. La soirée, sympathique et conviviale nous rapproche. Marianne vit à Toulouse, je pense que l’on se reverra. Nous décidons de faire route ensemble demain vers le refuge d’Ayous. Cela nous impose une grosse étape et nous oblige à cheminer une semaine sans ravitaillement mais je décide de manger le soir dans les nombreux refuges du parc : je porterais moins et il parait que le coup d’oeil vaut le détour.

Bilan : - 900 m de dénivelé

- un sommet = pic du lac de Chourique (2138 m) mais pas dans le brouillard

  • 8 kms en progression vers l’est

Refuge d’Ayous

La journée sera longue. Lever ce matin à 5h30, le temps est dégueulasse, bouché, on ne voit même pas le soleil se lever. Il fait très froid, nous partons couverts. Dans le brouillard, il faut être très vigilants pour ne pas aller se perdre dans les sentes à moutons. La descente est difficile pour moi car mon genou droit me fait à nouveau mal : je sais que c’est un problème de ménisque, j’ai déjà eu cette douleur là. J’avance lentement en descente pour ne pas forcer.

En fin de matinée, le soleil parait enfin et nous profitons de la chaleur de quelques rayons et de la vue soudain dégagée. Nous pouvons même apprécier quelques framboises sur le chemin. On avance bien, accélérant même à la vue d’un gros cumulus noircissant au dessus de nos têtes mais le vent finira par chasser les nuages. La vue du col d’Ayous est vraiment fantastique, je ne regrette pas d’être passée par là. Le cadre du refuge est magnifique, on a une vue imprenable sur le pic du midi d’Ossau qui se dresse seul avec sa face gigantesque. J’envie les gens qui partiront demain la gravir, quoique ce sommet soit très fréquenté, je me promets d’y revenir hors saison.

Le refuge est plein à craquer. Il n’y a bien évidemment pas de place pour dormir, mais pas de place pour manger non plus ce qui se comprend quand on voit le nombre de tentes qui s’agglutinent autour du lac.

Bruno et moi préférons la planter derrière, plus à l’abri du vent et bonne nouvelle, un groupe s’est désisté pour le repas, on peut rentrer au chaud manger avec Marianne et Gislaine. Il fait très froid dehors, la soupe chaude est providentielle et nous retrouver autour de la table nous permet de partager quelques moments avant de se quitter car Marianne et Gislaine ont réservé pour deux nuits au refuge et ne repartent que le surlendemain. La soirée s’éternise, les étoiles qui brillent dehors annoncent du beau temps pour demain.

Bilan : - environ 1000 m de dénivelé

  • 27 kms de marche !

refuge d’Arremoulit ( 2300 m)

Un réveil très frais, c’est le moins que l’on puisse dire. De la glace s’est formé en abondance sur la toile de tente. Le jour ne s’est pas encore levé, nous avons décidé de nous lever tôt pour profiter de cette belle journée pour avancer un peu. Nous prenons le petit déjeuner face à un merveilleux lever de soleil juste sur le pic du midi d’Ossau : inoubliable.

La température augmente vite avec les premiers rayons. Vers midi nous arrivons au refuge de Pombie où nous apprécions une bonne omelette. Puis c’est repartit pour 900 m de dénivelé.

Fatiguant ! Nous croisons beaucoup de monde. Ca me fait drôle de côtoyer autant de gens après ma semaine de solitude en pays basque. J’en viens presque à regretter mes moments d’errance sur les pistes espagnoles. Le passage d’Orteig demande un peu d’attention car très exposé, mais il y a une main courante. Le rocher me rappelle le schiste des écrins. Nous voilà en haute montagne, le refuge est à 2300 m. Voilà pourquoi il est impossible d’y trouver un emplacement pour planter la tente.

Il n’y a que des cailloux, les espaces herbeux sont inexistants et il y a du monde au refuge. Il y a des alpinistes venus gravir le balaïtous, des randonneurs, mais aussi beaucoup de touristes parfois avec des enfants, on se croirait à l’hôtel. Il parait qu’il y a un petit train qui monte les gens juste quelques centaines de mètres en dessous... Voilà bien quelque chose que j’ai du mal à accepter. Pourtant le cadre du refuge me plait, niché au bord d’un lac d’altitude au pied d’un vaste cirque. La salle à manger y est conviviale et les hôtes sympathiques.

Demain nous décidons de faire le tour du Balaïtous par le coté espagnol, espérant y voir un peu moins de monde que dans le parc national français.

Bilan : - à peu près 15 kms

  • 1500 m de dénivelé

. Dernière modification : 25 décembre 2020 (Avertissements et Droits d'auteur)

Auteur :

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  • J€@n-Cl@ud€

    Salut natbl,

    J’ai lu avec attention ton récit, fort bien tourné d’ailleurs et y ai retrouvé parfois un morceau d’expérience fait dans ce secteur des Pyrénées lors de 2 périples effectués à 10 ans d’inervalle, sur le GR10, entre Arrens et Luchon (12 étapes) mais en randonnée, c’est à dire un étage en dessous du tien... Bien que, j’y vois des photos que je retrouve dans mon récit et qui me rappellent de forts bons souvenirs... Tu peux faire la comparaison en te rendant ICI
    Reçois mes félicitations et mes amitiés !

    Le 28 août 2007 à 14h05
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