Pas de l’Eyrard et Draye de Seblou (1425m) - Plusieurs options de retour dont la draye des Communaux

Difficulté :
Difficile
Dénivelé :
850m
Durée :
6h

Ne vous fiez pas uniquement à la cotation dite difficile. Si le pas de l'Eyrard, confortable et bien équipé, ne présente pas de difficulté majeure, il en est tout autrement de l'ascension de la draye de Seblou. Bien que pourvue en cordes fixes, le solo est possible uniquement pour des randonneurs aguerris et avertis. Sur un terrain sauvage au possible, il faudra assumer de monter en short pour apprécier les piqûres d'orties et autres réjouissances. Ce topo est bien sûr inspiré par les publications références de Pascal Sombardier. Dantesque ! – Auteur :

Accès

Rejoindre la commune de Noyarey, à 10km au nord-ouest de Grenoble, en rive gauche de l’Isère, sur la N 532. Prendre la route d’Ézy. Dans le hameau de Trucherelle, prendre à gauche la petite route indiquée Carron. Après seulement 300m, au niveau du ruisseau, se garer à droite sur un talus. Deux départs de sentiers sont visibles.

Précisions sur la difficulté

Bon sens de l’orientation requis ainsi qu’une expérience de montagnard solide, en tout terrain hors sentier et vertical.
Le tracé sur fond de carte ci-dessous est donné à titre indicatif (ce n’est pas une trace GPS) et doit servir uniquement de repère à la lecture de la carte.

La draye de Seblou présente un fort engagement de randonnée surtout en solitaire et il est préférable de venir à plusieurs et de s’assurer avec le matériel adéquat (baudrier, corde de 40m, dégaines), bien que l’on trouve des cordes fixes et des spits dans beaucoup des passages chauds. Haut ressaut équipé, raides portions exposées et terrain glissant où il vaut mieux être sûr de son itinéraire, surtout dans son couloir de sortie, délicat.

Il est préférable de tirer un rappel dans le mur central de la draye des Communaux, si c’est l’option de descente que vous choisissez. Aussi, cette dernière n’est pas si évidente à trouver.

Casque obligatoire.

Le brouillard et la pluie sont à proscrire.

Les infos essentielles

  • Carte IGN : IGN TOP 25 3235 OT Autrans - Gorges de la Bourne
  • Altitude minimale : 610m (parking départ)
  • Altitude maximale : 1425m (sortie de la draye de Seblou)
  • Distance : de 8 à 15,5km, selon l’option de retour
  • Horaires : compter 4 à 6h, selon l’option de retour.
  • Balisage : rose fluo ou bleu pour le pas de l’Eyrard et jaune pour la draye de Seblou.
Sensibilisation

Le milieu que vous traversez durant cette randonnée est fragile. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Rapportez vos déchets et ramassez ceux que vous trouverez. Vous soutiendrez ainsi le mouvement KeepTheMountainsClean, une initiative Altituderando !

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Itinéraire

Introduction et Avertissement

Le dénivelé de 850m indiqué concerne le parcours entre le parking de départ à 610m et le haut de la draye de Seblou à 1425m, en sachant que le sentier de sortie du pas de l’Eyrard est descendant avant de rejoindre la piste forestière. Sur la carte, l’itinéraire est tracé en rouge épais.

Il sera probablement plus important selon l’option de retour choisie (autres couleurs). Je détaillerai le dénivelé réel pour chacune des options, ainsi que la durée et les distances à parcourir.

De même, la difficulté varie. Descendre directement en rappel la draye de Seblou que l’on vient de gravir ou descendre en rappel la draye des Communaux, font passer la sortie en Alpinisme PD.

Le topo présenté ici est classé en randonnée difficile car l’ascension de la draye de Seblou, équipée de chaînes et en cordes fixes, est accessible à des marcheurs chevronnés, habitués au tout terrain et autres passages exposés. L’engagement est très important. Il est largement plus sûr de venir équipé avec de quoi s’assurer tout du long et de considérer cette sortie comme une course d’alpinisme. De nombreux spits jonchent l’ascension et on peut utiliser aussi les arbres dans le très délicat couloir de sortie de la draye.

Le pas de l’Eyrard, pour sa part, peut impressionner le randonneur non averti mais ne présente pas de réelles difficultés. Bien équipé en câbles, on trouve même des marches taillées dans la roche. Il peut tout à fait être descendu lors du retour. On peut, si besoin, s’assurer avec du matériel de via ferrata.

Le pas de l’Eyrard

Au parking, on trouve deux sentiers. Prendre celui de droite qui se transforme vite en piste moyennement large. La suivre jusqu’à une grosse intersection où il faut prendre le lacet à gauche. Lors des deux intersections suivantes, prendre aussi à gauche. À chaque fois, on trouve une flèche rouge puis rose fluo, qui nous indique le chemin.

La piste devient plate et après 200m de distance, une flèche sur un rocher, au sol, nous invite à entrer dans le bois, au-dessus. Suivre les points roses sur les arbres. On devine la cascade toute proche, en face. Le pas de l’Eyrard est juste au-dessus, sur sa droite.

Deux options. On peut traverser le ruisseau de l’Eyrard, de suite, sur notre droite, avant de remonter raide vers les falaises, en rive gauche de celui-ci, sur une sente, dans le bois. Ou alors rejoindre la cascade, au fond. Pareil, il faudra traverser à droite mais on bute sur une raide portion terreuse glissante à remonter pour gagner le bois, en rive gauche.

Alors que l’on est sous les falaises, la cascade à côté, repérer la grosse marque de peinture bleue sur un rocher et suivre une petite vire (ne pas prendre la sente pour chasseurs qui longe les parois, au nord-ouest).

On arrive de suite face au pas de l’Eyrard, superbe diagonale de calcaire. Il est équipé tout du long par de gros câbles régulièrement fixés par des points d’ancrages. On peut donc s’équiper avec du matériel de via ferrata, si on préfère. Raide et aérienne, l’ascension reste confortable alors que l’on surplombe la cascade. On trouve même des marches taillées dans la roche, pour faciliter encore plus le passage.

D’abord tout droit, le pas pique sur la droite dans sa partie haute alors que l’on retrouve la forêt. Continuer de monter, un peu, du même côté avant de traverser le ruisseau sur la gauche sous la petite cascade supérieure.

Maintenant en rive droite, on suit le sentier balisé avec des points bleus, direction est. Très agréable, nommé chemin de Fontrasset, il longe au dessus des falaises sur un kilomètre. Il est plutôt descendant pour rejoindre une grosse piste forestière carrossable dans un large lacet.

La draye de Seblou

Prendre la large piste sur la droite dans le sens ascendant. Véritable périphérique du secteur, elle va nous emmener facilement au départ de la draye de Seblou, après tout de même 2km de marche à plat.

En la suivant, direction sud-est, on voit d’abord clairement la draye des Communaux, en face. Un gros cairn marque la sente à suivre dans la forêt, une fois arrivé à son niveau.

Pour notre part, on continue sur la piste qui tourne vers l’est. On voit maintenant la draye de Seblou. Repère facile, une ligne haute tension, surmontée d’un pylône, passe à sa gauche.

Le cairn qui marque l’endroit où on quitte la grosse piste est moins évident que pour la draye précédente. Il est situé sur une souche d’arbre. On distingue un semblant de sentier gagné par les herbes qui en fait devient une nouvelle piste.

On remonte en ligne droite, sud-est. Dans le large lacet qui suit, un cairn balisé en jaune nous fait rentrer dans la forêt. Suivre les points de peinture jaune sur les arbres. On remonte ensuite rapidement à droite, pour rejoindre une sente transversale qui longe sous les falaises. La suivre à gauche pour entrer dans la draye de Seblou en effectuant une courbe au bord des parois.

Rester du même côté, en longeant la falaise ouest. Utiliser un piolet n’est déjà pas ridicule pour évoluer dans ces pentes où il faut s’arracher.

Une aiguille centrale sépare le fond de la draye en deux couloirs. Celui de gauche était le plus pratiqué avant que un éboulement en obstrue le passage. On va donc réaliser l’ascension par celui de droite.

Toujours raide, à droite, on arrive alors face à un haut ressaut qui barre le couloir. Repérer les cordes fixes. S’équiper si besoin. On trouve un spit en bas et un relais à sa sortie.

Bien que présentant des prises relativement faciles, le mur est plus délicat qu’il ne le paraît d’en bas. Un passage, au centre est acrobatique avec une prise artificielle pour le pied. On est en versant nord et la zone est humide, la roche polie. Bien assurer chaque prise. L’exposition est grande et les cordes fixes bienvenues jusqu’en haut, même si il ne faut pas compter et s’appuyer uniquement dessus.

Une très courte vire à gauche, un peu glissante et exposée, sans corde, permet de rejoindre le haut du couloir droit, peu engagé et équipé de nouveau d’une corde.

Suivre une vire confortable sur la gauche jusqu’à un auvent. En fait, on traverse l’aiguille centrale de la draye et il est conseillé d’aller faire un aller-retour sur la gauche jusqu’au promontoire que constitue le sommet de l’aiguille (P. Sombardier).

Sinon continuer sur la vire pour atteindre le couloir de sortie de la draye qui est l’autre gros morceau du parcours. Traverser pour en rejoindre le fond et l’attaquer sur sa gauche, dans le pierrier puis entre les arbres en suivant les marques jaunes. On trouve alors deux flèches jaunes.

Première option, à gauche, beaucoup plus longue, la vire de la Dent du Loup, bien tracée par les chamois, est assez aisée, mais ne pardonne pas le faux pas. On est là au-dessus d’une falaise monolithique de plus de 200 m. Comme la vire descend d’une centaine de mètres, lorsqu’on arrive au bout (au niveau d’un immense pylône rouge et blanc dont on voit la tête en contrebas), il faut remonter assez longuement une croupe boisée en suivant des marques jaune pâle. On se rapproche ainsi du bord de la falaise (jolis belvédères) et on sort sur le plateau par un petit couloir entre les rochers. (P. Sombardier).
J’indique aussi le tracé en bleu sur la carte.

Deuxième option, continuer à grimper dans le couloir. On arrive encore sur une vire étroite et herbeuse qui traverse à l’opposé, sur la droite cette fois, bien exposée. Crapahuter vers le haut pour atteindre un petit ressaut pas simple à franchir et équipé d’un spit. Final ensuite tranquille pour en finir avec cette draye de Seblou !

Différentes options de retour

De la sortie, on peut atteindre aussi la Dent du Loup (1425m), en 5 minutes.

1 - La plus directe : rappel de la draye de Seblou si vous avez pris la vire de la Dent du Loup. Retour de 4.5km. Alpinisme PD.

Je vous laisse le lien vers le topo de Pascal Sombardier qui décrit cette option, en pièce jointe PDF, sur son site internet, ici.

On y trouve aussi un tracé plus direct (en vert, sur ma carte) pour rentrer sans repasser par le pas de l’Eyrard. Il consiste à prendre à droite de retour sur la piste forestière puis rapidement couper à gauche, après une aire dégagée où se dresse un pylône, sur une autre piste. Au gros carrefour suivant, continuer tout droit sur un ancien sentier pour rejoindre le terre-plein de Carron. Descendre la route jusqu’à la voiture.

2 - La plus grandiose : par la draye des Communaux. Retour de 6km. +100m de dénivelé. Tracé orange sur la carte. Alpinisme PD

À la sortie de la draye de Seblou, prendre en direction de La Côte, en remontant à l’ouest, jusqu’à la cabane (photo 78).

Du poteau situé juste au-dessus de la cabane, partir à droite (nord-ouest) à plat dans une clairière en visant de gros blocs posés à une centaine de mètres et en restant sur la gauche près de la lisière de la forêt. On trouve alors des cairns et des marques jaunes qui mènent au fond de la prairie et invitent à descendre dans la forêt en tirant d’abord à gauche puis à droite au pied d’une barre rocheuse. On arrive ainsi en 10 minutes sur le rebord supérieur de la draye des Communaux vers 1460m. En suivant celui-ci en rive gauche sur une centaine de mètres (en distance), on ne pourra manquer les cordes fixes qui équipent sa vire de sortie, laquelle revient à droite à 180° dans le couloir. Pour descendre ensuite le ressaut de 40 m, il est conseillé d’utiliser un rappel plutôt que la corde fixe. (P. Sombardier)

Sans faire le rappel, descendre la partie inférieure de ce ressaut, un mur en pas de 4, en s’agrippant simplement à la corde fixe, exige déjà une vérification systématique de celle-ci et de beaucoup d’engagement surtout en fin de rando où on a déjà pas mal laissé d’influx nerveux dans la draye précédente... de plus, la portion supérieure pour l’atteindre est déjà très raide et glissante, que l’on descend aussi le long d’une autre corde.

En bas du mur, descendre la draye en rive droite, pas difficile. À la sortie, il faut soit longer les falaises à droite sur la même sente transversale qui mène à la draye de Seblou, soit descendre dans le pierrier puis droit dans la forêt. Dans les deux cas, rejoindre la piste forestière périphérique du secteur puis prendre à droite pour rentrer (tracé vert sur la carte).

ALTERNATIVE : j’ai eu du mal à trouver des cairns pour rejoindre la draye des Communaux, hors sentiers. Du coup, de la cabane, il est possible, mais plus long, de suivre le sentier, balisé jaune/vert, direction La Côte, puis, à l’intersection, prendre le GR 9 (balisage rouge/blanc) en direction de la Sure. 300m après le lieu-dit des Lapiaz (poteau), un sentier non balisé part sur la droite (nouveau poteau puis beaucoup de cairns tout du long) et gagne le haut de la draye des Communaux. En option, on peut même aller faire un crochet (sente à gauche) pour admirer le gouffre Berger, profond de 1122m !

3 - La plus longue par le tunnel du Mortier et le pas de l’Eyrard. Retour de 10,5km. +270m de dénivelé. 2h30/3h. Tracé jaune sur la carte.

À la sortie de la draye de Seblou (1425m), suivre direction La Côte. Idem après avoir passé la cabane de Sornin. Ne pas rater la bifurcation où il faut suivre le GR 9 (balisage rouge/blanc), à droite. Le garder plusieurs kilomètres toujours en direction de La Sure (1654m) et atteindre son sommet (pas obligatoire, on peut passer plus bas mais c’est sympa d’aller en haut, si on a le temps !). Descendre par les pistes de la station d’Autrans pour rejoindre l’entrée du tunnel du Mortier puis le traverser.

Suivre la piste forestière à gauche. Dans un large virage, par un court sentier, rejoindre le chemin des Bœufs (indiqué). Le suivre à droite, puis après quelques hectomètres, prendre le chemin de Frontasset, à gauche, pour retrouver la cascade supérieure du pas de l’Eyrard qu’il faut alors redescendre. Rentrer par le même cheminement que à la montée.

Attention à la tombée de la nuit. Retour pas du tout simple à la frontale, si horaire tardif.

4 - La plus fainéante (et la moins écolo) : poser une deuxième voiture au hameau du Fournel. Retour de 3km. Tracé rose sur la carte.

À la sortie de la draye de Seblou, suivre le sentier plein sud dans l’alpage qui longe au dessus de la combe de la Retenue. Aux baraques du hameau de Sornin, descendre à gauche jusqu’au hameau du Fournel (932m). Topo qui peut servir, ici.

Alternatives

Si on se gare au terre-plein de Carron, au bout de la petite route, on peut gagner directement la draye de Seblou, sans passer par le pas de l’Eyrard.

On peut aussi effectuer la boucle "descente de la draye des Communaux et remontée par la draye de Seblou", en partant du parking de la Molière, au dessus d’Autrans.

. Randonnée réalisée le 14 août 2019

. Crédits : Pascal Sombardier

. Dernière modification : 19 octobre 2023 (Avertissements et Droits d'auteur)

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