Pointe nord-est de l’Ouillarse ou Pointe du Gypaète (3478m), par le Grand Fond

Difficulté :
Alpinisme F
Dénivelé :
1170m
Durée :
1 jour

Wilderness... Longue randonnée glaciaire dans un vallon retiré d'une sauvagerie étonnante au-dessus de la plaine de Bessans. Après l'alpage de la Buffaz et ses magnifiques chalets (dont beaucoup sont en cours de rénovation), l'arrivée au sommet réserve un panorama époustouflant. – Auteur :

Accès

Atteindre Bessans, par la vallée de la Maurienne (D1006 puis le D902).
Environ 1.5km après Bessans, prendre à droite au niveau du centre de vacances de "la Bessanaise" la route de la vallée d’Avérole.
Passer le hameau de la Goulaz et, 0.5km avant le parking de Vincendières, voir à gauche la piste d’alpage de la Buffaz.
La route est interdite sauf aux riverains (alpagistes et locataires de chalets d’alpages)
Remonter la piste d’alpage jusqu’à Côte Rouge, 2300m, soit à pied (il y a une sente qui coupe les lacets) soit en voiture (il vaut mieux avoir une voiture ayant une garde au sol un peu haute).
On peut se garer soit au Planor (2200m) soit à Côte Rouge.

Remarque : La route d’alpage est interdite sauf aux riverains.
Il y a une tolérance tacite pour les ascensionnistes de l’Albaron et des courses sur le secteur Allegra-Grand Fond. Mais rien de formalisé... La tolérance tient à notre respect des alpages, des chalets, des troupeaux...

À chacun de choisir sa solution (à pied ou en voiture, à VTT aussi !!!)

Précisions sur la difficulté

  • Randonnée glaciaire : pente modérée mais présence de crevasses.
  • Final : sur 40m, arête rocheuse facile, avec cheminement évident sur des vires marquées et peu aériennes.

Les infos essentielles

  • Carte IGN :TOP 25 - 3634 OT "Val Cenis-Charbonnel"
  • Altitude minimale : 1790 ou 2300 m (voir rubrique "accès")
  • Altitude maximale : 3478 m
  • Distance : environ 12 km AR depuis Côte Rouge (2300m) sur l’alpage de la Buffaz.
  • Horaires : comptez entre 4 à 5h depuis Côte Rouge à la montée et 2h à 2h30 à la descente.
  • Balisage : Sente assez bien marquée jusqu’au pied du glacier (2950m).
Sensibilisation

Le milieu que vous traversez durant cette randonnée est fragile. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Rapportez vos déchets et ramassez ceux que vous trouverez. Vous soutiendrez ainsi le mouvement KeepTheMountainsClean, une initiative Altituderando !

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Itinéraire

Avant le caractéristique sommet de l’Albaron, qui trône au sommet du vaste plateau glaciaire du Grand Fond, se trouvent, sur les deux rives du glacier, de hautes crêtes aux parois verticales.

Rive gauche, c’est la crête des Ouillarses, hérissée de pointements, dont le couronnement est la Pointe nord-est de l’Ouillarse à 3478m, ici décrite.

En vis à vis en rive droite, ce sont les Pointes du Grand Fond.

Itinéraire :

Après avoir atteint Côte Rouge à 2300m et la Buffaz par le moyen de locomotion de son choix, remonter rive gauche du ruisseau des Follièrses par un sentier bien marqué jusqu’au Rocher de l’Âne Rouge, 2650m (1h/1h15).

Le sentier par sur la droite au chalet de la Buffaz (pas facile à repérer de nuit).

  • On peut aussi remonter dans les Alpages de la Buffaz, rejoindre les chalets du Grand Fond et l’étonnant canal dans l’alpage au-dessus, qui descend du Rocher de l’Âne Rouge (c’est un peu plus long, hors sentier, 1h30).

Traverser le plan superbe et suivre une sente bien marquée, raide sur 100m de dénivelée, qui amène sur la moraine caractéristique du glacier du Grand Fond, 2750m (0h20).

Remonter sur le fil de la moraine, raide mais bien tracé, jusque vers 2900m, où la sente cairnée traverse le grand plan du fond glaciaire (0h30).

  • On trouve les névés assez tard dans la saison sur ce grand plan au pied des grandes parois de l’Ouillarse.

Se diriger facilement (à vue, quelques cairns) au pied de la langue du glacier du Grand Fond, 3000m (0h30). On se trouve alors face aux superbes piliers des Pointes du Grand Fond.

Remonter au mieux le glacier, plutôt rive droite par des pentes modérées jusque sous grand plateau glaciaire, 3300m (0h45/1h).

Traverser plein sud jusqu’au pied de la Pointe NE de l’Ouillarse jusqu’au collu 3421m (0h30).

  • Attention : le glacier peut être assez crevassé dans cette zone.

Du collu, remonter quelques pentes de neige plus raides et prendre l’arête rocheuse versant nord. Remonter à vue par quelques vires faciles et évidentes jusqu’au sommet bien effilé de la Pointe NE de l’Ouillarse, 3478m (0h15).

Descente par le même itinéraire, en 2 ou 2h30 jusqu’à Côte Rouge.

Sortie du dimanche 19 Juillet 2020 :

Manquent cent mètres... !

Mais pourquoi donc, diraient les curieux, les grincheux peut-être, aller à l’Ouillarse alors que le seigneur des lieux n’est qu’à 100m ?

100m ? Oui, enfin non, pas tout à fait, 150m, et puis il y a de la distance, et puis parce que...

Parce que l’Ouillarse c’est bien, parce que l’Ouillarse c’est beau, l’Ouillarse c’est original, et parce que...

Déjà, qu’on se le dise, monter à l’Ouillarse n’est pas une mince affaire, en soi. Le nombre de difficultés à vaincre !!!

Le lever... à 4h... après une semaine de travail... même quand on est sur place à Bessans... Pas simple, pas agréable...

Se coucher à 4h le matin, pourquoi pas, quoique, en général, on est "très fatigué"... Bon, alors ça on l’a fait, et d’une.

Ensuite, remonter la piste de la Buffaz, en pleine nuit noire bien sûr et avec une voiture inadaptée... Eh bien, je peux vous dire que la confiance ne régnait pas. Et pourtant c’est passé.

Bien que la dernière épingle, sous Côte Rouge nous ait vu nous y reprendre à trois fois tellement c’est raide, avec quelques jolies marches arrières à la frontale dans un nuage de poussière où on n’y voyait goutte !

En fait, je me suis toujours demandé, après coup, quelle marge de manœuvre on a, à faire ces c......, toujours les mêmes depuis plus de 30 ans ? Bon, là aussi c’est passé, j’avais pas envie de me taper 500m de dénivelée supplémentaires, depuis Vincendières !

Et de deux.

La troisième des difficultés, c’est de loin la pire, et la plus dangereuse.

Quand, finalement, content d’être arrivé là sans avoir planté la caisse, vous sortez de l’auto face à une clôture derrière laquelle vous souriez à la vue de plein de grosses boules de laine plus ou moins blanches, vous sursautez de peur lorsque trois gros molosses blancs aux yeux tout jaunes dans la frontale, avec des sabres à la place des canines, vous foncent dessus, sautant aussi haut que la clôture, grognant, bavant de haine... Et là, tout de suite, vous comprenez... qu’il ne va pas falloir prendre racine.

Parce que, voyez-vous, avant, il y a bien longtemps, il y avait le loup. Et puis le loup "ils" l’ont viré (on dira flingué).

Mais le loup, têtu comme un mauriennais, il est revenu -si si !- dans ses alpages.

Et là, le loup, il est heureux parce que celui qui l’a viré il y a bien longtemps lui a mis un garde-manger de malade.

Alors le loup, il n’a qu’à bouger une oreille pour se mettre à table, une côtelette par-ci, un gigot par-là, et pourquoi pas un petit navarin... Quitte à parler d’oreille, celui qui l’a viré il y a bien longtemps ne l’entend pas ainsi. On ne touche pas à ses boules de laines !

Alors, pour les protéger (les boules de laine, pas le loup, allons), il a inventé un truc pas possible. Ça descend du loup, à l’origine (mais si voyons, même le Chiwawa à sa mémère descend directement du loup... Je sais, je sais...). Mais c’est pas un loup, enfin c’est plus. Ça se prend pour un mouton, mais c’est pas un mouton, non plus... C’est un truc hybride, ni fait ni à faire, tellement foiré que ça mange la main de celui qui le nourrit (mais non, pas les moutons, l’homme ! Vous suivez ?).

Bref, ces "ni loup ni mouton" nous ont coursés mais on a été plus malins, on les a semés, ou il nous ont laissé partir ou, grégaires comme des moutons, ils sont restés avec leurs frères, demi-frères ou faux-frères... Puisque je vous dis que c’est pas des moutons...

Je ne savais pas que je pouvais encore courir si vite !

Après tout ça, on a pu partir à l’Ouillarse, et c’était juste bien, juste beau.

Mais on avait comme une boule au ventre, parce que voyez-vous, il a fallu redescendre, hein...

Comme j’écris ces lignes, c’est que ça l’a fait.

. Randonnée réalisée le 19 juillet 2020

. Dernière modification : 10 novembre 2022 (Avertissements et Droits d'auteur)

Auteur :

Réagissez !

Afficher les commentaires précédents (6).
  • Et que demande le peuple ? En voilà une idée qu"elle est bonne ! Une sortie qui invite !

    Super cette sortie sur le Patou. Qu’un chien se prenne pour un loup, ma foi... mais qu’un chien se prenne pour un mouton...

    Ceci dit il en est où le génépi par là-bas ?

    Le 30 juillet 2020 à 17h18
  • Lol, ben le genep’ il commençait à peine cette fois là. Mais là maintenant deux semaines plus tard, avec les quelques orages et donc de l’eau, et la grosse chaleur, je pense qu’on peut commencer les vendanges...

    Le 30 juillet 2020 à 17h48
  • Petit détail en passant : j’ai bien compris que les patous vous avaient fait courir très très vite mais..."Sortie du dimanche 19 Août 2020" : là y aurait comme de l’emballement non ?

    Le 30 juillet 2020 à 21h27
  • Haha ! Excellent ! Le texte, pas la situation...
    Heureusement qu’ils vous ont laissé aller pour venir nous raconter cette aventure !
    Mais je compatis, j’ai connu ça, et c’était même pas des patous, des pires encore !

    Le 30 juillet 2020 à 22h44
  • lol je vis en avance sur mon temps, voilà c’est réparé !

    En fait on ne les a pas croisés à la descente ces cabots dégénérés. Ils devaient être en alpages avec les moutons, plus haut sur l’Ouille Allegra, qui de fait doit devenir inaccessible à cause de ces colosses...

    Outre le texte que j’ai voulu pas dramatique, c’est vraiment problématique ces patous.
    Je ne fais pas l’impasse sur le loup et ce qu’il implique pour les éleveurs (bien qu’il y en a qui semble savoir vivre avec).

    Mais nous touristes lambda on risque réellement les attaques, pas du loup mais des patous, alors que finalement nous sommes neutres là-dedans voir des acteurs de l’industrie touristique locale.
    Ca nous donne au moins le droit d’etre respectéS, ce qui n’est vraiment pas le cas.

    La polémique existe certes.

    Ce que je déplore, ce n’est pas le retour du loup, ce n’est pas que les éleveurs se protègent du loup, c’est que les éleveurs ne tiennent pas compte de nous, touristes, qui ouvrons grassement nos portes monnaie dans les vallées l’été, vallées qui cherchent pour beaucoup a ré équilibrer une activité été-hivers.

    Et là les éleveurs ne voient que leurs propres intérêts, qui doivent être soutenus certes, mais rien d’autre. Bref sujet sans fin qui revient chaque année sur la table.

    Eleveurs qui pour beaucoup d’ailleurs ne sont pas des vallées mais des grandes plaines provençales et qui louent les alpages pour leurs vasres troupeaux.

    J’ai hâte que l’ours revienne…

    Le 31 juillet 2020 à 10h47
  • L’autre jour dans la Vallée de Grande Maison une brave dame remontait le sentier vers le Col de la Louze avec son Teckel.

    Déboule un Patou en furie qui lui met en pièces le Teckel sans qu’elle ne puisse rien y faire. (Pour la petite histoire, la brave dame a mis ce qui restait de son chien dans le sac à dos et est redescendue porter plainte. Je pense qu’il n’est nul besoin d’être devin pour savoir ce que va devenir sa plainte.

    En ce qui me concerne je préfère, et de loin, rencontrer le Loup que le Patou. Au moins lui ferme sa gueule, reste très discret et quelque part c’est un marrant.

    Maintenant, pour ces problèmes de prédation, encore eut-il fallu ne pas commencer il y a 20 ans à lui "donner" (en quelque sorte) des brebis à manger [au loup]. Je me comprends.

    Le 2 août 2020 à 11h22
  • Ah la vache… Il a mis en pièce le Teckel ???
    Ça devient n’importe quoi ces patous, mais si le teckel n’avait pas été là, peut être serait ce la dame qui serait en pièce.

    Le patou pour moi est le produit de la paresse, et de la bêtise humaine.
    Demander à un chien de faire le métier (le vrai) de berger…

    Bon c’est sans fin ce truc jusqu’à ce qu’il y ait un vrai drame (un humain massacré) malheureusement il faudra en arriver là pour que ça change…

    Le 2 août 2020 à 13h10
  • J’ai moi-même été agressé physiquement par deux patous en Ubaye. Pourtant, je les évite autant que faire se peut.
    Dans les Écrins, j’ai croisé plusieurs patous appartenant à différents élevages. Aucun problème, les chiens étaient parfaitement éduqués. Preuve que c’est possible !
    J’ai discuté longuement avec le berger, un vrai peut-être, car il ne semblait pas avoir d’animosité envers les loups.
    On imaginerait mal un pompier ne voulant pas éteindre le feu, comme on imagine mal un berger ne voulant pas garder ses moutons contre la prédation, fonction première de sa profession.
    J’imagine que les montagnards d’antan qui ont baptisé les sommets Pic du Loup, Pas de l’Ours etc... n’auraient jamais imaginé qu’un jour on en vienne à éradiquer ces espèces endémiques.
    "Réintroduction" Le mot passe partout pour nous la faire à l’envers, peut-être que si on avait pas introduit à foison "le mouton" qui n’est nullement originaire des Alpes, on en serait pas là et la pression anthropique qui s’exerce sur le milieu naturel serait moindre.

    Le 2 août 2020 à 13h52
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