Sortie du 25 août 2015 par Ozenn Montagne de Faraut - Roc Roux (2566m), Tête du Collier (2568m) et Tête de Claudel (2563m) en traversée par le Ravin de la Chabournasse et la Tête de Girbault (2370m)

Beau temps. Brume dans la montée puis ciel bleu et vue dégagée jusqu’à la fin !

Ah la Montagne de Faraut ! Entre Champsaur et Dévoluy, elle accroche le regard, attire irrésistiblement... C’est une montagne immense à la fois exaltante et un peu frustrante. Il y a tellement de possibilités, d’aventures à vivre, de voies à explorer jusque dans ses moindres recoins... Elle est presque infinie et c’est ce mélange de beauté sauvage et d’itinéraires incroyables qui la rendent désespérante. Elle canalise tellement de rêves qui le resteront à jamais pour moi... Je l’aime à la fois pour ce que j’y ai vécu et pour ce que je n’y vivrai jamais mais qui restera toujours un désir.

C’est avec tous ces sentiments à l’esprit que je suis partie avec mon mari ce matin-là, pour la gravir... Le temps était magnifique et le Dévoluy ensorcelant, comme toujours. Nous sommes montés par les chemins entre le Pied du Faraut et le Ravin de Serre Uscla puis avons rejoint le Ravin de la Chabournasse à partir duquel nous nous sommes retrouvés... Dans les nuages ! Nous avons eu un peu de mal à me trouver un passage pour descendre dans le ravin. Une fois dedans, nous avons vraiment trouvé ça intéressant et très ludique !

À un moment donné, nous sommes passés au delà des nuages... Le soleil est réapparu et la vue s’est ouverte sur tous les sommets du Dévoluy, émergeants d’une mer blanche et cotonneuse. Comme dans un rêve...
Encouragés par ce sublime paysage et la promesse d’une vue sublime côté Champsaur, nous avons redoublé d’efforts pour terminer la rude montée vers la crête. Lorsque je me suis retrouvée face aux parois des Jumeaux de Faraut, à ce vide abyssal, à cette grandeur, cette majesté... J’en ai eu le souffle coupé. Mon cœur battait la chamade.

Nous avons pique-niqué à cette endroit. J’ai jeté un coup d’œil dans l’échancrure de la brèche, vers la Rampe des Ailes... Un itinéraire intense et confidentiel à la clé. Un "fantasme" de plus...
Place ensuite à cette enchaînement de "bosses", véritable montagnes russes entre ciel et terre. Et inutile de songer à tricher, hors de question de couper ! Les paysages somptueux se sont enchaînés et mon émerveillement n’a pas connu de fin... Tous ces sommets côté Champsaur et Dévoluy, autant de "vieux amis", de figures familières... Parfois gravies.

Les Écrins étaient déjà saupoudrés de blanc en cette fin août... Une beauté supplémentaire à ce spectacle. Sans compter le véritable "troupeau" de chamois que nous avons vu dévaler les pentes d’herbes de ce théâtre minéral... Magique !
Après le Roc Roux, place à la Tête du Collier puis à la recherche du passage clé pour la descente. Nous avons facilement trouvé la rampe mais avons eu un peu plus de mal avec le couloir... Nous nous sommes trompés et avons pris celui de gauche, plus exposé. Il n’y avait pas de cairn en haut lors de notre passage (mais il y en avait un en bas devant le "bon" couloir).

Dernière très belle partie de crête jusqu’à la Tête de Girbault puis descente prudente par les Gorgeons (fichues barres rocheuses). Enfin, nous avons terminé de dévaler les pentes d’herbes et les petits pierriers en courant et riant aux éclats... Une fois de plus comblés par une journée d’exception. C’est tout cela qui me remonte au cœur quand j’ai l’occasion de réadmirer cette somptueuse Montagne de Faraut aujourd’hui !