Sentier du ruisseau de la Bétonnière (ou Brétonnière) - Graix N° 2

Difficulté :
Facile
Dénivelé :
350m
Durée :
2h30

Courte randonnée forestière dans une petite vallée du versant sud du Pilat, la Bétonnière ou Bretonnière, où la différence entre l'adret et l'ubac est très marquée. C'est dans cette vallée qu'eut lieu, en février 1823, l'épisode connu sous le nom de "Souvenez-vous dans la neige", quand le futur saint, Marccellin Champagnat, fut surpris par une tempête. Une stèle posée sur un mur dans le hameau de la Chaperie rappelle cet épisode. – Auteur :

Accès

Village de Graix, sur la D 8 en versant est du Pilat.

Parking à l’entrée ouest du village.

  • Les sentiers partent de la mairie, balises.

Précisions sur la difficulté

  • Au départ de Graix, on longe sur 120m la peu fréquentée D8
  • Après la Batterie, on longe sur 120m la même D8
    • peu ou pas d’accotement
  • Randonnée sur chemin et petites routes de desserte de hameaux et fermes isolées

Les infos essentielles

  • Carte : IGN TOP25 2934 ET ou 2933 ET
  • Départ : 990m
  • Point Bas : 879m
  • Point haut : 1117m
  • Distance : 9,5km
  • Horaire : 2h30 env.
Sensibilisation

Le milieu que vous traversez durant cette randonnée est fragile. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Rapportez vos déchets et ramassez ceux que vous trouverez. Vous soutiendrez ainsi le mouvement KeepTheMountainsClean, une initiative Altituderando !

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Itinéraire

Balisage

  • Blanc/jaune
    • balisage ancien (en 2016), pas top
  • Quelques balises
  • Carte IGN indispensable
  • À noter que IGN orthographie "Bretonnière" et les balises "Bétonnière".

Descriptif

Du parking, longer la D8, plein est, jusqu’au départ d’une petite route sur la gauche, nord-est.

Remonter cette petite route, direction Grangeneuve, balisage blanc/jaune peu visible.

Passer au-dessus d’une ferme et arriver à une intersection.

Prendre à gauche, sud, et suivre la petite route jusqu’au carrefour de la Chavana, croix, balise.

Prendre à gauche, la voie du centre qui n’est revêtue que sur quelques mètres, balisage non visible.

Continuer ce chemin, qui est de nouveau revêtu vers la ferme de Terre Devant, jusqu’au hameau de la Batterie.

Traverser le hameau, nord-nord-ouest.

À la sortie, prendre un chemin à droite, balisage absent.

À la bifurcation de la cote 1117, prendre le chemin de gauche, nord-ouest, balisage invisible, et descendre rejoindre la D8.

Longer la D8 à droite, nord-ouest, sur 120 mètres, pas d’accotement.

Prendre une piste à gauche, nord-ouest, balisage blanc/jaune.

Suivre cette piste qui passe sur le ruisseau de la Brétonnière et vire au sud-est.

La piste descend en pente douce et, après un lacet, franchit de nouveau le ruisseau à la cote 908m et remonte en versant sud-ouest.

Après le pont, la piste est revêtue et atteint un carrefour à la ferme de Sagnelonge.

Prendre à droite, sud, balisage blanc/jaune.

Juste avant d’arriver à la ferme de la Revolière, prendre un chemin peu visible à gauche, nord-est, balisage blanc/jaune peu visible.

Ce chemin remonte vers le nord et, après le passage d’un ru, vire au sud-est.

Rejoindre une petite route au carrefour de la Croix de l’Heaume.

  • Non loin, à gauche, se situe la Madone

Prendre le chemin à droite, sud.

Au hameau de la Chaperie, le chemin devient revêtu et descend dans le vallon de la Paraine.

Atteindre le fond du vallon au carrefour de la cote 879m.

Prendre la petite route de gauche, nord-ouest, balisage blanc/jaune.

Après la ferme de Boissonnet, le chemin n’est plus revêtu.

Arriver à une bifurcation et prendre la branche de droite, balisage blanc/jaune et remonter ce raide chemin jusqu’à Graix.

Informations

. Randonnée réalisée le 3 novembre 2016

. Dernière modification : 10 novembre 2022 (Avertissements et Droits d'auteur)

Auteur :

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  • L’anecdote du "souvenez-vous" racontée dans le style "Histoire enseignée aux enfants de France" de nos ancêtres, un peu endoctrinante sur les bords et quelque peu romancée.

    Bien sûr il faut lire 1823 et non 1523.

    http://maristas.com.ar/biblioteca_digital_marista/m_vida/ne/a34.html

    Le 14 novembre 2016 à 17h53
  • Merci hereme. La page apparait chez moi avec des points d’interrogation à la place des accents etc.
    La voici recodée :
    (Les gens d’Hollywood n’ont pas inventés la manière d’embellir une histoire.)

    CHAPITRE 34

    SOUVENEZ-VOUS DANS LES NEIGES

    L’année 1823 commençait par des nominations d’évêques pour les nouveaux diocèses. A la mi-janvier, on apprenait que le 13, Mgr de Bonald avait été nommé au Puy.

    - J’ai une nouvelle pour tous ceux de la HauteLoire. Vous êtes redevenus le diocèse du Puy, un diocèse extraordinaire dans l’histoire de la chrétienté.

    L’évêque était suffragant, il recevait le pallium - il faudra qu’un jour je vous explique tous ces mots savants, tout ce qui fait la gloire du Puy. Mais pour les Petits Frères de Marie actuels, ce qui fait sa gloire, c’est que Notre-Dame du Puy nous a envoyé plus de vocations que Notre-Dame de Fourvière.

    Et tous les Saint-Palous, les Bassois, les Tirangeois d’applaudir frénétiquement.

    Comptez combien vous êtes du diocèse du Puy.

    - 1, 2, 3... 10, 11.

    - Et ajoutez 1 : Frère Jean-Baptiste qui est à Bourg-Argental.

    - Ah ! oui, bien sûr ! Ça fait 12.

    Eh bien ! votre évêque s’appelle Mgr de Bonald. Son père, le vicomte de Bonald, est un écrivain de renom. Peut-être qu’un jour nous ouvrirons des écoles aussi dans la Haute-Loire. On nous demande déjà des Frères pour Boulieu qui est dans l’Ardèche, donc du diocèse de Viviers.

    Marcellin aurait pu ajouter que la création du diocèse de Belley avait aussi amené la nomination de Mgr Devie, mais là, c’était un peu en dehors des perspectives de ses jeunes. Par contre, c’était un problème très réel pour la branche des Pères : comment allait-on procéder pour faire reconnaître une nouvelle société religieuse dont les membres dépendraient de deux autorités ?

    Le Père Colin écrivit au nonce à Paris pour le supplier d’autoriser, avant la séparation des diocèses , la réunion des prêtres aspirants maristes, mais ce fut sans résultat.

    Vers cette même époque, c’est-à-dire la mi-février 1823, arrivait à La Valla M. de Pleyné qui avait profité d’un beau jour pour traverser le Pilat à cheval. Il apportait une nouvelle un peu inquiétante : Frère Jean-Baptiste était alité.

    - Je ne suis pas venu exprès, précisa-t-il, mais comme j’ai annoncé aux Frères que j’avais affaire à Saint-Chamond, ils m’ont dit : « Avertissez le Père Champagnat que Frère Jean-Baptiste a pris l’influenza (1) qui a également atteint plusieurs de ses élèves. » J’ai demandé au docteur de passer le voir. Il n’y a rien d’alarmant, mais le malade a une forte fièvre.

    - Eh bien, demain j’irai le voir, répondit Marcellin.

    Et effectivement, le lendemain matin, après sa messe et le petit déjeuner, il prenait avec lui Frère Stanislas et, à grandes enjambées, montait vers le Bessat. Il faisait encore beau, mais le ciel se couvrait peu à peu.

    L’autre versant de la montagne était plus ensoleillé jusque vers Graix, mais au fur et à mesure qu’on approchait de Bourg-Argental, un vent froid s’élevait et quelques flocons de neige voltigeaient, fondus avant de toucher le sol.

    Marcellin fut agréablement surpris de trouver son petit Jean-Baptiste debout et annonçant qu’il n’avait plus de fièvre.

    - Puisque tout va bien, nous repartirons dès que nous aurons mangé, car demain soir samedi, j’ai des pénitents à confesser.

    M. le curé, prévenu que le Père Champagnat était là, arrivait en ce moment et, un peu plus tard, Mme de Pleyné. Mais pendant le repas, la neige se mit à tomber à gros flocons.

    - Vous n’allez pas repartir avec ce temps, dit Mme de Pleyné ; ce serait suprêmement imprudent. Si nous avons de la neige ici à 500 mètres d’altitude, vous voyez ce que cela peut être au Bessat, à 1 200 mètres.

    - Non, non, il faut que je parte. Nous avons fait l’aller en quatre heures. Nous ne mettrons pas plus de temps pour le retour. Il est 1 heure. A 5 heures, nous serons à La Valla. Et à 5 heures, il fait encore jour.

    Tout le monde insista pour les retenir, mais rien n’y fit. Les deux voyageurs partirent suscitant la plus vive inquiétude chez ceux qu’ils laissaient et qui restaient là à regarder tomber la neige, comme engourdis eux-mêmes par la perspective d’un malheur.

    Les trois ou quatre premiers kilomètres furent franchis à bonne allure, mais déjà à l’embranchement du chemin de Thélis-la-Combe, il y avait une couche de dix centimètres de neige et la bise leur venait en face, les aveuglant de tourbillons de flocons. A mesure qu’ils avançaient, le chemin devenait difficile à reconnaître.

    Marcellin décida qu’il fallait passer la petite rivière sur un ponceau encore visible. Mais ensuite, il faudrait marcher plein nord et sans chemin. Et la bise ne faiblissait pas et les flocons s’épaississaient. Vers 5 heures, il y avait presque vingt centimètres de neige et le jour baissait vite. On pouvait repérer la direction pour atteindre Graix, mais en s’enfonçant dans la neige, on ne marchait plus qu’avec une extrême lenteur.
    Souvenez-vous Aucune maison en vue et la nuit allait tomber. Marcellin, maintenant bien conscient de son imprudence, ne pouvait s’empêcher de penser à saint Régis perdu lui aussi dans la neige, trouvant une masure vide pour s’abriter un peu, contractant une pneumonie et mourant huit jours plus tard.

    Et ce soir, il n’y avait même pas de masure vide.

    Essayons de monter le plus possible. Nous ne sommes peut-être pas très loin du Crêt Chatelard.

    Mais Frère Stanislas, essoufflé par cette ascension et respirant mal à travers ces flocons que la bise continuait à leur gifler à la figure, fit un faux-pas et dit en même temps : « Je n’en puis plus. »

    - Alors, mon cher ami, le moment est venu où Pierre enfonce et crie : « Seigneur, sauve-moi. » Oui crions : « Seigneur sauve-nous » et crions aussi : « Souvenez-vous, très douce Vierge Marie, qu’on n’a jamais entendu dire qu’aucun de ceux qui ont eu recours à votre protection, imploré votre assistance ou demandé votre intercession ait été abandonné. »

    Frère Stanislas, dites avec moi : « Souvenezvous, très douce Vierge Marie. »

    Mais Frère Stanislas ne disait plus rien. Marcellin le souleva, lui fit faire quelques pas comme un somnambule. Et il continuait à crier : « Souvenez-vous, très douce Vierge Marie. Souvenez-vous que vous êtes notre Mère. » Mais les cris, si forts fussent-ils, s’étouffaient dans le hurlement de la bise.

    « Animé de cette confiance, je cours vers vous, ô Vierge des Viergcs, ô ma Mère. Souvenez-vous, souvenez-vous. » Et la bise répondait comme en écho macabre : hou, hou.

    Mais en écoutant mieux, on percevait maintenant un bruit : un aboiement peut-être. Y aurait-il une maison ? Oui, une lampe clignote dans la nuit. Quelqu’un est là, à 200 mètres. « Ô Seigneur tu es bon. Oh ! Bonne Mère, tu nous as entendus. »

    Et Marcellin avançait vers la lumière, poussant devant luí Frère Stanislas qui titubait mais reprenait une demi-conscience :

    - Où sommes-nous ?

    - Nous sommes à deux pas d’une maison. Allez, Frère Stanislas, chantez avec moi Magnificat. Et Marcellin retrouvait toute sa voix pour chanter le Magnificat. Curieuse procession dans la neige, les deux voyageurs suivant un paysan qui tenait sa lampe-à-quinquet un peu haut, heureux d’avoir sauvé deux vies humaines. Frère Stanislas sentait ses forces revenir, Marcellin chantait à pleins poumons et un chien suivait en jappant de contentement.

    Dans la cuisine où ils entrèrent, il y avait une jeune femme et une petite fille de 5 ans.

    - Oh ! mais ce sont deux prêtres !

    - Oui enfin, un prétre et un Frère qui ont voulu rentrer de Bourg-Argental à La Valla. C’est ma faute. Je me suis entêté. Je vous demande pardon Frère Stanislas, car je vous ai mis en danger de mort.

    La femme et la petite fille restaient toutes ahuries. L’homme intervint.

    - Allez maman, réveille-toi. Fais vite chauffer du vin pour ces messieurs qui sont frigorifiés. Tenez, il y a juste deux chaises. Asseyez-vous vite et chauffez-vous devant l’âtre. Vous parliez de danger de mort. Vous pouvez être sûrs que le terme n’est pas exagéré.

    Presque chaque année, à la fonte des neiges, on trouve un cadavre, quelqu’un qui s’est perdu, qui a essayé de marcher, s’est évanoui de fatigue, et voilà, Frère, ce qui pouvait vous arriver.

    - Et à moi aussi. J’aurais tenu un peu plus longtemps mais à la fin, moi aussi, je me serais évanoui de fatigue. Maintenant, faisons plus ample connaissance. Je suis l’abbé Champagnat, de La Valla, et mon compagnon, qui commence à ressusciter, est le Frère Stanislas.

    - Eh bien, moi, je suis Joseph Donnet, mon épouse Jeanne-Marie et ma petite fille Marie-Antoinette.

    - J’ai été au séminaire avec un Donnet de Bourg-Argental.

    - Oui, je connais. Nous devons bien être parents, mais je ne pourrais pas vous dire à quel degré.

    - Et comment avez-vous fait de sortir à ce moment où j’en avais tant besoin.

    - Je ne sais pas. Une inspiration. Avec la bise qui soufflait, j’ai eu envie d’aller voir s’il n’y avait pas quelque porte ou quelque fenêtre qui battait. Mais au fond, je n’avais pas vraiment raison de sortir par ce temps de chien - et mon chien n’avait même pas envie de me suivre. L’étable est mitoyenne avec notre cuisine. Je n’avais qu’à ouvrir cette porte, mais je me suis senti poussé à sortir. Vraiment, c’est le mot que je dirai jusqu’à la fin de ma vie : je me suis senti poussé. Et dès que j’ai ouvert la porte, le chien a dû vous sentir et il s’est mis à aboyer. Et alors j’ai entendu votre voix, quelque chose comme : « Souvenez-vous ». Vous devez avoir une fameuse voix, car pour couvrir cette maudite bise...

    - Eh bien ! oui, je criais le Souvenez-vous. Oh ! Mère bénie que je vous remercie !

    - Vous nous ferez la prière tout à l’heure ; nous ne l’avons pas encore faite, et ce n’est pas tous les jours que nous avons des prêtres pour la dire avec nous.

    La pendule sonna 8 heures. Mme Donnet avait réussi à enlever les souliers des deux visiteurs pour qu’ils puissent se réchauffer. L’âtre pétillait de toutes ses bûches et, dans une gamelle de fer blanc, le vin finissait de chauffer. M. Donnet, tout en causant, avait mis deux gros galets de rivière dans le four situé juste au-dessus de l’âtre et que l’on voyait encore tout rougeoyant d’avoir cuit un gros pain de cinq livres dont le parfum embaumait la cuisine.

    Il fallut faire un vrai souper. La famille avait mangé un peu avant. Il ne restait plus de soupe ; on n’avait pas le temps d’en refaire. Mais une bonne omelette, ça c’était facile. Et puis du saucisson et du fromage.

    - Et buvez vite ce vin chaud ; ça vous ragaillardira.

    - Oui, oui, Frère Stanislas, n’ayez pas peur. D’habitude, nous buvons de l’eau, mais ce soir, c’est la fête de notre résurrection. La Bonne Mère nous a sauvés. Buvons à sa santé, à sa santé éternelle.

    Marcellin entonna le Memento Rerum Conditor qu’il chantait volontiers en route. Et M. Donnet le chantait avec lui.

    - Je suis chantre à l’église. C’est moi aussi qui fais la quête le dimanche. Vous voyez que chez les Donnet, on n’est pas trop révolutionnaire. Nous avons même appelé notre fille Marie-Antoinette, en l’honneur de la reine qu’ils ont guillotinée, ces chenapans de 93. Je n’ai pas oublié non plus ce que disait mon père : " Pour notre région, une des pires choses qu’ils ont faites, c’est de nous avoir enlevé les cloches. » Depuis on n’a pas encore trouvé d’argent pour en racheter au moins une. Et vous voyez le résultat : par temps de neige, il n’y a rien pour guider les égarés. Des nuits comme celle-ci, notre sonneur aurait carillonné une heure de temps s’il avait fallu, ou plus. Et ça vous aurait orientés vers Graix.

    Frère Stanislas reprenait peu à peu ses esprits. La petite fille s’était endormie dans les bras de sa maman , et c’était M. Donnet maintenant qui servait ses hôtes sans oublier le brave chien.

    - Tiens, toutou, un morceau de biscuit. Tu mérites bien, toi aussi, d’être à la fête. Tu t’en souviendras de cette nuit. Allez ! va vite te coucher à l’écurie maintenant.

    Et M. Donnet ouvrit la porte de l’étable.

    Marcellin sortit alors de sa poche une fiole enfermée dans un cylindre de bois.

    - Ça, c’est de la chartreuse, dit M. Donnet. Le cousin, le père de l’abbé, qui est pharmacien à Bourg-Argental, m’en a payé une fois. C’est fameux.

    - Eh bien ! moi, c’est une femme de Saint-Chamond qui me l’a fait connaître. J’en emporte toujours quand je vais voir des malades, qui sont souvent des mourants. Quand je leur donne les derniers sacrements, je leur en fais prendre un peu. Ça les rend plus lucides pour leur confession, pour répondre aux prières. Mais aujourd’hui, ça nous permettra de trinquer ensemble. Et, pour Frère Stanislas, je crois bien que ça lui redonnera tous ses esprits, car on n’a pas encore entendu le son de sa voix.

    Frère Stanislas sourit et se laissa verser un petit verre.

    On prit ensuite le temps d’ une bonne prière du soir avec le Notre Père, le Je vous salue Marie, le Je crois en Dieu, le Je confesse à Dieu, les actes de foi, d’espérance, de charité et de contrition, les litanies de la Sainte Vierge et le Souvenez-vous.

    Ce fut M. Donnet qui fut le récitateur à la demande que lui en fit le Père Champagnat. Celui-ci bénit ensuite la maison, le couple qui l’habitait, la petite fille et celui ou celle qui allait venir, car Jeanne Marie était enceinte.

    - Nous pourrions ajouter un De Profundis, dit encore M. Donnet, pour mes deux épouses. Je me suis marié, íl y a six ans. J’avais alors 19 ans. Ma première femme m’a donné cette enfant et elle est morte elle-même trois ans plus tard.

    Je me suis remarié un an plus tard. Ma seconde épouse m’a donné un garçon qui est mort âgé d’un mois. Et sa mère est morte un an et demi plus tard.

    Alors l’année passée, je me suis remarié, et je pense bien que votre bénédiction va maintenant nous donner à tous la santé, à ceux qui sont là et à ceux qui viendront.

    Il ne put en dire davantage, car il pleurait à chaudes larmes, et il avait dit toute la dernière phrase en sanglotant.

    Mme Donnet n’avait pas perdu son temps. Pendant le repas, elle avait refait le lit de la cuisine. Elle y avait introduit deux grosses pierres qui étaient restées dans le four toute la journée et qu’elle avait enveloppées d’un linge.

    - Vous prendrez ce lit et je pense que vous arriverez à vous y réchauffer. C’est un lit-clos.

    - Oh ! je connais bien ça. Je suis de Marlhes. Et nous sommes à la même altitude qu’ici. Alors forcément, on se protège de la même façon. Mais où irez-vous coucher ?

    - Au-dessus, au grenier, nous avons un autre lit que nous utilisons surtout l’été.

    - Alors pour nous réchauîfer nous, vous allez, vous, avoir froid.

    - Non, mon mari a mis tout à l’heure dans le four deux autres pierres qui commencent bien à être chaudes elles aussi. Et puis, avec une couverture piquée et un bon édredon, nous ne craignons rien. D’ailleurs, ce grenier est au-dessus de l’étable, et cela aussi amène de la chaleur.

    M. Donnet remit des bûches dans l’âtre pour que le feu puisse encore favoriser le sommeil de ses deux hôtes et, aussi, pour que leurs chaussures et leurs souliers finissent de sécher.

    Il était 9 heures quand ils se mirent au lit en bénissant Dieu et sa sainte Mère.

    Note

    (1) Ancien nom de la grippe.

    Le 14 novembre 2016 à 18h16
  • A noter qu’une mésaventure presque identique est arrivée à l’un des autres saints du Pilat, Régis. Mais, lui, il avait dû prier avec moins de convictions puisqu’il contracta une pneumonie et mourut quelques jours plus tard.
    Amen !

    Le 14 novembre 2016 à 18h29
  • Chez moi aussi même problème, mais l’oeil est quand même habitué à transformer quasi-automatiquement.

    Le 14 novembre 2016 à 18h40
  • Il suffit de changer l’affichage et passer de unicode à occidental (avec Firefox)

    Le 14 novembre 2016 à 18h57
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