Mont Viso (3841m)

Difficulté :
Alpinisme PD
Dénivelé :
2070m
Durée :
2 jours

Le Mont Viso est le plus haut sommet des Alpes du Sud, il est plus méridional encore que le Massif des Ecrins. Le Mont Viso est aussi une magnifique montagne, majestueuse et solitaire, visible de partout, qui fascine par la hauteur de ses différentes faces. Les randonneurs sont nombreux à en faire le tour. Techniquement aisée, son ascension par la Voie Normale de la Face Sud, essentiellement rocheuse, est une entreprise sérieuse, les conditions pouvant varier très rapidement. – Auteurs : et

Accès

Deux accès :

  • Briançon, Col de Montgenèvre, Sestriere, Pinerolo, Saluzzo, village où l’on prend la route du Pian del Re, source du Pô à 2020m.
  • Queyras, Col Agnel, Saluzzo, village où l’on prend la route du Pian del Re, source du Pô à 2020m.

Précisions sur la difficulté

Matériel

  • Piolet et crampons même s’ils ne servent pas !
  • Casque, sangles, encordement 20m pour une cordée de 2

Les infos essentielles

  • Carte IGN : TOP25 3637 OT
  • Altitude minimale : 2013 m
  • Altitude maximale : 3833 m
  • Distance (A/R) : 20 km
Sensibilisation

Le milieu que vous traversez durant cette randonnée est fragile. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Rapportez vos déchets et ramassez ceux que vous trouverez. Vous soutiendrez ainsi le mouvement KeepTheMountainsClean, une initiative Altituderando !

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Itinéraire

Le Mont Viso

Le Mont Viso ou Monte Viso ou encore Monviso. Cette montagne est particulièrement célèbre. A son pied, naît le , le plus grand fleuve d’Italie. Il est décrit ou cité par Virgile, Dante, Pétrarque, Chaucer...

Il est facile à identifier par sa forme et par sa hautaine solitude. Son imposante silhouette de basaltes et de gabbros domine en effet de plus de 500m toutes les montagnes voisines, la Barre des Ecrins se trouvant à 64 km. Du Mont Blanc aux Alpes valaisanes, de la Vanoise aux Ecrins, du Queyras au Mercantour, de Turin et du Piémont, cette majestueuse pyramide isolée attire le regard. Le Pain de Sucre étant l’un des plus beaux belvédères.

Bien que dominant tout le Queyras, le Mont Viso n’en fait pas partie. C’est le point culminant des Alpes cottiennes.

Ne dit-on pas que la société de production cinématographique Paramount, s’est inspirée du Mont Viso pour créer son logo ?

Difficulté

  • Par le Pian del Re et le refuge Quintino Sella
  • Dénivelée premier jour  : 620m - de 2020m à 2640m
  • Le passage du Pas des Sagnettes, de nuit à la frontale, est délicat. Et pourtant, au Viso, il faut partir tôt pour prendre la Nebbia de vitesse.
  • Dénivelée deuxième jour : 1450m - de 2640m à 3841m
    • 100 mètres de descente après le Pas des Sagnettes à reprendre et à remonter après l’ascension
  • Par Castello et le refuge-bivouac Forciolline
  • Dénivelée premier jour : 1320m - de 1595m à 2810m
  • La dénivelée le premier jour est conséquent, généralement le chargement est lourd avec du matériel (corde, crampons...) et de la nourriture car le bivouac est non gardé. Si la première partie de la montée se déroule sur sentier balisé, la fin de la montée est plus délicate dans une gorge encaissée mais cela reste de la marche classique.
  • Dénivelée deuxième jour : 1041m - de 2810m à 3841m
  • L’avantage de cet itinéraire est que la dénivelée est légèrement plus faible pour le sommet que par le Pian del Re.
  • L’inconvénient, la descente est longue jusqu’à Castello avec 2250m de dénivelée négative et de la fatigue accumulée.
  • Sommet
  • Dénivelée de la partie purement rocheuse : 500m
  • Course rocheuse PD. Mais en raison de l’altitude, la présence de neige n’est pas exclue et accentue la difficulté.
  • Face rocheuse constituée d’une succession de vires, de petits murs et de cheminées (pas de II), elle n’est pas assez raide pour mériter le nom de paroi, mais l’erreur est interdite. La face fait plus de 500m, il faut progresser au maximum "les anneaux à la main". Les cordées doivent donc être homogènes.
  • Ne pas oublier que l’on évolue à une altitude équivalente à celle de l’Aiguille du Midi. Que ce sommet isolé attire les orages et qu’avec l’altitude on peut rencontrer le froid et la neige.

Refuge Quintino Sella (2640m) par le Pian del Re

  • Montée 2h à 2h30
  • Lien refuges.info. Vers le refuge Sella, mais aussi vers les bivouacs Andreotti et de Forciolline.

Du parking, prendre le sentier qui part plein Sud. On passe près du lago Fiorenza, près du lago Chiaretto, sous la Face Est du Monte Viso, haute de 1000m, avant d’arriver au lago Grande di Viso, au bord duquel se situe le refuge.

Refuge-Bivouac Forciolline par Castello

  • Montée 3h30 à 4h

Du Queyras, franchir le Col Agnel passer le superbe village de Chianale et redescendre en versant Sud jusqu’à Castello. 300m après le village, il y a un parking à gauche au départ d’une piste qui devient ensuite un sentier assez raide. L’altitude du parking est de 1595m.

Du parking de Castello remonter le vallon orienté nord, en direction du refuge Vallante. Bifurquer à droite dès que l’on aperçoit la direction des bivouacs Berardo et Forciolline. Le sentier, balisé en jaune, remonte d’abord dans les mélèzes pour accéder à un long couloir (raide avec trois passages câblés) que l’on remonte jusqu’au plateau des lacs Forciolline.

Compter environ 4h, d’autant plus que la progression n’est pas aisée, la fin se déroulant dans de gros blocs et dans du pierrier.

Ce bivouac, très moderne, inauguré apparemment en 2004, est très confortable et possède 15 places avec des tables et des tabourets. Il est néanmoins vite saturé, surtout le week-end, alors prévoir éventuellement de quoi dormir dehors ou par terre. Pour un soir de semaine, nous étions 12. En revanche, il n’y a pas de gaz et pas d’eau à proximité (sauf l’eau des lacs que j’ai dû boire, mais ce n’est quand même pas conseillé...), et ce refuge n’est pas gardé. Donc les premiers arrivés sont les mieux lotis.

Ce refuge se situe dans un cadre enchanteur, très minéral mais avec la présence de quelques petits lacs.

Le lendemain, on rejoint ensuite sans problème l’itinéraire venant du pas des Sagnettes.

Sommet

  • Montée de 5h à 6h00

Du refuge, descendre au bord du lac et prendre le sentier qui part au Sud. Au bout du lac, un sentier part à droite, vers l’Ouest et monte au Pas des Sagnettes (2990m) que l’on atteint par des vires aériennes, équipées de chaînes. Passages délicats, de nuit à la frontale.

Du Pas des Sagnettes, descendre d’une petite centaine de mètres dans le Vallon de Forciolline. Suivre la sente qui se dirige au Nord-Ouest, au milieu des blocs, vers ce qui reste du glacier du Viso, recouvert de pierres, au pied du grand entonnoir qui sépare le Viso de son satellite, le Viso de Valante.

Sur le glacier, dépasser un gros rognon rocheux et partir à droite, dans un couloir peu incliné de névés ou de pierrailles, l’ancien glacier Sella.

On passe au Bivouac Andreotti (3225m) que l’on dépasse d’une cinquante de mètres.

Prendre une vire à gauche qui permet d’attaquer la face.

Suivre alors l’abondant balisage à la peinture jaune. La voie est assez directe et s’éloigne peu de la ligne générale.

On finit par rejoindre l’arête Est pour arriver au premier sommet. On traverse une petite brèche pour arriver au sommet avec la Croix.

Descente

Par le même itinéraire.

La course

Un topo est toujours plus complet avec un retour d’expérience. Dans le cas du Mont Viso, mon ascension a été quelque peu différente de la description donnée dans le topo.

  • EN ROUTE POUR LE MONT VISO

Mon entreprise étant en chômage technique, je me retrouvais seul pour une semaine. La forme était là : Pointe des Cerces, Vieux Chaillol, Montagne des Agneaux, Tête de Lauranoure, soit quatre WE consécutifs de beau temps.

Pourquoi ne pas essayer une ascension solitaire ? Très vite mon choix se porte sur le Mont Viso, qui associe haute altitude, absence de glacier crevassé et un itinéraire sans grande difficulté, mais engagé quand on le parcourt en solo. C’était une bonne occasion de tester le mental si important en montagne, quel que soit son niveau. Le mental, comme le reste, demande de l’entraînement.

Après une nuit au camping de Val-des-Près, à l’entrée de la Vallée de Névache, je gagne le Pian del Re, la Source du Pô. De la vallée déjà, bien avant le terminus de la route, le Mont Viso révèle une incontestable majesté.

Mon sac est très lourd. Autant faire une véritable ascension solitaire et autonome, c’est à dire avec un vrai bivouac. Je ne connaissais pas le refuge-bivouac Andreotti, bien équipé, mais en l’utilisant, mon ascension aurait perdu un petit quelque chose. Comme un petit manque de sel dans un mets.

Je remonte donc le vallon jusqu’au refuge en 2h00. La Nebbia à envahi le sommet avec une rapidité fulgurante. J’ai à peine vu la face nord haute de 1300m. Il me faudra en tenir compte pour mon ascension.

Après une pause, je me dirige vers le Pas des Sagnettes. Le passage est raide et je sens le poids du sac, mes chaussures de montagne étant dedans.

Je descends dans le Vallon puis, un peu plus bas pour trouver de l’eau. Cette eau, je l’entends couler sous les pierres et je finis par trouver un filet qui ruissèle sur un bloc.

  • UN BIVOUAC A LA DURE

Pas d’herbe ! Mais une grande dalle couchée ! Je n’avais pas emmené de tente, et le matelas va être ferme ! Je voulais faire une ascension qui aurait la pureté du cristal, mais je ne pensais pas aller aussi loin, avec un bivouac à la dure !

  • LE LOUP DES LACS DE FORCIOLLINE

Alors que le crépuscule envahit lentement mais sûrement mon bivouac, je vois quelque chose bouger, plus bas, au bord du lago Superiore delle Forciolline . Avec les jumelles, je distingue une forme sombre et allongée.

Un chien errant ? Un loup ?? Ils sont de retour dans les Alpes ! Voilà que la peur ancestrale d’Ysengrin surgit en moi ! Je regarde attentivement et je le vois bouger. Et plus je regarde, et plus je le vois bouger ! Et pourtant il semble faire du surplace. Je prends des repères et je me force à ne pas regarder pendant 5 minutes. Que c’est long 5 minutes ! Après une éternité, elles sont enfin passées. La chose n’a pas bougé ! C’était un rocher ! J’en souris encore !

À la nuit, la Nebbia se déchire et laisse place à un ciel étoilé comme j’en ai rarement vu. La Voie Lactée forme deux rubans jaunes dans la noirceur du ciel.

  • LE CLAIR D’ETOILES

Ayant peu ou pas dormi, je pars très tôt, après avoir caché mon matériel de bivouac sous un gros bloc, que j’ai repéré avec un cairn.

Au bout de quelques minutes, j’éteins ma frontale et je marche, non pas au Clair de Lune, mais au Clair d’Étoiles. C’est féerique !

Le vallon n’est pas très long, mais dans cet univers de gros blocs, la progression est lente. Je passe devant le bivouac Andreotti dans
la grisaille du jour naissant. La journée s’annonce magnifique !

L’itinéraire ne pose pas de problème avec les marques de peinture surabondantes. Quelque part, je suis un peu déçu, mon ascension devient moins engagée... Mais aussi avec moins de risques de me perdre dans cette immense face.

Peu à peu l’altitude se fait sentir et il me faut souffler de temps en temps. La neige fait son apparition et je coince le piolet entre mon dos et mon sac pour le cas où...

  • TROIS FRANÇAIS SUR LE MONT VISO

Enfin le premier sommet. Je franchis une brèche aérienne et enneigée et je suis seul au sommet du Mont Viso.

Les cordées que j’ai vues franchir le Pas des Sagnettes, grâce à la lueur des frontales, sont encore loin.

Je reste plus d’une heure à admirer ce magnifique panorama, qui s’étend sur tout l’arc interne des Alpes. De l’Argentera, jusqu’aux neiges étincelantes de la Bernina, en passant par la Vanoise, la Haute Maurienne, le Mont Blanc, le Grand Paradis et les Alpes valaisannes. À l’Ouest, à mes pieds, le Queyras qui semble bien minuscule et plus loin le Massif des Écrins.

L’impression d’altitude, avec l’absence de premier plan, est extraordinaire et elle est renforcée par les brumes qui baignent la plaine du Pô. C’est magique ! Comme au Mont Blanc, mais sans le va et vient continuel des cordées, les poses photo, le folklore d’une bouteille de Champagne que l’on ouvre...

Et puis j’entends un peu de bruit et un grimpeur arrive...seul. C’est un Français, il est parti de la Roche écroulée, a franchi le col de la Traversette avant de remonter au refuge Sella pour passer la nuit.

Pendant que nous sympathisons, nous entendons du bruit et un autre grimpeur arrive...seul. Lui aussi est Français, il est parti de Nice avec tout un groupe avec l’intention de rallier le lac Léman, un classique des GR. Mais peu à peu, d’abandon en abandon, il s’est retrouvé seul et il continue en faisant quelques ascensions en cours de route. Il a bivouaqué dans sa petite tente près du refuge.

Est-ce parce que nous sommes trois Français sur un sommet italien ? Mais ces deux rencontres au sommet du Mont Viso resteront un des moments forts de ma vie de montagnard.

Et puis nous entendons beaucoup de bruit et nous comprenons qu’il est temps de laisser la place à nos amis italiens. D’autant que quelques bancs de brume montante laissent présager une arrivée imminente de la Nebbia.

  • À LA RECHERCHE DU BIVOUAC PERDU

Nous redescendons donc ensemble. Sous le pas des Sagnettes, ils m’aident à chercher mon matériel de bivouac, trop bien et inutilement, caché. Il nous faudra quand même 15 minutes pour retrouver mon petit cairn au milieu de ce désert de pierres. Pendant ce temps, le sommet du Viso a été aspiré par la Nebbia.

  • ADIEU LES AMIS

Au refuge nous disons au revoir et bonne chance à celui qui rêve du lac Léman.

Plus loin je dis au revoir à celui qui retourne dans le Queyras, en passant cette fois par le col du Couloir du Porc.

Trois vies, trois routes qui ont convergé dans la même direction pendant quelques heures, avant de se s’éloigner à nouveau. Peut-être liront-ils ces lignes ! Pour eux aussi, l’ascension du Mont Viso aura certainement été inoubliable.

C’est sous un ciel sombre et couvert que j’atteins le parking, sans revoir le Mont Viso.

  • LE PETIT HOMME ET LA GRANDE MONTAGNE

Un petit homme, une grande Montagne et la tête pleine de souvenirs qui ne me quitterons jamais.

Un rêve s’est réalisé, il faut d’urgence en trouver un autre !

Un autre récit d’ascension...

...très réussi et abondamment illustré. Lien ICI.

  • Ce récit correspond à la "sortie"de FBI72. Merci François d’enrichir cette page.

Remerciements

. Dernière modification : 30 mai 2022 (Avertissements et Droits d'auteur)

Auteurs : ,

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  • Le Viso est en effet une montagne qui inspire le respect...Comme je n’ai pas fait la course dans son intégralité, je ne pouvais pas faire le topo...Celui-ci étant fait, je peux donc y rajouter une sortie, avec quelques photos sympas qui viendront compléter cet interressant et vivant topo...!

    Le 11 mai 2011 à 17h22
  • Bonjour Nuts, tes photos seront en effet les bienvenues !

    Le 11 mai 2011 à 19h55
  • Kate

    Juste pour info : le Viso n’est pas dans le massif des Ecrins, mais dans celui du Queyras 😉

    Le 16 juin 2011 à 20h14
  • Kate

    Ooops, j’avais mal lu, je n’ai rien dit, désolée *s’éclipse discrètement*...

    Le 16 juin 2011 à 20h16
  • Re oops !!! Le Viso fait-il bien partie du Queyras ?...

    Le 16 juin 2011 à 20h54
  • Bonsoir,
    Le Queyras s’arrête à la frontière. Le Viso, s’il domine tout le Queyras, n’en fait pas partie. Le Queyras n’est pas vraiment un massif mais une région naturelle. La confusion s’explique facilement puisque le Viso, poursuit le chaînon qui passe par le Col de la Traversette et la Pointe Gastaldi. Ces cols et sommets font partie du même massif... mais comme le Queyras n’est pas vraiment un massif...
    Il est vrai que les géographes n’ont pas été bien "carrés" dans ce secteur. Une même montagne, considérée comme faisant partie du Queyras sur son versant français, est considérée comme faisant partie des Alpes Cottiennes sur son versant italien.

    Le 16 juin 2011 à 23h27
  • Ça donne très envie, c’est normalement prévu pour l’été prochain si tout va bien...

    Le 14 septembre 2011 à 12h00
  • Le texte était écrit pour donner envie ! Tous mes vœux t’accompagnent !

    Le 20 septembre 2011 à 14h55
  • Est-ce possible de le faire en partant du Queyras ? Car je compte séjourner aux alentours de St Véran ou d’ Aiguilles. Car j’ai horreur de faire des kms en voiture pour me rendre aux départs des randos.

    Le 20 septembre 2011 à 22h18
  • Du Queyras, plusieurs possibilités :
    1- franchir le Col Agnel et redescendre à Castello. C’est l’itinéraire de la sortie de David. Mais attention, le WE, le Refuge-Bivouac des lacs de Forciolline, risque d’être encombré.
    2- de la Roche Ecroulée, au terminus routier de la Vallée du Guil, franchir la crête frontalière, soit par le Col de la Traversette, soit par le Pertuis du Viso, soit par le Col du Couloir du Porc et passer la nuit au refuge Sella. Le deuxième jour, le retour est très long. L’aller également de reste ! C’est pourquoi, j’avais choisi de bivouaquer. La nuit, "à la dure", sans sommeil, avait favorisé un départ très tôt et permis d’atteindre le sommet et d’en redescendre avant l’arrivée de la fâcheuse Nebbia.

    Le 20 septembre 2011 à 23h49
  • Ou dormir au sommet 😉
    Mais ça caille à mort...

    Le 21 septembre 2011 à 14h53
  • Effectivement Laurent ! Mais ne vaudrait-il pas mieux utiliser l’expression "bivouaquer au sommet" ? Je ne suis pas certain que tu aies fait le plein de sommeil là-haut ! Le plein de souvenirs, certainement ! Mais dormir ?

    Le 23 septembre 2011 à 19h42
  • Dormir non : il faisait trop froid et surtout, mon matelas s’est décroché de mon sac durant l’ascension et a fait une chute dans la face sud 😉
    Donc au sommet j’ai dû m’allonger à même les éboulis, donc obligé de changer de position toutes les 2mn pour pas que ce soit trop douloureux... Bref une nuit inoubliable, dans le bon et le mauvais sens !

    Le 23 septembre 2011 à 22h53
  • Waouh Laurent ! Bien sûr ce n’était qu’un matelas. mais que penses-t-on dans ces moments-là ?
    Je me souviens que lors de mon ascension, j’étais très concentré sur ce qui était au-dessus-de moi. J’avais complètement fait abstraction de ce qui était derrière et au-dessous. Ou plutôt, le vide se creusant, de ce qu’il n’y avait pas dessous. Un incident minime est à même de faire naître des doutes, d’obliger à se reconcentrer. La "confiance dans son art" doit jouer un grand rôle.

    Le 25 septembre 2011 à 11h58
  • serai à Barcelonnette début aout : très hâte de le voir.
    Merci.

    Le 15 juillet 2012 à 23h05
  • romualdhori

    Bonjour,

    Je ne dois pas être le 1er à poser cette question sur le Viso, du coup je vais juste demander si quelqu’un l’a déjà fait sans technique particulière d’escalade (je sais que certains le font mais sont-ils très bon techniquement)
    Je sais qu’il faut emmener corde et baudrier (+crampons et piolet), maintenant savez-vous si c’est vraiment recommandé de poser des dégaines pour l’assurage ? Ou faut-il être encordé plus par sécurité et en cas de chutes de pierre ?

    Je suis randonneur, habitué au rocher mais sur des randos pas trop engagées (pointe percée, tête de l’obiou, pointe blanche, grandes autannes ect...)
    Je sais que le viso est de l’alpinisme mais est-il envisageable pour des randonneurs habitués aux rochers et sachant s’encorder, sans pour autant prétendre être 1er de cordée en alpi.

    Merci par avance

    Romuald HORI

    Le 3 avril 2015 à 21h47
  • Bonjour Romuald,
    D’après ton CV, le Viso est dans tes cordes.
    Je l’ai fait en solo et cette manière d’en faire l’ascension est envisageable pour un montagnard non alpiniste, c’est à dire sûr de lui dans du rocher de difficulté moyenne (II) et avec du vide (surtout sensible à la descente). S’encorder sans poser de dégaines veut dire que le premier de cordée progresse comme en solo. Tous les passages rocheux ne nécessitent pas la pose de dégaine, c’est comme vous le ressentez, surtout à la descente.
    Attention à ne pas tirez des longueurs de corde ans toute la face, l’ascension deviendrait interminable et la nebbia monte vite. Et la nebbia est assez stressante, on sait jamais avec certitude si elle ne va pas vous réserver un petit orage ou un peu d’humidité rendant les rochers glissants, donc partir très tôt, à la frontale, comme des alpinistes et non pas comme des randonneurs. Il faut être au pied de la face avec le lever du jour.
    A 2, c’est bien de s’encorder, cela rassure dans les ressauts les plus raides.

    Le 4 avril 2015 à 00h08
  • Salut Romuald,
    Effectivement, comme le dit Alain, je te conseille de partir très tôt et de ne pas traîner. De notre côté, le temps était magnifique, nous étions au pied de la face au lever du soleil, et nous avons pris un orage de grêle particulièrement fort à environ 3600 m nous obligeant à descendre sur un rocher particulièrement glissant.
    Autre solution plus être plus tôt dans la face, passer la nuit de la veille au bivouac Forciolline (2850m, 15 places). Bon sommet en tout cas, le coin est magnifique !

    Le 4 avril 2015 à 10h45
  • Hé, Vincent, tu as fait le Viso ? Félicitations ! On attend une "sortie" !

    Le 4 avril 2015 à 11h44
  • romualdhori

    Bonjour

    Merci pour vos réponses et vos conseils surtout vis à vis de la nebbia que je pensais uniquement être de la brume, sans forcément de risque d’orage. Je suis de Haute Savoie et je ne connais pas trop ce phénomène. J’emmènerais quand même corder et baudrier et j’irais juste avec un pote aussi à l’aise que moi en rocher. Mieux vaut ne pas être plus.

    J’attendrais aussi début Aout pour que la neige ne soit plus "trop" présente

    Bonne journée

    Romuald

    Le 4 avril 2015 à 14h22
  • En trente années de montagne j’ai gravi peu de montagnes où l’on domine aussi radicalement tous les sommets environnants. Je suis d’accord avec Vincent, Forciolline est un bon choix de départ. (le meilleur d’après moi) Ces refuges bivouac à l’Italienne c’est quelque chose !
    Je te conseille septembre qui me semble le mois idéal si le climat ne s’est pas dégradé.
    Par temps sec ça se désescalade bien mais il vaut mieux prendre une corde et un baudrier...au cas où !
    Un piolet d’appoint pour traverser un petit glacier...
    La voie est assez longue et surtout n’oublie pas le casque !

    Le 4 avril 2015 à 18h34
  • Quand on "fait" le Viso, il est indispensable de connaître avec précision la météorologie, en l’occurence les dictons piémontais, en liaison avec la nebbia :

    " Quand che Viso a l’ha ’l capel, o ch’a fà brut o ch’a fà bel ;
    ma se ’l capel lo quata tut, o ch’a fà bel o ch’a fà brut "

    A peu près :
    " Quand le Viso a le chapeau, ou il fait (fera) mauvais, ou il fait (fera) beau ;
    mais sil le chapeau le recouvre entièrement, ou il fait (fera) beau, ou il fait (fera) mauvais ".

    " Quand Viso a l’ha la spiumasera :
    bel ëd matìn e brut ëd sèra ".

    " Quand le Viso a un plumet (de nuages)
    beau le matin et mauvais le soir "

    Le 4 avril 2015 à 18h52
  • Salut Alain !
    Oui, nous sommes partis 4 jours en septembre dernier pour faire le tour du Viso (avec une nuit au refuge Valante, une nuit au refuge Quintino Sella, la tentative d’ascension du Viso - stoppée à 3600m - puis nuit au bivouac Forciolline).
    Un tour vraiment excellent !!!
    Oui, il faudrait que je rentre une sortie, tu as tout à fait raison ! 😉

    Le 4 avril 2015 à 18h57
  • horiromuald

    Bonjour Alain,

    Je vais bientôt entreprendre l’ascension et petite question : aviez-vous utilisé une corde pour vous aider à la descente ? Je vois sur un autre topo que certains passages rocheux sont du 3a, ce qui bien sur n’est pas difficile, mais c’est toujours plus simple à la montée qu’à la descente

    Merci par avance

    Romuald

    Le 16 août 2015 à 10h54
  • Bonjour Romuald,

    J’ai fait l’ascension en solo. J’avais une petite corde et quelques sangles pour poser éventuellement un petit rappel. 2 autres solitaires sont arrivés. Nous avons fait la descente à 3, sans utiliser la corde.
    C’est a vous de voir en fonction de votre entrainement en désecalade.

    Le 16 août 2015 à 11h23
  • horiromuald

    merci pour ce retour d’info, je m’attaque un peu aux plus hauts sommets "accessibles" et la plupart des topos sont de vous.
    D’où mes questions passées sur d’autres topos et celui-ci
    Merci encore pour vos réponses précises à chaque fois
    Bonne journée
    Romuald

    Le 16 août 2015 à 13h34
  • horiromuald

    Ascension faite fin aout avec un pote. Quelle belle course, la corde est restée sur sac car la désescalade se fait très bien.On redemande ce type de montée en rocher, savez-vous s’il y a d’autres topos dans le même genre ? Merci par avance. Romuald

    Le 6 septembre 2015 à 21h40
  • Il faudrait poser la question sur le forum pour qu’elle soit plus en évidence.

    Comme ça, je dirais
    Centrale d’Arves
    Pointe de l’Echelle
    Arêtes de la Buyères
    Grand Assaly
    Pointe du Montet arête Nord
    Font Sancte Pic Sud
    Gélas arête Nord-Est
    Giusalet arête Nord-ouest
    Signal Petit Mont Cenis arête Nord
    Mont Tondu
    Grand Roc Noir
    ...

    Le 6 septembre 2015 à 23h29
  • horiromuald

    Merci pour les idées

    Le 7 septembre 2015 à 13h12
  • Pour mettre tous ses chances de son côté, je pense que la voie la plus "simple" est celle qui passe par le vallon de Forciolline. Elle permet d’éviter le col des Sagnettes et ses passages aériens. Après la marche d’approche doit être un peu plus longue (monter de Castello jusqu’au bivouac), mais cet itinéraire permet d’attaquer directement la face au matin le lendemain, et donc gagner du temps.
    Nous avons voulu passer par le Pas des Sagnettes lors de la première tentative et avions mal évalué la durée nécessaire pour franchir les pas d’escalade, résultat nous sommes arrivés au pied de la face trop tard... Pour ma part en tout cas, le prochain essai partira de Forciolline !

    Le 10 septembre 2015 à 12h20
  • Je confirme que la montée de Castello au bivouac Forciolline est fort longue (environ 4h) dans du terrain peu évident. Par contre ce bivouac confortable permet de passer une bonne nuit (si il n’est pas bondé) et d’être opérationnel le lendemain matin de bonne heure. La descente du sommet jusqu’à Castello est ensuite interminable pour environ 2200m de D-. Mais c’est rien si on a eu la satisfaction d’aller au sommet.

    Le 10 septembre 2015 à 15h34
  • J’ai effectué la descente du Viso par les lacs Forcioline en passant par le bivouac Bérardo jusqu’à Castello, et ça se fait sur un terrain pourri parsemé d’éboulis infâmes qu’il faut traverser, mais bon ! le Viso, il faut le mériter, hi hi !

    Le 27 septembre 2015 à 00h48
  • Romain

    Bonjour,

    J’ai pour projet de faire une tentative pour le sommet du Viso entre le début et la mi-août.
    Avec un équipement léger mais complet(chaussures type trail pour le début du sentier puis grosse grolle quand cela devient nécessaire, trois couches, casque, cramons, piolet et vivres de courses), au départ de Castello ...
    L’idée serait de faire l’aller-retour en partant vers les 21:00 afin d’arrivé au pied des difficultés aux alentour des 4H30 et d’attaquer l’ascension, sommet en début de matinée et retour ... voilà les grande lignes de mon idée ...

    Est-ce utopique de ma part ?

    Le 11 juillet 2016 à 16h45
  • Message pour Alain :
    Tu l’as fait en solo, tu parles de sangle pour faire un rappel.
    Je suis novice de l’alpi. Comment fait tu en solo pour poser un rappel avec sangle sans laissé le matos en haut ? (lien internet sur la méthode ?)
    Je connais le noeud Dufour (faut avoir les corones =) )

    Le 17 septembre 2016 à 13h55
  • Bonjour Mick
    On ne fait pas (en principe) de la montagne en solo. Le topo s’adresse à des cordées.
    Ce n’est pas une ascension bien difficile et quand on a l’expérience, on peut y aller seul. Mais c’est plus dangereux, évidemment.
    La descente en rappel n’est pas obligatoire, loin de là. Mais j’ai vu tant et tant de cordelettes en place pour faire des rappels dans des passages faciles que je le mentionne.
    Que l’on soit seul ou à deux, ne change rien, s’il n’y a pas de chaines, ni de cordelette en place, il faut en laisser un bout en haut.
    Mieux vaut apprendre la technique avec un guide ou dans un club alpin que sur le net.
    Le nœud Dufour ? Je n’aurais pas confiance. Il existait dans le temps un décrocheur. LOL ! Certains sont allés prématurément voir si le Paradis existait...
    Attention aussi aux descentes en moulinettes. Jamais de frottements corde sur sangle ou corde sur cordelette.

    Le 17 septembre 2016 à 14h18
  • Le noeud Duffour ou d’Evadé oui =p. Je l’ai juste testé a 2 m de haut pendu a mon cerisier, mais de là a me pendre a un cailloux avec 30 m de gaz ... Mon guide canyon a descendu le doigt de Dieu de la Meije essentiellement avec ce noeud...

    Je réfléchi au Mont Viso pour l’année pro, je suis très bon randonneur mais aucune expérience en alpi (me faut un mentor). Et comme souvent, en lisant les commentaires de certains, cela parait très dur alors qu’en "réalité" ça passe bien... On verra l’été prochain si je suis prêt.

    Le 17 septembre 2016 à 18h36
  • Ajout d’un pano commenté
    https://www.altituderando.com/IMG/jpg/b/0/d/12-278.jpg

    Le 2 octobre 2016 à 11h04
  • Bd87

    Gravi en août 2015 en dormant également sur le "lit" rocheux de Forciolline, rude mais suffisamment plan.
    Pour le "loup", je confirme qu’il y avait un renard qui rôdait dans le coin : après avoir fait les poubelles de la cabane il est revenu à plusieurs reprises me quémander de la nourriture... Réveils intempestifs vraiment peu agréables.
    En fin d’été il n’y a plus de névés donc pas de difficulté si les conditions météo sont bonnes (un si qui a toute son importance à cette altitude).

    Le 12 juillet 2020 à 00h43
  • Romain C

    Quel magnifique récit, bravo.
    J’espère pouvoir faire aussi cette ascension, prévue en octobre.
    Salutations alpines.

    Le 23 septembre 2020 à 22h23
  • Merci Romain.
    En octobre, c’est aléatoire, on est quand même à l’altitude de l’aiguille du Midi et il pourrait y avoir de la neige et du verglas.

    Le 25 septembre 2020 à 10h48
  • Portaneri

    Bonjour. Quel est la bonne période pour accéder le mont viso par pia del rey et refuge Quintino.merci

    Le 25 janvier 2023 à 16h39
  • Salut,
    Pour ma part et apres une lecture attentive des topos....Je vais realiser ce sommet début juillet et au départ de Forciolline.Il faut porter le materiel DE BIVOUAC et les crampons normalement !Je vais attendre des conditions parfaites mais les jours de juillet sont longs et la seconde journée ne fait que 1000 + environ ! Cest un sommet que j’estime deja serieusement car les conditions peuvent brusquement se dégrader...Nebbia !

    Le 25 janvier 2023 à 17h42
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