Traversée des glaciers de la Vanoise

Départ en pleine nuit étoilée à 4h20 du Plan d’Amont en suivant les panneaux vers les refuges. Un chemin "dangereux" permet de rejoindre les refuges, mais nous ne prenons le "risque" et partons sur le parcours classique longeant le lac.

Le chemin est large jusqu’au plan de Sétéria et ensuite nous franchissons une belle passerelle pour rejoindre un petit chemin qui conduit au Refuge de la Fournache. Ensuite, nous chauffons un peu les cuisses dans un petit raidard débouchant sur le Refuge de la Dent Parrachée. Le jour se lève et nous suivons le panneau en direction du Lac du Génépy plein Nord avec la traversée de quelques névés bien gelés. Le regel nocturne a été bien efficace dans cette belle nuit sans nuages.

Le lac est en partie dégelé et nous le contournons par la moraine. A 3000 m, la neige a résisté et il est temps de mettre les crampons et de commencer la navigation à vue. Nous connaissons le terrain avec plusieurs sorties ski de randonnée et décidons de prendre une pente assez raide pour retrouver le passage entre barres rocheuses.

Quelques zig-zag et pas de conversion nous permettent une progression rapide. Il y a une flèche sur un rocher qui indique la direction et une corde fixe pour aider à démarrer sur le passage le plus pentu de la sortie. C’est très raide et nous sortons les piolets.
Le Col de Labby est juste au dessus. Le spectacle est somptueux avec très belle vue sur le Dôme de Polset avec le glacier de Gébroulaz à l’Ouest et le Dôme des Ecrins au Sud. Au Nord, les glaciers apparaissent bien calés entre la Dent Parrachée, la Pointe de Labby, la Pointe du Génépy et les Dômes du Génépy, Dôme de l’Arpont et Dôme de Chasseforêt. Le vent est frais et nous nous posons à l’abri pour nous restaurer et nous ’encorder.

La traversée des glaciers peut commencer, mais il faut bien se diriger. Des traces d’une cordée précédente sont visibles, mais se dirigent vers la Pointe de Labby. Le passage sous la Pointe de Génépy semble un peu compliqué et il faut bien viser entre les barres rocheuses. La progression en léger dévers se passe bien et nous passons facilement.

Ensuite, nous restons environ autour de 3350m avec quelques remontées et descentes au gré du terrain. La progression reste assez lente et il faut se diriger vers le Col de l’Arpont qui semble si proche. Mais plus on se rapproche, plus on a l’impression qu’il s’éloigne dans cette blancheur sublimée par les sommets et le ciel bleu. Après un petit coup de mou, nous franchissons le col et arrivons sur le Plateau de Chasseforêt qui culmine à 3510m. Direction vers le Dôme de Chasseforêt pour une pause pique-nique sur les rochers. Il est environ 11h, le vent s’est arrêté et il commence à faire chaud.

Le plus difficile a été réalisé. Nous engageons une descente de plus de 500m de D- vers le Col de Pelve. Il faut éviter les crevasses. Le glacier est très lisse grâce aux récentes chutes de neige et nous apercevons au loin une cordée.
La progression est assez facile sous les différents dômes : Dôme des Nants, Dôme de Chasseforêt et Dôme des Sonnailles. Au niveau du Col du Pelve, nous prenons sous la Pointe Ouest du Mont Pelve en direction du Col du Dard. La pente est sévère et après environ 200m D+, nous arrivons sur un nouveau plateau glaciaire bien gardé par la Pointe du Dard.

La Grande Casse se dresse somptueuse et nous attire, mais il faut changer un peu de cap vers la Pointe de la Réchasse. Des petits lacs glaciaires apparaissent sur le Glacier de l’Arcellin. La traversée se termine et il faut redescendre vers le Col de la Vanoise.

Nous suivons les cairns entre pierriers et névés dans une descente un peu pénible. Il est environ 15h et nous retrouvons la civilisation et les marmottes qui jouent près du Refuge Félix Faure.

Une belle bambée sous une journée parfaite pour la randonnée glaciaire.