Cime de Pépin (2344m) en boucle par le Vallon de Refrei, le Col de la Boaïra et la Baisse de Lagouna

Le départ de cette randonnée est situé au centre du village de Tende que l’on peut rejoindre en train via Vintimiglia ou Nice.
En voiture, le plus simple est de rejoindre Vintimiglia par l’autoroute puis de remonter toute la vallée de la Roya.

J’ai hésité concernant la cotation à attribuer à cette randonnée. D’un point de vue technique, cette balade est facile, se déroulant pratiquement tout le temps sur de bons sentiers bien indiqués. Toutefois, la longueur de l’itinéraire est conséquente (il faudra prévoir près de 10h de marche pour réaliser ce circuit) et nécessite une bonne forme physique.

Petite précision préliminaire :

J’ai placé par défaut cette randonnée dans le Massif du Mercantour mais en réalité celui-ci se termine au Col de Tende et la balade décrite ici se situe plutôt dans les Alpes Ligures.

Quelques recommandations :

Les meilleures périodes pour effectuer cette randonnée sont probablement le printemps et l’automne. En effet, le départ se fait de Tende qui n’est qu’à 800m d’altitude et en été, la chaleur peut y être très intense.

Par ailleurs, en période d’estive, de nombreux troupeaux (avec chiens de protection) fréquentent les lieux.

Comme le circuit proposé est très long, il est tout à fait possible de scinder la balade en deux jours soit en bivouaquant (nombreux emplacements sympas dans le vallon de Malabergue) soit, via de petits détours en passant la nuit au Refuge Don Barbera (https://destination.marittimemercan...) sur le versant italien du Col des seigneurs ou à la Capanna Morgantini (https://www.caicuneo.it/rifugi_e_bi...) sous le Col de la Boaïra.

Itinéraire :

Du centre de Tende, prendre la Route de la Pia. Après avoir dépassé l’Hôpital, on atteint le départ des balades (panneaux). Prendre la direction de Castel Tournou. La petite route longe le torrent et s’enfonce dans le Vallon de Refrei puis devient une piste carossable et enfin un chemin. On aura entre temps délaissé la piste qui monte vers les Rochers de Servia.

Après avoir traversé le Hameau du Pia, une première série de lacets permet de rallier le Castel Tournou, un étrange rognon rocheux qui servit de tour de défense à l’armée italienne à l’époque de la ligne Maginot.
Ce rocher mutilé par les meurtrières et transformé en gruyère n’est qu’un premier échantillon des nombreux forts militaires qui parsèmeront le parcours du jour.

Poursuivre en direction du Hameau de Refrei que l’on rejoindra après une très longue ligne droite presque horizontale au pied des magnifiques falaises des Rochers de la Crave.
Niché au fond de son interminable vallon, le Refrei sonne le signal d’un changement brutal de paysage. On passe subitement de l’ambiance typique des Préalpes méditerranéennes avec de denses forêts de pins à une atmosphère nettement plus montagnarde et l’apparition des premières cimes du mini massif du Marguareis.

Le sentier continue vers le fond du vallon (suivre la direction de la Vacherie de Malabergue désormais) jusqu’à venir buter sur les flancs de la Cime de Seneca. Délaisser le sentier qui oblique vers le vallon de Bachialon pour s’engager dans une courte traversée vers le nord ouest et rejoindre la gorge où s’écoule le petit torrent du Refrei. Après avoir franchi ce dernier, le sentier atteint en quelques lacets la Vacherie de Malabergue.
Après des heures de marche dans le fond du vallon à l’ombre des raides versants qui le bordent, l’horizon s’ouvre subitement sur un vaste replat dominé par les magnifiques parois calcaires illuminées de soleil des Castel Frippi et Chevolail.

On pénètre ici dans la zone karstique du Marguareis qui comprend un nombre incalculable de gouffres dont certains atteignent 900m de profondeur. C’est au cœur de l’un d’eux, le Gouffre de Scarasson, que Michel Siffre réalisa son expérience "Hors du temps" en 1962. Le spéléologue niçois passa près de 2 mois isolé du monde dans le gouffre et perdit toute notion du temps. L’expérience prit fin le 14 septembre alors qu’il pensait qu’on était le 20 août !

Prendre la direction du Col de la Boaïra (panneaux). Le sentier passe au Gias de Malabergue et rejoint en douceur ce dernier.

L’arrivée au col permet de découvrir une vue de toute beauté vers le Mont Viso et la Plaine du Pô tandis que la Cime Marguareis fait son entrée dans le panorama.

Ignorer la piste qui serpente à flanc sur le versant italien et emprunter le sentier qui monte côté français vers la Cime du Coin. Celui-ci passe en contrebas du sommet rocheux puis rejoint la ligne de crête et le Col de la Perle. Alors que les sommets du Mercantour oriental (Mont Bégo, Mont Clapier, Malédie) s’imposent désormais dans le paysage, le sentier contourne la Cime du Bec par le versant français et continue à proximité de la ligne de crête jusqu’à atteindre la base de la Cime de Pépin. Monter au sommet par une petite trace dans l’herbe.

La vue est absolument sublime : un magnifique 360 permet de contempler tout à la fois la méditerranée qui luit derrière les reliefs côtiers, les sommets proches (Alpes Ligures, Mercantour) et plus lointains (Queyras, Viso, Grande Casse, Charbonnel, Grand Paradis, Mont Rose, entre autres..). Clou du spectacle, plein sud, la Corse semble flotter sur l’horizon.

Du sommet, continuer sur la crête plein sud jusqu’à atteindre le Fort de Pépin puis prendre la piste qui repart au nord ouest afin de retrouver l’arête frontalière. Plutôt que de poursuivre par la piste vers le Col de Tende, rejoindre la débonnaire Cime du Bec Roux et continuer vers le sud jusqu’au Fort Tabourde.

On rejoint ici le GR52A qui contourne le fort par la gauche puis plonge vers la Cime de Tavan et la Baisse de Lagouna via un magnifique Mélézin. Une longue traversée descendante sur les flancs est du Mont Court permet de rallier les premières maisons qui dominent le village de Tende.
Une dernière descente dans un terrain désormais principalement composé de garrigue ramène le randonneur fourbu à la Route de la Pia, au niveau de l’Hôpital.

Les photos en musique :