Tour et Pointe (3020m) de la Vallaisonnay

Difficulté :
Difficile
Dénivelé :
1800m
Durée :
10h30

Longue mais belle boucle dans la Vallaisonnay augmentée de l'ascension de sa Pointe (3020m) dont on fait le tour. – Auteur :

Accès

Parking du Laisonnay-d’en-bas. De Bozel, prendre la d91b en passant par Champagny-en-Vanoise puis Champagny-le-Haut.

Les infos essentielles

  • Carte : IGN TOP25 3633 ET Tignes Val d’Isère et 3534OT Les trois vallées Modane
  • Distance : environ 25 km
  • Dénivelé : environ 1800m
  • Difficultés :
    • longueur du parcours : couper en deux en passant une nuit en refuge (Plaisance, Entre-le-lac, Palet, ...)
    • Cheminement hors sentier pour la Pointe nécessitant sens de l’orientation, choix d’itinéraire, et vue dégagée
    • descente de la Pointe vers le Col de la Grassaz : partie délicate de la randonnée, veiller à bien choisir son itinéraire, attention aux chutes de pierres, lapiaz râpeux, désescalade sur quelques petites portions
Sensibilisation

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Itinéraire

La Montagne de la Vallaisonnay

Magnifiques alpages au-dessus de Champagny-en-Vanoise, de multiples itinéraires y sont possibles, du plus court à son tour en deux jours, ou bien en une seule journée. Ce topo propose d’inclure l’ascension du sommet dans ce tour. Le sommet peut s’atteindre par 3 accès en tirets bleus sur la carte :

  • Refuge de Plaisance - hors sentier mais sans difficulté particulière
  • Col de la Grassaz - hors sentier et délicat
  • Chalet des Gardes (non testé) - délicat sous le Col de Roche Noire

Topo

Du Laisonnay d’en bas (1554m), prendre la route puis, après être passé sur le Py, il va falloir le remonter (raide mur d’entrée, avant une plus débonnaire remontée de vallon) en direction du Refuge de Plaisance (2184m).

Poser le sac et aller visiter le "Cul du Nant" plein Nord, joli cirque où se jettent moult torrents (l’eau contient du talc, paraît-il). Revenir au Refuge, et franchir le Py Rau pour remonter en direction du Plan Séry qu’on n’atteindra pas.

Alors que le sentier marque un replat, on entre dans le Parc National de la Vanoise (peinture tricolore). On quitte alors le sentier. Remonter une combe herbeuse entre Roche des Chèvres et Roche de Blamont, plutôt côté Roche des Chèvres. Alors qu’on quitte progressivement l’herbe pour le minéral, la vue se dégage (mais pas sur le sommet). Deux options :

  • prendre un vallon sud en direction du point coté 2795m, et remonter Roche Noire bien visible (comme pour ce topo)
  • rester sous Roche des Chèvres, jusqu’à venir contourner ses falaises infranchissables et prendre pied sur le replat coté 2745m (divaguer sur le plateau de Roche des Chèvres) - option retenue ici

De ce replat 2745m, on voit le sommet, et le Col de Roche Noire (tout rouge), que l’on vise en reprenant plutôt Sud pour revenir Est (choisir le meilleur itinéraire dans cet environnement minéral et rocheux). Du Col de Roche Noire, possibilité de faire l’aller-retour à Roche Noire.

Du col de Roche Noire (2870m) toujours, la vue sur le sommet de la Pointe est saisissante, mais inquiète un peu : par où va-t-on bien pouvoir passer ? En se rapprochant, on comprend mieux, et on trouve même, dans la face sud, une sente dans les éboulis. On la perd parfois, mais le cheminement reste assez facile, même en gagnant les gros blocs à escalader jusqu’au sommet.

Du sommet, prendre Nord-Est vers le sommet secondaire 3003m puis le Tuf de la Grassaz (2996m). Observer au loin à l’Ouest le Lac du Grattaleu, et devant lui le Lac Verdet. Descente tout droit... façon de parler, en cherchant son itinéraire dans cet univers qui demande de la prudence. Dans cette face, on trouve des cairns bien utiles, mais qui n’empêchent pas de devoir désescalader certains passages délicats. Plus bas, la pente est moins raide mais tout en lapiaz râpeux. Un dernier mur, herbeux et doté de petites marches, se descend plus facilement en direction d’un canyon menant droit au Lac Verdet (2004m).

Du Lac Verdet, gagner le Lac du Grattaleu (2512m), dont on est séparé par les contreforts de l’Aiguille des Aimes. Le sentier descend pour remonter. Préférer prendre la courbe de niveau sous l’Aiguille des Aimes, et gagner hors sentier le Lac du Grattaleu.

Du Lac du Grattaleu, remonter vers le Col de la Croix des Frêtes (2647m) sans passer au Col du Palet. Longue descente, alors, en direction du Laisonnay en passant par le Lac des Glières.

Sortie

6h25 : je suis sur le pied-de-guerre. La cascade du Py gronde. Le mur à gravir à ses côtés se rappelle à mes souvenirs. A cette heure-là, à la fraîche, c’est (presque) une sinécure ; mais, quand je pense à tous ceux qui s’y lancent en plein après-midi en plein soleil, ça ressemble à une tentative de suicide. 300m de dénivelé à avaler d’entrée de jeu, par de très raides lacets, pour gagner "le Mollard" où la pente devient plus amène pour déambuler dans ce vallon du Py Rau. Entre-temps, la Grande Glière et la Grand Bec s’enflamment...

J’atteins le Refuge de Plaisance (2184m) à 7h05. Tout va bien. Je prends le temps d’aller voir le "Cul du Nant" (ça ne s’invente pas), un joli cirque où dévalent les petits torrents de toutes parts... Du talc dans l’eau, paraît-il... Des vaches au fond du vallon, en tout cas.

Je reprends le sac pour monter vers le Plan Séry, que je ne visiterai pas cette fois, puisque je vais prendre hors-sentier entre la Roche de Blamont et la Roche des Chèvres pour gagner la Pointe. Hors-sentier, mais je n’imaginais pas hors de toute trace. Pas de sente, d’accord, mais pas de cairn non plus. Je les ai peut-être ratés, mais tout le long de la montée ça m’étonnerait. Il doit y avoir assez peu de passage par ici !

Pourtant, il y a foule ! les bouquetins sont venus manger par ici. J’en compte 4 initialement, il y en a partout derrière chaque petit relief. Et toute la famille est là. Ils me ralentissent mais je suis bien obligé de passer à un moment donné... ils s’écartent un peu en me regardant approcher et vaquent à leurs occupations.

D’autres détalent eux comme des lapins ! ce sont les chamois... qui étaient là eux aussi. Ils ne réclament pas leur reste ! jambes à leur cou, ils décampent comme s’ils avaient vu le Diable en personne, sous l’œil impassible de leurs collègues caprinés. Depuis le temps que je rêvais d’avoir chamois et bouquetins sur la même photo ! C’est chose faite. Joli moment partagé avec eux.

Je reprends ma route, gagnant vite un univers plus minéral, où je compare la carte et le terrain. Monter à Roche Noire par le col sud-ouest 2795m ne me motive que modérément. Je préfère monter directement vers le Col de Roche Noire (2870m) en passant par la Roche des Chèvres où un joli laquet permet au Grand Bec de joliment se mirer. Tiens, sur la crête de la Roche de Blamont, de jeunes bouquetins montrent leurs cornes.

Il faut trouver son itinéraire. Je n’ai vraiment vu le Col de Roche Noire (bardé de roches rouges) que depuis la Roche des Chèvres. Pas toujours facile de choisir la meilleure option, mais rien de bien embêtant, j’avance assez vite. Arrive le col où le contraste des couleurs est magnifique entre le gris (calcaires ?) et le rouge (grès ?).

Mais, du Col de Roche Noire, le sommet de la Pointe semble hors d’atteinte... Illusion d’optique car il suffit de s’avancer vers elle et la pente semble nettement moins forte. Tiens, une petite sente traverse même les éboulis... Et même, plus haut, un cairn ! une fois qu’on est pour ainsi dire arrivé ! Un petit peu d’escalade facile dans des blocs entassés (qui les a rangés aussi mal ?) et le grand cairn sommital apparaît, 3h après le départ.

Immense panorama ! Sommet de Bellecôte, Mont Blanc, Mont Pourri, Grande Sassière, Grand Paradis, Tsanteleina, Grande Motte => Grand Bec... On tourne plusieurs fois sur soi-même pour tout observer contempler admirer. Cette face nord de la Grande Casse ! La Grande Glière ! c’est magnifique.

Il fait bon, je vais rester une bonne heure au sommet avant de gagner vers 10h30 un peu plus au nord-est, le Tuf de la Grassaz (2996m), pour voir le cheminement de descente.

D’ici, la descente a l’air relativement facile, jusqu’au Col de la Grassaz. En fin de compte, j’ai envie d’aller manger au bord d’un lac. Le lac Verdet le plus proche fera bien l’affaire. C’est tout droit ! Dans les faits, la descente s’avérera plus difficile que prévue. De ce côté-là, des cairns, en revanche. Souvent bien utiles !

Mais arrive un moment où deux magnifiques cairns sont séparés d’un couloir large et profond de 5m, et partiellement obstrué par un névé : infranchissable. Il va falloir désescalader une petite cheminée de quelques mètres. Ce n’est pas évident, les bonnes prises sont râpeuses, et il y a partout autour de gros gros cailloux. S’agirait pas qu’il y en ait un pour me tomber dessus. Je fais le ménage de tout ce qui me paraît instable, et je me lance, finalement sans trop de mal. La suite est plus tranquille, si l’on n’a rien contre les lapiaz sur lesquels il est très déconseillé de glisser, à moins de vouloir changer de peau.

J’arrive en bas, et un regard arrière m’interroge : comment fait-on pour passer là-dedans ? Bon, je l’ai fait... Encore un mur à descendre, mais herbeux celui-là, et avec des petites marches. Je me dirige vers le canyon repéré d’en haut qui va droit sur le lac Verdet (2504m). Un toboggan lisse cette fois termine dans une piscine... je contourne quand même... Le temps de faire le tour du lac Verdet, c’est le pique-nique qui s’annonce... Midi !

Je pensais rentrer par le Col de la Grassaz, mais le lac Verdet me laisse sur ma fin question pieds dans l’eau. C’est le territoire des vaches. Direction le Lac du Grattaleu (2512m). Par les sentiers, il faut descendre 150m pour les remonter. Niet ! Je prends la courbe de niveau sous l’Aiguille des Aimes et tombe directement sur le Lac du Grattaleu quelques minutes après.

Du monde au lac ! Ça me fait penser que de 6h à 14h, je n’ai croisé strictement personne. Extraordinaire... L’eau du lac est très bonne... on pourrait s’y baigner... Trop de monde. J’y prends mon temps quand même... avant de remonter vers le Col de la Croix des Frêtes (2647m).

Un regard arrière, et c’est la descente (encore 1100m avec un genou gauche bien douloureux !). Chemin faisant, les marmottes marmottent, pour la grande joie des randonneurs et randonneuses. En descendant, je vois la Pointe de la Vallaisonnay par l’autre versant... Le petit Lac du Grand Plan (2480m) met en vedette la Grande Casse qui n’a pas besoin de ça.

Les vaches fabriquent sans le savoir le beaufort. Les randonneurs se massent aux Glières (2040m). La grande et longue piste me ramène sans trop faire souffrir le genou au Laisonnay. Une grosse randonnée, et une magnifique journée en montagne. Elle m’aura coûté l’objectif du lendemain (la Grande Sassière), mais cela, est sans importance.

. Dernière modification : 21 septembre 2022 (Avertissements et Droits d'auteur)

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  • Bordel ! Mais c’est que le glacier de la Grande Casse a pris une sacrée claque depuis la dernière fois que je l’ai vu :’(

    Le 18 janvier 2016 à 21h15
  • Tu veux peut-être dire glaciers de l’Epéna et de Rosolin ?

    Le 18 janvier 2016 à 23h05
  • Oui c’est vrai que ça pouvait porter à confusion. Alors si en toute rigueur on se réfère aux noms portés sur la carte je pensais au "Couloir des Italiens" qui est sec sur une bonne partie alors que ce n’était pas le cas il y a encore quelques années. C’est désolant...

    Le 19 janvier 2016 à 08h22
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