Sortie du 18 avril 2022 par patrick73 Le Cheval Noir (2832m) l’hiver par Saint-François-Longchamp

Grand beau temps doux, avec un excellent regel de la neige.
La neige n’avait pas "décaillée" quand nous avons descendu les raides pentes W du col du Cheval Noir,

Dénivelé : 1000m
Difficulté : 3.2, pentes à 35° sous le col, E2
Distance : 7km
Horaire :

• Saint François Longchamp 7h30 => Col du Cheval noir 11h10, pause => Arête (une belle dalle horizontale pour la sieste !) 11h30.
• Arête 2600m 12h => Saint François Longchamp 12h30 !!!!

Col du Cheval Noir (2600m), Lundi de Pâques 2022... Ça doit faire un 18 Avril...

"Coup de pompe"

"Y a" pas à dire, ce Cheval noir c’est un beau sommet. Et taillé pour le ski.
Alors bien évidemment il fait envie.
Et comme ce long weekend de Pâques nous gratifie d’une superbe météo (miracle de Pâques ?), une fois n’est pas coutume, on se décide pour lui rendre visite.

Ce ne sera pas la première fois, et j’espère pas la dernière non plus.
Mais voilà, c’est, comme d’habitude, la montagne qui décide, nous nous ne sommes qu’acteurs finalement dans tout ça.

Cette fois, comme une autre fois, il y a bien longtemps... Ça ne l’a pas pas fait, comme on dit aujourd’hui.

Le coup de pompe, le coup de barre... Vous connaissez ? Oui bien sûr. Celui qui arrive alors qu’on ne le veut pas, ou qui insidieusement, tapi on ne sait pas trop où, s’immisce pendant votre effort.

On le pressent, on le voit arriver... On fait tout pour qu’il ne s’ingère pas dans notre petite affaire, et à un moment, surtout quand il ne le faut pas... BING !!!! Il vous tombe dessus. Et là, la meilleure volonté du monde n’y fera rien, on est cloué sur place !

Ce matin-là, j’avais une grosse motiv’, mais aussi dans ma tête flottait comme un doute...
J’ai mis ça sur le lever à 5h, c’est jamais agréable.
Mais non, dès le départ il m’était impossible de caler mon rythme sur mes pas. Tout en décalage.
Et quand ça part comme ça, n’étant plus un perdreau de l’année, je sais ce que ça veut dire.

Alors j’applique ma bonne vieille stratégie, monter doucement, ne pas se mettre dans le rouge, pas d’effort. Peu importe si on met du temps...
D’ailleurs, au bout de 400m de D+, mon éternel compagnon, sans méchanceté aucune, me le balance à la tête mon futur coup de barre !

• Ça va ? T’as pas la tête des bons jours.
• Ben ouais, je sais, j’en chie déjà...

La suite on la connait...
Pourtant j’y crois encore, même si les raides pentes sous le col passent pas si mal.
Et vers 2400, c’est tellement tollé qu’on met les crampons, ski sur le sacs. En général j’aime bien passer ces pentes à 35/40° comme ça.

Mais dès les premiers pas, BOUM... Il m’est tombé dessus. Pas de jambe, pas de souffle... Une vrai galère pour arriver au col que je m’étais promis, à minima d’atteindre.

Pourtant que la sortie est belle, un panorama de fou. Mais en face, là, droit devant la belle face SW, 200m bien tracé... Là j’ai dit non, même avec une méga envie la tête ne suivait plus...

C’est dur de renoncer hein ???

Alors j’ai quand même essayé ; 50m au-dessus du col sur l’arête, une délicieuse dalle de schiste horizontale m’a tendu les bras. En fait je n’ai rien décidé... Je suis allé m’affaler dessus direct ! Et je me suis endormi un moment au soleil... Et j’étais bien, ou triste, ou les deux.

Il faut faire contre mauvaise fortune bon cœur dit-on ? Il faut savoir ravaler son orgueil aussi... Et puis zut à la fin, on est en montagne, c’est superbe, on aura skié la partie la plus technique, et c’était pas mauvais...

Alors au bout bout du compte, tutto va bene !?...

Oui... Mais non, ou enfin presque... 😉