Sortie du 29 décembre 2018 par BA42 Le Pilat : la "Route des Crêtes"

Voiles nuageux atténuant la luminosité, -2/-5°C, vent du nord sensible.
Brouillards tenaces dans toutes les vallées.

Départ à 13h00 du parking sous le crêt de la Perdrix avec pour objectif un retour un peu avant 17h00 pour assister au coucher du soleil, si le ciel le permet.

J’ai 4h00 devant moi, il n’en faut que 2 pour faire l’aller-retour au crêt de l’Œillon.

Je chemine donc lentement et fait de longues pauses aux sommets des crêts ; il y a toujours quelqu’un pour parler de la magie des montagnes émergeant de l’immense mer de nuages tout autour et du givre sur les arbres.

À l’est, une mer moutonnée jusqu’aux Alpes, visibles des Aravis jusqu’au Grand Veymont ; la luminosité n’est pas parfaite, dents du Midi et mont Ventoux ne se distinguent pas.

À l’ouest, une autre mer, plus haute en altitude, recouvre les monts du Lyonnais et de Tarare et s’étend jusqu’aux monts du Forez par-delà lesquels monts Dore et massif du Cantal sont visibles.

Au sud, la nappe ne semble s’arrêter qu’au pied du mont Mézenc, à 60km.

Au nord, c’est un océan qui semble ne pas finir.

Je continue, crêts de l’Arnica, de la Chèvre, de l’Étançon, du Rachat, de Botte.
En descendant de ce dernier, un soudain tsunami arrive par le nord-ouest et recouvre le collet de l’Œillon, isolant le célèbre crêt comme une île. Et puis, le flux passé, le timide soleil reprend possession du paysage.

La croix monumentale du crêt de l’Œillon n’est pas seulement un symbole religieux, elle est le point de jonction de quatre communes : Roisey, Véranne, Pélussin et Doizieux. La taille de son socle permet aussi d’offrir un abri au vent. Seul le vent du sud est gênant : il faut s’en abriter dans la froide ombre du versant nord de la croix.

15h10, j’entame le retour, lentement. Le voile nuageux qui s’était éloigné est remplacé par un autre, plus épais. Le coucher de soleil devrait être médiocre, mais c’est si imprévisible.

Le retour à ces heures est toujours tristounet, on chemine dans les versant nord-est des crêts, toujours sombres, encore plus avec le voile nuageux.

À droite, c’est la vallée du Dorlay. Je n’y vais jamais l’hiver, sauf la partie supérieure, la seule traversée par un sentier balisé. Orientée au nord, naturellement peu lumineuse, recouverte par une épaisse forêt de résineux, sans itinéraire balisés, comme dit plus haut, cette vallée est trop dangereuse, Les chasseurs s’y livrent sans relâche à leur morbide activité. J’entends les chiens depuis plusieurs minutes et puis, des tirs, de beaux animaux doivent passer un mauvais moment...

16h45, j’arrive au sommet du crêt de la Perdrix au moment où le soleil réapparaît. Ce n’est pas une trouée dans le voile nuageux, il a presque complétement disparu. Dommage, éclairé par dessous, c’est féerique.

Je ne suis pas seul à attendre le moment magique, cela permet de braver le vent du nord.

Le mont Blanc disparaît puis réapparaît, jaune puis rose. Si Pascal est en montagne, il devrait nous ramener de belles images...

Le soleil se couche un peu après 17h00 derrière une mer d’or. Le petit voile nuageux va se colorer de jaune, d’orange et enfin de rouge.

Vers 17h20, après un dernier regard vers les voiles roses au-dessus des Alpes et vers les Trois Becs qui émergent comme une île de la mer redevenue grise, complétement gelé par le vent du nord, je redescends vers le parking tout proche.