Sortie du 29 septembre 2015 par Ozenn Sommet de Gialorgues (2761m)

Découverte du fabuleux Vallon de Gialorgues et de son petit refuge à l'ancienne. Mais souvenir d'une journée douce-amère...

Itinéraire, carte // Fiche topo

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Conditions météo

Nuageux. Présence de neige à partir de 2300m environ.

Récit de la sortie

Il est de ces journées où il faudrait tout simplement savoir renoncer dès le début... Avant même que la randonnée ne commence. Notre journée-découverte du Vallon de Gialorgues en fait partie !

Tout d’abord la route : après des chutes de neige dans la nuit, le Col de la Bonette (accès le plus rapide vers Saint-Dalmas le Selvage pour nous) avait fermé ce jour-là... Nous obligeant à trouver une autre route. Par le Col de la Cayolle et Saint-Sauveur sur Tinée ? Trop long. Nous avons donc opté pour la piste entre Bayasse et le Col de la Moutière... Longue et probablement très peu entretenue. Pour faire simple, on l’aura fait une fois mais on n’est pas prêts de recommencer (déconseillé sauf si 4x4).

Après la récupération des clefs du Refuge de Gialorgues à Saint-Dalmas le Selvage (à l’époque) puis une autre piste (c’est un miracle que la voiture s’en soit tirée ce jour-là !), nous avons enfin atteint la balise 73... À 12h bien passées, beaucoup plus tard que prévu.

Nous n’avons donc pas traîné pour commencer la montée dans le somptueux Vallon de Gialorgues jusqu’au refuge homonyme où nous avions prévu de passer la nuit. Nous avons rattrapé le berger et son troupeau en chemin... Nous avons d’ailleurs été suivis par deux patous plutôt sympas.

En arrivant à la Sagne de Gialorgues, émerveillée par la beauté des lieux, j’ai songé à la funeste histoire derrière le nom de ce vallon :
Il y a bien longtemps, des villageois, partant à la ville pour y trouver de quoi passer l’hiver en se produisant dans les rues et transportant vielles à roue ou "orgues" et marmottes domestiquées, se sont laissés surprendre par une avalanche. Au printemps suivant, à la fonte des neiges, les corps, les débris d’instruments et les marmottes furent retrouvés gelés... Voilà pourquoi, en patois francisant : "gialo-orgues" (gèle-orgues).

Nous avons atteint le refuge vers 13h30 (un groupe de randonneurs se trouvait à proximité). Nous avions initialement prévu de faire la Pointe Côte de l’Âne ce jour-là... Ce n’était clairement plus possible mais nous avions encore espoir de monter jusqu’au Col de la Roche Trouée voir jusqu’au Sommet de Gialorgues. Nous avons donc rapidement pique-niqué et posé le plus gros de nos affaires dans le refuge (superbe !) avant de repartir.

C’est en montant aux Lacs de Gialorgues que nous sommes retombés sur le groupe de randonneurs, manifestement fâchés que nous ne les ayons pas invités à entrer dans le refuge en arrivant... Nous avons essayé de leur expliquer que nous n’avons pas pensé à mal, que nous étions seulement pressés et préoccupés par autre chose... Hélas, sans succès. S’ils me lisent et se reconnaissent un jour : je leur présente mes excuses pour cet incident, nous n’avions aucun mauvais mobile.

Nous avons ensuite continué la montée à travers ces lacs magnifiques, dominés par l’énigmatique Fort Carra, jusqu’au Col de la Roche Trouée où nous avons fait une pause contemplative. Inutile de songer à aller plus loin... Plus assez de temps et les conditions (saupoudrage de neige) ne le permettaient pas. Nous avons donc fini par redescendre vers le refuge.

Nous nous sommes consolés en songeant à la nuit à venir dans ce cadre exceptionnel, aux Cimes de Bolofré et Pal prévues le lendemain, à tous ces paysages à admirer pendant ces deux jours... Un doux rêve hélas.
Curieuse, j’ai voulu aller voir la petite cabane délabrée de Clot Jacquin d’où un patou agressif a fait irruption... Et s’est attaqué à mes deux jambes. Il a fini par me lâcher après que mon mari lui ait littéralement cassé son bâton de marche sur la tête !

Nous avons dû redescendre en urgence, au refuge tout d’abord, "escortés" par un autre Patou, vraiment gentil celui-là. Mon mari m’a "bricolé" des bandages de fortune et nous avons entamé la redescente jusqu’à la balise 73. Ce fut probablement la plus longue de ma vie... Mes jambes commençant sérieusement à me faire mal (c’était bien la peine d’avoir guéri de ma petite entorse à la cheville)... Ma dernière "saison montagne" était bel et bien terminée.

Nous avons alors rencontré le berger, un peu "choqué" par cette attaque... Puis il nous a expliqué que c’était une chienne agressive depuis la naissance de ses petits dans la cabane de Clot Jacquin. Elle avait d’ailleurs déjà attaqué un randonneur précédemment et menacé le groupe précité juste avant nous ! Depuis, elle a été retirée de l’alpage.

Un grand merci au berger pour sa gentillesse, son aide, son bâton et ses gants qui m’ont été bien utiles après cette douloureuse expérience... Qui s’est terminée ce jour-là à Saint-Étienne de Tinée avec 20 points de suture.

Fort heureusement, j’ai pu retourner dans cet inoubliable Vallon de Gialorgues depuis... Et créer un souvenir tellement beau qu’il a suffi à effacer les tristes sentiments éprouvés ce jour-là. Tout est bien qui finit bien !

. Randonnée réalisée le 29 septembre 2015

. Crédits : Merci à Mik pour ses belles photos.

. Dernière modification : 5 mai 2019 (Avertissements et Droits d'auteur)

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