Traversée Mont Charvet (2809m) - Dents Rouges (2925m)

Difficulté :
Difficile
Dénivelé :
1200m
Durée :
1 jour

Une bambée solitaire dans les rochers sur la crête frontière de la Tarentaise. Sauvage et spectaculaire, mais long et éprouvant. – Auteur :

Accès

Parking de Pierre Giret (1750m). Un autre parking est disponible près de la centrale électrique. Depuis Ste-Foy-Tarentaise, prendre la D84 vers la Masure et le Miroir. À la Masure, prendre la petite route à droite qui passe devant l’église et monte vers le Plan du Pré, le Crot, la Savonne.

Les infos essentielles

  • Carte : Les Arcs 3532 ET au 1/25000.
  • Altitude départ : 1750m Arrivée : 2925m (+ nombreuses traversées, montées et descentes)
  • Horaire total : > 10h
  • Type de terrain : arêtes rocheuses, blocs, pierriers
Sensibilisation

Le milieu que vous traversez durant cette randonnée est fragile. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Rapportez vos déchets et ramassez ceux que vous trouverez. Vous soutiendrez ainsi le mouvement KeepTheMountainsClean, une initiative Altituderando !

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Itinéraire

Suivre la route qui monte à la Savonne. Après le torrent et avant la Savonne, prendre à gauche le sentier qui monte vers le col du Retour et le passage de la Louïe Blanche. On arrive à un grand replat à 1850m, le traverser en direction des ruines de Jourdan, puis continuer dans la même direction, N-N-E, attaquer la pente, traverser des grandes dalles rocheuses et arriver sur le chemin horizontal qui vient de la Vacherie d’en-Bas.

À proximité de l’endroit où l’on est arrivé, ce sentier comporte un virage avec un gros rocher côté amont. La sente qu’il faut prendre démarre derrière ce rocher en direction N, elle est peu marquée au départ. Elle s’élève progressivement dans des pentes très raides d’herbe et de rochers.

Plus haut, on traverse une gorge terreuse, très ravinée, assez peu commode, puis on pénètre dans le bas du vallon du Charvet, très sauvage. Remonter tout le vallon, entre des bosses rocheuses à gauche et les impressionnantes aiguilles du Charvet à droite. Il vaut mieux se tenir sur la gauche afin d’éviter autant que possible le chaos de blocs du fond du vallon.

Parvenir à un grand replat sur la frontière, entre la Tête du Charvet à gauche et le mont Charvet à droite. Effectuer un mouvement tournant vers la droite pour atteindre la crête à l’est du mont Charvet (c’est la Petite Arête des Dents Rouges). Suivre ensuite la crête jusqu’au sommet du mont Charvet, ou bien passer sur des vires en contrebas. La fin est un peu vertigineuse mais sans problème.

Depuis le sommet, revenir sur la Petite Arête des Dents Rouges et la suivre vers l’est. Si l’on veut la suivre jusqu’au sommet, il faut faire de l’escalade. Sinon, il faut basculer dans le versant sud dès que possible, et suivre l’arête en contrebas dans le pierrier. Dans tout ce secteur, il n’y a aucun balisage et la recherche de l’itinéraire peut prendre beaucoup de temps.

Il faut traverser le pierrier vers l’est en se rapprochant le plus possible du pied des parois des Dents Rouges, puis remonter le dernier couloir qui mène à gauche du sommet (donc à l’ouest de celui-ci). Reprendre ensuite l’arête à droite et escalader les blocs jusqu’au sommet des Dents Rouges. Si l’on prend l’avant-dernier couloir, on y arrive aussi, mais cela rajoute un parcours très pénible dans les blocs sur l’arête.

Descente :

Suivre l’arête direction N-E. Au début, il faut faire un détour par la gauche, versant N, par un passage un peu exposé. Ensuite, descendre sur l’arête à travers les blocs jusqu’au col du Tachuy ; la descente est fastidieuse mais le cadre toujours splendide, face aux Assalys.

Du col, suivre le chemin balisé qui descend sur le lac du Petit et la Sassière ; la descente est longue et le terrain toujours rocheux. À la Sassière, suivre à droite le bon chemin qui ramène aux Mollettes puis à la Savonne. Descendre la route jusqu’à Pierre Giret.

Pour la petite histoire

J’ai fait cette course le 4 août 2008. Ce jour-là, le long trajet en voiture le matin, une condition physique très moyenne, la pénibilité du parcours dans les blocs, la recherche de l’itinéraire entre les deux sommets m’ont fait prendre beaucoup de retard, et le soir tombait lorsque je suis arrivé au col du Tachuy. Je marchais de plus en plus vite, mais la nuit m’a rattrapé sur un replat vers 2200m, au niveau de la traversée du torrent, dans un chaos de blocs impressionnant.

Impossible de trouver la suite du balisage, trop dispersé sur les rochers. La lampe de poche ne m’était d’aucun secours. Je suis revenu plusieurs fois sur mes pas pour essayer de retrouver le chemin perdu, mais je revenais invariablement au bord du torrent, impossible à traverser.

J’ai dû finalement me résoudre à passer la nuit sur place en attendant le petit jour. Le téléphone portable était évidemment inopérant dans ce creux isolé du monde. Pour le reste, pas de problème, le temps était clément, le ciel voilé, la nuit pas trop froide. J’avais des vêtements chauds, du pain, des biscuits et encore un litre d’eau. J’ai somnolé sur une pierre plate en pensant à ma famille rongée par l’inquiétude.

Le lendemain vers les 5 heures et demie, j’ai pu repartir, trouver le point de passage du torrent, assez éloigné de l’endroit où j’avais échoué, et redescendre à la Sassière. Un peu plus loin, j’ai vu arriver une fourgonnette de la gendarmerie de Bourg-Saint-Maurice montée à ma recherche ; j’ai rassuré les gendarmes sur mon sort, ils voulaient absolument me ramener à ma voiture, mais j’ai refusé : mon honneur de montagnard était en jeu...

Ensuite, quelques coups de téléphone, un retour en voiture un peu pénible, une bonne sieste, et tout est rentré dans l’ordre. J’ai regretté d’avoir dérangé inutilement les gendarmes, mais surtout d’avoir fait passer une nuit sinistre à ma famille, qui a imaginé le pire pendant quelques heures.

Pour le reste, je relativise les choses : depuis plus de 30 ans que je cours les montagnes, c’est ma première mésaventure, cela aurait pu être pire ! Certes, ce jour-là, le morceau était un peu gros pour moi, j’ai eu les yeux plus grands que les jambes... À refaire peut-être un jour, en couchant au refuge du Ruitor !

. Dernière modification : 10 octobre 2022 (Avertissements et Droits d'auteur)

Auteur :

Réagissez !

  • Un beau retour d’expérience ; comme on en lit pas assez souvent ; qui enrichit le topo.

    Le 26 juillet 2011 à 14h30
  • J’au vécu la même expérience le 07 09 2009 sous le Sue dans les Ecrins, d’ailleurs voir ma sortie de cette date sur Altituderando et Biv’

    Le 26 juillet 2011 à 16h42
  • On s’en souvient Patrice ! Voici le lien pour les autres : https://www.altituderando.com/sortie208

    Le 26 juillet 2011 à 18h04
  • eh bé ! Quelle aventure ! Plus classiquement, j’ai fait le circuit Pierre Giret -> Col de la Louie Blanche -> Bella Comba -> Col Du Tachuy -> Pierre Giret. Mais en observant effectivement la Pointe Rousse et la tête du Charvet à l’arrivée sur le Col de la Louie Blanche et les Oeillasses et la Dent Rouge à l’arrivée sur le col de Tachuy.
    Une belle sortie !

    Le 8 août 2016 à 20h59
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