Sortie du 20 avril 2019 par patrick73 Aiguille de l’Épaisseur (3230m), à skis

Aiguille de l’Épaisseur les 19 et 20 Avril 2019.

Grand beau temps extrêmement chaud.
Le chemin est presque sec depuis le parking jusqu’au hameau des Aiguilles.
Il reste de la neige après mais ça fond très vite.
Neige semoule pour la montée au refuge, grosse trace à faire !
Bon regel le 20/4 matin ce qui permet un bon ski.
Vent très violent et froid au sommet.

Peu de monde, 13 personnes au refuge dans une ambiance très sympa. Tout le monde va à l’Aiguille le lendemain.

Dénivelée : 1600m
Distance : 14kmAR
Difficulté à ski : 2.3-PD+/E1, pente régulière de 1000m à 30°, passage à 35°

Aiguille de l’Épaisseur, face SE à ski, les 19 et 20 Avril 2019.

« Le temps qui passe »

C’était un beau weekend en fait, et finalement comme d’habitude. Et comme souvent à Pâques il faut viser les fenêtres météo.

Celle-ci bien que courte fut vraiment chouette. Une véritable tempête de ciel bleu, au moins sur le pays de Valloire. Plus à l’Est, sur la frontière... Moins top visiblement...

Je suis monté vendredi au refuge des Aiguilles d’Arves, par une chaleur écrasante.

J’ai même fait une trace de sanglier au-delà du hameau des Aiguilles tellement la neige était profonde, mouillée, on appelle ça de la semoule.

J’ai littéralement cramé sous un soleil de plomb, écrasé par les grandes faces de l’Aiguille d’Argentière.

J’ai profité d’un de mes plaisirs favoris, un longue farniente sur la terrasse du refuge, au soleil.

J’ai regardé le temps qui passe. C’est beau le temps qui passe !

J’ai regardé la procession des cargos de nuages blancs et lourds, défilant ou s’accrochant de ci de là sur les pics.

J’ai écouté les pierres et leurs folles dégringolades dans les faces, leur ricochets, et le son mat quand elles tombent dans cette neige lourde.

Je me suis amusé des premières marmottes, pisté à la jumelle un cornu, suivi les quelques randonneurs montant sous le soleil de plomb, avec qui dans quelques instant nous partagerons une bière en faisant connaissance.

Et puis le soleil à décliné, derrière l’altière Aiguille méridionale, le froid s’est installé, la neige a commencé à geler.

Je me suis régalé d’un très bon souper, d’un tablée conviviale, d’une nuit réparatrice.

J’ai bien entendu été au rendez avec le soleil quand celui-ci, après un tour de la terre, a réapparu.

J’étais au rendez, avec mes compagnons d’un jour, sur ce pic pointu à contempler la trinité sublime des Aiguilles d’Arves.

Je me suis fait bousculer, secouer au sommet par un vent violent et froid.

J’ai tracé seul mes arabesques éphémères sur toutes sortes de neige, mais c’était bon, c’était beau.

J’ai fait de belles rencontres aussi qui ont fait de ma vie quelque chose de meilleur, et ça c’est prodigieux !