Sortie du 11 juin 2022 par Pascal Aiguilles Crochues (sommet nord 2837m), par le lac Blanc

Grand beau, doux. Quelques cumulus accrochent les hauts sommets en fin d’après-midi.

Une randonnée qu’on prendra toujours plaisir à faire et à refaire en saison idéale, une de celle-ci étant en début d’été lorsque la verdure de moyenne montagne est à son maximum, ponctuée d’innombrables fleurs, et que la météo, bien sèche et sans brume, est de la partie. Et plus haut, les névés encore bien présents devraient être plus agréables à parcourir que les champs de caillasses... Seul bémol, le télécabine de la Flégère vient d’ouvrir, ce qui augure d’une fréquentation touristique assez importante au lac Blanc.

Départ vers 11h30 du parking de Tré-le-Champ. Montée par le classique sentier tout en verdure, ponctuée de rhododendrons, jusqu’à l’Aiguillette d’Argentière. Ensuite, après la raide ascension pimentée d’échelles, on débouche sur le plateau des Chéserys et ses lacs. On y retrouve la foule descendant du lac Blanc en direction de la Flégère.

Cette foule est bien présente sur les rives du lac Blanc. Certes, le décor est magnifique, mais on ne s’attarde pas trop, on repassera par là plus tard. 14h, on poursuit l’ascension sur la croupe montant vers le lac de la Persévérance, où on retrouve rapidement le calme.

Au dessus du lac Blanc pas encore complètement dégelé, le décor se fait plus minéral, alternant rochers et névés. L’ambiance "haute montagne" est renforcée par le superbe panorama sur les aiguilles du Mont Blanc. Le parcours est maintenant hors sentier, vraiment sauvage. On se dirige vers l’immense combe dominée par l’Aiguille du Belvédère qu’on traverse par des pentes de plus en plus enneigées. La neige, fondante au dessus, dure mais glissante au dessous, n’est pas toujours très commode dans les pentes les plus raides.

16h30, on s’arrête sur une antécime en bord de falaise à environ 100m sous le sommet. Plus haut, le dernier raidillon de neige pourrie sous les derniers rochers n’est pas très engageant, surtout sans matériel adapté... Tant pis pour la vue versant Diosaz, on s’arrêtera ici, le panorama sur le massif du Mont Blanc est déjà vraiment fantastique...

17h30, il est temps de redescendre... Cette fois, ce sera rive droite du lac, histoire de profiter au mieux des névés qui permettront d’arriver au lac quasiment sans toucher le rocher, tellement plus agréable que la version "caillasse" du parcours estival. On trace ainsi un parcours agréablement vallonné dans les pentes neigeuses, évitant de redescendre trop tôt vers le lac pour éviter les passages trop raides. Pour le fun, on s’offrira de plus quelques belles lignes de glissade, permettant de dévaler agréablement les pentes avec pour seul prix à payer celui de devoir terminer la descente avec le derrière mouillé.

18h30, retour au lac Blanc, maintenant déserté par la foule contrainte par les horaires du télécabine. Mais la vue est toujours là, maintenant beaucoup plus belle dans la lumière du soleil descendant que sous la lumière crue de la mi-journée. De plus, les aiguilles du Mont Blanc se sont maintenant habillées de petits cumulus esthétiques. On profite maintenant pleinement du lieu...

19h, il est temps de poursuivre la descente, alors que ce versant de la montagne plonge progressivement dans l’ombre. Mais on fera quand même un arrêt au lac des Chéserys, maintenant devenu parfait miroir pour refléter les aiguilles et les glaciers du Mont Blanc dans leur plus belle lumière...

La descente se fera par le sentier sur le replat de la Remuaz, permettant de profiter au maximum de la vue en altitude avant la plongée finale sur le col des Montets, Malgré l’ombre, cette descente s’effectue dans une verdure vive d’herbe et de fougères, ponctuée d’innombrables buissons de rhododendrons rouge fuchsia, jardin alpin naturel où de nombreux bouquetins font leur promenade vespérale... Et en face, au dessus de l’ombre montant de la vallée, les glaciers se colorent de plus en plus... Fin de la balade vers 21h30.