Sortie du 25 octobre 2018 par Randorama74 Dent de Barme (2756m) par la Vogealle et le versant sud

Terrain très sec, sauf dans le Pas du Boret (comme souvent). Beau temps avec une couverture nuageuse très légère. Vent sensible en altitude et températures un poil fraîches au départ (1°).

La météo annonçant le retour du mauvais temps pour ce week end, j’avais bien envie de me faire une dernière belle randonnée pour profiter de cet automne magnifique. L’objectif du jour sera la Dent de Barme, belvédère réputé situé au fin fond du Cirque du Fer-à-Cheval. Encore une bonne bavante à priori, mais cette fois-ci pas de terrain labellisé "Haut-Giffre". Le topo indiquant qu’il n’y a pas de traces dans la partie finale, je prends quand même le piolet, au cas où.

Départ à 8h20 du parking où il n’y a qu’une seule voiture. Le temps est radieux et le Tenneverge se découpe magnifiquement sur le ciel. Le soleil est encore loin d’être levé et ça caille sévèrement. La portion plate jusqu’à la Buvette de Prazon permet de se mettre rapidement en jambes avant d’aborder la raide montée du Pas du Boret, qui est encore bien humide en ce début de matinée.

Je suis bien échauffé à l’arrivée au Chalet du Boret et enlève une couche. La suite de la montée se déroule toujours en terrain connu, mais elle me semble bien moins longue que lors de ma dernière visite à la descente du Ruan. Le soleil se lève enfin derrière le Tenneverge alors que j’arrive à proximité de la Pierre du Dard. J’arrive au Refuge de la Vogealle un peu après 10h et je n’ai toujours pas croisé âme qui vive. L’ambiance est vraiment démente avec ce silence absolu et les Dents Blanches qui se dévoilent peu à peu au fond du vallon.

Je quitte le sentier du lac pour prendre celui du Col des Ottants. Je rejoins rapidement le replat où je dois quitter le sentier pour poursuivre en hors piste vers le sommet. À gauche, le lac de la Vogealle fait un peu peine à voir. À droite, je peux voir l’arête qui monte vers le Mont Sageroux. J’avais pensé, éventuellement, à faire une traversée des arêtes de celui-ci vers la Dent de Barme. Mais je n’ai décidément pas le goût à me mettre dans des terrains à chamois aujourd’hui. On va rester sur de la rando classique.

L’itinéraire hors piste se suit très bien. Une crête herbeuse évidente remonte en direction de deux petites barres rocheuses. Il y a mêmes quelques traces. Derrière les barres rocheuses, j’atteins une petite cuvette où se trouve le lac de Sageroux. Comme du côté de la Vogealle, il ne reste quasiment rien sinon une petite flaque. À partir d’ici, le topo indique qu’il existe de multiples possibilités. Je décide de remonter les pentes à l’Ouest du lac, où un pierrier me semble plus commode à remonter que les pentes herbeuses situées immédiatement au-dessus du lac.

Le terrain est effectivement facile et assez compact. Au-dessus du lac, la pente se radoucit et le décor devient lunaire. Je poursuis ma montée en ascendance vers l’Ouest, afin d’éviter l’immense pente de pierrailles et de rejoindre une petite crête orientée au Sud-Ouest. Celle-ci est effectivement plus facile à remonter, bien que cela soit moins direct que de remonter droit dans la pente. Une fois sur la crête, je perds un peu de temps à identifier clairement le sommet. De mon point de vue, il y a plusieurs pointements rocheux qui semblent tous aussi hauts les uns que les autres. Mon GPS n’indique pas le sommet et la 3G ne passe pas pour consulter l’IGN. Montons et on verra bien.

La remontée de la dernière pente est assez fastidieuse mais moins que ce à quoi je m’attendais. J’ai connu des pentes de pierrailles plus croulantes. Une fois en haut de la dernière pente, la suite est évidente. La ligne de crête poursuit vers le Nord-Ouest en direction du sommet, bien individualisé cette fois-ci. Je désescalade prudemment le petit ressaut en rocher pourri qui barre la progression. Après le minuscule second ressaut, il ne me reste plus que la pente finale à remonter. À droite, le joli couloir Sud-Est fait forte impression. Sommet atteint à 11h40. Toujours pas de traces de vie humaine dans le secteur. Je fais une pause casse-croûte de 20 minutes. Le panorama est fantastique, notamment sur l’enchaînement des sommets du massif des Dents Blanches. J’essaye de repérer, sans vraiment y parvenir, l’itinéraire de la face Ouest du Tenneverge, réalisé par quelqu’un il y a quelques semaines. Je laisse également mon esprit se remémorer les souvenirs de la traversée Tenneverge-Ruan réalisée l’an dernier avec A_D. C’est désormais un sentiment vraiment agréable de revenir à chaque fois dans le secteur en me disant non pas "Bordel mais par où ça passe" mais plutôt "C’était vraiment génial j’ai bien envie d’y retourner un jour..."

La descente se passe sans encombre. Je croise les premiers randonneurs au refuge de la Vogealle. Cela n’arrêtera pas par la suite. Le contraste est saisissant avec ce matin. Une fois de retour à la Buvette de Prazon, c’est l’autoroute des familles en balade. Retour à la voiture à 14h30. Le parking est plein de chez plein. Encore une fois bien content de m’être levé ce matin pour profiter d’un petit moment de solitude et de calme par là-haut.

La vidéo de la journée :