Sortie du 23 septembre 2014 par Ozenn Pic de Rochebrune (3321m)

Une belle aventure dans cet univers de casses et de forteresses minérales à l'allure imprenable... Ou presque !

Itinéraire, carte // Fiche topo

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Conditions météo

Beau temps. Frais le matin, chaud dans la journée.

Récit de la sortie

Quelques jours après l’Obiou, voici un nouveau défi à relever pour moi et mon fiancé... Le fameux Pic de Rochebrune, impressionnant qu’importe d’où on le regarde. Encore l’un de ces sommets que j’ai longtemps souhaité gravir sans vraiment l’oser... Jusqu’à ce matin de septembre où nous sommes montés jusqu’au magnifique Col d’Izoard, départ de la randonnée. Premiers sur place, nous avons rapidement entamé la montée jusqu’au Col Perdu d’où notre objectif du jour s’est dévoilé dans toute sa splendeur…

Nous avons alors entamé la traversée dans la Casse des Oules, plutôt douce dans son ensemble et un peu plus raide sur la fin... Je me sentais à la fois craintive et exaltée au fur et à mesure que nous nous rapprochions du Rochebrune. L’arrivée au Col des Portes fut à la fois marquée par le ravissement à la vue de ces grandes et belles casses de chaque côté mais aussi par une certaine appréhension à la vue de cette raide montée à la brèche, première réelle difficulté. Nous en avons profité pour faire une petite pause et pour aller visiter l’Abri naturel juste au-dessus du col… Rudimentaire mais toujours mieux que rien pour s’abriter en cas de mauvais temps.

Puis nous avons entamé cette fameuse montée vers la brèche… Raide et un peu casse-figure si l’on n’y prend pas garde. Cela s’est cependant bien passé, nous avons bien suivi les indications du topo pour la direction à prendre dans ce dédale de pierres de toutes tailles… La vue sur les lieux et les Écrins, entre autres, représentait déjà un véritable réconfort. J’ai beaucoup aimé l’arrivée à la brèche, avec cette vire reliant les deux “failles”. L’ambiance haute montagne y est maximale, à la fois austère et passionnante. Vint alors le moment de choisir quelle voie nous allions emprunter pour terminer l’ascension…

Après avoir jeté un coup d’œil de l’autre côté de la brèche, où subsistait un névé de taille respectable, nous avons finalement opté pour la corde à nœuds. Ensuite, tout s’est enchaîné de façon presque naturelle… Nous n’avions pas du tout prévu de le faire (au contraire c’est le passage que nous voulions éviter) mais nous avons finalement suivi la ligne de spits. J’ai suivi mon fiancé (il semblerait qu’il ait un véritable talent pour la grimpette, un vrai chamois !), à la fois concentrée et grisée par cette progression si différente de ce que j’avais l’habitude de faire jusqu’à ce jour… Je ne sais pas si c’est quelque chose que je referai un jour mais j’en garde un excellent souvenir.

Prudents jusqu’au bout, nous avons finalement atteint le sommet, avec ses antennes et sa vue à couper le souffle sur tous les massifs environnants ! Quel bonheur… Être là-haut, face à ce paysage magnifique, avoir réussi à monter jusque-là… Encore un de ces moments uniques et magiques en montagne. Nous avons pique-niqué au sommet avant d’être rejoints par un randonneur, seul autre du jour, monté par le couloir. Il avait l’habitude de monter au Rochebrune régulièrement.

Enfin, nous avons commencé à entamer la descente… J’étais tout de même un peu inquiète de faire dans l’autre sens ce que nous avions fait à l’aller. Nous avons donc choisi le couloir cette fois. Nous avions prévu de repiquer au niveau de la corde à nœuds mais nous sommes probablement descendus trop bas et nous avons atterri juste au-dessus de la cheminée au bloc coincé ! Mon fiancé est passé le premier. De tous les passages de l’itinéraire c’est celui qui m’a mis le plus mal à l’aise. Je ne saurais vraiment dire pourquoi mais j’en ai presque fait une crise de panique ! Peut-être n’avais-je pas choisi le meilleur côté pour descendre… Ce qui est sûr c’est que nous n’avons pas tous le même ressenti, la même sensibilité dans ce genre de passage. Mon fiancé m’a aidé et il n’y a finalement pas eu de vrai problème. J’ai su que le bloc s’était écroulé depuis… À voir si ça change la difficulté ou non.

La descente entre la brèche et le Col des Portes fut moins pénible dans ce sens mais attention aux torsions de chevilles ! Retour sans encombres jusqu’au Col Perdu, après la légère remontée, puis jusqu’au Col d’Izoard. Que d’émotions en une seule journée ! Si je devais le refaire un jour je pense que je testerai par le Lac de Souliers, l’itinéraire ayant l’air encore plus beau… Ce Pic de Rochebrune reste à ce jour le sommet le plus “difficile” que j’ai gravi, sur le plan technique en tout cas. Mais ce fut aussi l’un des plus exaltants… J’espère avoir à nouveau un jour l’occasion de vivre une ascension comme celle-là. Je songe à la Font Sancte par exemple, entre autres… En tout cas, ce fut encore une expérience inoubliable avec un sommet certes exigeant mais envoûtant.

. Randonnée réalisée le 23 septembre 2014

. Crédits : Merci à Mik pour ses belles photos.

. Dernière modification : 4 novembre 2018 (Avertissements et Droits d'auteur)

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  • Bien des années plus tard je tombe sur ce récit qui est très beau. Bravo

    Le 12 mars 2022 à 20h34
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