Sortie du 20 juin 2019 par Vero. Pointe de l’Eyssina (2837m) par le lac du Crachet

Belle journée, mais la végétation est en retard et il reste encore en hauteur plus de neige que prévu. Ceci dit, chez moi dans le sud du 04, en ce moment, c’est la canicule : ça fait du bien d’être à une altitude où on respire.

Deux ans sans montagne ! Pour diverses raisons de santé, de famille et de travail, voici deux ans que je me cantonne à de la petite balade et n’avais pas pu chausser mes chaussures de montagne...

Pour une reprise en douceur, je choisis ce qui me parait un petit itinéraire lacs sans difficulté, auquel je songe depuis un moment : Crachet et Lalatcha (un nom qui chante).

Au fur et à mesure que je m’élève le long du sentier, quel bonheur de retrouver l’altitude, les torrents, la flore....

À la cabane pastorale en contrebas du lac du Crachet, petit moment de discussion avec le berger. Il n’a pas de patous : la Mairie de Crévoux n’en veut pas, ce n’est pas compatible avec les randonneurs. Avis à ceux qui, comme moi, randonnent avec leur chien : c’est une bonne nouvelle. Depuis une rencontre qui a failli très mal tourner en Haute Ubaye avec patous et bergers d’Anatolie, je suis terrifiée par les chiens de protection.

Après un casse-croûte au bord du lac de Crachet, je monte vers le sud en direction du col et du lac de Lalatcha. Las, arrivée au "Quartier du haut" , les névés se font de plus en plus nombreux et imposants. Je ne suis pas équipée pour marcher dans la neige et ça ne m’attire guère. Pas motivée par l’idée de finir la montée en m’enfonçant à chaque pas dans de la schlosse fondante, je change de trajectoire (comme souvent) et repars en traversant le pâturage en biais en direction du col du Crachet, en dessous duquel je rejoins le sentier balisé jusqu’au col.

De là, je suis le sentier marqué de cairns. Surprise sur les zigzags du sentier : j’ai failli marcher sur un lagopède alpin ! Pas trop futée, la bestiole a fait son nid en plein milieu du sentier, et s’envole au moment où je vais lui mettre le pied dessus. Je n’ai pas eu le temps de sortir mon appareil pour photographier l’oiseau, je fais un cliché des œufs et me dépêche de filer pour qu’il puisse revenir couver. Sous la surveillance d’un petit passereau d’altitude dont j’ignore le nom, mais qui semble me surveiller de près et épier tous mes faits et gestes.

Nous voici juste à quelques mètres du sommet . À cette altitude de marmottes, mon équipier a la fâcheuse habitude de beaucoup tirer sur la corde. Je n’ai pas envie qu’il donne un à-coup au moment où je m’aide des mains pour gravir la sorte d’escalier naturel qui permet d’accéder au sommet. Il m’attendra donc en contrebas - pas fâché, d’ailleurs, de rester à l’ombre.

Une fois là-haut, je suis si contente d’avoir enfin retrouvé la marche en montagne, que je ne peux pas m’empêcher de photographier mes chaussures au premier plan...

Retour sans histoire par le même itinéraire. Ce soir ce sera bivouac au bord du torrent, en prévision de la petite balade du lendemain le long de la piste du Grand Parpaillon, avant de devoir, aïe aïe aïe, retourner dans la chaleur caniculaire qui règne plus bas...