Sortie du 17 septembre 2018 par Phoolan Pointe Ferrand (3365m), par le vallon d’Ambin

Point de vue assez peu connu, située au fond d'un vallon secret, la pointe Ferrand offre tout ce que le randonneur de hautes routes tâtant un peu de l'alpinisme peut rechercher : variété, relative facilité d'accès, belvédère somptueux et même rencontres avec la faune locale, peu farouche.

Itinéraire, carte // Fiche topo

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Conditions météo

Réalisée sur deux jours. Premier jour : temps nuageux avec éclaircies. Nuit "humide" au bivouac W. Blais. Dépôt de givre sur la face Nord. Matin ensoleillé se couvrant progressivement.
La fameuse Nebbia, caractéristique le long de la frontière, ne manquera pas son rendez-vous…

Récit de la sortie

La pointe Ferrand est située au fond du vallon d’Ambin. Sans être très haut, ce vallon comporte plusieurs sommets de plus de 3000 mètres dont les dents, pointe et mont d’Ambin. De Bramans, la route menant au départ permet de partir de relativement haut- 2000 mètres au parking de la Maroqua.

C’est une belle randonnée qui s’offre ensuite jusqu’au col d’Ambin. Le sentier, très bien balisé, mène très progressivement d’abord au refuge puis au lac et enfin au col d’Ambin par une succession de faux plats et ressauts qui donnent une belle variété à cette balade, tant dans l’effort que dans le paysage.

Sur la carte, le chemin semble assez direct jusqu’au lac. Dans la pratique, l’orologie fait que le vallon d’Ambin se dévoile au fur et à mesure, restant secret jusqu’aux passages successifs des verrous et ressauts. Celui du refuge d’abord, puis celui entre le refuge et le lac, puis celui du lac. Le leitmotiv de la balade étant néanmoins la présence bienveillante de l’impressionnant Grand Cordonnier, observable d’un bout à l’autre de l’itinéraire.

L’arrivée au lac est spectaculaire et gratifiante. Enchâssé dans son écrin de pierre, même en cette mi-septembre ses abords présentent encore quelques névés et ses eaux sont bleu glacier. L’itinéraire vers le col se poursuit par un couloir, sec à cette époque de l’année, qui mène à un petit vallon reliant la face nord-ouest impressionnante et austère du mont d’Ambin à l’arête ouest de la pointe Ferrand, avec le col d’Ambin comme trait d’union.

On arrive très vite en vue du col, avec cette vision caractéristique de sa cabane rouge. Installée par le Club Alpin Italien, elle est accueillante et bien entretenue. Une plaque à l’intérieur explique son histoire et l’origine de son nom, le Bivouac Walter Blais. La nuit y est plutôt agréable, pas froide, 7 degrés, mais quelque peu humide…
En effet l’abri en fibre de verre essuiera dans la nuit deux averses, courtes mais assez intenses.

Le lendemain le départ vers le sommet se fait dans un ciel lavé de ses nuages, même si la fidèle Nebbia, côté italien, se forme et déjà absorbe Chiomonte. La première partie de l’arête se parcourt sans difficulté. Bien que ce sommet soit relativement peu connu, il semble bien parcouru et son accès est bien entretenu : on trouve de nombreux cairns et la piste est toujours évidente et bien tracée. Le glacier Ferrand résiste tant bien que mal à son recul, mais il offre encore un peu de parcours glaciaire, rendant nécessaire l’utilisation de crampons. Et ce matin, ils seront bien utiles au-delà du glacier. Bien qu’il ne fasse pas vraiment froid, tout le côté nord de la montagne est pris dans une fine gangue de givre rendant compliquée la progression sur les rochers mais permettant aux crampons de mordre dans les fins éboulis.

La partie finale de l’ascension, les quelques mètres sous le sommet, peut être impressionnante. Il faut poser les mains pour atteindre l’ultime croix sommitale, enguirlandée de prières tibétaines, et sonner la cloche qui peut-être résonnera à Chiomonte… Et pourquoi ne pas aussi écrire un mot dans le carnet contenu dans le tube fixé au rocher…

Au sommet la vue laisse sans voix, sans souffle. Le regard porte loin, balaie large.
Du Viso au Mont Blanc, en passant par les Écrins, les Grandes Rousses, la Grande Casse, le Pourri… L’ambiance est extraordinaire. Coté italien, la Nebbia monte très vite et bientôt un immense et impressionnant vide blanc aveuglant masque la vue.
Il est temps de redescendre…
La descente se fait sans problème et le col est vite rejoint. Là, une surprise m’attend.

Une apparition.
À travers la brume, je distingue une forme se déplaçant lentement, sans bruit.
Un jeune bouquetin apparait, aérien, semblant survoler le rocher. Je me fige un instant, ahuri, admirant cette créature onirique.
Dans la descente du couloir au-dessus du lac, je rencontrerai à nouveau une famille de jeunes bouquetins et probablement leur mère, jouant dans les rochers. L’endroit est connu pour être fréquenté par des groupes de jeunes bouquetins. Cette magnifique randonnée n’aurait pas été complète sans cette rencontre que, je l’avoue bien, j’espérais grandement !

Avertissements et Droits d'auteur

Randonnée réalisée le 17 septembre 2018

Dernière modification : 3 octobre 2018

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