Sortie du 2 août 2022 par Pascal Pointe de Bella Cha (2511m)

Beau malgré quelques cumulus en milieu d’après-midi. Plutôt chaud.

14h, la foule estivale est au col des Annes, mais il n’y a guère plus qu’une centaine de mètres à parcourir pour quitter le chemin du refuge Gramusset et de la Pointe Percée pour le quitter et basculer dans la solitude du versant nord du col...

C’est donc parti pour cette esthétique pointe de la chaîne des Aravis qui restait dans la liste des "à faire" du coin... Après avoir dit bonjour aux quelques vaches broutant au calme sur la petite prairie derrière le col, on s’enfonce dans la végétation et la solitude... Heureusement, malgré la faible fréquentation du lieu, la sente, bien que parfois dissimulée dans les fougères, est plutôt bien tracée et agréable. On débouche donc assez rapidement dans les grands alpages isolés de la partie nord des Aravis...

Les choses se gâtent un peu ici. Des sentes à vaches de partout, c’est difficile de savoir laquelle suivre. Heureusement, le terrain est dégagé, et la vue des lieux permet rapidement de rattraper les erreurs... On se dirige ainsi vers la base de la Pointe de Bella Cha et de ses raides pelouses au milieu desquelles le sapin isolé indique la suite de l’itinéraire...

C’est parti pour la montée, raide, très raide, tout droit dans l’herbe. Ce n’est pas difficile, mais cela fait bien chauffer cuisses et mollets, deux bâtons de rando n’auraient pas été de trop pour soulager l’effort... Mais c’est quand même efficace, on finit rapidement par buter au pied des dalles entres lesquelles il va falloir se frayer la suite de l’itinéraire.

Direction les rampes et petits couloirs vers la gauche. Même raide, le lapiaz est tout de même plus agréable que l’herbe... On perd la ligne de cairns mais on la retrouve vite, le terrain n’est pas trop délicat et de nombreux passages sont praticables. On traverse finalement le couloir comme l’indique topo et cairns pour rejoindre le rebord nord, mais cela aurait été visiblement possible de continuer tout droit dans le couloir...

La suite de la montée est tranquille sur le grand plan incliné, la vue s’ouvrant de plus en plus. On arrive finalement en haut du dévers, où seule cette petite arête un peu croulante sépare de l’antécime, rapidement atteinte. Juste devant, le vrai sommet semble à portée de main, hélas la profonde brèche qui le sépare semble un peu trop délicate.

17h, la vue est magnifique, on s’offre une longue pause, même si le terrain rocheux n’est guère propice à une sieste...

18h, il faut penser au retour... Peu d’appréhension à improviser un itinéraire différent pour le retour, ayant constaté que cette belle face est finalement facile et que ça passe presque de partout, en faisant juste attention à éviter les grandes dalles de la partie inférieure. Celui-ci se fera par l’autre rebord, assez raide aussi, mais dont le terrain, mélange d’herbe et de blocs de lapiaz, se franchit sans difficultés. Puis, arrivé à une petite bosse herbeuse, il n’y a plus qu’à plonger dans un petit couloir d’herbe et de pierriers pour finalement rejoindre les grandes pentes herbeuses, ayant finalement parcouru tous les désirs de le "double flèche" peinte en bas sur le rocher.

On se laisse aller dans la grande pente d’herbe haute, peu propice aux allergiques aux graminés, mais plutôt agréable et rapide pour les autres, même si on aurait peut-être souhaité une paire de skis et la neige qui va avec... Retour au sapin isolé, puis la dernière pente d’herbe sèche, peut-être la plus raide du parcours, pour rejoindre les sentes à vaches des alpages...

Retour tranquille à travers les alpages dans la lumière vespérale qui se colore de plus en plus. On ne se presse pas, on profite du paysage... Puis on se lance dans la traversée du fouillis de fougères, cette fois bien agréable sans l’appréhension de l’inconnu... Retour au col des Annes et la civilisation vers 20h30, où on contemplera encore un petit moment la chaîne des Aravis se parer des couleurs vespérales.