Monte Amaro (2793m) par la Maielletta - Maiella

Refuge Bruno Pomilio à la Maielletta, terminus de la route 614.

• De l’autoroute A25 (E80) Rome-Pescara : sortie Alanno-Scafa. Suivre la direction "Blockhaus, Passo Lanciano" par la SP65 (puis SP614), traverser Lettomanopello et continuer sur la SP65 jusqu’au Passo Lanciano.

• Depuis la côte Adriatique et Chieti, on rejoint le Passo Lanciano par la SS81, Fara Filiorum Preti et Rapino.

Du Col, prendre ensuite la SP220 jusqu’à La Maielletta, puis la route (sans issue) menant au refuge. Se garer au refuge, terminus autorisé.

La route était ouverte jusqu’à son terminus à 2070 m (on voit encore sur opentopomap une indication de parking), mais ce dernier tronçon de 2,2 km est désormais fermé à la circulation par le parc national. Cela se comprend quand on voit le peu de places pour se garer et la fréquentation des lieux mais ça n’arrange pas le randonneur pour l’ascension du Monte Amaro, qui s’allonge encore de plus de 4 km !

Cotation sur les topos-guides italiens et le site du Parc National EE = sentier de randonnée difficile (Escursionistico Esperti), l’avant dernier degré de difficulté. C’est la même cotation que le Corno Grande, pour moi largement plus difficile d’un point de vue technique.

Objectivement, ici, par beau temps, il n’y a absolument aucune difficulté technique. On ne traverse pas de pentes fuyantes, il n’y a pas de pentes excessivement raides et on ne met jamais les mains. C’est juste long (très long !), assez éprouvant et loin de tout dans un environnement lunaire particulier et déroutant. Le dénivelé est également conséquent et s’explique par les incessantes montées et descentes sur la ligne de crête.

Autant dire qu’un départ matinal est impératif et le beau temps fortement recommandé pour ne pas perdre la trace. Attention donc à la nebbia.

Bellissima Maiella !

La Maiella est peut-être le plus beau massif des Apennins, rien de moins. Vu du ciel, c’est un vaste dôme, d’altitude supérieure à 2500 m, qui s’abaisse doucement vers le sud-est et plonge abruptement à l’ouest. Côté nord de profondes vallées entaillent les versants Est et Ouest, comme les vallées de Santo Spirito et d’Orfento. Une soixantaine de pics, souvent peu individualisés, dépassent les 2000 m et le point culminant est le Monte Amaro (2793 m), second plus haut sommet des Apennins. Le massif est protégé par le Parc National de la Maiella et a été désigné Géoparc par l’UNESCO en 2021.

Le Monte Amaro (littéralement le "mont amer") porte bien son nom ! Rude, sauvage et dénudé, il est particulièrement long d’accès, quel que soit l’itinéraire choisi. Celui décrit ici peut être considéré comme la "voie normale". Ce n’est pas le plus rapide (mais aucun accès ne l’est vraiment), mais en tout cas le plus fréquenté et certainement l’un des plus variés par la nature des paysages traversés. Tout simplement inoubliable.

Itinéraire

Du parking à côté du refuge Bruno Pomilio, prendre le sentier P (panneau Monte Amaro 4h50), qui grimpe dans la prairie. Il rejoint la route asphaltée un peu plus haut. La suivre jusqu’à son terminus au "Blockhaus", tout proche de la chapelle Notre Dame des Neiges (Madonna delle Neve).

De la chapelle, le sentier P part sur la droite pour contourner le Monte Blockhaus (2140 m), en se faufilant dans une magnifique forêt de pins mugos. Arrivé à une selle de la ligne de crête (alt. 2074 m), il repart vers le nord, tantôt sur la crête, tantôt en contrebas côté est. Il laisse de côté le sentier G2, qui descend vers Pennapiedimonte, évite par l’Est le sommet peu marqué du Monte Cavallo (2171 m) et rejoint la Sella di Acquaviva, où se trouve une jolie source. D’ici part le sentier G7 vers la Cima delle Murelle par le "passaggio obbligato".

Continuer par le sentier P, vers le bivouac Fusco et le Monte Focalone (panneau). Le sentier monte raide d’abord dans les pins, puis en terrain découvert, plein Sud, et finalement Sud-Est, après la source de Fonte Ghiacciata (alt. 2370 m).

Arrivé sur la crête (alt. 2440, panneau Monte Amaro 2h40), le sentier P part vers l’Ouest (le bivouac Fusco est à 5 min. à l’Est), puis de nouveau plein Sud pour gravir la croupe qui mène au Monte Focalone (2676 m). Sommet très peu individualisé, c’est plutôt l’extrémité d’un plateau ou une première antécime du Monte Acquaviva (2737 m). Premier aperçu du sommet du Monte Amaro orné d’une boule rouge (le bivouac Pelino...) Ce n’est que la mi-parcours.

• Une alternative pour éviter ce grand virage vers le bivouac Fusco serait de remonter directement de la Sella di Acquaviva vers le Monte Focalone, en suivant le haut de la grande falaise qui se dessine côté ouest (variante 1 en rouge sur le tracé approximatif). Un sentier est d’ailleurs indiqué sur OpenTopoMap. Sur le terrain, on le voit très bien à la descente, là où il rejoint celui emprunté. À la montée, dans les pins, c’est beaucoup moins évident !

Le sentier redescend, direction Sud-Ouest, sur un col (Primo Portone, alt. 2560 m), puis remonte jusqu’au sommet de la Cima Pomilio (2656 m), petit sommet plus marqué. Le Monte Amaro est désormais bien visible mais encore si loin !

De là, le sentier P s’oriente plein Ouest, redescend de nouveau à un second col (Secondo Portone, alt. 2540 m), puis coupe à flanc du Monte Rotondo (passage rocheux en dévers), pour gagner un troisième col (Terzo Portone, alt. 2530 m). On aperçoit d’ici le Refuge Manzini.

Toujours orienté Ouest, puis tournant au Sud, le sentier coupe de nouveau à flanc dans le dévers du Monte Tre Portoni (passage un peu plus impressionnant). Après une raide montée (heureusement courte), sur une sente peu marquée, il rejoint un vaste plateau herbeux au sud du Monte Tre Portoni, vers l’alt. 2630.

Ici, bien repérer des poteaux colorés des marques rouges et blanches, qui indiquent une vague trace qui part vers l’Ouest. La suivre. Elle rejoint la croupe nord-ouest du Monte Amaro vers 2650 m et la remonte jusqu’au bivouac Pelino, la boule rouge pas très esthétique juste sous le sommet.

• Autre possibilité : couper hors-sentier en suivant le bord du plateau, quasiment à niveau et en passant à côté de l’ouverture d’un grand gouffre, pour rejoindre une trace qui monte du refuge Manzini, et qui est bien visible sur le flanc est du Monte Amaro. Suivre ensuite cette sente (marques blanches et rouges également) pour rejoindre la croupe nord-ouest et le chemin précédent (variante 2 en rouge sur le tracé approximatif).

Sommet du Monte Amaro (2793 m), plus haut que l’Obiou ! Panorama immense à 360° quand le temps le permet.

À moins d’avoir organisé la logistique pour le retour (voir ci-dessous les autres accès), la descente se fera par le même itinéraire. Ce sera presque aussi long que la montée mais l’éclairage étant différent, on aura l’impression d’une autre randonnée.

• On peut aussi profiter du bivouac Pelino ou du refuge Manzini (non gardé) pour scinder en deux cette randonnée ou descendre par un autre itinéraire. Pas d’eau en revanche, ni à l’un, ni à l’autre. C’est aussi la règle du "premier arrivé, premier servi". Noter enfin l’aspect pas très ragoutant et minimaliste du bivouac Pelino (il y a juste deux rangées de trois couchettes superposées, absolument rien d’autre !) Je ne sais pas pour le refuge Manzini. Être autonome donc.

Autres accès possibles au sommet, liste non exhaustive

Tous sont longs et présentent des dénivelés importants !

• De Guado San Antonio par le Monte Rapina et la crête nord du Pescofalcone. Rejoint l’itinéraire décrit après le Terzo Portone (pas vu l’intersection sur le terrain...). Attention la route d’accès à Guado San Antonio, d’après ce que j’ai lu de-ci de-là, ne semble pas terrible et le départ risque de se faire de plus bas.

• L’impressionnant versant Ouest, qui domine de plus de 1200 m la route du Passo San Leonardo, présente néanmoins plusieurs faiblesses qui sont autant de possibilités d’accès au sommet :
  • De Lama Bianca, par la Rava del Ferro : chemin direct qui conduit au replat sous le Monte Tre Portoni. Là encore la route d’accès au départ est limite carrossable.
  • Du Passo San Leonardo, par une sente très raide et peu commode mais qui mène directement au sommet.
  • Plus pratique, de la route de Campo di Giove par la Fondo di Maiella, vaste amphithéâtre rocheux, qui mène à la vallee di Femmina Morta au sud du sommet. Remonter ensuite la vallée par la rive gauche (voir le topo correspondant) ou gravir l’intégrale de la crête sud en commençant par la Cima di Fondo di Maiella .

• Le versant Est est fait pour ceux qui aiment les dénivelés de folie. Plus de 2200 m de Fara San Martino (alt. 500), en remontant les gorges de San Martino et l’immense vallée de Santo Spirito qui fait suite... jusqu’au refuge Manzini et au sommet !