Sortie du 19 août 2018 par Antoine Pic de l’Agnelin (2740m et 2714m) par le Vallon de l’Âne

Quelques bourgeonnements nuageux en altitude dès la fin de matinée.

Nous quittons Grenoble sous un voile de stratus qui nous suivra jusqu’à Rochetaillée, la bifurcation vers le Col du Glandon.

Dès que l’on passe le barrage de Grand-Maison, on prend une grosse gifle dans la figure. Le paysage nous en met plein la vue et ne s’excuse même pas. Il est pardonné !
Bienvenue sur la face cachée de Belledonne.

Sur le parking, nous retrouvons Thierry, un autre lecteur d’altituderando ayant fait la route depuis la Savoie pour l’occasion.
En ce 19 Août, l’ambiance tire doucement vers l’automne. Il ne faut pas oublier que l’automne météo est proche, dans moins de 2 semaines.

Les premiers pas se font sous le regard des Aiguilles de l’Argentière, fidèles à elles-mêmes, verticales, hautes, acérées, et esthétiques. Nous sommes suivis par la bergère des lieux accompagnée de ses deux fidèles Border-Collie qui viennent chercher leur lot de caresses et de grattouilles. J’adore ces chiens, un savant mélange de tornade et de barbe à papa sur pattes.

Les myrtilles sont pratiquement mûres. Encore une semaine et à cette altitude, ce sera bon. Cela ne nous empêche pas d’en cueillir quelques-unes au détour d’un pas.

Nous arrivons au lac après 2h de paresse. Entre les pauses photos, les pauses myrtilles, les pauses diverses, nous n’avons pas vu le temps passer.
Passé le lac, il n’y a plus de sentier, seulement quelques cairns nous invitant à les suivre dans les méandres du vallon. Au détour d’un névé, mon âme d’enfant resurgit et je ne peux m’empêcher de m’offrir une séance de luge confortablement installé sur mon poncho de sac.
Encore quelques efforts et nous arrivons au col de l’Agnelin, avec une vue plongeante sur le vallon des lacs des 7 Laux.

Il ne reste plus qu’à gravir la pente sommitale abritée par la crête et nous sommes au sommet coiffé de son gigantesque cairn. Ce sommet est une perle au fond d’un vallon fréquenté uniquement par les animaux sauvages. Des bouquetins, des marmottes, et des grenouilles…

La vue sur Belledonne Sud est complète. Celle sur Belledonne Nord est masquée par les sommets du Toit et de la Pyramide. A l’Est s’étendent les Grandes Rousses avec le pic de l’Etendard puis les Aiguilles d’Arves. Sous l’impulsion de mes camarades, je joue volontiers au jeu des sommets et parviens à en citer quelques-uns.

Tout le monde apprécie la vue et nous félicitons Gaëlle pour cette belle idée de sortie.
Les Alpes : C’est beau !
Nous mangeons au sommet puis dégustons un cake aux fruits maison réalisé par Thierry.
Un cake aux fruits en regardant les Alpes : C’est bon !

Au large, les nuages bas caressent les pentes Ouest de Belledonne. Nous sommes à l’abri comme dans une anse abritée du ressac. Des volutes de nuages remontent sur les sommets de l’Ouest venant se briser contre le ciel pour enfin disparaître.

La marée montant, il est temps de redescendre avant de se faire enfermer par les nuages. Nous descendons le pas léger pour essayer d’approcher un bouquetin se reposant sur un névé. Celui-ci nous voit venir de loin et se sauve d’un air un peu nonchalant.

Plus bas, nous retrouvons le lac de l’âne, pour une séance photos. Puis le ciel se chargeant à l’Est sur les Grandes Rousses, nous quittons ce petit paradis pour retrouver le lac de Grand Maison, ses eaux turquoise, sa route et ses bruits de motos.
6h au calme loin du monde, cela fait du bien !