Sortie du 26 octobre 2015 par BA42 Gouffre d’Enfer et Pas du Riot, Tour des barrages, Belvédère (831m) et Roche Corbière
Splendeurs automnales.
Itinéraire, carte // Fiche topo
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Conditions météo
Beau temps avec quelques passages de fins voiles nuageux.
Récit de la sortie
Mes dernières visites dans ce merveilleux endroit datent d’Avril 2011 et de février 2012. Incroyable quand je pense qu’il ne se situe qu’à une vingtaine de kilomètres de chez moi.
En redescendant du Bessat, samedi 24, j’ai pu voir de loin que les hêtres arborent de magnifiques couleurs.
Ce lundi, la météo prévoit un grand Soleil et je prends la direction du Gouffre d’Enfer pour une journée que j’espère colorée. Un peu d’inquiétude en raison du brouillard qui noie Saint-Étienne. Mais, dès la sortie de la ville, le brouillard cède la place à un Soleil généreux.
La vallée du Furan est recouverte par une grande forêt aux essences variées. Hêtres, sapins, épicéas, essences traditionnelles, mélèzes et douglas de plus en plus nombreux, diverses variétés d’érables, de pins et de chênes, des bouleaux, des sorbiers, des noisetiers, quelques frênes, quelques cèdres, quelques merisiers et quelques châtaigniers se partagent la forêt, sans oublier l’impressionnant bosquet d’une trentaine de séquoias géants.
Départ dans la gorge encaissée du Gouffre d’Enfer, très sombre à cette heure et à cette époque de l’année.
Antoine Salvi parle de "site remarquable à la fois sauvage et romantique". Je ne lui donne pas tort et j’associe volontiers ce lieu avec la musique de Wagner.
Sortie de la gorge sombre en atteignant le haut de la digue. La vallée s’élargit et les arbres sont baignés de Soleil. Le titre de Multiple splendeur me vient tout naturellement à l’esprit bien que le livre de Han Suyin parle de passion amoureuse et non des couleurs de la nature...
Le lac de retenue du Pas du Riot n’est pas à sa cote maximale et le Furan, loin d’être en fureur...c’est une année de sécheresse.
En ce moment est réalisée une enquête publique préalable à la délivrance d’une autorisation de travaux et donc de vidange de ce barrage. Le lac du Gouffre d’Enfer serait sans doute remis en eau pour alimenter la ville durant les travaux au Pas du Riot. Travaux qui sont source d’inquiétude, le projet de production d’électricité, qui devait voir le jour en 2011, n’est peut-être pas tombé aux oubliettes...
Je n’ai rien contre les turbines si le paysage n’est pas massacré.
Sue ce site, chacun peut voir que le canal de 1860, qui s’intégrait bien au paysage a été remplacé par une inesthétique conduite forcé à ciel ouvert.
Retour par le court (1km) sentier de découverte du Pas du Riot qui permet de prendre un peu de hauteur, d’admirer quelques beaux arbres et une petite "zone humide". Petite, certes, mais avec son écosystème bien à elle.
Quant aux couleurs, elles sont magiques. Un véritable enchantement à faire et à refaire...
Quelquefois, le Gouffre d’Enfer prend des allures de paradis...
Photos
Auteur : BA42
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Autres sorties
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Superbes couleurs (notamment la photo de logo avec le gris de la roche qui vient réhausser les couleurs) et originales (forêt prise vers le ciel). Bravo Alain.
Le 31 octobre 2015 à 00h23Grandiose ! Quel festival de couleurs !
Le 31 octobre 2015 à 10h11Histoire, légendes et autres.
Il est dit que que ce château est à "limite du partage des eaux de l’Europe", les pans de la toiture faisant retomber la pluie dans les deux mers : le Janon est un sous-affluent du Rhône via le Gier, et le Furan se jette dans la Loire.
Se rapproche étrangement de la légende d’Ys avec sa porte de bronze, sauf qu’ici elle se ferme au lieu de s’ouvrir. La grotte se trouve sur le côté oriental de Roche Corbière.
" Pour célébrer la naissance d’un héritier, il y avait fête au château du baron. Le chapelain, voulant réciter les grâces, entendit y mettre fin :
Les vingt-et-un chevaliers abandonnèrent donc la prière et prirent le chemin de la caverne.
Ils y entrèrent, traversèrent d’abord une immense salle au fond de laquelle s’ouvrit une porte de bronze. Au milieu d’odeurs suaves et de chants attirants, ils descendirent dans les profondeurs.
La porte de bronze se referma sur eux, la grande salle s’écroula. On ne vit plus jamais ni chevaliers ni fées.
A environ 4 kilomètres du col du grand Bois, à demi enfouie sous les arbres.
A l’époque romaine : point commun aux provinces d’Aquitaine, de Lyonnaise et de Narbonnaise.
Au haut Moyen Age : Aquitaine, Bourgogne et Provence.
Après l’unification du royaume de France : archidiocèses de Lyon, Le Puy et Vienne.
Jean-Baptiste Gérentet, 1780 - 1827
Il perdit la vie le 21 mai, en tentant de sauver une personne emportée par le Furan en crue. Son corps a été retrouvé sur la commune de St-Priest-en-Jarez.
Le 3 mai 1833, le conseil municipal décide de concéder gratuitement et à perpétuité la partie de terrain au cimetière du Crêt de Roc où repose Jean-Baptiste Gérentet.
Inscription sur la tombe : "héros de l’humanité, il périt disputant une victime aux flots courroucés du Furens le 21 mai 1827 à l’âge de 47 ans".
Photo de 1954 : http://noms.rues.st.etienne.free.fr/photos2/gerentet1954.jpg
Le Furet descend de Planfoy et se jette dans le Furan à la Michalière.
Un poème du XIXème siècle reprend l’histoire des pépites d’or évoquée par Jean Chapelon au XVIIème siècle : "
Et près du hameau que j’habite,
Le site fleuri plein d’attrait
Où dans ton lit se précipite
D’un bon l’impétueux Furet,
Au pied de la vague qui roule
M’a t-on dit des paillettes d’or,
Que ma dernière heure s’écoule !
Sur ta rive, heureux qui s’endort ! "
" C’est dans la petite rivière qui coule ici, et qui s’appelle le Furens, qu’on trempe l’acier des sabres et des épées, pour les rendre plus durs et plus flexibles."
Augustine Fouillée (pseudonyme Bruno G.), Le tour de la France par deux enfants (1877)
" Le Furan roule ses eaux sales
Sous le pavé de la cité.
Et le parfum qui s’en exhale
Sent la sueur, c’est sa fierté."
"Pays noir" de Marius Bailly.
Eh oui, on pouvait s’y baigner. Arrêté concernant les baigneurs du 24 juin 1836 :
" Vu les lois des 16-24 août 1790, 18 juillet 1837 et l’art. 471 du Code pénal,
Art. 1er .Il est expressement défendu de se baigner, à l’intérieur de la ville, dans les eaux du Furens et de ses biefs, et dans toute autre pièce d’eau courante qui ne serait pas entièrement close, et qui laisserait les baigneurs exposés nus aux regards du public.
Archives municipales de Saint-Etienne.
" Le Forez pittoresque & monumental : histoire & description du département de la Loire & de ses confins " par Félix Thiollier - 1889 (rééd. 2013).
Annie Elssas - Saint-Etienne à la fin du XVIIème siècle d’après la ’Description del la misera de Santetiève en 1693 et 1694", poème de Jean Chapelon en dialecte stéphanois, dans "Histoire forézienne - Actes du 98e Congrès national des Sociétés Savantes", 1973, tome II.
Bonsoir hereme et merci pour tes rechrches
Le 1er novembre 2015 à 20h20Château de Rochetaillée : Maintenant que tu l’écris il m’apparait comme une évidence que les eaux de pluie recueillies par les toitures (quand il y avait encore) s’écoulent dans deux mers. Je vais pouvoir faire le malin auprès de mes amis...
La Pierre des Trois Evêques est visible sur ce topo :
https://www.altituderando.com/Panere-1302m-Pierre-des-Trois
Avec une pensée pour l’ami Alphonse :
Salut bois couronnés d’un reste de verdure
Le 1er novembre 2015 à 23h15Feuillages jaunissant sur les gazons épars
Salut derniers beaux jours, le deuil de la nature ...
...
Convient à la douleur et plaît à mes regards !
Je suis d’un pas rêveur le sentier solitaire,
Le 1er novembre 2015 à 23h27J’aime à revoir encor, pour la dernière fois,
Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière
Perce à peine à mes pieds l’obscurité des bois !