Roche du Vallon (2812m), Roche de Casse (2772m), Lac du Goléon (2458m), en boucle

De Bourg d’Oisans, se rendre à La Grave (actuellement par la route de secours, le tunnel du Chambon étant fermé). Peu après un tunnel, prendre à droite la D33 en direction des Hières. A la sortie du hameau, emprunter la piste menant au hameau de Valfroide. Se garer sur le grand parking peu après Pramailler.

Cette randonnée ne présente pas de difficulté technique. Sa complexité peut venir de trois points :

• La recherche d’itinéraire : du départ et jusqu’au lac du Goléon, on marche complètement hors sentier. Le cheminement est évident, mais la carte sera votre meilleure amie en ces lieux.
• La forte inclinaison des pentes herbeuses puis pierreuses jusqu’au Cruq des Aiguilles.
• La descente sous la Roche de la Casse, dans du rocher délité et instable. Cette descente peut néanmoins être évitée en revenant sur ses pas jusqu’au Cruq des Aiguilles.

Note :

Ce topo est une variante de celui-ci, très complet et détaillé, proposé par Yetizdo. Cette variante permet, au prix de 100m de dénivelé supplémentaires, d’accéder à la Roche du Vallon, qui offre un point de vue privilégié sur l’Aiguille du Goléon.

Montée à la Roche du Vallon :

Du parking, emprunter le large sentier qui permet d’atteindre en quelques minutes le hameau du Plot, que l’on traverse. Quelques mètres plus loin, à l’altitude 1930m, on quitte déjà le chemin principal pour prendre à gauche (nord-ouest) une sente discrète. Se perdant dans la végétation, celle-ci mène au chalet de la Celle que l’on distingue plus haut.

Ne pas monter jusqu’au chalet. Dès le départ de cette sente, viser tout droit dans les alpages, complètement hors sentier, afin de remonter les larges pentes herbeuses qui dominent un impressionnant déversoir raviné. Dans ces pentes faciles mais pentues, dénuées de tout sentier si ce n’est les traces laissées par les marmottes, remonter au mieux jusqu’à atteindre un petit replat au-dessus du ravin. Déjà, la vue est saisissante, en face sur la Meije et le Rateau, mais aussi sur les immenses alpages de la Grande Côte, sur l’Aiguille du Goléon et, juste au-dessus de nous, sur la face sud menaçante de la Roche de Casse.

Sans trop s’éloigner du ravin, poursuivre en montée sur les pentes cette fois plus rocheuses qui permettent d’atteindre, à 2700m, le Cruq des Aiguilles et son col qui offre une vue dégagée vers le nord-est. D’ici, le sommet de la Roche du Vallon n’est pas encore visible. Il faut, pour l’atteindre, prendre à gauche (nord-ouest) et remonter un vallon pierreux qui permet d’atteindre ce promontoire herbeux à l’altitude 2815m. Le paysage torturé des Rochers du Vallon, de l’Aiguille du Goléon, des Aiguilles d’Arves ou de l’Aiguille d’Argentière impose une contemplation silencieuse.

Roche de Casse, lac du Goléon :

Redescendre jusqu’au col par le sentier de montée, et prendre en face les belles pentes qui mènent à la Roche de Casse (on distingue un vague sentier). De là, le cheminement jusqu’au Lac du Goléon est parfaitement visible, même si plusieurs solutions sont possibles.

Pour renforcer un peu plus l’aspect sauvage de cette randonnée, descendre directement sous le sommet de la Roche de Casse, en tirant légèrement vers l’est, les pentes pierreuses instables et délitées qui permettent d’atteindre, 100m plus bas, un magnifique plateau herbeux, où on se verrait bien construire une petite cabane pour couler des jours heureux. Tirer vers l’est, à vue, pour rejoindre le Lac du Goléon, à travers les très esthétiques petites barres rocheuses nommées "Les Rubans" que l’on franchit sans aucune difficulté. Afin de profiter plus longtemps de la splendide vue qui nous est offerte, arriver de préférence au nord du lac, au-dessus du Serret des Morts. L’érosion et la sédimentation confèrent au lieu un air d’Islande !

Au sud du lac, près du refuge, récupérer le large et bon sentier qui permet de rejoindre le parking.

Sortie du 8 juillet 2017 :

Cela faisait bien trop longtemps que je n’étais pas retourné dans ce secteur des Ecrins, la faute à cette "route de secours", pouvant visiblement être fermée à n’importe quel moment, n’incitant pas à tenter le coup de se risquer plusieurs heures... Mais je garde un souvenir ému de mes randonnées au lac du glacier d’Arsine, au lac des Quirlies... Allez, j’y vais. Et effectivement, cette route est bien "de secours", sinueuse, dangereuse en cas de croisement, mais je parviens quand même, après quasiment 2h de route, au départ de la randonnée.

Il n’est que 6h30, la plupart des sommets sont encore dans l’ombre, mais déjà, la Meije et le Rateau resplendissent au soleil naissant. Du départ, l’accès à la Roche de Casse ne semble pas si évident. Peu après le hameau du Plot, il faut se débattre dans les herbes hautes, chercher le meilleur itinéraire, jusqu’à ce qu’enfin, vers 2200m d’altitude, la végétation devienne moins envahissante, et la progression plus aisée.

Néanmoins, c’est pentu ! Il me faudra près de 2h, pauses incluses pour atteindre le Cruq des Aiguilles et son col à 2700m. A droite, la Roche de Casse. Ce sera pour plus tard. Tout d’abord, je pars à gauche pour atteindre, 30mn plus tard, le sommet herbeux de la Roche du Vallon. Face à moi, l’Aiguille du Goléon est impressionnante. Je reste longtemps à la contempler, elle et un chamois équilibriste qui dévale les pentes des Roches du Vallon en face de moi.

Je redescends jusqu’au col, et prends en face les bonnes pentes qui mènent à la Roche de Casse. De là, la vue sur le lac du Goléon, et plus loin sur les Aiguilles d’Arves, l’Aiguille d’Argentière, et en face la Meije et le Rateau, est enivrante. Pour descendre, j’opte pour le plus court, et dévale les pentes instables sous le sommet, qui permettent d’atteindre un vaste plateau herbeux, strié de balafres pierreuses (les Rubans). Après une longue descente, je me retrouve ainsi à surplomber le rivage nord du Lac du Goléon, La vaste plaine, dans laquelle se déploient les nombreux torrents qui l’alimentent, me rappelle l’Islande !

La descente dans le vallon qui surplombe le torrent déversoir du lac, n’est pas désagréable. Mais il n’est que 11h, et je croise une véritable procession de randonneurs qui monte au lac, sous le regard accusateur de marmottes consternées par tant de dérangements !