Pointe de Labby (3521m), par le col de Labby (3324m)

Difficulté :
Alpinisme PD
Dénivelé :
1500m
Durée :
2 jours

La voie normale "Maurienne" de la Pointe de Labby est une belle invitation à la découverte de l'alpinisme. Facile mais très variée, cette course nous emmène d'alpages en glaciers, de cols en couloirs, sur une aiguille acérée, pointue à souhait sur la longue échine des Dômes de la Vanoise. Un cheminement complexe sans difficulté qui aiguise les sens de l'alpiniste, nous invite à la contemplation d'un paysage hors pair, à cheval entre Maurienne et Tarentaise. Laissez-vous rêver ! – Auteur :

Accès

Départ du Barrage du Plan d’Amont à Aussois.

Atteindre Modane par l’A43 ou la D1006. Au rond-point, après la gare (juste avant le supermarché "Casino"), prendre la D215 pour aller à Aussois.

À Aussois, prendre la D108, route des Barrages, jusqu’au parking sous les voûtes du barrage de Plan d’Amont.

Prendre le sentier du refuge de la Dent Parrachée, départ de la course.

Précisions sur la difficulté

PDinf à PD. Passage court à 40° sous le col de Labby, passages d’escalade en 2c/3a pour la pointe.

Les infos essentielles

  • Dénivelée : 1550 mètres avec les traversées dans les deux sens du col de Labby.
  • Horaire : 1h pour le refuge de la Fournache, 5h pour la pointe de Labby depuis le refuge (3h30 pour le col de Labby), 3h/3h30 pour le retour, soit un total de 9 à 10h.
  • Matériel : Piolet, crampons, corde 30m. Le casque est utile surtout quand les conditions sont sèches (chute de pierre dans la traversée du col de Labby et la remontée du couloir sommital)
  • Cartographie : IGN TOP25 3534OT
  • Bibliographie : Patrick Col dans topo Alpinisme en Haute Maurienne entre autres.
  • Itinéraire
Sensibilisation

Le milieu que vous traversez durant cette randonnée est fragile. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Rapportez vos déchets et ramassez ceux que vous trouverez. Vous soutiendrez ainsi le mouvement KeepTheMountainsClean, une initiative Altituderando !

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Itinéraire

Du barrage du plan d’Amont (2040m), remonter le large sentier du col d’Aussois qui longe le lac jusqu’au plan de la Sétéria.

Au plan de la Sétéria (2208m), où se séparent les sentiers du col d’Aussois, de la Masse et de Labby, continuer à droite toujours au-dessus du lac de plan d’Amont jusqu’au refuge de la Fournache (2330m). Nous avons décidé de passer la nuit dans ce refuge.

  • Ascension de la Pointe de Labby

Le lendemain, remonter le même sentier jusqu’au lac du Génépi (2908m) bien tracé, en passant devant le refuge de la Parrachée.

Du lac, l’itinéraire le plus beau consiste à mon avis à longer ce lac, remonter la moraine du glacier de Labby et le rejoindre vers l’altitude de 3000/3050 mètres.

Le remonter à l’aplomb du col de Labby (ne pas confondre avec le col du Moine qui se trouve au pied de la pointe de la Gorma).

A l’aplomb du col, remonter la raide pente en neige en début de saison, en caillasse dès le mois d’Août, jusqu’au col de Labby (3328m). En conditions sèches, se méfier des chutes de grosses pierres ! (Pente 100m à 30°.)

Du col, redescendre 20 mètres sur le glacier de la Mahure et remonter à flanc le long des rochers jusqu’à la selle de Labby (3389m).

Remonter alors la large arête en caillasse, puis le couloir, pour atteindre l’antécime à 3480 mètres (quelques pas d’escalade en 2).

De l’antécime, traverser en versant Nord (passage délicat) et escalader facilement la tour sommitale (quelques passages d’escalade en 2).

Descente pas le même itinéraire.

Ascension de la Pointe de Labby

  • le 5 Septembre 2005 : Découverte de l’alpinisme

Ce début du mois de septembre est chaud et sec. Ce sont des conditions idéales pour aller faire un tour dans ce paradis en fin d’été, quand les couleurs d’automne commencent à s’annoncer.
Nous retrouverons une belle luminosité d’arrière saison, une douce chaleur. Et puis nous voulons absolument que Fred réussisse un 3500 !

La pointe de Labby étant un objectif pas trop long et facile, nous partons tout notre petit groupe, Fred donc ! Jérôme et Rémi.

Nous décidons de passer dans le douillet refuge de la Fournache, plutôt que d’aller chez Franck à la Parrachée où il y aura foule, malgré le folklore du gardien !

Certes demain cela fera 180 mètres de plus, mais au prix d’une bonne nuit.

Nous arrivons au refuge en milieu d’après-midi et paressons longuement au soleil sur la terrasse à suivre la course du soleil sur la chaîne frontière, à observer le jeu des ombres sur la Scolette déjà blanchie, et les superbes couleurs des lacs des deux barrages.

L’après-midi se passe tranquillement. Nous nous amusons des vaches qui montent à la queue leu leu en zig zag précis dans l’alpage.

Mais où peuvent elles bien aller d’un pas si décidé ? Mystère, nous n’en saurons rien !

Le soir arrive et nous nous sacrifions au traditionnel apéro, puis des diots bien arrosés et enfin le non moins traditionnel génépi….
Il est tant d’aller dormir, l’alcool aidant, et demain on décolle tôt, je veux partir du refuge à 4h30 afin de profiter de la longue et belle journée du lendemain.

4 heures ce 5 Septembre, le réveil sonne, le levé est dur !
Dehors il fait froid, il fait nuit noire, seule la voûte de la voie lactée scintille de ces milles feux. C’est toujours aussi fascinant cet univers infiniment sombre…

Les sacs sont faits, le petit déjeuner avalé, et c’est le départ.
On démarre à la frontale dans un noir épais et profond, une nuit d’encre ou mille feux scintillent au dessus de nos têtes et dans nos esprits.

Le sentier attaque fort sous le refuge de la dent Parrachée, il ne faut pas se casser les jambes, je rythme Fred.

Le rythme est lent et régulier, c’est agréable et presque sensuelle.

Mélange de sensation de bien être, de douceur, le froid piquant, le vif éclat des étoiles dans le ciel d’encre.

Là-haut, au refuge qui nous domine, nous distinguons une danse trépidante d’une multitude frontales qui traduisent une agitation intense, la préparation des cordées qui partent pour les sommets alentours, probablement la Dent qui attire tout le monde.
Lorsque nous atteignons le refuge, il n’y a plus personne, en revanche nous voyons la colonne de lampions qui grimpe le chemin du vallon de la Fournache.

Devant nous, loin devant on distingue quelques lampes, nous ne serons donc pas seuls.

Dans les alpages au dessus du refuge de la Parrachée je perds le chemin, et c’est à grands coups de faisceaux lumineux que nous avançons avant de le retrouver au passage d’une petite barre rocheuse.
On dirait de grand coup de pinceau de lumière sur une vieille toile jaunie !

Jérôme et Rémi partent devant, je monte régulièrement avec Fred le long plateau qui mène au lac. La nuit est toujours profonde, le vent souffle, il fait vraiment froid.

Après deux heures de marche dans le noir complet nous arrivons enfin au lac ou ne faisons une pause. Mais le froid nous déloge rapidement.

Nous le longeons sur une moraine qui nous conduit au fond du cirque sous les murailles sud de la pointe Labby, mur encore plus noir que la nuit et démesurément haut.

Le jour commence à poindre, les crêtes qui nous dominent se dessinent tourmentées dans un ciel gris de plus en plus clair. Le paysage commence à apparaître, hésitant mais rassurant.

Je m’attendais à trouver le glacier au fond du vallon, mais rien ! Je sais qu’avec l’été 2003 ils ont « ramassé » mais à ce point là !

Nous traversons de gros pierriers scellés dans la glace qui nous permettent de rejoindre la glace vers 3050 mètres.
Le soleil inonde de douceur le Râteau d’Aussois, la Masse et Chavière qui est rose de lumière. Au loin la Barre des Ecrins tel un phare semble dominer le monde.

Le ciel est bleu acier, il fait froid à pierre fendre. Rapidement nous nous équipons et remontons la pente de glace noire du reste de ce pauvre glacier jusqu’à l’aplomb du col Labby.

Je reste perplexe ! Le glacier a complètement disparu de sous les pentes du col. C’est tout en caillasse, terre meuble et lambeau de glace vive.

Les 120 mètres qui suivent sont raides et pénibles, mais nous allons enfin retrouver le soleil sur la selle du col.

La luminosité est féérique, et le contraste entre la sombre face nord de la Dent Parrachée et la blancheur de la neige fraîche du glacier de la Mahure est grandiose.

Au fond les hauts sommets de la haute Maurienne flottent au dessus des brumes bleutées des fonds de vallée. Les dômes et les aiguilles resplendissent de lumières et de chaleur.

On est bien !

Nous basculons alors versant Mahure et remontons à flanc de montagne sur le glacier à la selle Labby où nous ferons une grosse pause. Nous ne sommes toujours pas encordés, les crevasses peu nombreuses sont visibles, l’instant est enchanteur.

Nous laissons les crampons à la selle et remontons la grande pente rocailleuse qui mène à l’antécime de la pointe. La pente se raidie et se termine par un sévère couloir en rocher instable qui nécessite quelques pas d’escalade. Le paysage est grandiose d’immensité et de lumière.

Fred s’arrête à l’antécime, il ne souhaite pas traverser le mauvais pas, la fatigue se fait sentir.
Rémi Jérôme et moi attaquons cette facile traversée un peu exposée du fait de la neige fraiche et compacte qui s’est déposée sur ce flanc nord de notre montagne.
Nous avons quand même sorti la corde pour ce passage.
Nous arrivons donc à la brèche sous la tour sommitale que nous escaladons au pas de charge. Quelques pas en bon rocher et nous voilà au sommet.

La place manque, l’endroit est exigu, aérien à souhait.

Je fais quelques photos et nous repartons retrouver Fred sur son bout de caillou.

Nous croisons une cordée (d’où peut-elle bien sortir, nous n’avons vu personne !) qui descend en évitant la traversée délicate par l’arête proprement dite. Puis nous plongeons sur la selle Labby inondée de soleil récupérer le matériel.

Sieste, casse-croûte, photos, franches rigolade…Le temps passe, alors nous décidons de descendre .

Ces longs cheminements du retour sont toujours pour moi un espace hors du temps où mon esprit vagabonde librement, furieusement, d’idée en espoir, de rêve en projets.
C’est un espace de liberté, d’imagination et de création où se construisent les projets, où naissent les envies.
De ces rêveries naîtrons les journées de bonheur que je recherche tant avec les miens.

Alors nous croisons un vieux berger buriné par le soleil et les saisons passées en montagne, nous parlons de tout et de rien, plaisir des rencontres vraies ! Retour dans cette nostalgie de la vie d’autrefois, dure mais belle !

C’est dans cet état d’esprit, état second, seul parmi mes copains, marchant sans y prêter attention, fondu dans l’espace et le paysage que nous arrivons fourbus au parking.

Dur retour à la réalité, je sors de ma bulle intemporelle, reviens dans le présent et savoure avec Fred, Jé et Rémi la simplicité des cette journée intense passée là-haut

. Dernière modification : 7 septembre 2022 (Avertissements et Droits d'auteur)

Auteur :

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  • Très beau sommet dans un cadre magnifique. Nous y étions hier matin 10 août(ascension par les arêtes du soleil, soit l’arête nord qui part du passage de Rosoire). Très bonnes conditions de neige sur le glacier de la Mahure. A signaler : un gros éboulement a coupé durablement le glacier de Labby. Il convient donc de passer au plus bas de cet éboulement (après avoir contourné le lac du Genepy en le laissant à droite) avant de remonter vers le col de Labby.

    Le 11 août 2013 à 09h43
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