Les Avoudrues (2666m), par la diagonale de la face sud

Difficulté :
Difficile
Dénivelé :
1900m
Durée :
9h

Les Avoudrues, un sommet bien sauvage du Haut-Giffre, qui offre une vue magnifique sur les sommets environnants... Si l'antécime s'atteint facilement par la combe de Folly, le vrai sommet s'aborde plus facilement par le versant de Salvadon par un long parcours totalement hors-sentier sur des rampes herbeuses parfois assez raides, sauvage mais sans escalade ni autres grosses difficultés. Ce parcours peut d'ailleurs être considéré comme la voie normale du vrai sommet. Cependant, comme la plupart des sommets du Haut-Giffre, ce superbe point de vue se mérite, notamment de part son départ à basse altitude. – Auteur :

Accès

Samoëns - Sixt Fer-à-Cheval, prendre la route en direction du Fer-à-Cheval puis rapidement bifurquer à gauche vers le hameau de l’Echarny, puis à gauche vers le hameau du Crot, petit parking à gauche un peu avant le terminus de la route.

Précisions sur la difficulté

C’est un itinéraire au dénivelé conséquent. Si la première moitié se déroule sur un bon chemin permettant d’avaler efficacement le dénivelé, la seconde moitié est totalement hors sentier, se déroulant sur des pentes souvent herbeuses et parfois caillouteuses, parfois assez raides, mettant à l’épreuve les mollets.

La raideur des pentes n’est en général pas excessive, et par bonnes conditions la progression peut se faire sans précautions particulières. Seuls deux passages demandent de l’attention, la traversée pour rejoindre la première ravine (sente mal tracée traversant un dévers herbeux exposé) et le couloir herbeux pour rejoindre la vire supérieure (pente herbeuse raide). Un terrain sec est fortement souhaitable. Le bloc sommital s’aborde par des caillasses croulantes malcommodes mais sans danger particulier.

L’itinéraire est assez évident par bonne visibilité, mais demande quand même un bon sens de l’itinéraire pour le parcourir par les passages les plus commodes. Il faudra être particulièrement vigilant à la descente pour retrouver les points de passage et ne pas se fourvoyer dans de raides ressauts.

Attention aux chutes de pierres pouvant provenir des pentes caillouteuses dominant la rampe, d’autant plus que le lieu est souvent fréquenté par les bouquetins.

Les infos essentielles

  • Altitude départ : 815m.
  • Altitude sommet : 2666m.
  • Durée : 9h.
  • Carte : IGN TOP25 3530ET Samoëns - Haut-Giffre.

Période

Praticable en conditions estivales, lorsque la neige a complètement libéré l’itinéraire, orienté en versant sud, en général à partir de juillet. Attention aux névés résiduels dont la fonte peut alimenter le torrent de la première ravine et rendre son franchissement délicat. Terrain sec et bonne visibilité fortement souhaitables.

Sensibilisation

Le milieu que vous traversez durant cette randonnée est fragile. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Rapportez vos déchets et ramassez ceux que vous trouverez. Vous soutiendrez ainsi le mouvement KeepTheMountainsClean, une initiative Altituderando !

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Itinéraire

Ascension

Depuis le bout de la route du Crot, prendre la longue piste montant en forêt en direction de l’alpage de Salvadon. Une fois sorti de la forêt, lorsque la piste redescend légèrement pour franchir le torrent et se diriger vers les chalets de Salvadon, la quitter pour remonter à vue droit dans la pente un large cône d’herbe caillasseuse en menant à la base de la Pointe de l’Ecorchoir. On passe à gauche d’une gros promontoire au dessus duquel se trouve un petit replat que l’on rejoint.

Derrière le replat, parcourir avec précaution une petite sente horizontale mal marquée et exposée traversant un raide dévers herbeux permettant de rejoindre le lit d’un torrent au fond d’une ravine rocheuse. La traversée du torrent peut être délicate si l’eau est gonflée par la fonte d’un nèvè au dessus.

Poursuivre dans une longue traversée ascendante vers la droite dans les pentes herbeuses relativement débonnaires qui s’élargissent. La pente est coupée par trois petites ravines torrentielles qu’il faut franchir, Le plus facile est de les franchir plutôt sur le bas de la pente. On aboutit à un vague replat parsemé de quelques blocs.

On en profite pour repérer la suite de l’itinéraire. Le but est de rejoindre la vire supérieure à droite sous la falaise sommitale. Un large couloir herbeux assez raide y monte, qu’il faut rejoindre en se faufilant au mieux dans les pentes herbeuses entre les ressauts.

Plusieurs cheminements sont possibles, on choisira celui qui semble offrir les pentes les moins raides. Bien choisi, le cheminement ne présente guère de difficultés, seul le couloir lui-même demande un peu plus d’attention à cause de la raideur de la pente. On n’oubliera pas de se retourner de temps en temps pour mémoriser les points de passage en prévision de la descente.

La vire supérieure, occupée par quelques pierriers, se laisse traverser sans problèmes vers la droite. On rejoint le grand dévers de caillasses en haut duquel se trouve le ressaut sommital. Le plus simple est d’aborder celui-ci par un petit couloir de caillasses plutôt à sa droite (un peu croulant et pénible mais sans difficultés), et ensuite traverser vers la droite jusqu’à rejoindre le rebord sud-est qui se laisse facilement monter jusqu’au sommet. Vue imprenable sur l’ensemble des montagnes du Haut-Giffre.

Descente

La descente s’effectue par le même itinéraire. Il est important de bien tirer à droite pour retrouver le point de passage de la première ravine vers le sommet du promontoire sous les contreforts de la Pointe de l’Ecorchoir. Celle-ci sert d’ailleurs de "boussole" pour orienter la descente dans les pentes herbeuses. Des options de descente plus directes vers Salvadon semblent exister, mais elles sont très raides entre petites vires herbeuses et ressauts rocheux, et pas évidentes à trouver, surtout vu d’en haut.

Une option intéressante mais plus difficile est de revenir par la crête en direction du col des Grands Fats, puis de descendre les rampes rocheuses et caillouteuses suivant la base de la falaise, tel que décrit dans ce topo https://www.altituderando.com/Les-Avoudrues-2666-m-traversee-integrale-Est-Ouest. Outre la crête comportant un passage aérien et un ressaut à escalader, la principale difficulté est la descente de ces raides rampes, parfois des dalles déversantes recouvertes de graviers assez malcommodes.

Une autre belle option pour faire une boucle consiste à suivre la crête vers l’est en direction de l’antécime des Avoudrues (aérien, corde nécessaire pour franchir deux ressauts d’une dizaine de mètres en rappel), puis de poursuivre la crête facilement vers la Pointe de Bellegarde, et de là basculer vers Salvadon par la Boite aux Lettres.

Détail de la sortie du 26 octobre 2019

Les Avoudrues, un magnifique sommet figurant dans la liste des "à faire" depuis pas mal de temps déjà... Certes, le gros dénivelé s’accommode mal d’un départ trop tardif, mais au vu de la météo exceptionnelle du jour, on va bien se décider à tenter le coup...

Il est donc déjà 11h passé lorsqu’on quitte le Crot pour la longue montée sur la piste. Une montée habituellement assez longuette et sans panorama en forêt, mais qui ce jour-ci est égayé par les l’explosion de couleurs des arbres d’automne, excuse pour de multiples pauses photo. Malgré cela, le dénivelé est expédié assez rapidement, grâce à la régularité de la pente et aussi à l’altitude relativement basse permettant de hâter le pas sans trop s’essouffler. Il est même pas 13h lorsqu’on débouche dans la combe de Salvadon, au "vrai" début de l’ascension. Un dernier repérage visuel de l’itinéraire dans cette immense face sud où plus de 1000m de dénivelé restent à monter, et on se lance...

Première épreuve, la grosse montée pour rejoindre le haut du promontoire sous la Pointe de l’Ecorchoir. Le terrain se fait raide sans être trop difficile, mais ce "tout droit dans la pente" de 300m de dénivelé met cuisses et mollets à l’épreuve.

Après une petite pause sur le replat du promontoire, voyons la suite... La traversée de la première ravine tout d’abord, réputée être la partie la plus délicate de l’itinéraire. Si le fond rocheux de ravine elle-même ne pose finalement pas de problèmes, c’est plutôt cette petite sente peu marquée et très exposée dans un dévers l’herbe raide qu’il faut franchir pour y descendre qui demande des précautions. Ce n’est pas difficile, mais la moindre glissade sur l’herbe terreuse et humide est à proscrire. Un piolet n’aurait pas été de trop pour assurer la progression.

La difficulté franchie, c’est parti pour la longue traversée ascendante dans les dévers herbeux. Ce n’est pas difficile, mais voilà qu’une petite ravine torrentielle barre la pente. On cherche vers le haut un passage pas trop malcommode pour franchir sa bordure croulante. Ça passe, mais le plus simple aurait été de moins monter avant et franchir la ravine plutôt vers le bas. La même surprise se répétera encore deux fois.

On aborde des pentes plus débonnaires vers une légère dépression suspendue, cependant le repérage visuel a montré qu’il valait mieux poursuivre la montée au dessus, tant que les pentes sont raisonnables. Il faut de toute façon viser la dernière rampe à droite sous la falaise supérieure, le plus facile d’y arriver en évitant les pentes trop raides semble être ce large couloir herbeux là-haut... Il y a peut-être possibilité de poursuivre la traversée en dessous sur des pentes plus faciles, mais cela impliquerait d’escalader ensuite de petits ressauts rocheux pour rejoindre la vire supérieure, de difficulté incertaine vu de loin... Allons pour le couloir.

Le couloir se remonte assez bien, même si une glissade dans l’herbe raide n’est peut-être ici pas vraiment souhaitable. Voilà donc la rampe supérieure avec quelques caillasses faciles à traverser, dans lesquelles quelques chamois partent en courant. Et puis au détour de la dernière falaise, voilà le sommet convoité, enfin tout proche.

Coup d’oeil vers le col des Grands Fats, et l’itinéraire pour l’atteindre par des rampes de dalles déversantes et de caillasses qui d’ici semblent abominablement raides, et en plus très exposées aux chutes de pierres juste sous la falaise de rochers pourris... Qui a eu l’idée de vouloir de passer par là ?

Un dernier dévers de caillasses avant d’aborder le bloc sommital. Comment y monter ? Si la plupart des descriptions suggèrent de passer à gauche par une escalade dans un couloir de rocher pourris, il semblerait que ce soit plus facile de passer plutôt côté droit par un couloir de caillasses et des rampes faciles menant sur le rebord droit. Essayons cela. Cela se révèle effectivement facile, même si la raide caillasse du couloir est croulante et un peu pénible. Cependant aucune grimpe ni exposition notable. Il n’y a plus qu’à remonter le rebord vers le sommet en profitant de la vue, qui est magnifique. Il est tout juste 15h30 passé, bien loin des 16h30 que je m’étais imposé comme heure de retour obligatoire. On va avoir le temps de profiter de la vue, qui est magnifique malgré une légère brume vers l’ouest. Et peut-être même une petite sieste...

Bon, il est maintenant presque 16h30, il est temps de descendre, histoire de rejoindre la piste de Salvadon et la fin des difficultés avant le coucher de soleil vers 18h30. Descente tranquille en sens inverse, sans difficulté notable, si ce n’est celle de surveiller quelques bouquetins qui jouent dans les pentes au dessus pour ne pas trop risquer de se retrouver dans la trajectoire de parpaings qui pourraient débouler dans ces pentes herbeuses. Et puis, franchissons ces ravines maintenant par le bas, c’est tellement plus facile... On retrouve sans difficulté le point de passage de la première ravine, et la sente qu’il faut retraverser avec précaution. On est maintenant dans l’ombre, mais les sommets alentours dominés par le Tenneverge brillent des couleurs du couchant.

Une dernière descente un peu pénible droit dans la pente pour rejoindre la piste de Salvadon, puis c’est parti pour le long retour sur le chemin à la nuit tombante. On sortira la frontale pour la dernière demi-heure, fin de la balade vers 20h.

. Randonnée réalisée le 26 octobre 2019

. Dernière modification : 23 février 2021 (Avertissements et Droits d'auteur)

Auteur :

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  • Passent par là ceux qui font la traversée intégrale. Comme toujours en montagne, c’est nettement moins raide une fois que l’on est dedans. En revanche il est vrai que c’est assez dangereux avec les bouquetins qui traînent dans le secteur. Nous avions vécu un parpinage assez désagréable juste sous les Grands Fats.
    Bravo pour ta sortie sur ce joli sommet qui se mérite.

    Le 5 novembre 2019 à 10h53
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