Sortie du 30 juillet 2018 par bibox Pic d’Anie (2504m) par Labérouat

En montant par le petit village de Lescun vers le départ du refuge de l'Abérouat, on ne peut que constater la beauté de la vallée d'Aspe et du cirque dans lequel on se trouve. Dépaysement assuré dans un immense désert karstique, les Arres d'Anie. J'ai effectué, pour cette sortie, une boucle par la station de la Pierre Saint-Martin ; le superbe GR10 passant par les Pas de l'Osque et d'Azuns pour revenir.

Itinéraire, carte // Fiche topo

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Conditions météo

Beau temps, chaud avec un peu de vent.

Récit de la sortie

Je suis arrivé la veille au soir à Lescun, petit village perché. Je découvre pour la première fois les Pyrénées et mon impression est de suite fidèle à ce que l’on peut imaginer quand on vient des Alpes. Loin de l’agitation que je finirai par trouver vers Cauterets, ici en Vallée d’Aspe, c’est la tranquillité qui règne.

En laissant les centres commerciaux de Oloron Sainte-Marie derrière moi, je pensais trouver de quoi me restaurer sur la route ensuite mais peine perdue. À Lescun, même si les parkings étaient remplis, tout comme semblaient l’être les gîtes étapes ; pas de restaurants ouverts.

Bon, je sors mon réchaud et une boîte de conserve. Il est 21h. Je roule ensuite, dans un brouillard pas possible, jusqu’au refuge de l’Abérouat en espérant passer la nuit en compagnie de camping-cars ou autres voitures aménagées pour dormir mais personne. Je n’aime pas trop ça alors je redescends à Lescun me trouver un coin.

7h00 du matin. C’est parti à travers la belle forêt encore un peu sombre ; je prendrai des photos au retour avec plus de lumière. Le sentier est facile et monte peu jusqu’à l’orée.

Dans l’alpage, la pente se redresse, sous les Orgues de Camplong, pour atteindre la cabane du Cap de la Baitch. Derrière moi, au loin, j’aperçois le Pic du Midi d’Ossau, seul sommet du secteur que je connaisse déjà en cette première sortie pyrénéenne. Ce ne sera pas le cas bien longtemps car il m’est un vrai plaisir que d’apprendre les noms des montagnes sur la carte et de les identifier durant mes randos en essayant de les retenir.

À partir de là et jusqu’au lac d’Anie, j’ai vraiment peiné. Je ne sais pas si la fatigue était due à la longue route à travers la France pour venir jusqu’ici ou le fait de ne pas avoir bien dormi aussi mais j’ai peiné. Il faut dire aussi que l’on avale près de 350m de dénivelé dans cette courte portion.

Le petit lac n’a plus d’eau dans cet univers calcaire en cette fin juillet. Le ton est donné car la suite va se situer dans un décor bien plus sec encore, du moins en surface. En visant devant nous directement la base du Pic d’Anie, on va grimper par delà les lapiaz fissurés pour atteindre une croix blanche non répertoriée avant de rejoindre le versant ouest de la montagne.

Le sentier normal de montée, bien tracé d’abord dans un pierrier sous les verticales falaises du Pic, va faire une spirale en escargot pour nous mener au sommet. Ou plutôt s’enrouler telle une crosse de fougère. On domine le désert karstique des Arres d’Anie.

Deux ou trois courts passages demandent de sortir les mains et d’effectuer de petites grimpettes faciles.

En versant sud, le vent souffle fort et après une pause pour ingurgiter une barre de céréales et profiter du panorama, je pars à l’assaut du final. Il ne sera pas trop long et j’atteins le Pic d’Anie (2504m) à 9h30. Bah finalement, j’ai bien avancé !

En haut, il y avait déjà un groupe d’une quinzaine de personnes et par la force des choses, je suis repoussé un peu en contrebas, sur l’antécime pour admirer le paysage. Pas de 3000m aux alentours dans cette partie, la plus occidentale des Pyrénées. Par delà les crêtes toutes proches, l’Espagne. En Navarre, on trouve des pics emblématiques aux noms fabuleux tel La Table des Trois Rois (2421m).

La mer de nuages domine les plaines au pied du massif pendant ma descente jusqu’au col des Anies. Il faudra avoir encore les pieds habiles pendant un bon moment car je n’en ai pas fini des lapiaz.

En me dirigeant vers le haut de la station de la Pierre Saint-Martin, le GR parcours les Arres d’Anie dans un petit canyon truffé de gouffres et de grottes, véritable labyrinthe sculpté par l’eau. J’avance doucement, les yeux rivés par terre pour ne pas me faire une cheville.

Des pâturages ! Enfin, cela faisait un moment. Je me retourne pour admirer le désert karstique bien content d’en avoir fini et le Pic d’Anie qui semble gigantesque depuis l’ouest. Je me dirige vers le Pic d’Arlas (2044m) qui ne manque pas d’attirer mon regard de par sa forme pyramidale. Un phare tranquille qui marque le point le plus éloigné de ma voiture sur cette sortie.

Il faut donc me diriger vers l’est pour rentrer et le chemin est encore long. Je descends d’abord sur les cabanes de Pescamou (1767m). Ma carte indique de descendre encore un peu vers la station avant de récupérer le GR10 mais un satané panneau m’induit en erreur indiquant Lescun par les pistes. Je n’ai toujours pas compris ce panneau à ce jour en y repensant.

Après 1km à monter comme une brute, je me rends compte de ma bévue. Trop tard, je continue jusqu’au télésiège du Soum Couy, rejoint à environ 2100m d’altitude avant de redescendre entièrement la piste rouge et retrouver le GR10, non sans avoir envisagé et testé quelques raccourcis folkloriques avant...

À partir de ce point, le reste est magnifique et verdoyant. Je me crois de retour en Chartreuse. Je m’énerve parfois à rater la trace du sentier et descendre trop bas car ça m’arrive trop régulièrement. Le Pas de l’Osque est ludique mais offre surtout une bonne occasion de s’arrêter pour contempler. Le Pas d’Azuns, c’est la même chose en plus spectaculaire. Je fais court ici mais pourtant c’est certainement la partie la plus belle et agréable de la sortie. Voir dans les photos en dessous !

Je boucle le tour de retour à la cabane du Cap de la Baitch pour suivre le même trajet qu’au début afin de rejoindre ma voiture non sans avoir bien bu à la fontaine et profité d’un énième arrêt en compagnie des vaches, cette fois. Au programme, lecture de mon guide sur la flore en montagne et une inspection de la carte IGN sur les détails du parcours accompli.

Photos dans la forêt. Retour au refuge. Je commande un soda et le gardien, un peu bourru, me dit que notre agitation des Alpes, il faut bien la garder pour nous. Autre montagnard béarnais, le patron du très sympathique petit camping, trop peu rempli, en Vallée d’Ossau dans lequel j’ai passé les jours suivant, n’était pas franchement de cet avis.

. Randonnée réalisée le 30 juillet 2018

. Dernière modification : 11 août 2018 (Avertissements et Droits d'auteur)

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