Sortie du 11 septembre 2019 par Pascal Pic de l’Agnelin (2740m) par le Buyant et le Vallon de l’Ane

Découvrir, explorer la montagne, et s'y perdre par plaisir... Une sortie sans topo ni carte totalement improvisée, laissant les sentiers et les reliefs guider la progression.

Itinéraire, carte // Fiche topo

Topo de référence

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Conditions météo

Assez beau malgré quelques bancs de nuages élevés parcourant le ciel à la mi-journée et quelques cumulus au-dessus des massifs dans l’après-midi.

Récit de la sortie

Le plan initial, c’était de faire une boucle au départ du col de la Croix de Fer en direction du glacier de l’Étendard, histoire de voir l’étendue des dégâts dûs au réchauffement climatique. Hélas, le long de la route, la vue du ciel voilé estompant les couleurs des Grandes Rousses a progressivement entamé la perspective de panoramas colorés et la motivation pour ce parcours.

C’est sans compter le passage de la route au bas du vallon de Rieu Claret, sa végétation colorée cernée d’aiguilles rocheuses, son torrent en petites cascades... A chaque fois, un arrêt photo du bord de la route, un arrêt qui cette fois sera définitif, cédant à l’appel de ce vallon toujours délaissé auparavant pour des objectifs plus ambitieux...

Bon, cette fois, allons découvrir ce lieu. Mais qu’y a-t-il à y voir ? De vagues souvenirs référaient au lac de l’Âne, et éventuellement quelques sommets plus haut, sans trop savoir lesquels étaient accessibles par ce versant. Parti sans carte (les Grandes Rousses, je connais par cœur), sans GPS, et sans avoir lu de topo pour préparer une rando depuis ce point de départ, on va se livrer au joies de l’exploration découverte, se laissant guider par les sentiers existants.

12h30, c’est parti. Malgré le ciel assez gris, le décor aux premières couleurs de l’automne est magnifique, avec les bruyères vertes, l’herbe jaune et les myrtilliers flambant de rouge, le tout dominant le turquoise vif du lac de Grand Maison. Par endroits on patiente un peu pour qu’une trouée dans les nuages offre un rayon de soleil renforçant les couleurs pour une photo...

On monte par les sentiers les plus évidents, aucun n’étant vraiment balisé. Le sentier choisi quitte la vallon pour s’éloigner en balcon vers le sud, certainement en direction du lac de l’Âne. Effectivement, après deux heures de marche tranquille, voilà donc le lac. Une première pause casse-croûte.

Poursuivons un peu... Vers un de ces sommets bordant la combe du lac ? Choisissons celui-ci, qui semble le plus élevé (Je saurais plus tard que c’est le Pic de l’Agnelin). Hors traces dans la caillasse, on y monte, rejoignant la crête par la droite ce qui de visu semblait l’itinéraire le plus logique. D’ailleurs sur la crête, on découvre un raide couloir descendant dans la grande combe derrière (celle du Buyant) descendant vers Rieu Claret, ce qui pour le retour permettrait de faire une boucle.

Quelques petites vires faciles mais exposées sont parcourues avec prudence pour rejoindre le sommet. Nous y voilà, la vue est magnifique. Et c’est effectivement l’immense plateau des Sept Laux qu’on découvre derrière vers l’ouest. Et au nord, une impressionnante enfilade d’aiguilles rocheuses bien pointues du plus pur style "Belledonne". D’ailleurs, un peu caché derrière ces aiguilles, un haut sommet orné d’un large cairn est visible. Serait-ce le Rocher Blanc ?

15h30, on attaque la descente. On bascule donc dans le raide couloir pour descendre dans la combe. Un peu d’attention est requis sur ces dévers terreux parfois un peu instables. Au loin de l’autre côté de la combe, des traces sont visibles dans un dévers herbeux. Un sentier ? Qui se dirige peut-être vers le col de l’Amiante et le Rocher Blanc ? Il n’est pas encore très tard, pourquoi pas aller voir ?

Rejoindre ces traces nécessite la traversée de l’immense champ de caillasses tapissant la combe. C’est assez pénible, la progression étant compliquée par des creux, des bosses et des zones gros blocs à contourner. Heureusement, les blocs de gneiss en facettes bien anguleuses sont plutôt stables, et la progression est égayée par les couleurs de cette géologie tout en strates de diverses teintes. Finalement, voilà les traces rejointes dans une herbe bienvenue.

Une petite déception, ces traces ne semblent pas être un vrai sentier, s’estompant assez vite par endroits. Poursuivant quand même la traversée, on monte à vue dès que c’est propice entre les dalles moutonnées joliment striées de la combe. D’ailleurs, quelques cairns semblent montrer la validité de l’itinéraire. Et voilà finalement le replat du lac de l’Amiante, juste sous le Rocher Blanc jouant avec les nuages...

Il est maintenant 17h30. Tenter le sommet ? Jouable, même si cela implique certainement de terminer la descente dans la nuit, le soleil se couchant vers 20h. D’un côté, je ne connais pas trop les détails de la descente sur Rieu Claret et les éventuelles sentes ne sont pas faciles à suivre dans la nuit, mais d’un autre côté l’itinéraire global dans cette combe large et débonnaire semble assez évident, et de plus ce jour-ci on peut compter sur la lune presque pleine... Allons-y.

On grimpe rapidement la caillasse, et voilà finalement le sommet dans la lumière jaunissante du soir. Vers l’ouest, des nuages bas cotonnent les vallées. Toute la chaîne de Belledonne se dévoile, alors que les cumulus libèrent progressivement les hauts massifs. Encore une fois, la vue est magnifique...

Mais pas le temps de trop trainer, il est 18h30 passé, il faut descendre. Le but est d’avoir franchi la caillasse des pentes supérieures puis les pentes raides dominant le replat du fond de la combe avant l’arrivée de la nuit. On descend donc à vue avec l’aide de quelques lignes de cairns pour retrouver entre les dalles pour retrouver les traces dans l’herbe. Seulement voilà, les traces s’estompent encore au-dessus des raides pentes herbeuses dominant le fond de la combe. Quelle est la meilleure descente, tenter tout droit dans l’herbe au risque de se retrouver bloqué au-dessus de ressauts trop raides, où alors traverser à droite pour revenir dans la caillasse pénible mais plus facile de l’aller ? La revue des photos prises à l’aller me confortera dans la première solution, qui se trouvera finalement être celle des topos "officiels". On descend donc prudemment les raides dévers herbeux humidifiés par la rosée vespérale, en louvoyant à vue pour contourner les passages les plus raides.

20h, le bas de la combe. On part sur les replats rive droite du torrent, s’éloignant du lit du torrent au profit de pentes plus larges et débonnaires diminuant le risque de mauvaises surprises. Parfois on trouve des traces, des cairns, mais on les perd vite à cause de l’obscurité de la nuit tombante. Pas de problème, la lune est là, il fait assez clair pour progresser à vue sur ce terrain facile qui d’une manière ou d’une autre mènera forcément au ruines du Sollier puis au bas de la combe. D’ailleurs, il fait même suffisamment clair pour se passer totalement de frontale, et ne pas s’enfermer dans une bulle de lumière coupant toute vision globale du lieu.

On termine la descente du vallon de Rieu Claret dans la tranquillité la plus totale, à peine perturbé par le bruit des cascades et les sonnailles de quelques moutons au loin. Une dernière pause dans l’herbe pour profiter du moment et terminer le casse-croûte du sac, à la seule lumière de la lune... Fin de la balade vers 21h.

. Randonnée réalisée le 11 septembre 2019

. Dernière modification : 16 septembre 2019 (Avertissements et Droits d'auteur)

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Afficher les commentaires précédents (3).
  • C’est juste magnifique !

    Le 14 septembre 2019 à 23h18
  • nanou

    je suis monte dans ce vallon du bruyant il y avait un dépot de sacs de sel pour les brebis au fond la brêche du lieutenant et deux randonneurs dans ce couloir je ne sais pas si elle se franchit bien ? j’aimerais essayer

    Le 15 septembre 2019 à 07h23
  • La brèche parcourue ici n’est pas celle du Lieutenant, qui se trouve plus bas sur la crête. De visu, cette dernière est de la caillasse tout le long, dont la stabilité dépend de la pente. Difficile à dire vu de loin, mais il ne devrait pas y avoir trop de difficultés.

    Le 15 septembre 2019 à 10h37
  • Hello, superbe balade, et superbes photos. Là au moins on sait que Belledone c’est caillouteux, "ça" fait le genoux !!!!
    En tout cas merci pour le voyage !
    A+
    Patrick

    Le 16 septembre 2019 à 17h00
  • Les cailloux, on adore... Surtout si ce sont eux qui font le paysage !

    Le 16 septembre 2019 à 21h09
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