Pech de Bugarach (1230) en boucle au départ de Caudiès-de-Fenouillèdes

Difficulté :
Difficile
Dénivelé :
1150m
Durée :
8h

Avant de la voir je l'appelais "la Montagne des Fadas"... Mais je ne savais pas alors qu'elle serait aussi belle. Ni que son ascension serait aussi ludique. – Auteur :

Accès

Caudiès-de-Fenouillèdes se trouve sur la D117 qui relie Perpignan à Quillan. Un petit parking se trouve sur la gauche (en venant de Perpignan) juste après l’embranchement de la D9 pour Sournia.

Précisions sur la difficulté

Deux versions sont possibles pour cet itinéraire. On peut faire la portion "bergerie de la Couillade - sommet du Pech Bugarach" en aller-retour : c’est la version de l’itinéraire principal sur le tracé.
Mais il est également possible de redescendre par un sentier plus discret sur la crête sud-est, qui rejoint directement la bergerie de Campeau. La difficulté est alors supérieure. Variante en violet sur le tracé de l’itinéraire.

Difficultés pour l’itinéraire principal :

  • Passages escarpés où il faut parfois mettre les mains
  • Petit pas exposé, qui peut impressionner, pour le contournement de "la Fenêtre"

Difficultés pour la variante :

  • Petits pas de désescalade parfois un peu exposés
  • Sentier très érodé par endroits. Il y a notamment un couloir terreux assez long où il y a désormais plus de racines que de terre
  • Plusieurs sections de cordes fixes, dont la première ne m’a pas fait très bonne impression. Une section câblée un peu plus loin. Les prises rocheuses sont par contre toujours excellentes, et permettent le plus souvent de se passer du recours à l’équipement en place.

D’une manière générale je recommanderais de ne se lancer dans la variante que si l’on n’a pas éprouvé d’appréhension dans le contournement de la Fenêtre.

Avertissement : le tracé GPX a été réalisé à main levée, à titre indicatif, et n’est pas destiné à être suivi sur un lecteur GPS.

Les infos essentielles

  • Carte IGN : TOP 25 - 2347 OT "Quillan Alet-les-bains"
  • Altitude minimale : 430 m
  • Altitude maximale : 1230 m
  • Distance (A/R) : 18 km
  • Balisage : essentiellement GR sur l’itinéraire principal, sauf sur le Sentier du Facteur où le marquage est, disons élusif. Balisage jaune sporadique sur l’itinéraire de la variante.
Sensibilisation

Le milieu que vous traversez durant cette randonnée est fragile. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Rapportez vos déchets et ramassez ceux que vous trouverez. Vous soutiendrez ainsi le mouvement KeepTheMountainsClean, une initiative Altituderando !

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Itinéraire

Dans le village, localiser le départ de la D9, direction Saint-Louis. La suivre sur environ 1km ; le balisage GR est déjà présent.

On rencontre un embranchement avec une piste à gauche et des panneaux de PR. Prendre la piste, que l’on quittera un peu plus tard pour un sentier sur la droite.

Toujours suivre le balisage du GR.

Le sentier rejoint la barre des collines et s’élève lentement au flanc. Au bout d’environ 300m de dénivelé l’on parvient sur un plateau, dans un paysage de taillis où il faudra rester attentif au balisage. Toujours suivre le GR.

Après un gros kilomètre l’on débouche dans un paysage de prairies où le GR s’infléchit vers l’est, puis plein nord. L’on parvient ainsi à la bergerie en ruine de la Couillade.

A partir de la Couillade, le GR grimpe brièvement plein ouest, puis plonge assez roidement vers le nord. C’est ici que se trouve la petite vacherie de cette balade : pour rejoindre l’itinéraire de montée du Pech de Bugarach, l’on devra d’abord perdre 200m de dénivelé. Ça peut paraître long (environ 1,5 km de distance) mais ne perdez pas espoir, promis on finit par rencontrer l’itinéraire de montée.

L’itinéraire d’ascension est l’objet d’une généreuse signalisation. On grimpe raide à travers les buis, puis l’on rentre dans une section plus minérale qui prend bientôt la forme de petits gradins très amusants (on pense à certains itinéraires de la Sainte-Victoire ou du Dévoluy) ; on peut avoir à mettre les mains en certains passages. Le Bugarach dévoile peu à peu ses reliefs torturés, et n’oubliez pas de vous retourner pour les vues qui s’élargissent vers le Capcir ou le Canigou.

L’on parvient ainsi en vue de la Fenêtre, œil de bœuf naturel creusé dans la paroi. Certains intrépides franchissent le passage en se glissant par cet orifice ; mais il suffit de contourner la paroi. C’est le passage le plus impressionnant de l’ascension, mais les prises sont excellentes et il n’y faut que deux ou trois pas.

Après la Fenêtre, c’est du sentier rocailleux jusqu’au sommet.

Après le sommet, deux options pour le retour. La moins aventureuse consiste à redescendre par l’itinéraire de montée et revenir sur ses pas jusqu’à la bergerie de la Couillade. De là, suivez plein est le balisage du GR 367 et en quelques minutes vous parviendrez aux ruines de la bergerie de Campeau.

Si vous optez pour la variante : depuis le sommet, redescendez sur vos pas quelques dizaines de mètres en guettant, sur la gauche, le départ d’un petit sentier assez net qui s’en va au flanc du versant. Un panneau marqué d’une grosse croix rouge vous prévient que vous êtes "hors sentier". Hors sentier principal, s’entend, car le sentier de la crête sud-est est bien dessiné ; il vous conduira tout d’abord au pied des contreforts sommitaux.

ATTENTION : il peut être tentant de ne pas attendre le petit sentier et de partir directement sur la crête. Celle-ci se termine par un mur assez rébarbatif. Il est peut-être franchissable pour les plus aguerris mais personnellement je ne me suis pas posé la question (voir photo ici, extrémité de gauche).

Les difficultés commenceront un peu plus loin avec plusieurs pas de désescalade plus ou moins équipés. On en sortira lorsque l’on aura derrière soi les contreforts de la montagne (vus dans le rétro ici). A partir de là il faudra seulement veiller à maintenir le cap au long de la crête, à l’aide d’un balisage jaune plus ou moins présent. D’une manière générale, si l’on reste assez près du bord de la falaise on trouve toujours à passer ; vous ne devez jamais avoir à vous battre avec la végétation.

On parviendra ainsi au Col de Péchines, avec des pâturages sur la droite dans lesquels on retrouvera le GR que l’on prend plein ouest ; en quelques minutes il nous amène aux ruines de la bergerie de Campeau.

Prendre le temps de visiter le site de Campeau et ses ruines émouvantes. Puis partir en longeant le petit étang sur la gauche. Suivre le GR sur quelques centaines de mètres.

Vous allez aboutir dans une vaste prairie inclinée, parsemée de buissons de prunelliers et de buis. C’est ici que l’on quitte le GR. Ne perdez pas de temps à chercher un balisage : mettez le cap sur le thalweg à l’autre extrémité de la prairie, en passant au plus simple entre les buissons (nombreuses sentes d’humains et de bétail).

Tant que vous visez le creux du terrain (c’est en réalité le lit d’un ancien torrent desséché) vous allez forcément tomber sur le Sentier du Facteur, qui épouse fidèlement les contours du ravin.

Une fois sur le sentier, il est à peu près impossible de se perdre car il est bien entretenu et il ne se présente à peu près aucune bifurcation. De toutes façons la mission est simple : il faut toujours suivre l’ancien lit de torrent.

Lorsque le Sentier du Facteur surgit en terrain ouvert de l’autre côté des collines, vous aurez bientôt Caudiès-de-Fenouillèdes en vue, et le sentier sera de nouveau balisé. Un seul endroit pourrait laisser le randonneur perplexe, lorsque l’on arrive au pied d’une petite barre de collines qui porte encore les marques d’un incendie récent : on parvient à un embranchement en T où je n’ai pas vu de balisage. Prendre à droite (photo ici). L’on retrouvera bientôt une signalisation, et la vue sur Caudiès qui n’est désormais plus qu’à un gros kilomètre.

Récit des sorties de décembre 2023 / février 2024

J’avais remarqué ce sommet il y a quelques années depuis les pentes du Canigou. "Quelle est donc cette montagne singulière qui se hisse au-dessus des barres des Corbières ?" Je m’étais renseignée, et j’étais promptement tombée sur un salmigondis de calendrier maya, de fin du monde et de forces mystico-telluriques. J’avais aussi sec rebaptisé ce sommet "la Montagne des Fadas" ; mais j’avais tout de même relevé que son ascension semblait intéressante et ludique.

Alors en décembre, au lendemain d’une grosse balade dans le massif du Canigou, je m’étais promis cette excursion en guise de friandise. J’y vais, au Bugarach ! mais j’y vais goguenarde, un petit sourire aux lèvres.

Et rien ne s’est passé comme j’attendais.

Tout d’abord, lorsque je suis parvenue sur le dos des collines, j’ai été accueillie par de grandes bouffées de brumes que chassait une tramontane assez nerveuse. Ah oui c’est vrai, la météo annonçait pas mal de vent aujourd’hui ; dans la plaine on ne le sentait pas tellement, mais là-haut c’est autre chose. Cependant il fait encore soleil sur le plateau ; la brume n’est qu’une buée bleue qui nimbe les choses de mystère. Mais où diable est ce Pech de Bugarach ?

Ce que je n’avais pas réalisé c’est que la brume était bien plus épaisse que je ne l’avais jugé. En sorte que j’avais été bien surprise lorsqu’elle s’était soudain diluée devant moi, et qu’il en avait surgi, hiératique, une masse aux reliefs bosselés, variée de teintes et de pelage. Ce fut ma première vue du Bugarach, et il n’a plus été question de fadas : je venais de tomber amoureuse.

Une fois sur le flanc de la montagne, les enchantements s’étaient succédés. Les courts passages où il fallait mettre les mains, les délicieux gradins de calcaire, un paysage de petites tours, d’écailles et de remparts surgissant d’une fourrure de buis ; je pensais à la Sainte-Victoire, au Dévoluy, et je me régalais.

Mais ce n’était pas tout. Dans mon dos, la tramontane avait amassé une mer de nuages suspendue au-dessus de la vallée, et d’où n’émergeaient que les plus hautes collines du Fenouillèdes ; au-delà de quoi le regard portait jusqu’à une frise de sommets enneigés qui étaient les cimes du Madres et du massif du Carlit. Je dis "une mer de nuages" mais en réalité il s’agissait plutôt d’un fleuve en crue. Cela fluait et refluait au gré du vent et du relief, avec des vagues et des jaillissements : je n’avais jamais vu de la brume se déplacer aussi vite et j’avais l’impression d’assister à un film en accéléré.

Il fallait bien que quelque chose aille de travers. Ce jour-là j’étais montée jusqu’à la Fenêtre, mais une fois de l’autre côté j’avais compris que je n’irais pas plus haut : je m’étais instantanément retrouvée secouée, pétrie par la rage de la tramontane. Le sommet, il n’y fallait pas penser : je n’aurais pas seulement pu y tenir debout. Alors je m’étais sagement contentée de m’offrir un pique-nique de luxe sous la Fenêtre, blottie à l’abri du vent face au spectacle de la brume et des Pyrénées.

Ah, c’est comme ça.
Je m’étais promis que j’y retournerais au Bugarach, extraterrestres et tout. Seulement j’y retournerais par une météo de curé, et cette fois je terminerais l’ascension.

Je ne pensais pas que cette météo de curé je l’aurais aussi vite. Mais puisque ce début février nous offre des journées de printemps anachroniques, c’est l’occasion.
Cette fois je monte par le Sentier du Facteur, qui était mon itinéraire de retour de la dernière fois. Je passe aux ruines du Campeau, que j’avais découvertes lugubres dans le froid et le brouillard, et que je retrouve riantes au bord du petit étang ; je file en direction de l’itinéraire d’ascension.

Je retrouve avec délices les sections rocheuses du parcours. Revoici les petits escaliers ; revoici l’oeil bleu de la Fenêtre, avec son faux air de Trou de la Laveuse. J’enjambe la paroi, et entreprends de gravir la fin du sentier en direction du sommet.
Entre mi-décembre et début février, la lumière n’a guère changé, ni les paysages. Tout est pareil, mais tout est différent. C’est qu’aujourd’hui il n’y a ni brume ni vent, et j’ai l’occasion d’admirer, sous mes pieds, le bariolage des prés et des cultures. C’est tout un pays qui m’avait été masqué auparavant par le molleton des nuages. Le Roussillon n’existait pas, ni le long sourcil de la Montagne Noire. Pas plus que les échines de calcaire des Corbières qui crèvent la plaine au sud-est ; quant au velours bleu de la mer contre l’horizon, il n’y fallait pas songer.

Pour la redescente j’ai mon idée. Je vais poursuivre ma balade en direction des Gorges de Calamus : il est donc tout à fait logique que j’emprunte le petit sentier que la carte me laisse espérer sur la crête sud-est.

Je serai un peu surprise, et enchantée, des menues difficultés que je rencontre sur ce sentier. Je comprends désormais pourquoi il n’est pas donné pour balisé sur la carte, même si sur le terrain il est plutôt assez bien signalé. D’après ce que je comprends, les secours locaux ont bien assez à faire avec les visiteurs sur l’itinéraire de la Fenêtre... Pour moi, j’aurai rarement autant rentré et ressorti les bâtons du sac sur une aussi courte distance. Mais je me régale des vues sur les parois orientales du Bugarach, qui présentent un visage radicalement différent du versant sud : c’est une succession de piliers verticaux qui ne sont pas sans rappeler les ondulations des Trois Becs. Il n’y manquerait qu’un petit pas de Picourère, et...

Je m’en retourne aussi ravie que lors de ma visite précédente. Merci Bugarach ! Puisque c’est comme ça, je veux bien te partager avec les fadas.

. Randonnée réalisée le 3 février

. Dernière modification : 11 février 2024 (Avertissements et Droits d'auteur)

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Afficher les commentaires précédents (7).
  • Un beau sommet ce Bugarach. Immanquable dans le secteur.

    Le 10 février à 14h10
  • Bonsoir CourtePatte,

    Cette fois, je suis à l’heure.
    J’adore tes commentaires à l’humour superbe. Ainsique les photos "avec" ou "sans" la mer de nuages.
    Pour le texte, je ne dis plus rien, mais j’ai un grand sourire...

    Le 12 février à 01h00
  • Pareil que François, rien à ajouter à son commentaire !
    On se régale à te lire....

    Le 12 février à 17h47
  • Merci à tous les trois ! Oui, il en vaut vraiment la peine ce Pech de Bugarach. Maintenant je sais pourquoi même les extraterrestres font le détour 😄

    Le 12 février à 18h34
  • Oui c’est vrai qu’il est superbe ce sommet. Le versant nord vu du Col du Linas est encore plus impressionnant, je trouve. Il m’avait vraiment fait grosse impression.

    Le secteur est une splendeur au printemps (avril mai) avec des orchidées partout partout, certaines espèces très peu communes en particulier. Faut y retourner à cette période !

    Le 13 février à 08h42
  • Pardon je voulais parler du versant ouest (La Pique Grosse quoi !) vu de la route du Col St Louis au Col du Linas, pas du versant nord à proprement parlé.

    Le 13 février à 08h50
  • "orchidées très peu communes" ? Alléchant ! à quelles variétés fais-tu référence ?

    Le 13 février à 09h41
  • Neotinea conica et lactea entre autres. Il y avait aussi un pied d’Orphrys speculum (je ne sais pas si il y est encore) et pas bien loin quelques exemplaires d’Ophrys tenthredinifera.

    J’avoue qu’à part le dernier je ne les ai pas vus là-bas, par contre les bords de route était très riche de divers Ophrys plus courant et d’autres plus classique comme Orchis purpurea.

    Le 13 février à 09h51
  • Intéressant... Merci pour l’info !

    Le 13 février à 10h07
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