Sortie du 3 mars 2023 par CourtePatte Rocher de Roquebrune (373m) par les Hautes Roques

On peut n'aller à Roquebrune que pour quelques heures. On peut aussi se retrouver envoûté et y passer la journée...ou plus !

Itinéraire, carte // Fiche topo

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Conditions météo

Sortie du 20/02 : temps couvert
Sortie du 03/03 : beau

Récit de la sortie

Roquebrune, c’est un pays.
Que l’on se figure une sorte d’archipel de petits sommets rougeâtres surgissant d’une végétation de maquis, dans un vaste décor de western ; des empilements de roches aux contours débonnaires soulignés par des nappes de mousses argentées. L’érosion a sculpté là des champignons, des dolmens, creusé des bulles et des fissures ; tout est appel à l’exploration et au détour, avec l’assurance que tôt ou tard il faudra "mettre les mains".

Je pensais trouver un Esterel en miniature et j’avais tort. La roche ici n’est pas la pâteuse rhyolite de ce dernier mais un conglomérat, à qui l’érosion donne une personnalité assez différente de son voisin, même si la palette de leurs coloris est proche.

Et puis c’est un assaut sensoriel Roquebrune. Pourtant il faisait gris lors de ma première visite, et le printemps provençal n’était guère avancé : il ne fallait pas compter sur la lavande stéchade ou les pousses d’asperge (snif), et les fleurs de cistes étaient encore durement serrées dans leurs boutons. Mais ça n’y fait rien, il y avait les mimosas ensauvagés dont le parfum âcre et suave baignait les friches, et les effluves capiteux des filaires ; il y avait ce tichodrome échelette qui m’a éblouie de l’éclair rouge de ses ailes de papillon, et les amandiers neigeux au bord des terrains cultivés.

Il m’aura fallu deux visites successives à Roquebrune. La première fois, enivrée par le décor, j’ai promptement perdu la tête. Que je te visite ce rocher, et que j’explore ce secteur ; en sorte que j’ai fait les sommets au rebours du topo. Cela m’a valu un petit haut-le-corps devant la chaîne qui assiste le début de la redescente du sommet 362, et semblait s’enfoncer au ras d’une paroi verticale. D’autant que la suite de la descente, vue d’en haut (à noter que la chaîne des photos #25 et #26 du topo n’existe apparemment plus), produit son petit effet...Je voyais ça plus débonnaire, Roquebrune.

Une fois redescendue des Trois Croix (dont les passages équipés sont, pour le coup, plutôt ludiques), j’avais envoyé au diable la suite de mon programme de la journée dans le massif des Maures, et décidé d’explorer la crête la plus occidentale - que j’appelle "sommet de l’Ermite" faute de lui connaître un nom - dont la façade grêlée de baumes m’avait également attirée. Son sommet se mérite également ; sur les derniers mètres de grimpette on y retrouve un balisage bleu fantomatique mais fort bienvenu. Une fois là-haut j’avais compris que le balisage m’invitait à poursuivre sur les contreforts occidentaux de Roquebrune, mais le soleil se couchait ; il fallait rentrer.

Alors, deux semaines plus tard je suis revenue. Avec un Programme. Cette fois, je vais traverser Roquebrune d’est en ouest, sans dévier.
Aujourd’hui il fait beau, mais je ne m’attarde guère en haut des Trois Croix : on ne va pas à Roquebrune pour les vues, qui sont tout de même un peu gâtées à mes yeux par le grouillement des zones urbaines. Je traverse en direction du sommet 362. Je pensais qu’à la montée les petits "murs" de ce dernier me paraîtraient beaucoup plus triviaux qu’à la descente mais ce n’est tout de même pas rien : tant mieux, c’est plus amusant comme ça.

Je redescends du sommet 362 et mets le cap sur le Sommet de l’Ermite. D’ailleurs, en parlant d’ermite, justement le voilà. C’est l’ermite 2.0, car le modèle 1.0, qui s’était attiré quelques commentaires acerbes sur le Net, a quitté ce monde il y a deux ans ; c’est l’un de ses amis, paraît-il, qui occupe désormais son logis à flanc de roche. Un petit bonjour de la main et nous poursuivons nos chemins respectifs. Revoici les petits pas d’escalade qui me mènent au sommet ; et me voilà prête à poursuivre l’aventure, toujours plus à l’ouest.

Les sentiers ne sont guère marqués, et le balisage semi-effacé est fantasque ; je suivrai successivement des marques bleues, puis rouges, puis vertes ; les sentes se perdent, sont grignotées par les buis, mais il est difficile de réellement s’égarer car la vue reste ouverte, et l’on finit toujours par retrouver une manière de sentier. Et toujours ces amoncellements de rochers rouges, empilés en crêpes, fendus par les diaclases, qui surgissent comme des îlots du moutonnement des bruyères et des petits chênes. Je suis enchantée de mon détour.

Bientôt vient le moment de rattraper le GR au sud. Cette fois j’aurai le temps de m’enfoncer dans le massif des Maures pour une toute autre balade ; j’y gagnerai quelques dernières vues sur Roquebrune tout entier.

Me voilà satisfaite. J’ai pris une grande dose de Roquebrune. Mais a-t-on jamais tout à fait assez de Roquebrune ? La prochaine fois, je...

. Randonnée réalisée le 3 mars 2023

. Dernière modification : 9 mars 2023 (Avertissements et Droits d'auteur)

Auteur :

Réagissez !

  • Salut, voilà pas loin de vingt ans que je ne suis pas retourné à Roquebrune... Ta belle balade et tes jolies photos me rappellent de bons souvenirs !
    A+

    Le 9 mars 2023 à 15h18
  • Bonjour CourtePatte,
    C’est un joli texte, et de belles photos, que tu nous fournis là !
    Merci de cette très agréable sortie.
    .
    (merci aussi à BA42 d’en avoir fait le topo - il y a 10 ans déjà !).
    .
    Concernant le genévrier "bonzaï" de ta photo, il faut savoir que ces arbres peuvent vivre très vieux, même avec leurs racines dans une simple fissure de rocher. Dans les falaises du Verdon, ou celles de l’Ardèche, on trouve des exemplaires qui dépassent le millénaire d’âge, ce qui est franchement ébouriffant... Sauf que là-bas, dans les parois, ils sont inaccessibles aux bêtes et aux humains, ce qui les protège mieux que celui sur ta dalle rocheuse. Ces arbres sont vraiment fantastiques.
    .
    NB : Avec ton texte, j’ai aussi appris ce qu’est un haut-le-corps... Je ne connaissais que le haut-le-coeur, or ils ne signifient pas les mêmes choses...

    Le 10 mars 2023 à 18h47
  • Merci à vous deux !

    @François : les genévriers sont effectivement des durs à cuire. Mais c’est la bruyère qui m’a fait sourire : c’est bien la peine d’être une bruyère arborescente (elles peuvent atteindre 3 mètres de haut) pour se retrouver aux dimensions...d’une bête bruyère cendrée !

    Le 10 mars 2023 à 21h16
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