Sortie du 13 mai 2019 par bibox Pic de la Buffe d’en Haut (2933m), par le Chazelet – à raquettes

Grand beau toute la journée sur le secteur. Quelques rafales de vent en altitude. Neige humide, encore épaisse et soufflée sur la portion finale menant au Pic de la Buffe d’en Haut.

C’était peut-être encore un peu tôt pour aller me frotter avec le Pic de la Buffe d’en Haut. Ou trop tard, selon le point de vue. Après le mauvais temps et les régulières chutes de neige du mois d’avril, les premiers coups de chaud de mai m’auront présenté des conditions peu engageantes avec encore une bonne accumulation de poudre blanche à partir de 2700m, sur la crête, poussée par les vents. De toute manière, je condamne d’entrée l’objectif final de ma randonnée en refusant de porter mes raquettes ; en les laissant dans le coffre de ma voiture.

Gagner la crête se mérite par une forte entame pour venir à bout de la raide butte d’accès. La récompense est un panorama exceptionnel sur les alentours ; qui ne change pas vraiment beaucoup durant toute la suite du parcours mais dont je vais littéralement me gaver, sans bouder mon plaisir. On est au cœur d’une sorte de gigantesque stade avec pour tribunes les très hauts sommets des Écrins, des Grandes Rousses et de l’Arvan. Le décor est vaste, à nu, sans forêt. Il est en noir et en blanc avec le ciel entièrement bleu pour trancher. On pense pouvoir évoluer rapidement mais l’illusion d’optique est trompeuse. La marche est plus soutenue que les photos ne pourraient le faire croire. Surtout la dernière ligne droite, dans les blocs de roches instables, pour rejoindre le sommet de la Petite Buffe.

Ce sera le plus haut sommet atteint, répertorié en tant que tel, de ma journée. Bien que la suite immédiate soit encore dégagée, je continue après encore quelques hectomètres alors que la ligne de crête se fait nettement plus fine. Je m’enfonce de plus en plus dans la neige humide. Je n’ai pas d’expérience de ce genre de terrain et d’autres auraient peut-être avancé sans peur, en restant bien au milieu. Le vent a créé de grosses congères qui font perdre le fil à suivre. Je m’en retourne très vite. Dommage pour la contemplation des Aiguilles d’Arves et de la chaîne de Belledonne, promise à qui atteindrait au moins le sommet sud. C’est bien mais pas au point de prendre des risques pour ça, hein ! Puis je les ai déjà vu, toute manière.

Grâce à une doudoune, en fond de sac, je profite d’un long moment à environ 2700m d’altitude où je pique-nique, avant d’entamer la descente. J’avais pas dit mais étourdi, en partant, j’avais laissé mes papiers et ma carte bleue bien en évidence sous le pare-brise de l’auto ! Alors j’étais pas entièrement serein après m’en être aperçu. Bah, peu de chance que même si quelqu’un s’en apercevait en montant au parking, pendant mon absence, il ou elle décide de briser ma vitre et de me chaparder. Et puis, pour ça, oui je suis prêt à prendre des risques. La descente en sifflant. C’est blanc, c’est bleu, c’est beau. En arrivant au hameau du Rivet du Pied, juste au dessus du joli pont du Pertus, c’est même un peu vert aussi.