Pointe de la Ratelière (2708m) - Couloir de la Ratelière

Depuis Passy, rejoindre l’esplanade de Plaine Joux (parking).

• À partir du moment où l’on est engagé dans le couloir, l’exposition est continue et très forte.
• Les pas d’escalade ne dépassent pas le III, si c’est plus dur c’est qu’il y a une erreur d’itinéraire.
• Le rocher va de "bon" à "traitre" sans transition, vérifier systématiquement toutes les prises.
• Attention à ne pas envoyer de pierres sur ceux du dessous, si vous êtes plusieurs.
• Le départ pour descendre le couloir est difficile à trouver si on n’est pas monté par cet itinéraire.

(La trace gps n’est donnée qu’à titre illustratif. Seul le terrain vous guidera).

Les gypaètes nichent et couvent régulièrement dans ce secteur et la zone est alors protégée à ce moment (interdiction temporaire). Bien se renseigner avant de s’engager dans ces lieux pour ne pas les déranger (Asters, Biodiv sport, LPO).

Montée

Depuis Plaine-Joux, rejoindre les chalets d’Ayères puis continuer vers le refuge de Moëde.
Arrivé à l’aplomb de la Pointe d’Anterne, là où un ruisseau coupe la piste menant au refuge en formant une petite ravine/gorge, remonter les pentes sous la barre des Fiz en visant la base de l’arête E de la Pointe d’Anterne.
Sous les premiers rochers, repérer un cairn et une sente filant vers le Couloir de la Ratelière, qu’on voit bien en face.
Rejoindre ce couloir en suivant les cairns, puis gravir les cheminées et ressauts successifs (quelques vieux pitons et cordelettes en place, parfois un cairn). Tâcher de rester le plus sur le rocher, souvent en rive droite.
Vers les 3/4 du couloir, choisir soit la branche de gauche qui mène au sommet de la Pointe de la Ratelière (plus homogène mais plus exposé), soit la branche de droite qui mène à la Brèche de la Ratelière (moins engageant visuellement mais plus sûr).

Descente

• Par le même itinéraire, à pieds ou à skis. 3 rappels ont été installés par la suite pour descendre les ressauts. L’un d’eux fait 60 m ... (Cotations ski 5.3, E4).
• Par le couloir de la Dent (très exposé. Cotations ski 5.3, E4, cotation rando/alpi T5/PD) ou celui de la Mitraille (exposé également. Cotations ski 5.1, E3, cotation rando/alpi T5/PD).
• Par le Dérochoir : à travers les lapiaz du versant N, rejoindre la Brèche du Dérochoir et suivre le fil de la crête jusqu’au Passage du Dérochoir (Cotations ski 4.3, E2, cotation rando T4). Itinéraire conseillé.

Descendre sur Ayères et rejoindre Plaine Joux.

Sortie, impressions

À la base parti sans but, juste envie d’être en montagne, à force de me rapprocher de Moëde et de zieuter les Fiz, je me suis rappelé une photo vue sur skitour montrant les couloirs de la Mitraille et de la Ratelière.

Et vu d’en bas, la Ratelière, même sans neige, ça à l’air d’être jouable.

Depuis le sentier, il y a quoi ? 100, 200 mètres à avaler pour voir ça de plus près. Alors allons-y, comme un touriste, sans matos, sans infos.
Arrivé à la base du couloir, je vois une sente et un cairn. Donc ça passe, mais comment ...?

Une cheminée, un ressaut, 2 cheminées, ..., des vieux pitons, un rocher capricieux... L’escalade n’est jamais dure, mais c’est un endroit où il ne faut pas se la mettre, et souvent j’ai une prise qui m’est restée dans la main ou un pied qui part avec une prise.

J’en suis déjà à me demander ce que je fous là, moi qui voulais juste être pépère dans l’alpage d’Ayères...
Mais il n’est pas vraiment question de désescalader ce que j’ai déjà gravi, j’ai un peu erré et finalement, ça déroule quand même bien. J’espère juste que ça déroule jusqu’à la crête, sinon la retraite est une belle galère.

Le couloir est austère, on est bien enfermé dans la roche, mais c’est grisant de se dire "je suis dans la paroi des Fiz, bordel ! Et à pieds !" (Pardonnez ce langage, ... l’émotion.)

Au 3/4 du voyage, un choix offre à moi. Gauche ou droite ? Ça s’est joué au hasard, étant rive droite j’ai continué à gauche (donc tout droit, parce-que dans le doute, il faut toujours aller tout droit, non ?). Je me rends compte que c’est pas l’option la plus simple, mais vue du bas elle était moins impressionnante. Tant pis, j’y suis, j’y reste.
Et finalement, sans crier gare, on arrive de l’autre côté.
Content d’être sorti de l’incertitude, mais ne réalisant pas encore que ..."punaise, je suis sorti !" (L’émotion, s’cusez).

Voilà, plus qu’à louvoyer dans les canyons en versant N, puis redescendre comme un automate, retrouver les à-plats de lapiaz puis le Dérochoir, et le pierrier de l’éboulement...

Sortie surprise, incertaine, ça fait du bien (après coup).