Mont Lachat (2019m), traversée de l’Enclume au Suet par le fil des arêtes

Difficulté :
Difficile
Dénivelé :
1300m
Durée :
7h

Un long parcours d'arêtes, sauvage, varié et ludique à souhait... Praticable "à la carte", car la plupart du temps, une sente commode en contrebas de l'arête permet de contourner les principales difficultés. Panorama sur les Aravis et les Bornes garanti tout au long du parcours sur l'arête. – Auteur :

Accès

Thônes ou St-Pierre-en-Faucigny - St-Jean de Sixt, prendre la petite route se dirigeant à Forgeassoud, parking au terminus de la route juste avant la ferme.

Précisions sur la difficulté

Il s’agit d’un parcours assez long malgré un sommet à une altitude relativement basse. Attention à la chaleur estivale durant la montée, pas d’eau sur une grande partie du parcours. L’ascension à la Croix de l’Enclume se déroule en partie sur une petite sente peu difficile, mais parfois assez étroite en dévers, et exposée aux chutes de pierres. La descente du Suet se déroule sur un sentier par endroits très raide.

L’arête elle-même est longue, ponctuée de difficultés variables et discontinues, en général en bon rocher. L’engagement est cependant limité par la présence d’une sente en contrebas de l’arête, qu’il sera toujours possible de rejoindre pour contourner les difficultés trop ardues. Pour ceux qui souhaitent rester presque intégralement sur le fil, il faudra pouvoir passer du III exposé et progresser en adhérence sur des dalles inclinées vertigineuses. Si on contourne les plus grosses difficultés, le parcours est à la portée de la plupart des randonneurs alpins prêts à poser un peu les mains sur le rocher, avec éventuellement quelques pas de II. Il faudra tout de même avoir un peu d’expérience pour observer le terrain trouver un parcours correspondant au niveau souhaité.

Les infos essentielles

  • Altitude départ : 1010m.
  • Altitude sommet : 2019m.
  • Durée : 7h.
  • Cartes : IGN TOP25 IGN 3430 ET La Clusaz Grand-Bornand - IGN 3431 OT Lac d’Annecy.

Période

Praticable en conditions estivales, lorsque l’itinéraire est déneigé, en général à partir de mi-mai si on est équipé pour franchir quelques névés.

Terrain sec souhaitable.

Sensibilisation

Le milieu que vous traversez durant cette randonnée est fragile. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Rapportez vos déchets et ramassez ceux que vous trouverez. Vous soutiendrez ainsi le mouvement KeepTheMountainsClean, une initiative Altituderando !

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Itinéraire

Ascension à la Croix de l’Enclume

Depuis le parking, poursuivre le chemin longeant la ferme puis rapidement s’élever sur le sentier à travers la prairie pour rejoindre la lisière de la forêt. Prendre le sentier vers la droite pour rejoindre le chemin montant vers les Frassettes, l’Ortie, la Mare, en suivant le balisage "Mont Lachat".

Vers l’altitude 1550m, lorsque le large sentier fait un lacet vers la droite sous une barre rocheuse, le quitter au niveau du lacet pour une sente peu marquée poursuivant vers la gauche.

La sente poursuit la traversée sous une barre rocheuse en arc, puis rejoint une large combe de dalles et de pierriers au dessus de laquelle se dévoile la crête avec le rocher de l’Enclume à la forme bien caractéristique ainsi que la croix, et la rampe herbeuse évidente permettant d’y accéder. On poursuit l’ascension raide et un peu pénible vers la rampe en évitant au mieux le pierrier, mais sans chercher à s’élever trop à droite dans les gradins.

La rampe se remonte facilement par une sente pour déboucher sur la crête au niveau de la croix.

De la Croix de l’Enclume au Mont Lachat

Suivre la crête par le fil, en surmontant facilement un ressaut pour aboutir au sommet d’une première bosse. Fait suite une petite partie descendante de l’arête plongeant vers une brèche. Ne pas suivre le fil, mais effectuer une traversée descendante des dalles à droite pour trouver une faiblesse permettant de descendre dans le couloir montant à la brèche.

Remonter un raide couloir vers le la droite, sans chercher à rejoindre le fil de la crête. En haut de ce couloir débouchant sur le versant est, poursuivre sur une sente en traversée à peu près horizontale pour rejoindre une autre combe au dessus de laquelle le sommet du Mont Lachat se dévoile. L’option facile consiste à poursuivre la traversée horizontalement à travers la combe jusqu’à l’aplomb du sommet, vers lequel on montera ensuite facilement. Alternativement, on pourra aussi rejoindre la brèche précédant le sommet par un raide couloir (ressaut terreux délicat en milieu de couloir), pour ensuite poursuivre vers le sommet par une arête rocheuse un peu tourmentée, mais sans difficultés.

Traversée des arêtes jusqu’au Suet

Poursuivre vers le nord jusqu’à l’antécime. De là, une raide traversée descendante dans l’herbe en versant ouest sur une sente étroite et exposée permet de rejoindre une petite brèche de l’arête qu’on franchit. Remonter ensuite sur le fil en grimpant de belles dalles de lapiaz, plus facilement si on suit une petite vire herbeuse pour remonter un peu plus loin.

Suivre le fil de l’arête, débonnaire, qui descend pour rejoindre une partie rocheuse un peu plus délicate. La principale difficulté sera de franchir un bloc coincé sur le fil. Si les équilibristes pourront passer par dessus, la plupart contourneront le bloc par la gauche en s’y accrochant, en faisant attention au rocher pourri sur lequel on pose les pieds.

Par un cheminement débonnaire, un rejoint le point haut suivant de la crête, où se trouve un improbable petit replat herbeux bien confortable qui serait un spot rêvé pour un bivouac sur l’arête. Une bonne descente s’en suit pour s’approcher de la sente du versant est, qu’auront emprunté tout ceux qui souhaitaient venir du Mont Lachat sans effectuer cette première partie de la traversée des arêtes.

La progression sur le fil se complique un peu, composé d’une esthétique succession de bosses rocheuses au fil plus ou moins acéré. Le rocher est ici de bonne qualité, se laissant facilement grimper sur un parcours assez ludique, par moment assez aérien. La seule grosse difficulté dans le parcours est un petit ressaut vertical à escalader pour remonter sur le fil de l’une des bosses. Il sera ici toujours possible de contourner les bosses en question en descendant dans le versant est pour rejoindre la sente en contrebas de l’arête, puis de remonter plus loin là où on le souhaite.

Rejoignant un point bas de la crête à proximité de la sente, on remonte ensuite par le fil un peu tourmenté mais facile pour rejoindre un nouveau point haut de la crête.

Après une partie débonnaire se révèle la partie la plus délicate de l’arête, composé d’un rasoir séparant vide à l’ouest et raides dalles à l’est, coupé de plusieurs petits ressauts verticaux. La bosse menant au rasoir est également défendu par un ressaut très délicat. Seuls les grimpeurs aguerris et insensibles au vertige pourront se lancer dans la traversée sur le fil, les autres descendront vers la sente pour traverser en contrebas et remonter sur le fil par quelques pentes herbeuses raides au delà du rasoir.

De retour sur le fil, l’arête se poursuit de manière débonnaire, par une longue succession de petites bosses essentiellement herbeuses. Le terrain se fait néanmoins de moins en moins commode, de plus en plus encombré de bruyères et de quelques bosquets de sapins. C’est au niveau du dernier point haut, là où l’arête encombrée de sapins descend franchement vers un point bas avant de remonter vers le Suet, qu’il faudra quitter le fil pour rejoindre la sente en contrebas, la poursuite sur le fil, maintenant complexe et pénible, n’offrant aucun intérêt.

La sente descend franchement dans un petit couloir rocheux en forêt avant d’en sortir par la gauche par un parcours tourmenté à travers des rochers et des blocs. Il faudra prêter une grande attention au balisage partiellement effacé pour ne pas se fourvoyer dans cette partie. Rejoignant le dernier point bas de la crête, la remontée vers le Suet se fait ensuite facilement.

Descente

La descente s’effectue par le sentier plongeant vers l’est, puis passant à proximité de la cabane du Suet, partiellement ruinée, mais qui peut toujours servir d’abri.

Ensuite, le retour le plus direct se fait par le sentier de gauche qui, après avoir tranquillement traversé une partie boisée, plonge abruptement de la montagne par un raide couloir forestier, parfois facilité par quelques lacets.

Rejoignant enfin un chemin régulier, la descente se termine tranquillement en direction de Forgeassoud, passant à proximité d’un captage d’eau où on trouvera enfin une fontaine.

Remarques

Le parcours peut se parcourir dans l’autre sens, mais le sens décrit offre un panorama plus profitable le long des arêtes, avec le soleil essentiellement dans le dos. Les difficultés de parcours sont essentiellement similaires. Dans l’autre sens, il faudra surtout faire attention à ne pas s’égarer dans la descente de la Croix de l’Enclume, notamment pour retrouver, au bas de la large combe, la sente sous la barre rocheuse en arc ramenant vers le sentier.

Pour prolonger le parcours dans une version "intégrale" de la traversée du Mont Lachat, on pourra, à la montée, effectuer une longue traversée vers les chalets des Fours et les granges de Lachat, pour ensuite monter au Belvédère de Lachat au tout début de l’arête, puis monter vers la Croix de l’Enclume par là. Outre la longueur supplémentaire, on fera aussi face à quelques difficultés techniques : Tout d’abord quelques pas délicats pour surmonter une petite barre rocheuse (contournement possible mais pénible de la barre par le bas), puis d’un raide couloir un peu terreux très malcommode sur le bas (pas de contournement possible). Alternativement, on pourra, en un court aller-retour depuis la Croix de l’Enclume, parcourir la crête jusqu’à son extrémité sud dominant ledit couloir.

Détail de la sortie du 14 juin 2023

Changement de plan... Au départ était prévu l’ascension printanière du Mont Charvet, histoire de laver le but pris quelques mois plus tôt dans la version hivernale... Cependant, sitôt arrivé à St-Jean-de-Sixt, la vue qui s’ouvre montre que les cumulus se sont déjà approprié l’essentiel des sommets de la chaîne des Aravis. Une idée ? Rapidement, on déterre un projet alternatif de la boite à idées : Le Mont Lachat, juste à côté, dont on s’était promis d’aller explorer les arêtes... Les conditions sont idéales pour cela.

Il est presque 14h à la ferme de Forgeassoud, c’est parti pour la longue montée du Mont Lachat qui, orientée sud-est dans la chaleur de mi-journée, se mérite vraiment... D’ailleurs, les quelques fontaines des chalets sont déjà toutes à sec, ce qui en fin de printemps est de mauvaise augure... Heureusement, on a prévu le coup avec plusieurs litres de boisson alourdissant le sac.

On quitte le sentier pour aller découvrir la montée en direction de la Croix de l’Enclume. C’est sauvage, ça grimpe bien, et on se permettra un peu de tourisme en allant explorer une profonde balme.

On débouche sur l’arête, la vue s’ouvre, c’est magnifique. Les Aravis resplendissent, maintenant débarrassés de leurs cumulus. Mais on ne regrette pas le choix du jour.

La suite de la crête est jalonnée d’une myriade de petits drapeaux rouges fluo fraîchement plantés, qu’on saura plus tard devant baliser l’Alpi’Trail des Aravis devant se courir quelques jours plus tard. En attendant, c’est pratique, cela évitera de se fourvoyer dans la montée vers le Mont Lachat.

Ainsi facilitée, la montée ne posera aucun problème, même si cela enlève un peu du côté pimenté de l’exploration. Pour la montée finale vers le sommet, une corde fixe équipe le raide couloir permettant de rejoindre l’arête sommitale, clairement installée temporairement pour sécuriser le trail. On en profite...

18h, le panorama au sommet est grandiose. Se dévoile aussi la suite de la longue arête à parcourir, déjà partiellement explorée l’année passée. On s’y colle...

La première partie se déroule sans soucis. car déjà parcourue l’année passée. On en retrouve les petites joies : Les dalles à grimper, et surtout le franchissement du petit bloc coincé sur le fil de l’arête, et aussi le petit sommet et son improbable petit replat herbeux invitant à une bonne sieste...

Plus loin, on se lance dans l’exploration de la succession de petites bosses de l’arête. C’est assez esthétique et ludique, mais hélas le parcours sera interrompu par un petit ressaut un peu trop délicat. Ce n’est pas grave, la sente, toujours balisée de ses petits drapeaux, se rejoint facilement juste au dessous. On remontera sur le fil de l’arête un peu plus loin...

L’aventure se poursuit... On remonte une belle bosse, et la suite de l’arête se dévoile, avec ses falaises striées qui n’est pas sans rappeler les hauts de Chartreuse... C’est hélas encore ici qu’il faudra quitter le fil de l’arête une nouvelle fois car, défendu par un ressaut un peu trop difficile, l’arête se métamorphose en rasoir qui n’est accessible qu’aux équilibristes virtuoses de l’adhérence sur dalles déversantes n’ayant pas peur d’affronter des ressauts verticaux extrêmement exposés... Ce n’est pas grave, voici encore un peu plus bas la petite sente aux drapeaux qu’on suivra jusqu’à avoir dépassé la zone à problèmes...

La suite de la crête, débonnaire, se poursuit sans difficultés, si ce n’est l’enchaînement de petites montées et descentes qui à la longue sont assez usantes... Mais ce n’est pas grave, la vue est toujours aussi magnifique à la lumière du soleil descendant...

L’arête se fait de plus en plus broussailleuse, et quelques bosquets de sapins compliquent la progression sur le fil. C’est donc presque avec soulagement qu’on atteint le dernier point haut de la crête, avant que celle-ci ne redescende franchement dans un chaos de roches et de sapins pour finalement remonter ver le Suet. Mais les difficultés ne sont pas encore finies, car la sente descend ici pas mal pour aller franchir un chaos de roches en forêt quand même assez pénible... Merci encore aux petits drapeaux rouges qui garantissent de ne pas se fourvoyer...

On attrapera les derniers rayons de soleil au Suet, où enfin on s’offrira une dernière pause contemplative avant d’attaquer la descente. Celle-ci se fera tranquillement à la nuit tombante, même si le raidillon terreux en forêt est quand même assez pénible... Finalement on retrouve le chemin terminant tranquillement la descente vers les prairies, passant à coté du captage d’eau et sa petite fontaine qui coule, dont on avait rêvé sur une bonne partie du parcours... Fin de la balade vers 21h30.

. Randonnée réalisée le 14 juin 2023

. Dernière modification : 6 juillet 2023 (Avertissements et Droits d'auteur)

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