Sortie du 17 avril 2018 par Pascal Pointe de Marcelly (1999m) par Sommand et les crêtes

Premier jour de grand beau anticyclonique de ce printemps, avec juste quelques humbles cumulus sur les crêtes l’après-midi. Assez chaud pour la saison.

Le début du printemps, saison un peu ingrate pour la randonnée... Non pas que les conditions soient mauvaises, mais la chaleur revenue qui inciterait à monter vers les sommets altère fortement la neige encore bien présente en altitude, la rendant lourde et soupeuse augurant de marche pénible dans une purée sans consistance et de pieds détrempés quelles que soient les chaussures utilisées, sans parler des dangers de coulées dans les pentes qui chauffent... Ou alors, s’accommoder d’horaires très matinaux incompatibles avec les couchers de soleil...

Il reste cependant des options permettant de se faire plaisir durant l’après-midi, à condition de bien choisir l’objectif en fonction de l’enneigement et des conditions du jour... Les crêtes dominant Praz-de-Lys entre la Pointe de Perret et celle de Marcelly fait partie des classiques printanières généralement accessibles à cette époque, la condition étant que le contournement du ressaut de la Penaille, sentier facile mais exposé traversant un très raide couloir herbeux face sud, soit déneigé.

Départ vers 16h de Roche Palud, montée rapide par les pistes de ski partiellement enneigées. Le début de la crête montant à la Pointe de Perret est déneigée, mais sa partie supérieure est encore enneigée et ourlée de grosses corniches qui avec la chaleur ne sauraient tarder à se casser la figure. Montée sans trop de difficultés malgré la neige soupeuse, on chaussera les raquettes pour la crête sommitale.

Les raides pelouses du versant sud dominant la vallée du Giffre sont assez déneigées, mais par contre en versant nord sous la Pointe de la Couennasse, les habituels champs de vernes ont laissé place à une pente de neige uniformément blanche, augurant de pas mal de mètres de neige. Poursuivons, et voyons voir ce que ça donne...

Grosse neige sous la Penaille, mais heureusement le raide sentier de contournement est sec. Il y a juste une petite traversée de quelques mètres couverte de neige pour remonter vers la crête, qui sera rapidement dégagée à coups de piolet.

On poursuit la crête en direction de la Couennasse. C’est la partie la plus esthétique de la balade, la crête ourlée de neige donnant l’allure d’une course de haute montagne. La crête est vierge de toute trace, si ce n’est celle des chamois. Elle se parcourt facilement malgré la neige inconsistante, même si un peu de prudence est demandée sur certains passages étroits. Pas trop de corniches sur cette partie de la crête, même si par prudence on s’écartera du fil sur certaines sections douteuses.

18h, Pointe de la Couennasse. Inutile de poursuivre vers Marcelly, la neige interdisant encore la montée du pas de l’Ane dans des conditions raisonnables. On profitera du paysage ici, contemplant la crête parfois ourlée de grosses corniches, et du contraste saisissant de la topologie du lieu entre ses versions "hiver" et "été"...

Après une belle pause, retour vers la Pointe de Perret par le même chemin, pour y arriver juste avant le coucher du soleil. Puis retour tranquille à la nuit tombante. Fin de descente en belles glissades sur les pistes de ski désertées, et fin de la balade vers 21h.