Mont Oreb (2645m), traversée du col des Cristaux (2710m)

Difficulté :
Difficile
Dénivelé :
1600m
Durée :
10h

Le Mont Oreb ne voit pas beaucoup de visiteurs, à l'ombre du renommé Mont Buet. Pourtant, ce satellite situé sur le versant le plus sauvage de la montagne entre le vallon de Tré-les-Eaux et celui de Bérard mérite bien une visite, ne serait-ce que pour son panorama. Offrant un dénivelé plus raisonnable que celui du Buet, sa visite se mérite quand même, par de sauvages parcours hors-sentier pas du tout balisés mettant à l'épreuve le sens de l'itinéraire. – Auteur :

Accès

Chamonix ou Vallorcine - Route du col des Montets - le Buet, parking vers la gare, ou au-dessus au hameau du Couteray. Également accessible en train, par la ligne Le Fayet - Chamonix - Le Buet - Vallorcine - Martigny.

Précisions sur la difficulté

Sitôt quitté le fond des vallées de Tré-les-Eaux et de Bérard, le parcours se déroule totalement hors-sentier sur terrain d’aventure. Il y a peu de difficultés techniques sur ce parcours peu exposé, pour peu qu’on choisisse bien les points de passage. L’orientation est d’ailleurs la difficulté principale de ce parcours très sauvage qui s’adresse aux montagnards confirmés prêts à mettre à l’épreuve leur sens de l’itinéraire.

Une bonne visibilité est de rigueur pour cet itinéraire parcouru essentiellement à vue.

Un piolet est recommandé pour l’ascension en sécurité d’un petit couloir d’herbe humide, et pour faire face à un éventuel fourvoyage à la descente dans le labyrinthe de dalles rocheuses. Des crampons peuvent être souhaitables pour franchir commodément les inévitables névés tardifs sous le col des Cristaux.

Les infos essentielles

  • Altitude départ : 1340m.
  • Altitude sommet : 2710m (Col des Cristaux).
  • Durée : 8h.
  • Carte : IGN TOP25 3630OT Chamonix- Massif du Mont Blanc.

Période

Praticable en conditions estivales lorsque les névés ont libéré l’itinéraire, notamment dans les pierriers sous le col des Cristaux. Si les névés ne sont pas nécessairement infranchissables en crampons, leur eau de fonte peut compliquer l’ascension des raides dévers herbeux au-dessus du fond du vallon de Tré-les-Eaux, et il est souhaitable d’attendre la mi-août au moins.

À noter qu’à partir d’octobre, le versant de Tré-les-Eaux ne voit plus guère le soleil.

Sensibilisation

Le milieu que vous traversez durant cette randonnée est fragile. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Rapportez vos déchets et ramassez ceux que vous trouverez. Vous soutiendrez ainsi le mouvement KeepTheMountainsClean, une initiative Altituderando !

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Itinéraire

Ascension

Au départ du Couteray, prendre le sentier en direction des chalets de Sur le Rocher, et prendre à droite puis à gauche en suivant le balisage de Tré les Eaux. L’accès au vallon est défendu par un raide mur de dalles qui se surmonte facilement par un dièdre équipé de rampes.

On débouche dans le magnifique vallon de Tré les Eaux dans lequel on s’enfonce en suivant le sentier. Quitter le sentier au moment opportun pour prendre pied sur la première large plaine d’alluvions.

Dominant la plaine, repérer à gauche un versant de dalles parsemé d’arcosses, à gauche duquel se trouve un couloir. Monter droit dans ce couloir jusqu’à voir, sur son rebord droit, une faiblesse (dalles peu pentues facilement franchissables) permettant de quitter le couloir pour rejoindre le versant. Il faut maintenant traverser ce versant vers la droite au plus facile, tout d’abord en franchissant une dalle par de petites vires, puis un bosquet d’arcosses, et enfin des balcons herbeux parfois mouillés.

Prolonger la traversée vers la droite jusqu’à se retrouver sous un petit couloir herbeux permettant de monter à l’étage supérieur. Le couloir est assez raide et tapissé de grosse herbe humide, un piolet est souhaitable pour assurer la progression. On peut également tirer profit des rochers de les rebords. Sortir du couloir à son sommet par une petite traversée vers la gauche.

Au-dessus, les pentes se font plus débonnaires. Monter à vue au plus facile. On débouche sur un grand plan herbeux entrecoupé de ressauts rocheux. Remonter ce plan en tirant un peu à droite, de manière à rejoindre le terrain plus minéral à sa droite pour poursuivre la montée. Poursuivre l’ascension dans les pierriers droit dans la pente en franchissant un ressaut de dalles faciles. Finalement, remonter le pierrier facile sous la dernière vire de caillasses dominée par les Tours du Buet, en tirant vers la gauche pour se retrouver sous la petite barre rocheuse dominée par le col des Cristaux.

Poursuivre la traversée vers la gauche. On se retrouve devant une large cuvette de caillasses à franchir, en général occupée par un névé permanent souvent bien dur (crampons souhaitables pour le franchir), éventuellement contournable par le bas. De l’autre côté, quelques rochers faciles permettent de monter vers la crête à l’est du col des Cristaux.

Facultatif, le sommet herbeux du Mont Oreb se trouve à l’extrémité est du grand replat minéral de la crête à la géologie colorée, compter environ 45min pour l’aller-retour. Vue magistrale sur la partie nord du massif du Mont Blanc (bassins du Tour et d’Argentières), ainsi que sur l’envers des Aiguilles Rouges.

Les plus motivés remplaceront l’aller-retour au mont Oreb par celui du Mont Buet. Ne pas sous-estimer la longueur de cette arête entrecoupée de quelques passages délicats, compter au au moins 3h30 pour l’aller-retour.

  • On notera la possibilité d’atteindre le col des Cristaux par l’itinéraire contournant le Gros Nol (voir ici). Cet itinéraire, un peu plus long, évite les difficultés du versant de dalles et d’arcosses. En descendant sur le pierrier pour rejoindre l’itinéraire décrit juste avant le début de la vire de caillasses plutôt que de la parcourir, il s’agit de l’itinéraire le plus facile, souhaitable en cas de mauvaises conditions.

Descente

{{}}Le retour par le même itinéraire est scabreux et déconseillé, notamment par l’impossibilité de voir les points de passage praticables dans les raides pentes dominant le fond du vallon de Tré-les-Eaux depuis le haut. Une redescente versant Tré-les-Eaux se fera donc par l’itinéraire contournant le Gros Nol.

Pour effectuer la traversée en redescendant par le vallon de Bérard, remonter au col des Cristaux, orné de sa belle bosse de graviers mauves. Descendre versant Bérard le long du pierrier sous les pentes du Buet, puis revenir rapidement à gauche vers un petit replat minéral. Poursuivre la descente en tirant à gauche, visant un petit pierrier sous la petite arête descendant au sud du col des Cristaux. Il faudra franchir un petit ressaut de dalles en cherchant un point faible facile (un cairn indique un des passages). Poursuivre la descente en traversant à gauche pour rejoindre la croupe herbeuse prolongeant la base de la petite arête.

On descend maintenant à vue la croupe herbeuse, entrecoupée de petits ressauts raides (un gros mur de dalles se contourne par la droite). Le terrain se fait facile, et on poursuit la descente vers le sud pour rejoindre la Tête du Rêt, large replat herbeux à la base de la croupe.

Descendre vers le sud les premières pentes sous la Tête du Rêt, puis basculer à droite dans un large couloir herbeux débonnaire. Descendre dans cette direction jusqu’à atteindre le fond d’une cuvette herbeuse humide.

Juste avant le fond de la cuvette, partir à gauche pour descendre en traversée sur une rampe herbeuse facile. Au bout de la rampe, poursuivre la descente sur une autre rampe, cette fois vers la droite, qui se prolonge par une petite faille rocheuse permettant de facilement prendre pied sur les pentes herbeuses inférieures.

Poursuivre la descente à vue au plus facile en tirant à droite pour rejoindre les sentiers descendant vers le refuge de la Pierre à Bérard, sans se laisser entrainer dans les pentes débonnaires plus à gauche, dominant de grosses dalles raides invisibles d’en haut.

Rejoindre le sentier, le refuge de la Pierre à Bérard, puis descendre le vallon de Bérard par le long sentier en fond de vallon. Possibilité de remonter un peu vers Sur le Rocher pour descendre directement sur le Couteray, sinon continuer la descente vers la cascade de Bérard puis le village du Buet pour ensuite éventuellement remonter vers le Couteray.

  • Une variante de descente, plus rapide mais pas vraiment plus intéressante, consiste à basculer, depuis le Tête du Rêt, dans la large combe à gauche pour rejoindre le fond du vallon de Bérard plus en aval. Descendre de la Tête du Rêt en traversant vers la gauche au mieux pour rejoindre la combe, puis poursuivre la descente de la combe en tirant à gauche au moment opportun pour passer rive gauche des torrents, seule manière de franchir les terrains raides au bas de la combe. Franchir ces passages à vue au mieux pour rejoindre le sentier du vallon de Bérard.

Détail de la sortie du 14 septembre 2019

Ce coin est tellement beau... Les vallons de Tré-les-Eaux et de Bérard tout d’abord tout en dalles moutonnées serties d’herbe la géologie des montagnes dominantes offrant de belles couleurs, et enfin le panorama magistral sur l’envers des Aiguilles Rouges et les glaciers du massif du Mont Blanc... L’exploration des environs du col des Cristaux, sur le versant le plus sauvage du Mont Buet, est un prétexte pour retourner s’émerveiller dans ces montagnes.

Le Mont Oreb donc, ce promontoire trop souvent délaissé, sera l’objectif du jour. 9h30, c’est parti depuis le Couteray en direction du vallon de Tré-les-Eaux. Et toujours la beauté de ce vallon lorsqu’on y débouche dans la lumière matinale.

Ayant déjà effectué l’ascension du col des Cristaux l’année précédente en contournant le Gros Nol et parcouru la vire déversante sous le col, on va tenter cette fois un nouveau parcours, la montée directe du plan d’herbe et de caillasses pour éviter la vire, la principale difficulté étant de franchir les premières pentes raides dominant le fond du vallon. Une pente mixte de dalles, d’herbe et d’arcosses dominant les premiers replats du vallon semble être la meilleure option pour cela.

Après une dernière observation détaillée de ces pentes pour en trouver les points faibles et un itinéraire raisonnable pour les franchir, on se lance... Le couloir à gauche des pentes est déjà la meilleure manière d’éluder les ressauts inférieurs.

Mais on en sort comment du couloir ? Dans l’enthousiasme, me voilà déjà trop haut dans le couloir. Puisqu’on y est, poursuivons l’ascension pour essayer de trouver une sortie plus haut, ou si éventuellement le couloir lui-même ne déboucherait pas sur les pentes supérieures. On grimpe donc dans le couloir qui se fait raide, entrecoupé de ressauts et de blocs au franchissement de plus en plus scabreux, le filet d’eau au fond rendant certaines roches abominablement glissantes... Finalement, bien plus haut, on voit le couloir étroit et encaissé bouché par d’immenses blocs. Terminus, tout le monde redescend...

Redescente scabreuse et précautionneuse pour finalement trouver le sortie espérée. La digression aura pris une bonne heure. On aborde finalement la traversée des dalles entre arcosses et vires herbeuses, sans grandes difficultés si ce n’est des écoulements d’eau rendant certains passages glissants.

On tombe sur le petit couloir herbeux permettant de monter vers les pentes supérieures. Sans être abominablement raide, l’herbe et la terre rendues glissantes par l’humidité demandent des précautions, un piolet n’aurait pas été de trop pour assurer la progression. On le franchit en s’aidant de quelques rochers.

Enfin, voilà les pentes supérieures. Les difficultés sont derrière. On se relâche et on poursuit la montée tranquillement dans de belles pentes herbeuses et rocheuses en profitant du paysage... On quitte à regret l’herbe pour la caillasse, heureusement celle-ci s’avère stable et facile à remonter. Quelques dalles rocheuses à franchir n’offriront aucune opposition pour atteindre le pierrier supérieur dominé par la vire. Il n’y a plus qu’à remonter ce pierrier vers la gauche. Finalement, le parcours de ce pierrier est beaucoup plus facile et sécurisant que les dévers de caillasses terreuses de la vire elle-même, ceci deviendra donc mon itinéraire "premier choix" pour atteindre le col des Cristaux.

Reste la dernière difficulté, la cuvette au névé. Le névé n’est pas abominablement raide, et avec quelques précautions il est possible de le franchir sans crampons, sinon un détour par le bas n’aurait pas été trop pénible. Une dernière petite grimpe facile et voilà enfin la crête. Le versant Bérard se dévoile, avec l’envers des Aiguilles Rouges. Et tout au bout là-bas, le Mont Oreb. Il faut d’ailleurs descendre pas mal pour le rejoindre, et ensuite remonter ses pentes herbeuses. La géologie abondamment colorée du lieu motive cette marche contemplative...

14h30, nous voilà au sommet. Casse-croûte, contemplation, photos, sieste, tout ce qu’il faut dans ce cadre magnifique sans aucune autre présence humaine.

OK, il est déjà 15h30 il faut penser au retour. On remonte donc au col des Cristaux, puis on se lance dans la descente du versant Bérard.

Il y a toujours un peu d’appréhension à se lancer dans un parcours non reconnu ou non documenté dans le sens de la descente, la peur qu’une perspective trompeuse fasse croire que ce passage de visu débonnaire soit en fait trop scabreux, et de se retrouver bloqué par un obstacle inattendu et de devoir remonter chercher une autre alternative dont l’existence n’est pas garantie... Certes, ce parcours-là a été visualisé maintes fois sur des photos aériennes et des sorties précédentes, avec la considération de multiples "plans B" en cas de passages infranchissables. Bon, objectivement, cette fois-ci, il ne devrait pas y avoir de problèmes.

On suit donc le scénario fixé durant la reconnaissance photo : descendre plein sud au plus facile, rejoindre le petit pierrier à sous l’arête descendant du col des Cristaux, puis finalement la croupe herbeuse prolongeant cette arête vers le bas. Déjà un premier imprévu, ce petit ressaut de dalles coupant la pente pour rejoindre le pierrier. Heureusement, un cairn providentiel indique un point de passage praticable.

Et voilà la croupe herbeuse qu’il n’y a plus qu’à suivre jusqu’à la Tête du Rêt. C’est raide au début, mais ça se fait de plus en plus débonnaire, seul un gros mur de dalles se laisse facilement contourner par la droite. De petites gouilles égayent le parcours et sont l’excuse pour quelques pauses photo. L’ambiance aux couleurs de l’automne est magnifique, on ne se presse pas...

Voilà la dernière difficulté de cette journée d’exploration, les raides pentes dominant le fond du vallon. La solution de facilité serait de plonger dans la combe à gauche tel que décrit dans quelques topos, mais pas envie de traverser ces longs dévers raides casse-pattes déjà à l’ombre. Poursuivons donc selon le plan initial, celle d’affronter ce labyrinthe de dalles moutonnées et d’herbe plus ou moins raide à droite.

On plonge donc à droite dans un beau couloir herbeux repéré sur les photos, qui se révèle être débonnaire. Jusqu’au replat en bas, pourquoi pas ? Encore quelques photos autour des belles mares de la cuvette. Et ensuite ? Un peu d’observation depuis un promontoire montre que quelques rampes herbeuses sont praticables, d’abord vers la droite, puis vers la gauche, pour rejoindre les pentes inférieures. Voilà, le gros des difficultés est franchi, il n’y a plus qu’à terminer la descente dans des reliefs débonnaires pour rejoindre le sentier au-dessus du refuge de la Pierre à Bérard, après une ultime pause rafraîchissante au bord du torrent descendant du Creux aux Vaches.

18h, abrupt retour à la civilisation au refuge entouré d’un amas de tentes. Il y a foule... On ne s’attarde pas, le long vallon de Bérard plongeant dans l’ombre se dévoile, il reste encore à le parcourir sur toute sa longueur... Marche tranquille mais un peu longuette...

On terminera par la visite des cascades de Bérard puis la descente vers le village du Buet, avant que la dernière petite remontée vers le Couteray ne serve de décrassage final. Fin de la balade vers 20h
.

. Randonnée réalisée le 15 septembre 2019

. Dernière modification : 23 février 2021 (Avertissements et Droits d'auteur)

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