Pic du Frêne (2807m) par l’arête nord et la Maurienne

Difficulté :
Difficile
Dénivelé :
1500m
Durée :
9h

Le pic du Frêne est le sommet le plus élevé de la partie Nord du massif d'Allevard, lui même partie intégrante de la chaîne de Belledonne dans son acceptation étendue. C'est un grand sommet sauvage et difficile, une plate-forme étroite et aérienne avec une vue somptueuse. Son ascension n'est plus tout à fait de la randonnée et pas encore de l'alpinisme, mais elle s'en approche. Surtout que cette arête Nord peine un peu à sécher après le passage d'une perturbation, augmentant les difficultés. Le vallon de la Vallette est absolument sublime avec ses grandes aiguilles de granite et ses deux petits lacs. Ce versant Est du massif est quasi-désert, vallons encaissés, forêts profondes et alpages avec quelques rares chalets. – Auteur :

Accès

  • À Saint-Rémy-de-Maurienne, se diriger vers La Girard, puis monter en direction de "La Tour / les Gorges" (pancarte). Juste après La Tour, prendre à gauche, direction "Le Replat" (pancarte). Jusqu’au replat, la route est étroite mais goudronnée.
  • Une piste suivra, un peu caillouteuse. Se garer juste après le torrent de la Lescherette, vers le chalet ONF.
  • Ou :
  • Continuer la piste, plus raide mais en meilleur état jusque sous les chalets de la Lescherette, alt. 1320m.
  • A chaque épingle avec une bifurcation (après le chalet ONF), prendre la piste de gauche. Le parking se trouve au bout de la piste qui part dans la 4e épingle.
  • Nombreuses places de parking au terminus ou un peu avant.

Précisions sur la difficulté

  • Couloir raide, peu difficile jusqu’au col de la Vallette
  • Risque de chutes de pierres peu élevé mais non nul
  • Les conditions de l’arête nord peuvent varier selon la présence ou non de neige et de verglas
  • Les blocs ne sont pas toujours stables

Les infos essentielles

  • Carte : IGN TOP25 3433 OT
  • Tracé IGN
  • Altitude départ : 1320m (1100m)
  • Distance : 12 km (13 km)
  • Dénivelée : 1500m (1710m)
Sensibilisation

Le milieu que vous traversez durant cette randonnée est fragile. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Rapportez vos déchets et ramassez ceux que vous trouverez. Vous soutiendrez ainsi le mouvement KeepTheMountainsClean, une initiative Altituderando !

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Itinéraire

Balisage

  • Trait jaune jusqu’aux lacs de la Vallette
  • Quelques poteaux indicateurs
  • Dans la combe supérieure, deux balisages se superposent, divergent avant de se rejoindre sous la moraine supportant les lacs

Matériel

  • Piolet et crampons en début de saison
  • Casque utile
  • Éventuellement une corde pour l’arête nord

Du Parking aux lacs de la Vallette

Du parking 1320, prendre le sentier qui atteint les chalets de la Lescherette, un premier groupe au début d’une prairie puis un second au milieu.

Franchir un ruisseau, on arrive à une bifurcation, panneau.

Prendre en face, sud, en ignorant le sentier de droite, panneau direction lac de la Vallette, pic du Frêne.

On rejoint un premier plateau, jonction des vallons de la Vallette et de la Pierre.

Suivre le sentier de gauche, vers le vallon de la Vallette.
Peu après les chalets de la Vallette, traverser le ruisseau, cairn. Peu après les chalets de la Vallette, traverser le ruisseau, cairn.

Le sentier remonte une ancienne moraine pour atteindre un second plateau (2000m). On repère à droite, la cabane du Gollachon où l’on ne passe pas.

Remonter le sentier bien visible en rive droite du vallon.

Ce sentier se perd un peu dans le clapier, se diriger vers le nord-ouest et la moraine qui supporte les lacs de la Vallette.

Longer le pied de la moraine, la contourner et remonter un petit vallonnement et un petit couloir qui débouche entre les deux lacs, alt. 2315m.

  • Voir aussi ce topo détaillé

Des lacs au col de la Vallette

Du lac ouest, le plus grand, gagner le faîte de la moraine puis passer un peu en contrebas de celle-ci, sur son flanc sud, pour gagner la base du couloir bien visible qui débouche au col de la Vallette, alt. 2668m.

Remonter les pentes inférieures, peu raides, pierreuses et herbeuse.

Le couloir se redresse progressivement et devient de plus en plus minéral.

Le sommet du couloir offre une magnifique vue sur le sauvage versant nord du Frêne.

Le sommet

Du sommet du couloir, remonter à gauche, l’arête nord redressée du pic du Frêne, par un petit vallonnement limité à gauche, est, par une arête secondaire.

  • A l’abri des rayons du Soleil, ce vallonnement est susceptible de retenir longtemps la neige et la glace.

On rejoint un petit replat, jonction des deux arêtes, sous un mur rocheux.

Franchir une petite brèche.

On arrive sous le bastion sommital, au pied d’un petit et raide couloir.

Ne pas le franchir directement, il est lisse et dominé par des pierres instables.

Franchir un mur rocheux à gauche, par un pas légèrement surplombant, avec de gros becquets pour les mains (II).

Une arête facile en rochers brisés mène au sommet.

Le sommet, très aérien, se présente comme une étroite plate-forme ornée d’une croix.

Le panorama du pic du Frêne est l’un des plus beaux de Savoie.

Mont Blanc, Lauzière, Cheval Noir, mont Pourri, Bellecôte, Dôme de Chasseforêt, Dent Parrachée, Rochemelon, Péclet/Polset, Grand Bec, Grande Casse, mont d’Ambin, aiguille de Scolette, aiguilles d’Arves, massif des Ecrins, Grandes Rousses, Vercors, Chartreuse, pic de Rochebrune, Grand Combin, Dent Blanche, Cervin, Ruitor, Grande Sassière, Tsanteleina, Grand Paradis et tant d’autres cimes.

Retour jusqu’aux lacs

Par le même itinéraire

Des lacs au parking

Des lacs, descente par le couloir et le petit vallonnement pris à la montée.

Continuer la sente balisée en jaune qui longe la moraine.

Dans le vallon, la sente se perd un peu mais l’itinéraire est toujours balisé.

Se diriger vers la cabane du Gollachon, bien visible vers son gros rocher, (Pierre Baudinard du massif d’Allevard ?).

De la cabane, continuer le vallon, passer au-dessus d’une source abondante et fraîche et rejoindre le sentier de l’aller au début du plateau.

Retour final à l’identique de l’aller.

Le pic du Frêne par le vallon du Bens

L’itinéraire du pic du Frêne par le vallon du Bens, le chalet des Férices, le glacier du Crozet et l’arête du Clocher du Frêne était classique malgré la dangerosité due aux pierriers verticaux et à la raideur croulante du versant nord.
On ne dit pas "rocher face nord" pour rien. Le "rocher face nord Belledonne" n’ayant rien à envier au "rocher face nord Oisans".

On gagnait la baraque de Cohardin par une piste forestière en bon état.

Sans doute trop fréquentée, l’ONF a interdit cette route, rallongeant considérablement la course.

Le glacier a disparu, remplacé par un pierrier raide et instable qui n’agrémente pas l’ascension.

Aujourd’hui, l’itinéraire par le col de la Vallette constitue la voie normale de ce sommet. Il est plus facile et moins dangereux et c’est donc plutôt positif.

L’ascension du 27 septembre 2014

Départ dans la grisaille de l’aube et avec un ciel clair qui annonce une journée limpide.

Les chalets de la Lescherette ont un air d’abandon et ressemblent plus à un bidonville du tiers monde qu’à la vision romantique que l’on peut avoir d’un chalet d’alpage.
Ils sont négligés et à moitié enterrés car tout le vallon est avalancheux.

Bientôt, les premiers rayons du Soleil viennent lécher les sommets.

Je parviens face au vallon de la Pierre qui baigne dans les chaudes teintes des versants est aux premières minutes d’une journée nouvelle.

La montagne n’est pas silencieuse. L’eau est partout, en ruisseaux rapides et en cascatelles bouillonnantes.
Touts les bruits se mêlent bien avant que les eaux elles-mêmes se rejoignent pour former le torrent de la Lescherette.

Je franchis le seuil qui donne accès au vallon de la Valette qui m’apparaît encore baigné par la lumière du Soleil levant.
C’est absolument sublime. De grandes aiguilles de granite, hautes de plus de trois cent mètres bordent le vallon.

Le pic du Frêne apparaît dans toute sa beauté. Dans la chaîne de Belledonne, aucun sommet ne dépasse les 3000 mètres d’altitude. Et pourtant, dans cette sierra, avec les pentes raides, les parois abruptes et les sommets acérés, l’ambiance est celle de la haute montagne.

C’est ma troisième ascension de ce sommet et la première par ce versant.

La première s’était effectuée par le dangereux versant nord après une nuit dans le rustique chalet des Férices. Souvenirs ? Des rochers croulants, des pierriers verticaux (ou presque), des pierriers mouvants au-dessus de barres rocheuses et un merveilleux panorama au sommet.

La seconde, toujours par le vallon du Bens, après une nuit dans la baraque de Cohardin, et en passant par un éperon qui rejoint le col de la Vallette.
Une escalade peu difficile mais où il fallait prendre appuis sur les prises.
Amusantes ces prises ! Agencées comme des tiroirs. On tirait dessus, elle coulissaient facilement.
Il suffisait de les renfoncer pour s’en servir comme appui.
Dans mon souvenir, l’arête nord menant du col au sommet était facile.

Parvenu aux lacs de la Vallette, je trouve l’endroit propice pour une pause avant l’ascension du couloir.

Les lacs sont magnifiques, largement ouverts sur l’est.

Après un bon casse-croûte, c’est le nouveau départ pour l’ascension du couloir qui va me prendre 1 heure.

D’abord une moraine, puis des pentes herbeuses qui se redressent peu à peu et un final raide mi-terreux mi-rocheux.

Au col je peux revoir le versant nord et l’itinéraire d’ascension qui était classique quand on pouvait facilement aller jusqu’à la baraque de Cohardin en voiture.

Ce versant nord est un peu effrayant. C’est vraiment croulant.

Je commence l’ascension de l’arête qui est bien plus raide que dans mon souvenir.

Ce n’est pas très difficile mais il faut parfois mettre les mains. Un peu plus haut, surprise, la neige fait son apparition. Et sous la neige, parfois, une mince couche de glace.

Dans l’ombre de cette arête nord, avec la neige, l’ambiance est superbe. Je continue l’ascension avec précautions en assurant chaque pas jusqu’au bastion final plus redressé. La voie n’est pas tracée, la chute de neige doit être très récente.

Le petit couloir n’est pas très engageant et je le contourne par un petit mur rocheux et surplombant à gauche.
Les prises, de gros becquets, sont bonnes, le rocher est sain et je tire dessus pour franchir le pas. Ce passage sera-t-il aussi facile à la descente ?

Une courte arête facile amène au sommet que j’atteins après 40 minutes d’ascension, les doigts bien engourdis par le contact avec la neige. Sans neige, c’est plus rapide.

C’est une étroite plate-forme, très aérienne. Le panorama est immense et le vent se signale par son absence.

Un, puis trois montagnards arrivent, tous montés par le vallon de la Vallette qui est bien le nouvel itinéraire classique de cette merveilleuse montagne.

Après 1 heure au sommet j’entame la descente.
Le petit surplomb se passe très bien.

La suite de la descente est toujours dans l’ombre du sommet et je prends beaucoup de précautions dans la partie enneigée et parfois glissante.
35 minutes plus tard j’arrive au col ensoleillé.

Il est encore tôt, je descends tranquillement le couloir et vais faire une bonne pause aux lacs. Le versant ouest de la Vanoise est maintenant éclairé par le Soleil.

Descente par le petit vallonnement, puis en longeant la moraine. Le sentier de montée, en rive droite du vallon est déjà dans l’ombre des hautes parois.
J’apprécie l’ombre à la montée et la lumière à la descente. Je perd la trace et je descends directement sur la cabane du Gollachon qui est fermée.

Sous la cabane, une belle et abondante source d’eau fraîche est la bienvenue.

Je retrouve le sentier pris à l’aller, il semble plonger droit vers la vallée 1500 mètres plus bas.
Il est maintenant éblouissant de lumière, et les teintes chaudes de l’automne sont magnifiques.

Troisième ascension, et c’est la plus belle.
Non, la plus belle ce sera la prochaine...

. Dernière modification : 2 juin 2022 (Avertissements et Droits d'auteur)

Auteur :

Réagissez !

Afficher les commentaires précédents (8).
  • C’est un sommet que j’avais prévu de faire cet été. Tout comme d’autres grands sommets de Belledonne... Mais tous repoussés à cause du mauvais temps.
    En tout cas, excellent topo et belles photos.

    Le 5 octobre 2014 à 18h57
  • Bravo Alain, seul c’est une randonnée déjà "engagée". Pareil que toi Dyn’s, je comptais également le faire cet été...on verra l’année prochaine, pourquoi pas ensemble ?

    Le 5 octobre 2014 à 19h47
  • Impressionnant ces passages enneigés sous le sommet !

    Le 5 octobre 2014 à 23h46
  • Si l’occasion se présente, cela sera avec grand plaisir.
    L’été prochain, je ne serais plus dans les Bauges, je pars dans les Hautes-Alpes à partir de cet hiver. Mais, je reviendrais marcher en Belledonne, c’est certain.

    Le 5 octobre 2014 à 23h48
  • Sébastien, la réalité était plus impressionnante que les photos et avec le froid en sus.
    Plusieurs fois, je me suis dit : "Si j’aurais su, j’aurais pas venu".

    Le 9 octobre 2014 à 17h53
  • J’imagine bien, en général les photos sont toujours moins impressionnantes. Pour ma part j’aurais fait demi-tour au col de la Vallette ! Dis-moi, tu n’avais pas peur seul là-haut ? Tu n’as pas l’impression de t’être mis en danger ? Je trouve cette arête Nord très exposée.

    Le 9 octobre 2014 à 20h34
  • Bonjour Sébastien,
    Sur le coup, j’aurais préféré une ascension plus "confortable". De retour au col, j’étais conscient d’avoir la plus belle ascension de ma saison.
    Peu confortable en raison de la neige et du froid mais ascension peu exposée. L’arête n’est jamais vertigineuse car assez large, seulement raide. Quand elle est sèche, la voie est facile. Limite supérieure de la randonnée avec quelques pas rocheux aisés.
    Je ne me suis jamais senti limite, ce qui avait été le cas lors de mes ascensions par le versant Férices (ou vallée du Bens), il fallait simplement redoubler de précautions et c’était bien l’avis également des 4 autres ascensionnistes du jour, tous enchantés par la beauté de cette course.

    Le 11 octobre 2014 à 10h36
  • le mauriennais

    sur la face est il y a des voies ouvertes par le grand guide himalayste manu pelissier qui est du pays

    Le 27 novembre 2014 à 04h54
  • Il me semblait bien que le rocher avait l’air d’être meilleur que la moyenne dans Belledonne.

    Le 29 novembre 2014 à 15h40
  • Karine

    Quelles splendides photos !

    Le 7 mai 2015 à 16h08
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