Sortie du 1er mai 2022 par gegers Charmant Som (1867m) par le Habert du Col de Porte, boucle par les crêtes du Mont Fromage – à raquettes

Route d’accès aux chalets du Charmant Som encore fermée, bitume encore enneigé.

Je dresse l’oreille. Un coucou. L’oiseau invisible dont le deux tons si caractéristique et doux ne se fait entendre que trop rarement. Le chant du coucou fait immédiatement remonter un flot de souvenirs. Je me revoie enfant au petit déjeuner, en vacances chez mes grands parents, au cœur du mois de juillet ou du mois d’août, en train d’engloutir un bol de céréales céréales ou de déguster un pain au raisins. Un vrai, vous savez, avec la pâte briochée et cette délicieuse crème pâtissière en son centre. Les rayons chauds et délicats du soleil du matin viennent taper aux carreaux de la fenêtre de la cuisine et, dans quelque arbre voisin, au fond du jardin, le coucou chante.

30 ans plus tard, le cadre et l’époque ont changé, Mais il y a des plaisirs simples qui perdurent : se perdre dans l’observation de la nature en écoutant le chant du coucou. La nature, en cette belle journée de printemps, s’agite et s’anime. A l’orée de la forêt c’est tout d’abord un chevreuil qui, placidement, savoure les jeunes pousses herbacées. Et, aux abords du Charmant Som, nombreuses sont les espèces qui se laissent observer : des chamois, bien sûr, les maîtres des lieux, particulièrement en nombre en ce début de matinée. Des mouflons également, inhabituellement présents dans l’alpage situé à côté de la bergerie. Des marmottes, enfin de sortie, qui dépensent toute leur énergie à tenter de reconstituer les réserves de graisses épuisées durant l’hibernation. Les opportunistes chocards à bec jaune, naturellement, ont repris de la vigueur avec l’arrivée du printemps. Autant d’espèces que, échouant à me faire discret, je prends un plaisir de gamin à observer évoluer dans ces alpages et pentes herbeuses pour un temps tapissées de discrets crocus et des précoces narcisses qui ont colonisé les alpages.

Au Charmant Som, le printemps est là. Et avec lui, la joie simple d’apprécier la nature dans sa modeste exubérance.