Sortie du 12 septembre 2022 par Peyuko Tête des Pras Arnaud (2617m) par le Pas de Paul

Grand beau. Chaud sur le chemin du retour. Heureusement que la fontaine du Vallon est là pour étancher la soif.

Grâce à la sortie de Sylvain publiée il y une quinzaine de jours, j’avais découvert cet itinéraire insoupçonné et spectaculaire. Je ne pensais pas y aller si rapidement mais de bonnes conditions météo et Romain, un ami motivé, ont fait l’occasion.

Nous partons du col de Gaspardon. A un moment sur la piste, l’objectif se présente juste en face de nous. Difficile d’imaginer qu’il y a un passage dans cette muraille rocheuse !

Plus tard, alors que nous sommes en train de traverser le secteur de Coste Belle, un grand bruit. De gros blocs de pierres se sont détachés à une centaine de mètres au-dessus de nous (chamois ?) et dévalent les pentes en se morcelant en autant de dangers potentiels. Je suis un peu en retrait du couloir où dégringole cette avalanche minérale et Romain accélère pour me rejoindre. Par chance, nous sommes suffisamment à l’abri car casque ou pas, entre la vitesse et la taille de ces débris rocheux, un choc aurait surement eu de lourdes conséquences.

Un bon avertissement à ne pas trainer et si d’ordinaire j’aime être discret pour ne pas effrayer la faune, nous décidons de bien nous faire entendre par la suite pour limiter les risques.

Peu après, nous sommes sous le départ des grands escaliers. C’est intimidant et enthousiasmant à la fois !

Nous ne suivons probablement pas le topo à la lettre, car à deux reprises des pas d’escalade se présentent à nous. Ça reste dans mes cordes et ça donne encore un peu plus de piquant à cette aventure.

La brèche finale s’ouvre comme une fenêtre sur un autre monde et vient clôturer magistralement cette ascension.

Nous prenons pied sur le plateau de Bure, gagnons la Tête des Pras Arnaud puis celle de la Cluse. Le panorama est sensationnel, de l’Italie au Massif Central, de la Montagne Sainte-Victoire à la Dent de Crolles. Je mesure la chance d’habiter dans cet environnement.

Je trouve la Combe de Mai aussi désagréable à descendre que lors de ma première ascension au Pic de Bure il y a 3 ans mais le paysage hors norme compense amplement cette pierraille. Des mouflons et des chamois sont également là pour ajouter de la magie au lieu.

Le Dévoluy m’avais manqué et entre ma sortie de la veille et cette journée, je comprends aisément pourquoi !