Traversée du col de l’Encrenaz (2579m), par les lacs de la Remuaz et les vires du Lavancheret

Difficulté :
Difficile
Dénivelé :
1350m
Durée :
7h30

Un itinéraire on ne peut plus sauvage sur les grandes pentes de la rive droite du vallon de Bérard, destiné aux amateurs expérimentés de terrain hors-sentier... – Auteur :

Accès

Chamonix ou Martigny - col des Montets, nombreux parkings à proximité du col. Départ possible depuis le parking de la gare du Buet.

Précisions sur la difficulté

Il s’agit d’un long itinéraire hors-sentier, sans balisage ni cairns, demandant une bonne expérience des terrains d’aventure ainsi qu’un bon sens de l’itinéraire. Bonne visibilité fortement souhaitée.

Il n’y a pas vraiment de difficultés techniques sur le parcours, mais il faudra cependant franchir, à la montée ou à la descente, quelques dévers morainiques raides, quelques champs de caillasses parfois un peu croulantes, et sur le bas, parcourir hors-sentier des pentes assez broussailleuses.

Attention au risque assez important de chutes de pierres pouvant descendre des falaises pourries de l’Aiguille de l’Encrenaz, de part et d’autre du col.

Les infos essentielles

  • Altitude départ : 1461m (col des Montets), 1340m (le Buet).
  • Altitude sommet : 2579m (col de l’Encrenaz).
  • Durée : 7h30.
  • Carte : IGN TOP25 3630OT Chamonix- Massif du Mont Blanc.

Période

Praticable en conditions estivales, lorsque les névés ont libéré les pentes du Lavancheret, en général à partir de mi-juin. Des névés tardifs parfois raides pourront cependant subsister de part et d’autre du col de l’Encrenaz, s’équiper en conséquence.

Sensibilisation

Le milieu que vous traversez durant cette randonnée est fragile. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Rapportez vos déchets et ramassez ceux que vous trouverez. Vous soutiendrez ainsi le mouvement KeepTheMountainsClean, une initiative Altituderando !

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Itinéraire

Ascension

Depuis le col des Montets, prendre le sentier du Grand Balcon Sud. Après la raide montée initiale, on débouche sur le replat de la Remuaz. Aux abord d’une mare allongée (2065m), quitter le sentier pour une discrète sente s’élevant à droite. Poursuivre la sente toujours vers la droite entre broussailles et caillasses pour viser le replat sur lequel se trouve le lac de la Remuaz.

Contourner le lac par la droite et poursuivre plus ou moins horizontalement vers le nord, jusqu’à atteindre un couloir évident permettant de franchir facilement un raide ressaut pour ensuite poursuivre au dessus. On navigue ensuite au plus facile vers le nord-ouest, contournant par la droite la bosse 2425m pour atteindre la combe de l’Encrenaz.

Prendre pied dans la combe en évitant au mieux les chaos de blocs, puis la remonter au plus facile, en restant plutôt à droite pour éviter d’éventuelles chutes de pierres pouvant descendre des falaises pourries de l’Aiguille de l’Encrenaz. Sur le haut, le col de l’Encrenaz s’atteint par le petit couloir de caillasses à gauche.

Ascension de l’Aiguille de la Mesure

L’Aiguille de la Mesure est un magnifique sommet typique "Aiguilles Rouges" de l’extrémité nord de la chaîne. Les randonneurs expérimentés pourront l’ajouter comme point culminant de cette boucle, ajoutant environ 350m de dénivelé en terrain technique et 3h aller-retour.

Elle s’atteint assez facilement en remontant le grand pierrier à droite de la combe jusqu’à son sommet, puis en grimpant un peu pour atteindre une étroite rampe herbeuse vers la gauche (petit ressaut avec un pas de III obligatoire au milieu) et en revenant ensuite par des vires vers la droite pour atteindre le col Morris. Une traversée complexe se fait ensuite dans les rochers du versant sud-est pour finalement aborder l’Aiguille par l’est.

Topo complet : https://www.altituderando.com/spip.php?page=rando&id_rando=17979

Descente

Descendre au mieux la caillasse du versant ouest du col de l’Encrenaz, puis poursuivre vers le nord-ouest dans la combe minérale, en se tenant le plus à distance du front du glacier de Beugeant, d’où des pierres libérées par la fonte de la glace peuvent parfois dévaler.

Après avoir franchi une cuvette de caillasses, on aboutit au sommet de grandes pentes de graviers terreux morainiques. Descendre ces pentes au mieux en choisissant les parties herbeuses plus stables, puis en tirant vers la gauche pour viser une légère bosse herbeuse au bas de ces pentes, en bas de la croupe descendant du Chardonnet, dominant les pentes du Lavancheret et le vallon de Bérard.

Partir en traversée horizontale vers la gauche (ouest) sur quelques centaines de mètres jusqu’à atteindre un petit couloir de caillasses permettant de facilement descendre sur une large vire de l’étage inférieur.

On va ensuite parcourir cette vire descendante vers la droite. Une première cuvette à traverser obligera à remonter quelques pentes herbeuses en dévers. Poursuivre ensuite la vire en se tenant plutôt en amont jusqu’à une jolie cascade. Traverser le torrent puis poursuivre par une sente dans l’herbe juste sous la falaise, étroite mais confortable.

On sort de la vire proprement dite. Poursuivre la descente pour contourner par le bas de larges pentes de pierriers. Ensuite, ne pas continuer vers le bas (vernes), mais remonter légèrement pour contourner par le haut une bosse de dalles rocheuses.

Derrière ces dalles, on pourra enfin descendre par des pentes herbeuses jusqu’à un replat derrière une bosse de sapins, où on trouvera quelques vieilles ruines d’une bâtisse.

Poursuivre en traversée vers la droite sans trop descendre par quelques sentes à travers une végétation maintenant assez dense jusqu’à franchir le lit d’un petit torrent. On poursuivra ensuite la traversée en descente, visant un petit promontoire rocheux couvert d’herbe et son arbre caractéristique, sans poursuivre au-delà.

Descendre ensuite tout droit les pentes herbeuses en s’aidant de sentes, longeant une légère croupe encombrée de quelques vernes. Lorsque les vernes se font plus denses, tirer un peu à gauche pour rejoindre un petit lit de torrent, indiquant le seul point de passage commode pour rejoindre les pentes inférieures (ne pas se laisser attirer plus à gauche par les sentes à travers les vernes).

On se retrouve au sommet d’un large cône de broussailles (rhodos, myrtilles) qu’il faut maintenant descendre au mieux. Sur le bas, tirer un peu à droite pour trouver les points de passages les plus faciles pour franchir le torrent de Bérard, et ensuite remonter un peu pour rejoindre le sentier du vallon de Bérard.

Si le torrent de Bérard devait s’avérer infranchissable (fonte des neiges, pluie), il faudrait alors remonter longuement le vallon par cette rive pour aller chercher la passerelle du sentier au fond du vallon. Eviter de descendre le vallon en rive droite, itinéraire habituel à skis mais pas vraiment praticable l’été à cause de la végétation.

Descendre le sentier du vallon de Bérard jusqu’à la cascade et sa buvette, puis poursuivre sur le chemin horizontal de droite jusqu’à rejoindre la route. De là, un sentier récemment aménagé permet de remonter au col des Montets sans longer la route.

Détail de la sortie du 6 juillet 2022

Deux motivations à cette balade : Tout d’abord, poursuivre l’exploration de la sauvage rive droite du vallon de Bérard commencée la semaine précédente, et aussi de tenter l’ascension de l’Aiguille de la Mesure, qu’on avait eu le loisir d’observer à cette occasion.

Cette fois, la traversée du col de l’Encrenaz se fera dans l’autre sens, au départ du col des Montets, en passant par le lac de la Remuaz, itinéraire plus long mais plus sympa que par les raides pentes de Praz-Torrent, surtout à la lumière du le soleil matinal.

Départ vers 7h30 du matin. Le lac de la Remuaz est rapidement atteint dans la fraîcheur matinale. Après un peu de contemplation, on poursuit le chemin, sans itinéraire prédéfini précis, car il y a de nombreuses façon de naviguer sur ce terrain facile mêlant herbe, broussailles, caillasses, dalles rocheuses...

On rejoint rapidement la combe de l’Encrenaz où la face sévère de l’Aiguille de la Mesure se dévoile. Tout d’abord, l’ascension de raide cône de pierrier fera figure de chemin de croix pour accéder aux portes du paradis, sous les raides dalles où de visu on a du mal à voir par où ça passe... Mais la grimpette de la première petite cheminée dévoile rapidement la suite, cette improbable rampe herbeuse, raide mais pas tant que ça, permettant de poursuivre vers le haut...

On remonte donc cette rampe, avec quand même un minimum d’attention, car on prend vite de l’altitude au dessus des falaises. Puis, voilà l’obstacle principal, ce ressaut de III qu’il faut grimper... C’est clair, il faut tout d’abord grimper pour atteindre une petite vire rocheuse à droite, puis un pied ici, la main là, puis se lancer pour poser l’autre pied là-haut en tentant d’attraper ça... Mais on ne "sent pas" ce pas, surtout en solo dans un lieu austère comme ça... Une petite exploration sera conduite dans le prolongement de la rampe, non concluante... D’ailleurs, les cumulus se sont subitement formés pour maintenant accrocher le sommet, autre signe incitatif de renoncer à l’ascension... Après une longue pause perché sur la rampe à profiter de l’ambiance, on entame la descente...

Mais la journée n’est pas terminée, et il reste l’autre objectif de la journée à réaliser, l’exploration du sauvage versant du Lavancheret. On redescend donc le cône de caillasses pour remonter celles menant au col de l’Encrenaz, alors que les cumulus se font progressivement plus discrets.

13h30, on bascule dans le versant ouest, c’est parti pour l’exploration. On a certes observé et analysé ce versant sur de multiples photos prises durant des sorties précédentes, mais il y a toujours un peu d’appréhension d’aller découvrir cela en vrai, surtout dans le sens de la descente. Heureusement, l’exploration de la semaine précédente a permis d’envisager plusieurs "plans B" au cas où on devait se retrouver bloqué par une difficulté imprévue sur l’itinéraire envisagé.

On atteint tout d’abord la petite bosse herbeuse au bas de la croupe descendant du Chardonnet après avoir dévalé les immenses dévers de moraines, rendues pénibles sur le haut par leur raideur. Puis on doit ensuite atteindre la grande vire en contrebas. On traverse donc vers la gauche pour atteindre le couloir envisagé pour l’atteindre, qui s’avère finalement facile. Et voilà ensuite cette belle vire qu’on descend tranquillement, passant à côté de cette belle petite cascade qui rafraîchit le parcours. Le raide dévers pour sortir de la vire ne sera finalement pas du tout difficile, bouquetins et chamois on fait le boulot pour bien tracer la sente.

On poursuit donc la traversée vers la droite, sous le grand pierrier qui permettrait peut-être aussi de venir de là-haut, mais dont la raideur rendrait ce parcours certainement très pénible. Puis après, bien remonter au dessus d’une bosse de dalles sans se laisser descendre dans les pentes de vernes plus bas...

Un regard arrière montre qu’il aurait certainement été possible de descendre de la bosse herbeuse par la droite et, par quelques pentes et un système de petites vires herbeuses, rejoindre le bas de la grande vire évitant ainsi son parcours et la cascade, option peut être un peu plus courte, mais pas plus esthétique.

On descend ensuite vers la bosse de sapins formant un replat où on trouve quelques murs de cailloux pas tout à fait naturels, c’est toujours réconfortant de trouver des traces de présence humaine lors des explorations. Mais la suite s’avère plus délicate, car maintenant la végétation, mélange d’herbe haute et humide, de buissons et de vernes, se fait plus touffue. Heureusement, des sentes indiquent le chemin : Toujours traverser vers la droite sans trop descendre...

On arrive finalement aux pentes herbeuses qui enfin permettent de franchement descendre vers le bas. Toujours sur les sentes, entre les vernes... Petit égarement lorsqu’il a fallu franchir la dernière barrière de vernes pour accéder aux pentes inférieures, les sentes partaient horizontalement beaucoup trop à gauche. Toujours garder un oeil critique, et revenir en arrière en cas de doute, en l’occurence jusqu’à ce petit lit de torrent indiquant le seul point de passage possible pour aboutir en haut du cône des pentes inférieures.

On terminera la descente tout droit dans la broussaille de rhodos, certainement plus agréable à descendre qu’à monter. Dernier obstacle de la journée, le torrent de Bérar a franchir, qui se fait facilement, surtout grâce au peu de névés qu’a laissé un printemps un peu trop sec...

17h30, retour tranquille sur le sentier du vallon de Bérard qui plonge dans l’ombre... Une dernière remontée un peu casse-pattes sur le nouveau sentier montant du Buet vers le col des Montets évitant de longer la route, et voilà la fin du parcours. Fin de la balade vers 19h.

. Randonnée réalisée le 6 juillet 2022

. Dernière modification : 16 novembre 2022 (Avertissements et Droits d'auteur)

Auteur :

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  • Salut Pascal, une très belle série de photos qui illustrent superbement cette sortie !
    A+

    Le 4 août 2022 à 23h09
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