Sortie du 19 juillet 2020 par CourtePatte La Rama (2378m) par la brèche de l’Aiglière, en boucle par le col des Aiguilles

Une balade de crête avec des vues simultanées sur le fond de la vallée du Buech et le vallon des Aiguilles, et presque tous les sommets remarquables de cette partie du massif

Itinéraire, carte // Fiche topo

Topo de référence

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Conditions météo

Ciel formé à partir de la fin de matinée, plafond vers 2600 et nombreuses éclaircies

Récit de la sortie

La Rama, cela fait un petit moment que j’en ai envie.
D’abord parce que je n’ai encore jamais mis les pieds sur l’impressionnante muraille de ce rempart sud du vallon de la Jarjatte. Je m’en promets des vues inédites : tant sur les reliefs familiers (Lauzon, Rocher Rond, Grand Ferrand...) que sur les replis mystérieux et suspendus que jusqu’ici je n’ai vus qu’à distance : cirque des Clausis ou draperies de Mougious.
Mais mon intérêt pour la muraille de la Rama s’est encore développé lorsque j’ai eu l’occasion de la contempler, sous son autre face, depuis le collet sous le Haut Bouffet en revenant du vallon de l’Abéou. A ce détail près que j’ai rapidement compris qu’en fait j’ai surtout admiré...les reliefs de la Tête de Vachères. Et le topo correspondant m’a convaincue sans détours que cette dernière n’est pas pour moi. On se contentera de la Rama.

Bonne chose que je m’en sois "contentée" en effet. J’ai été surprise par la durée de la balade. Certes je ne suis pas rapide, et le terrain nécessite régulièrement une certaine concentration ; mais la boucle a dû me prendre pas loin de 10 heures. Moi qui me voyais flâner sur le chemin du retour...

Je suis d’abord montée par le sentier du Penas, qui fait l’objet d’un topo distinct. J’ai donc abordé le présent topo à partir de la jonction avec la crête du Penas.

Après avoir renoncé à cette ascension, un mois plus tôt, pour cause d’ennuagement trop bas sur les reliefs, j’avais choisi la journée de dimanche car la météo annonçait un temps de curé sur le Dévoluy. C’est donc avec une certaine incrédulité que dans la matinée j’ai vu, en l’espace d’une heure, se développer un plafond nuageux tout ce qu’il y a de structuré. Dieu merci, il ne descendait guère au-dessous de 2600m et menaçait essentiellement le bonnet du Grand Ferrand. Et finalement ils n’étaient pas si mal venus que ça ces nuages : ils m’ont permis de monter à la brèche de l’Aiglières sans rôtir.

C’est que la montée à la brèche comporte une portion assez désagréable, là où le pierrier raide est dénudé : c’est très roulant et malgré les bâtons je dois négocier chaque appui avec précaution. Je me traiterais bien de chochotte n’était que la photo #9 me confirme rétrospectivement que c’est effectivement bien raide, et je suis drôlement contente de prendre pied sur la langue herbeuse qui mène à la crête.

De là-haut, je peux constater que le bouillonnement nuageux pèse encore plus lourdement sur les Ecrins que sur le Dévoluy. Entre ça et une luminosité poudreuse assez ingrate, ce ne sera pas une bonne journée pour les photos. Heureusement que les reliefs du massif se prêtent aux jeux d’ombre et de lumière ; et les vues sont tout de même au rendez-vous. J’embrasse du regard tout le haut plateau, entre Pierroux et Bure. Le col du Festre est un paysage-jouet pour train électrique ; le vallon des Aiguilles déroule son improbable verdure où se tortillent les veines de ses ruisseaux. Au-delà, c’est la crête qui surplombe l’Abéou, depuis le Haut Bouffet jusqu’à Chauvet.

Côté Jarjatte, c’est le spectacle attendu, dominé par le grand élan du Rocher Rond : pelouses suspendues qui émergent comme des îles d’une marée de pierriers, avec en arrière-plan les reliefs de Vallon Pierra, le Ferrand, le Lauzon, tous si fantasques et dissemblables qu’encore aujourd’hui j’ai du mal à croire qu’ils sont géologiquement frères.

Depuis la brèche jusqu’au dernier sommet de Rama, il y en a pour deux bons kilomètres de crête : les vues ne vont pas cesser d’évoluer. Ce n’est pas une raison pour ne pas regarder à ses pieds...Et justement il y a quelques petites choses à regarder à mes pieds, notamment les premières joubarbes toile d’araignée de la saison. Surprise : je trouve quelques individus quasiment hypochromes, première fois que je remarque le phénomène.

J’ai le sommet pour moi toute seule et j’y prends tout mon temps. D’autant que je ne suis guère pressée d’aborder ce pierrier "en pente raide" qu’il faudrait "dévaler" pour rejoindre le vallon des Aiguilles. D’ailleurs je vais tricher : il y a moyen d’avaler une bonne partie de la descente via les gradins de l’épaule qui longe le pierrier.
Après quoi c’est la remontée au col des Aiguilles et la redescente sur la Jarjatte via le GR. A noter qu’il me semble bien que certaines portions du GR, et/ou de sa signalétique, ont été révisées récemment : le tracé ne m’a jamais paru aussi lisible.

Bon, ça c’était la Rama, et c’était drôlement chouette. Pour Noël, je vais commander un petit sentier en balcon tout confort pour monter tranquillement à la Tête de Vachères...

. Randonnée réalisée le 19 juillet 2020

. Dernière modification : 22 juillet 2020 (Avertissements et Droits d'auteur)

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  • Salut ! N’aurais-tu pas aperçu deux personnes qui descendaient du Rocher Rond lorsque tu es arrivée à la brèche ? Étais-tu en rouge ?
    Si c’est le cas, c’était moi-même accompagné d’un ami ! Nous avons fait la traversée des crêtes du Rocher Rond du col de Charnier à la brèche. Et sommes descendus par la crête du Penas, comme toi à la montée, précédée d’une visite à la grotte des Clausis.
    On a bien roulé aussi sur le "sentier" le long de la lame, surtout à la descente !
    Et oui, tu serais passé à gauche par l’escalade facile, tu aurais loupé le rocher insolite de cette dalle ! Jamais vu autant de fossiles qu’à cet endroit là !
    Quant au sentier discret pour couper le grand lacet de la piste, je l’avais emprunté la première fois au début du printemps lorsque la végétation est moins dense. C’est vrai qu’en été, à la montée, c’est pas évident à le trouver. Au retour, j’avais remarqué que les herbes étaient couchées, et c’était par ton passage !
    En tout cas, bravo pour ta sortie et ta belle plume !

    Le 21 juillet 2020 à 22h18
  • Aussi, nous avons aperçu ton pêcheur de papillon dans le vallon des Clausis !

    Le 21 juillet 2020 à 22h26
  • Hello ! J’avais effectivement un tee-shirt rouge. Je ne vous ai pas vus en montant à la brèche ; il faut dire que j’étais tellement concentrée à ce moment-là qu’une troupe de majorettes aurait bien pu défiler sur les crêtes sans que je m’en aperçoive.
    Par contre, si vous êtes allés à la grotte des Clausis c’est probablement vous les deux gars que j’ai aperçus un peu plus tard depuis la crête, et qui longeaient le haut du pierrier sous les falaises. Ça, ou l’endroit est bien plus fréquenté qu’il n’y paraît...

    Le 21 juillet 2020 à 23h05
  • Oui c’était nous ! Une fois quitté le col de Charnier en partance pour les crêtes, nous n’avons aperçu que deux personnes, du coup, toi et le pêcheur !
    C’est tout de même peu fréquenté, il n’y a jamais foule de ce côté là. Mis à part les hardes de chamois... 70/80 têtes dans le vallon des Clausis à ma première traversée du Rocher Rond !

    Le 21 juillet 2020 à 23h33
  • Du coup j’ai re-regardé mes photos et en fait vous y apparaissez, si si 🙂 Photo #9, 2 petits points minuscules à la limite de l’ombre. En dimension 100% ça ressemble à ceci :
    https://www.altituderando.com/IMG/jpg/b/9/f/randonneurs.jpg
    (ok je n’ai pas exactement un appareil de paparazzi...)

    Le 22 juillet 2020 à 13h04
  • Quelle coïncidence ! Sur une de mes photos, également, on peut distinguer ta silhouette sur les crêtes, bien moins visible que sur la tienne même en zoomant. J’ai loupé quelques auteurs du site à un jour près, mais là, c’est la première fois que ça se joue à une poignée de minutes !

    Le 22 juillet 2020 à 23h06
  • Quel plaisir de te lire et de se balader avec tes belles photos !
    Vous avez vécu une sacrée coïncidence avec Arnaud, dommage pour la rencontre ratée...

    Le 16 septembre 2020 à 22h31
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