Sortie du 13 avril 2019 par bibox Dôme du Glandasse ou Pié Ferré (2041m) par l’Abbaye de Valcroissant

Parti à l'assaut d'un beau sommet du Vercors, je réalise que je parcours une vaste montagne qui invite à l'exploration, aux bivouacs et à de nombreuses aventures. Bien que culminant juste à 2000m d'altitude, tous les itinéraires se méritent ici étant donné les forts dénivelés à avaler et il me faudra bien des journées pour encore la découvrir.

Itinéraire, carte // Fiche topo

Topo de référence

Pour découvrir la carte, l'itinéraire et les infos détaillées, veuillez consulter le topo de référence

Conditions météo

Il fallait saisir le créneau entre des prévisions mitigées et le fort vent. Il s’est avéré un peu au dernier moment que ce samedi-là serait une belle journée. Même si l’air était chargé en milieu de journée et qu’il n’y avait pas une super visibilité de tous les côtés.
Neige bien présente à partir de 1500m.

Récit de la sortie

Je continue d’explorer des secteurs nouveaux pour moi, de boucher des trous dans le Vercors et ce Glandasse, pour l’avoir déjà observé de près, était ancré dans un coin de ma tête. D’autant que sa réputation de plus belle montagne du monde, dixit les locaux, le précédait amplement. En ce début de printemps, c’était le bon sommet à viser, au bon moment.

Je n’avais aucune idée de la quantité de neige que je trouverai sur cette randonnée et j’ai été surpris à la hausse. Il y en avait plus que je ne le pensais. Il avait neigé sévère deux semaines avant. Bref, en partant du parking de l’abbaye de Valcroissant, on réalise tout de suite l’ampleur du dénivelé à venir et c’est costaud. C’est un peu comme contempler la Grande Sure de Saint Joseph de Rivière. Un gros mur.

La première partie dans la forêt jusqu’au carrefour des quatre chemins s’avère être très facile en pentes douces sur de très larges lacets. Cela se complique tout de même après jusqu’au Comptoir à moutons avec des portions plus raides qui confirment que je suis moyen moyen en avril cette année. Bien content de ne pas avoir choisi de monter par le Serre de Cologne ! Par ailleurs, le Comptoir à moutons aurait dû se nommer le Comptoir à bouquetins en ce jour de grand rassemblement des caprinés en ce lieu.

À partir de là, j’attaque la neige et mes raquettes sont vites chaussées alors que je continue de serpenter entre les pins qui donnent son caractère du sud à la balade. Bientôt, je suis des traces qui semblent quitter le chemin normal que l’on ne distingue plus. Celles-ci prennent parfois des trajectoires asses directes vers le haut et je marque des pauses. Il suffit que le premier passe quelque part pour que tous les autres suivent. J’aurais aussi bien pu me séparer de mes palmes aux pieds pour ce passage qui précède l’arrivée sur un replat vers 1800m d’où l’on contemple le Dôme, but de la sortie, un peu sur la droite. Il n’y a alors plus de traces dans la neige dans la direction qui me semble la plus naturelle. Le vent qui se fait sentir les ayant fait disparaître. Pas de gouffre répertorié sur la carte d’ici au sommet donc j’avance dans la neige vierge, en plein kiffe.

La vue s’ouvre à crête vers l’est sur les Alpes dans un angle qui m’est plutôt familier maintenant. Seule surprise, je cherche un peu les pyramides des Garnesier avant de réaliser qu’elles se perdent sur fond de montagne de Bure. Allez, un dernier effort bien senti et me voici à 2041m. Les bourrasques balayent fort ce Dôme tout nu et je me couvre en conséquence. On ne voit rien ni à l’ouest, ni au sud mais la contemplation est toujours superbe sur les hauts plateaux jusqu’au Grand Veymont. Le Mont Aiguille jouant lui à cachecache. Le cirque d’Archiane est juste en dessous, devant la Croix du Lautaret et la Montagnette parcourues quelques semaines avant. Belledonne, le Taillefer, les Écrins et le Dévoluy n’ont toujours pas bougé non plus, en fond !

Je ne m’attarde pas trop après avoir déjeuné car de vilains nuages noirs se dessinent au nord et sur le Trièves. J’aurais aimé arpenter un peu la zone vers le sud mais de toute manière, pas de regrets car les forces me manquaient. Il s’avérera que le temps deviendra parfaitement clair en fin de journée et certains marcheurs, croisés en redescendant, auront peut-être profité d’un superbe coucher de soleil. En attendant moi, je regarde avec intérêt les quelques beaux arbres courageux qui jonchent les parties découvertes en haut et dont les épines se trouvent figées dans de la glace qui témoigne de la force des rafales du vent.

La neige, c’est plus facile en descente. De retour à ce fameux Comptoir à moutons, je décide de prolonger le plaisir en suivant le sentier en vire qui passe sous les hautes falaises vers le Serre de Cologne. Après avoir déranger pas mal de bouquetins sur mon passage, je lève la tête pour contempler de fascinantes parois. Un canyon s’ouvre à quelques mètres seulement au-dessus alors que l’on voit ou devine de nombreuses cavités creusées dans le calcaire par l’érosion. Un peu plus bas, je repère un couloir permettant peut-être l’accès à des parties bien plus confidentielles de la montagne.

Après avoir plongé littéralement pour rejoindre le col Fauchard, j’entame une nouvelle traversée du spectaculaire vallon du Paradis pour regagner le versant d’en face et le sentier de la matinée, non sans avoir pu constater la forte présence de thym en bordure de sentier. Arrivé dans le pré qui borde l’abbaye de Valcroissant, un regard en arrière permet d’admirer les immenses murailles ouest de la Montagne du Glandasse. Un massif à elle toute seule. J’étais venu très naïvement pour en fouler son point culminant mais je rentre chez moi avec le sentiment de ne pas avoir d’autre choix que de devoir y revenir.

Il y a l’air d’avoir des parcours un peu dingues dans le coin. Je sais maintenant que se trouve aussi une remarquable vire et un beau monolithe dans le secteur du Pestel que l’on devine sur les photos vues d’en bas. J’avais déjà pu admirer la combe de Veyranche en montant à la Tête de Petit Jardin et qui permettait aussi de deviner d’autres vires en versant est. C’est sûr, cette montagne contient bien des merveilles et de secrets à découvrir...

. Randonnée réalisée le 13 avril 2019

. Dernière modification : 16 avril 2019 (Avertissements et Droits d'auteur)

Auteur :

Réagissez !

  • Bonjour Rémi,
    Récit bien agréable et belles photos.
    Ces Hauts Plateaux sont vraiment magiques ! Merci pour le partage...

    Le 16 avril 2019 à 22h50
Chargement en cours Chargement en cours...
Veuillez patienter ...
Nouveau commentaire
Nous vous conseillons de vous connecter !

Nous posons cette question pour lutter contre le spam.

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

En postant votre message, vous acceptez la charte d'utilisation des commentaires.

Autres sorties

Retrouvez les récits et photos de randonneurs ayant déjà parcouru cet itinéraire.

  • Sortie du 10 avril 2023 par Dyn’s
  • Sortie du 15 juillet 2011 par valverco

Ces randos pourraient vous intéresser :

Vire du Rocher des Heures

Dôme du Glandasse ou Pié Ferré (2041m) en traversée, par la (...)

St-Agnan-en-Vercors - Col de Rousset - 2 jours sur les (...)