Traversée des Crêtes de la Tête de l’Estrop (2961m) par le Laverq, Roche Close (2739m), le pic des Têtes (2662m) et le Puy de la Sèche (2820m), en hivernale

Difficulté :
Alpinisme F
Dénivelé :
2000m
Durée :
3 jours et plus

Traversée des crêtes occidentales du Massif de l'Estrop en conditions hivernales. Un parcours d'arête aérien de plusieurs jours qui réserve des vues splendides dans une ambiance haute montagne et qui devrait réjouir les amateurs d'alpinisme des Alpes de Haute Provence. – Auteur :

Accès

Par la route D 900 en direction de Barcelonette, tourner à droite au village du Martinet et prendre la direction du Laverq. S’arrêter un kilomètre avant le village des Clarionds au parking dit de l’ancienne scierie sur la droite.

Précisions sur la difficulté

Alpinisme niveau F, bien sûr, à interpréter selon les conditions.
Passages rocheux au plus en III.

Avertissements de dangers

  • Le manteau neigeux doit impérativement être stabilisé.
  • Course engagée dans du terrain "haute montagne".
  • Expérience alpine obligatoire ; il faut avoir de l’aisance en terrain mixte ainsi qu’un minimum de sens de l’itinéraire. Nombreux passages raides et vertigineux, corniches, rochers enneigés et verglacés que l’on doit escalader les crampons aux pieds. C’est un parcours alpin de difficultés comparables à celles de la voie normale du Pic Coolidge aux Écrins.
  • Quelques échappées sont possibles vers le nord en cas de mauvais temps.
  • Le Mistral peut rendre la course éprouvante et difficile.

Les infos essentielles

  • Carte IGN : Seyne Chabanon Grand-Puy Tête de l’Estrop - IGN 3439ET
  • Altitude minimum : 1380m
  • Altitude maximum : 2961m
  • Distance : environ 25km
  • Horaires : comptez plusieurs jours pour la boucle complète
  • Balisage : probablement recouvert de neige sur la majeure partie du parcours !

Précautions

  • Attention aux conditions d’avalanches.
  • Prendre en compte la longueur de la course ; bien anticiper la météo et les possibilités d’échappatoire, le retour dans la vallée pouvant s’avérer fastidieux en cas de gros mauvais temps,
  • Compte tenu de son niveau de difficulté, un alpiniste suffisamment expérimenté doit pouvoir réaliser la course en solo dans des conditions de sécurité correctes, se méfier tout de même par fort enneigement.

Matériel à prévoir

  • Crampons et piolets impératifs en Hiver ou au Printemps.
  • Eventuellement corde de 30 m, sangles, baudrier, casque, un jeu de coinceurs pour sécuriser les passages. Penser aussi au matos de recherches avalanches.
  • Prévoir un matériel de bivouac adapté, tente comme duvet. le Mistral peut souffler fort sur les crêtes et la température descendre à -20 degrés.
  • Les raquettes peuvent se révéler utiles par fort enneigement mais attention au poids du sac. À l’époque, compte tenu du faible enneigement, j’ai préféré m’en passer.
  • Prévoir nourriture et réchaud en conséquence de la durée de la course. La durée dépend bien sûr des conditions, compter au moins deux bivouacs. De mauvaises conditions ainsi que des difficultés d’assurage dans certains passages peuvent facilement faire doubler les horaires.
Sensibilisation

Le milieu que vous traversez durant cette randonnée est fragile. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Rapportez vos déchets et ramassez ceux que vous trouverez. Vous soutiendrez ainsi le mouvement KeepTheMountainsClean, une initiative Altituderando !

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Itinéraire

Du parking au col la Pierre

Du parking rejoindre le sentier qui traverse le torrent et part vers le sud en direction du col de Vautreuil par le ravin du col de la Pierre.

Remonter le sentier ou les pentes de neige du ravin jusqu’à une altitude de 1800 m pour obliquer sur la droite vers l’ouest et gravir les pentes plus raides qui mènent au vallon puis au col la Pierre, entre le dos de Chameau et la Mournière. Bons emplacements de bivouacs.

Du col la Pierre au pic des Têtes

La traversée de Roche Close ne doit pas être entreprise à une heure trop tardive pour ne pas risquer d’être surpris par la nuit sur les crêtes ; aucune échappatoire de part et d’autre, et pas d’emplacements de bivouacs corrects avant le pic des Têtes.

Itinéraire évident : du col, s’élever dans les pentes vers le sud sous la cime nord de Roche Close en tirant vers la gauche pour gravir le grand couloir raide qui rejoint la crête, (35 à 40 degrés sur 100 / 150 m, corniche parfois gênante), puis suivre l’arête vers l’ouest jusqu’au sommet nord. L’arête vire plein sud, la suivre jusqu’au sommet, (passages aériens, faire attention aux éventuelles corniches).

  • Si la corniche rend la sortie du couloir infranchissable, il doit être facile de gravir le sommet nord en prenant son arête est intégralement par son début vers 2200m.

Poursuivre plein sud ; l’arête redescend et devient rocheuse. La suivre tantôt près du fil, tantôt par la droite ou par la gauche sur plusieurs centaines de mètres (passages exposés et vertigineux, verglas, garder les crampons).

  • Attention : usage de la corde malaisé voire difficile sur ces crêtes horizontales en mauvais rocher ; vérifier attentivement la fiabilité des relais et la solidité des points d’assurage pour réduire les risques d’une chute dangereuse.

Rejoindre le col des Têtes. De là, poursuivre l’arête qui devient facile jusqu’au pic des Têtes, bivouac possible.

Du pic des Têtes au Puy de la Sèche

Du pic des Têtes, revenir vers le nord est et s’engager dans le passage d’escalade qui descend vers le versant est ( chaînes, l’abondance de neige ou le verglas peuvent rendre le passage délicat).

  • Si la descente du pic des Têtes se révélait trop difficile, on peut tenter de descendre par le versant est du col des Têtes plus au nord (chaînes)

Descendre sur le plateau (attention aux pentes raides exposées au soleil en fin de matinée), rejoindre la crête vers le sud qui surplombe le ravin de Galèbre et la suivre au mieux pour rejoindre le puy de la Sèche (facile, finale de l’arête à 35 degrés, attention aux corniches éventuelles) en profitant des vues sur le sommet du Tromas et l’impressionnante face ouest du Puy de la Sèche.

  • Echappatoire éventuelle en cas de mauvais temps en redescendant le vallon de Vautreuil jusqu’au parking, attention au passage des barres rocheuses de Vautreuil vers 2200 m.

Du Puy de la Sèche à l’Estrop

Du puy de la Sèche, poursuivre la crête vers l’Est large et facile au début, puis plus rocheuse et plus effilée. Le grès d’Annot fait son apparition, les difficultés rocheuses également. Poursuivre par le fil approximatif de l’arête en escaladant les nombreux rochers par leur point faible en passant au mieux à gauche ou à droite, l’itinéraire n’étant jamais bien difficile à trouver. Assurage à la corde facile, les barres de grès à franchir n’étant jamais bien hautes, difficultés comprises entre II et III. Comme toujours, attention aux corniches par fort enneigement.

  • Bonnes échappatoires en versant nord qui rejoignent l’itinéraire classique du Laverq sous le col de Vautreuil.

La crête se redresse à l’approche du point 2927. On l’atteint dans une ambiance "haute montagne". Redescendre facilement jusqu’au col coté 2848, (col Millet appelé aussi col du Glacier, crédit Paul, Altitude rando) au pied de la Tête de l’Estrop.

  • Échappatoire éventuelle vers le nord dans des pentes raides (45 degrés)

Poursuivre sur la crête. Une grande barre de grès verticale qui barre la route se contourne par la droite (versant Sud). Longer la barre sur une cinquantaine de mètres ; un raide couloir neigeux sur la gauche ramène sur le fil de l’arête. De là, gagner la Tête de l’Estrop en franchissant au passage les derniers ressauts rocheux. Emplacements de bivouac en contrebas de l’arête.

Descente

Descendre L’Estrop par l’itinéraire classique d’hiver, prendre la pente de neige qui descend vers l’est, passer versant nord en prenant sous les barres puis prendre la direction plein nord et rejoindre les Eaux Tortes.
De là, obliquer vers la gauche et rejoindre l’itinéraire du Laverq au col de Vautreuil, puis le fond de la vallée ou l’on retrouve le Laverq puis le parking de départ.

  • La descente vers le sud sur le refuge de l’Estrop pour rejoindre Prads par l’itinéraire d’été du refuge est à déconseiller en hiver.

. Randonnée réalisée le 1er février 2000

. Dernière modification : 17 décembre 2020 (Avertissements et Droits d'auteur)

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Afficher les commentaires précédents (8).
  • Bravo pour ce beau topo ! Et en particulier pour l’arête W de l’Estrop qui est totalement inconnue , je cherchais justement un topo de cette voie, tu donnerais quelle cotation à cette arête stp ??

    Le 4 mai 2018 à 12h32
  • F, pas plus. A part quelques endroits, c’est une arête peu inclinée plutôt large parcourue de barres de grès de quelques mètres, et on a tout le loisir de choisir à droite à gauche l’endroit où ça passe le mieux. C’est du petit III. On a un peu l’impression de faire du bloc...Du puy de la Sèche à l’Estrop, pour quelqu’un qui sait grimper, ça passe en solo sans problème en aller-retour dans la journée, même en mixte avec les crampons.

    Le 4 mai 2018 à 13h44
  • Correction : je voulais dire, en été, ou au printemps quand la neige porte, et avec une bonne caisse, on peut faire l’AR Mariaud (Saume-Longe sur IGN) / Puy de la Sèche/Estrop dans la journée en partant tôt, 1500 m de dénivelé.

    Le 4 mai 2018 à 14h44
  • MAGNIFIQUE !
    Pour connaitre un peu le coin ,la traversée
    de Roche Close n’est pas une mince affaire !
    Si tu cherches quelqu’un pour t’accompagner ,fait moi signe ! Bravo !

    Le 4 mai 2018 à 21h01
  • Superbe, très belle course, j’étais sur l’Estrop hier, ce coin est toujours aussi "magique"

    Le 6 mai 2018 à 08h44
  • Bonjour Alain,
    J’ai lu avec un grand intérêt la description de cet itinéraire exceptionnel sur les crêtes de ce massif. Il me semble nécessaire de préciser un point clé de l’ascension entre le col Millet et la tête de l’Estrop. Quand tu dis : "Une grande barre de grès verticale qui barre la route se contourne par la droite (versant Sud). Longer la barre sur une cinquantaine de mètres ; un raide couloir neigeux sur la gauche ramène sur le fil de l’arête. De là, gagner la Tête de l’Estrop en franchissant au passage les derniers ressauts rocheux. Emplacements de bivouac en contrebas de l’arête."
    Je pense que je connais l’endroit. En voici une photo prise en juin : https://www.altituderando.com/Tete-de-l-Estrop-2961m-variante-Nord
    Peux tu détailler ton itinéraire, une fois au collu devant l’éperon ?.
    merci a+

    Le 7 mai 2018 à 09h50
  • le lien n’est pas sur la photo, je voulais parler de la photo 5 , mais d’autres de ce topo illustrent également ce passage.

    Le 7 mai 2018 à 09h52
  • C’est bien le couloir décrit sur la photo 5
    https://www.altituderando.com/IMG/jpg/6/5/2/IMG_1919.jpg
    Arrivé devant la barre tu longes la paroi , elle s’interrompt au bout d’une cinquantaine de mètres et le couloir sur la gauche est évident.
    Le début de cette barre est bien visible depuis la face nord pile sous l’inscription "montée sous la face sud est"
    https://www.altituderando.com/IMG/jpg/8/7/0/face_nord-1.jpg

    Le 7 mai 2018 à 10h28
  • OK, pas de problème pour le couloir, mais c’est après. Une fois le couloir franchi, tu rejoins un petit collu, et après ?
    Je ne vois que 3 possibilités : - franchir directement l’éperon ; - contourner par la face nord (mon itinéraire "variante nord" ; -contourner par la droite, en face sud (plaques fréquentes). A+

    Le 7 mai 2018 à 10h36
  • Difficile de donner un itinéraire strict, on a le choix de pas mal de passages possibles dans ces barres.
    En été j’étais passé pas loin de l’éperon pour corser un peu, 3+ / 4-

    Le 7 mai 2018 à 11h09
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