Sortie du 13 septembre 2018 par Antoine Sommet de Pierre Blanche (2106m) par le Pas de la Ville et le Pas de la Posterle

Du soleil, quelques cumulus accrochés au faces Est, pas de vent.

Encore une fin de nuit sans sommeil, l’approche de la fin des vacances surement. Il ne me reste qu’à me lever et enfiler mes chaussures, je déciderais de mon point de chute sur la route. Tous les copains sont au charbon, alors je n’ai personne à inviter, en plus il est tôt alors je risque fort d’être mal accueilli. En descendant de mes coteaux de Belledonne, les falaises du Vercors m’inspirent, je prends donc la direction de Gresse-en-Vercors pour envisager de monter au Grand Veymont.
Dans ma hâte, je m’aperçois que j’ai oublié mes friandises pour le parcours … tans pis pour moi, ça ne sera ni la première, ni la dernière fois que je randonnerais sans manger.

Le soleil inonde copieusement les faces Est ce matin, le ciel est clair comme de l’eau de roche. Je branche la respiration et m’engage sur le sentier. Objectif débile du jour : mettre moins d’une heure pour atteindre le Pas de la ville. 3,2 km pour 675m. De temps en temps, cela fait du bien de se mettre dans le rouge, pas dans le vin hein !
Je dévore le sentier à pleins poumons, et l’exercice m’amuse presque. Du moins jusqu’à ce que je sorte de la forêt. La chaleur me tombe dessus et je suis forcé d’admettre que le trail, ça n’est pas pour les gens qui boivent autant de bière que moi. Je réduis le rythme et arrive au pas de la Ville en 1h03 suant comme une vache. D’ailleurs, je n’ai jamais compris d’où venait cette expression « Suer comme une vache »

Courte pause, je cherche les bouquetins des yeux mais ne les trouve pas. Les candidats au Grand Veymont semblant nombreux aujourd’hui, je m’oriente vers un sommet moins fréquenté mais non moins esthétique, la Pierre Blanche. Le Grand patron du Vercors attendra des jours plus calmes.
Après quelques pas davantage verticaux qu’horizontaux, me voici sur la crête qu’il ne me reste qu’à suivre jusqu’au sommet. Sommet jouant à cache-cache avec les quelques cumulus remontant des pentes Est. Les contrastes de couleurs sont saisissants, je m’arrête donc ici et là pour quelques photos-souvenirs.
2 gros bouquetins trônent là-haut alors je les contourne largement pour ne pas les déranger, ils sont chez eux et c’est toujours un peu malvenu d’entrer dans le jardin de quelqu’un qui y fait la sieste sans y avoir été invité.

Les jambes et le cardio ayant bien travaillé depuis 1h30, il est temps de faire travailler l’adresse. Je décide de descendre par le Pas de la Posterle, comme le décrit le topo que je découvrirais après coup.
Une fois au pas, l’itinéraire ne m’inspire absolument pas, c’est raide partout, en herbe ou en cailloux. Mais un joli cairn invite à passer par là alors je me lance. Je ne me rappelle pas avoir un jour descendu une pente herbeuse aussi raide et mal-commode. Si je glisse, c’est sûr, je fini en bas dans le pierrier pour nourrir les vautours et les statistiques de la FFME. Je m’applique donc à ne pas glisser mais comme je m’applique mal, je glisse quand même un peu.
Me voici en bas des pentes herbeuses et en haut du pierrier, il s’agit maintenant de faire attention aux malléoles.
Mais forcément lorsqu’on est chaussé comme Kilian Jornet, un pierrier pareil, ça n’est pas agréable à descendre. Mauvais choix stratégique concernant les chaussures. En même temps, je partais pour le Veymont à la base.
Du bas, je me dis que ce terrain est davantage adapté aux bouquetins souhaitant passer à l’Ouest qu’au randonneur.
La pente s’adoucit et je retrouve le haut des pistes de Gresse-en-Vercors. Il ne me reste plus qu’à rebrancher le cardio pour rentrer à la voiture en trottinant.

Encore une belle sortie improvisée sur le calcaire vercorien (ça se dit ça ?)